En résumé
L'avis de Draco
Grounded est sans doute l'un des meilleurs jeux de survie jamais sortis, celui dont vous rêviez quand, étant mômes, vous regardiez Chérie, j'ai rétréci les gosses. Désormais, vous pouvez vivre cette aventure, haletante de bout en bout. Bénéficiant d'une ambiance énorme et d'un scénario savamment dosé, Grounded fait partie de ces jeux à posséder absolument, à moins d'être vraiment réfractaire au genre. Certes, il se plante (pour le moment) sur le jeu en ligne qui malheureusement nous a démontré à quel point il était génial lorsqu'il fonctionnait et sur un framerate parfois limite associé à des graphismes largement revus à la baisse, mais une fois ces défauts acceptés et dépassés, ne reste plus qu'une expérience merveilleuse. Cependant, si vous avez la possibilité de jouer et d'acheter le jeu sur une autre plate-forme, faites-le sans hésiter, car cette version Switch est, de fait, la plus mauvaise version. Mais si la Switch est le seul format possible pour vous et que vous y trouvez un intérêt en mode portable (bien que le jeu soit compatible Steam Deck) : foncez !
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Les moins
par Draco
le 25 juillet 2024 13:00
Lors de sa sortie sur PC et Xbox One en accès anticipé en 2020, Grounded a patiemment acquis ses lettres de noblesse en se hissant sans doute comme l’un des meilleurs jeux de survie de tous les temps. Cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on connait la qualité de son développeur, Obsidian, à qui l’on doit quelques-uns des RPG les plus appréciés comme Pillars of Eternity. En tant que spécialiste du jeu de rôle, on n’attendait pas forcément ce type d’œuvre de la part du studio américain, mais force est de constater qu’ils transforment en or presque tout ce qu’ils touchent. Mais malgré ces qualités indéniables, cette version Nintendo Switch, qui sort près de deux ans après son homologue PC en vaut-t-elle le coup ? Plongée dans ce survival empruntant ses racines dans des inspirations allant de Chérie j’ai rétréci les gosses en passant par Stranger Things, Fourmiz et 1001 Pattes.
Grounded se déroule dans les années ’80 et suit l’histoire d’un groupe d’adolescents qui doit comprendre pourquoi ils ont été réduits à la taille d’une fourmi. Le jeu commence sans trop rien vous expliquer, vous vous réveillez dans un monde que vous ne connaissez pas, mais vous allez très vite vous rendre compte que quelqu’un ou quelque chose vous a réduit à la taille d’un insecte et que ce qui semblait inoffensif lorsque vous étiez un jeune ado gambadant et jouant dans le jardin peut s’avérer terriblement dangereux voire mortel. Vous voilà obligé d’explorer ce lieu étrange et de collecter tout un tas de choses (branches, cailloux, sève d’arbre, etc…) pour pouvoir vous construire un abri de fortune et des armes rudimentaire. Car le jeu gère le cycle du jour et de la nuit, et en fonction de l’heure qu’il est, les dangers peuvent s’avérer plus ou moins importants. Comme si cela ne suffisait pas, il faut gérer des jauges de faim et de soif, qui amèneront inévitablement à la mort si elles ne sont pas remplies. Fort heureusement, vous allez tomber rapidement sur un premier mini laboratoire dans lequel vous allez pouvoir observer les éléments ramassés et débloquer des compétences qui vous permettront de créer une petite hache qui permettra elle-même de couper des arbustes plus gros permettant de créer d’autres armes, ou des abris plus perfectionnés et ainsi de suite.
Dès la première heure de jeu, on est envouté par l’ambiance remarquable de Grounded. Extrêmement addictif, les heures défilent sans jamais s’en rendre compte. On est immédiatement propulsé dans le personnage, il y a ici un réel transfert entre nous et le personnage de l’histoire. On ne résiste pas à aller voir ce qui se cache au bout du talus, derrière cette balle géante, à résoudre des énigmes, à tenter de ne pas mourir en partant chercher de l’eau, de la nourriture, à explorer une nouvelle cavité sans savoir si on en reviendra vivant et quelles horreurs pourraient en sortir, comme des araignées, forcément géante. Nous voilà devenu survivalistes, dans un monde hostile où seules les lois de la nature comptent. Mais le jeu sait y faire et distille de façon impeccable les bribes d’une histoire jusqu’à former un scénario haletant. Qui est ce docteur Wendell Tully ? Où est-il passé ? Une expérience scientifique qui semble avoir mal tourné sous fond d’enlèvement. Ce sera à nous de découvrir en progressant, en devenant plus fort, en s’améliorant et en développant outils, armes et abris. Il faudra sans cesse évoluer, explorer, trouver de nouveaux éléments à exploiter tout en prenant garde à la faune sauvage. Car les développeurs ont particulièrement soigné l’intelligence artificielle des bestioles, ainsi si les fourmis ne vous attaquent pas si vous les laissez tranquilles, agrandir votre base trop près d’un de leurs nids pourraient les convaincre de vous affronter. Car si les insectes vous laissent au départ tranquille, vous jugeant inoffensif, votre progression suscitera peu à peu la méfiance et l’agressivité pour ce que vous êtes devenu à leurs yeux : un nouveau prédateur.
Le jeu inclut une fonctionnalité de cross-play qui permet de jouer en ligne avec d’autres joueurs issus des autres plates-formes, ce qui est une bonne nouvelle. Sauf que chez nous, il a été extrêmement difficile de jouer en ligne (notez que le jeu en ligne nécessite un abonnement au service Nintendo Switch Online), beaucoup de problèmes au niveau des invitations (qui ne semblent pas arriver). Après avoir enfin réussi à jouer en coopération en ligne, nous avons eu le plaisir de voir à quel point le jeu en ligne est grisant. Mais à un certain moment, les parties en ligne plombent de façon importante le framerate à cause d’éléments trop importants à l’écran. Car même en solo, cette mauvaise expérience se précise lorsque la base commence à prendre une certaine ampleur. Graphiquement le jeu est propre, l’adaptation a été très correcte, mais on est évidemment loin des graphismes proposés sur PC ou Xbox Series, ce qui, on vous rassure, ne gêne finalement absolument pas l’expérience de jeu. Il faut reconnaitre qu’adapter le jeu sur une console telle que la Switch n’était pas gagné d’avance et en dehors des problèmes cités juste avant, le studio a réalisé du bon travail.
Autre réalité en dehors de l’aspect graphique, qui gâche un peu l’expérience, c’est son gameplay. Grounded sur Nintendo Switch s’avère assez déroutant à la manette (possibilité de jouer à la première ou à la troisième personne), comme ses cousines PlayStation et Xbox d’ailleurs. Car le gameplay est foncièrement pensé pour y être joué avec le combo clavier souris qui offre un confort de jeu bien supérieur et même si les joueurs consoles ont l’habitude de ce problème, il nous fallait vous le préciser.