Test de F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 12 Juillet 2022
  • 12 Juillet 2022
  • 14 Juillet 2022

L'avis de Goonpay

Un an après les autres supports, et face aux mastodontes du genre déferlant sur Switch (dont certains jouissent déjà une belle côte d'amour auprès des joueurs - Metroid Dread, Hollow Knight, Ori, Owlboy… -), il n’est clairement pas simple de se frayer une place. F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch n’ira pas dans la top list des Metroidvania à faire impérativement. Pour autant, il n’est clairement pas à mettre de côté sans y jeter un coup d'œil. Il ne révolutionne rien, certes, il y a quelques longueurs par-ci par-là, mais tout est de qualité. L’ambiance, le chara design, la musique, la difficulté, l’alternance entre exploration, plateformes, énigmes et combats sont réussis. Même s’il ne sera jamais une référence, il reste en tout cas un excellent élève, sérieux et appliqué !

Les plus

  • Rayton, un lapin bien badass
  • L’univers très soigné qui va dans le détail
  • Bon dosage exploration / action

Les moins

  • Trop (?) classique
  • Des petits soucis de collision parfois
  • Des passages un peu longuets
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 27 septembre 2022 7:25

Sorti il y a un peu plus d’un an sur PlayStation 4, PlayStation 5 et PC, F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch est arrivé sur Nintendo Switch le 12 juillet dernier dans sa version eShop, éditée par Bilibili, et le 6 septembre dans sa version physique, distribuée par Microids. Il met en scène des animaux anthropomorphes, en particulier un lapin, dans un univers dieselpunk. Bien qu’il ne soit pas facile de se frayer une place dans la jungle des Metroidvania, le jeu de TiGames espère bien donner un bon coup de poing dans la fourmilière pour se tailler la part du lion !


Quand Blacksad rencontre Robocop

Il y a 6 ans, la ville de Torch City est tombée aux mains de la Légion. Rayton, un ancien soldat de la Résistance, traîne sa carcasse de lapin loin des agitations de la ville et profite de quelques plats de nouilles en compagnie de son ami Urso. Sauf qu’un jour, son pote se fait arrêter sans raison apparente, alors il décide de reprendre les armes (à savoir un gros bras mécanique) pour aller à son secours. Engagé dans un conflit finalement plus grand que ce qu’il imaginait, il rencontre en chemin de nombreux personnages et fait certaines retrouvailles imprévues.

Le jeu est aussi disponible en édition physique collector chez Microids

Sacrément bien mis en scène grâce à ces cinématiques de toute beauté, le jeu des développeurs chinois s’inscrit donc dans un style dieselpunk, à savoir, mêlant la mécanique au futurisme, une sorte de dérivé du steampunk, mais plus moderne. L’ambiance y est très sombre, mais brille de mille feux par sa direction artistique au poil (c’est le cas de le dire !) et les jeux de lumière bien sentis. Les personnages sont charismatiques et le mélange animal – mécha fonctionne du tonnerre. Rayton, Urso, Q, Cicéron, Bovi, le Duc, Wu… du gang des chiens à celui des rats, il y en a pour tous les goûts et les protagonistes principaux ont une réelle personnalité, appuyée par des voix de qualité (sous-titrée en français).

Les décors ne sont pas en reste et TiGames parvient à faire parcourir au vieux lapin des zones au look très différent qui s’assemblent pourtant avec brio. On passe ainsi sans problème d’une ville aux inspirations asiatiques à des usines qui sentent bon le métal chaud, de camps retranchés près d’une mine froide et enneigée à un complexe aquatique ou encore des ruines d’une civilisation antique qui respire le savoir et la connaissance. Les arrière-plans fourmillent de détails et donnent envie d’aller s’y plonger, et le tout est accompagné d’une bande-son réellement dans le ton, qui sait se faire discrète par endroit pour augmenter la tension, plus énergique lors des scènes d’action intense et carrément cool et jazzy dans cette bonne vieille Torch City.

Évidemment ou malheureusement, au choix, la Switch ne tiendra pas la comparaison avec la mouture des supports plus puissants. Certaines textures peuvent mettre un peu de temps à s’afficher, on relève quelques bugs d’affichage, notamment lors d’une exécution effectuée un peu trop près d’un mur, de très légers ralentissements sur certaines scènes comme lors de la course-poursuite dans les tunnels d’un vers géant. Malgré tout, force est de constater que F.I.S.T. nous met une bonne baffe dans la tronche de bout en bout et que, même s’il tourne naturellement mieux en docké, l’expérience en portable tient largement la route.

Un lapin robot évolutif

Qui dit « Metroidvania » dit augmentation des compétences, level design labyrinthique et allers-retours dans les zones pour dénicher tous les bonus. F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch ne déroge pas à cette règle et l’applique peut-être même un poil trop à la lettre.

Le lapinou bagarreur commence avec quelques compétences classiques (sauter, frapper, dasher) et déniche tout au long de son périple de nouveaux pouvoirs. C’est essentiellement grâce à l’amélioration de son équipement que la boule de poil va pouvoir envoyer du lourd. Le bras accroché dans son dos permet donc, de base, de balancer des baffes, mais il pourra aussi se transformer en hélice ou en grappin. Ces trois types d’armes bénéficient d’une sorte d’arbre de talents. En échange d’argent et de disques durs, il est possible d’acheter de nouvelles attaques plus puissantes. Et il ne faut pas lésiner sur l’upgrade, car, outre les phases d’exploration / plateformes et autres énigmes, les combats occupent une place importante dans F.I.S.T.

En appliquant les bonnes combinaisons de touches, il est possible de faire des combos assez dévastateurs ce qui s’avère presque vital puisque les ennemis deviennent de plus en plus coriaces et redoutables au fur et à mesure de la progression. En plaçant les bons coups au bon moment, il est d’ailleurs possible de déséquilibrer l’adversaire et lui infliger un stun de quelques secondes, fort utile pour s’en débarrasser au plus vite. Certaines techniques comme la parade demandent par contre un véritable timing pour être maîtrisées et s’avèrent assez hasardeuses et frustrantes à placer. Il n’est pas rare de buter sur des scènes d’action, car l’ennemi est en nombre, tout comme certains boss, qui, malgré un pattern que l’on détecte vite, sont bien retors. Enfin, il faut bien admettre qu’il y a une certaine latence ou lenteur dans les mouvements du héros, ce qui fait rager parfois. Mais le plaisir procuré après la victoire reste toujours jouissif (mention spéciale au boss de fin et Yokozuna). D’ailleurs, sans trop en dévoiler, sachez qu’un petit bonus, le Slum Fighter, sera à découvrir et permet d’exercer son art !

L’autre partie du jeu, c’est l’exploration. Bien que la destination du prochain objectif soit toujours indiquée sur la carte, il n’est pas rare de chercher un peu comment y accéder ou d’avoir raté, au détour d’un chemin, un passage qui mène vers un levier à activer pour progresser. Il peut y avoir donc une certaine lassitude à remonter les couloirs déjà parcourus, mais c’est aussi une marque de fabrique de ce genre de jeu.

Chaque zone regorge de petites sections secrètes que l’on ne peut pas forcément explorer au premier passage, faute du bon pouvoir. Les collectibles à dénicher n’échapperont pas aux amateurs du 100% et, pour une fois, ils y trouvent tous un intérêt. Qu’ils soient utilitaires (augmentation de la jauge de vie, de l’énergie, etc.) ou cosmétiques (on peut changer l’apparence de nos armes), c’est une bonne façon de vouloir boucler le jeu à fond et d’offrir un challenge supplémentaire. Chaque partie de la carte possède son pourcentage de complétion, pratique pour se repérer plus vite à la fin et finaliser les quêtes annexes proposées par certains PNJ.

En résumé, F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch tiendra le joueur en haleine une bonne douzaine d’heures pour l’histoire principale et quelques heures de plus pour tout boucler.

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