Test de Jitsu Squad sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 9 Decembre 2022
  • 9 Decembre 2022
  • 16 Mars 2023

L'avis de Kayle Joriin

Pour son premier jeu, Tanuki Creative Studio réussit à nous pondre un beat them all 2D de très bonne facture avec une réalisation chatoyante, une bande-son rythmée et un gameplay bourrin, mais plutôt jouissif. Les quatre personnages proposés sont agréables à prendre en main et possèdent un panel de coups spécifique qui s'enrichit au fil de l'aventure. Quant aux huit niveaux traversés, ils ne brillent pas par l'originalité de leur level design, mais demeurent plaisants à parcourir. Comme souvent dans les brawlers à l'ancienne, la durée de vie brute est loin d'être exceptionnelle, mais la brièveté des parties facilite une certaine rejouabilité. Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, hormis refaire le Mode Histoire avec chaque membre de l'équipe afin de découvrir toutes leurs techniques, il n'y a justement pas grand intérêt à remettre une pièce dans la machine. Mieux vaut donc sans doute attendre la sortie des différents contenus actuellement en développement avant de débourser les 29,99 € demandés pour l'acquisition du titre. À moins bien sûr de vouloir encourager le studio dès maintenant.

Les plus

  • Gameplay classique, mais efficace
  • Style cartoon plaisant
  • Globalement très fluide
  • Franchement défoulant
  • Bande-son entraînante
  • Quatre personnages bien différents
  • Panel de coups évolutif
  • Mode Tag Team très sympa
  • Multijoueur jusqu'à quatre en local
  • Pas mal de contenu en préparation
  • Traduction française à saluer

Les moins

  • Très court en ligne droite
  • Un seul vrai mode de jeu pour le moment
  • Aucune fonctionnalité en ligne
  • Dimension scoring en retrait
  • Mode Tag Team non disponible par défaut
  • Level design un peu trop sage
  • Quelques ralentissements
  • Pixellisation notable des sprites
  • Temps de chargement un peu longs
  • Clairement pas un modèle de finesse
  • Pas mal d'erreurs et de bugs de traduction
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 23 décembre 2022 12:00

Première production des Néerlandais de Tanuki Creative Studio, Jitsu Squad est un beat them up 2D à l’ancienne ayant fait l’objet en 2021 d’une campagne kickstarter plutôt réussie, avec presque cent dix mille euros récoltés au lieu des quinze mille demandés. D’abord sorti sur PC en début d’année, il aura mis un peu plus de huit mois pour arriver enfin sur consoles grâce à l’éditeur ININ Games, l’un des labels du groupe United Games Entertainment dont font également partie Strictly Limited Games et Games Rocket. Depuis le 9 décembre dernier, il est donc possible de s’adonner, en solo ou jusqu’à quatre, à des bastons hautes en couleur sur Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X|S – les consoles de Sony et de Nintendo bénéficiant en outre d’éditions physiques limitées. Une fenêtre de sortie qui met malheureusement le jeu en concurrence directe avec un certain River City Girls 2. Or, malgré un évident déficit de renommée, les développeurs ont su doter leur bébé de quelques arguments afin qu’il réussisse à faire son trou dans un genre où la compétition fait rage.


Artwork de Jitsu Squad


Les bagarreurs du samedi matin


Le premier élément qui frappe ainsi en jouant à Jitsu Squad, c’est sans doute sa réalisation. Entre une direction artistique cartoon très colorée, des sprites énormes, une débauche d’effets visuels et des décors variés regorgeant de petites animations, le titre fait tout son possible pour flatter notre rétine. Et nos esgourdes ne sont pas non plus en reste : une bande-son rock bien énervée venant accompagner à merveille toute cette action débridée. Si en termes de gameplay, le titre s’inscrit d’ailleurs sans équivoque dans la lignée de classiques du genre, comme Streets of Rage et Final Fight, il puise l’intensité de ses affrontements dans des jeux de combat tels que Guilty Gear et Marvel vs Capcom. Une inspiration totalement assumée qu’on ressent instantanément à l’écran.

Image de Jitsu Squad

Bien que parfois assez confus, le résultat final n’en demeure pas moins très agréable, et ce, malgré des temps de chargement un peu longs, assortis de quelques concessions techniques. Assurant généralement sans mal ses soixante images par seconde, le framerate a en effet tendance à chuter dans certains niveaux trop chargés, sans que cela ait toutefois un impact réellement négatif sur le plaisir de jeu. En revanche, cette recherche de fluidité n’est pas sans conséquences, puisque sur la version Switch, les sprites des belligérants affichent une pixellisation notable venant vraisemblablement d’une définition un peu trop basse. Un downgrade absent des images officielles, mais dont on peut juger sur la vidéo de gameplay ci-dessous. Là encore, pas de quoi bouder son plaisir et on peut toujours masquer un peu le problème en activant un filtre « scanlines ». Néanmoins, on voit tout de même la différence par rapport aux environnements, nettement plus propres. Surtout lorsque la mise en scène se met à nous asséner des zooms bien sentis.


Une vraie ménagerie


Côté gameplay, Jitsu Squad offre également une expérience efficace, à défaut d’être originale. Pas grand-chose à signaler au niveau du level design qui reste globalement très convenu, avec une progression linéaire ne jouant presque jamais sur la verticalité. Le jeu coche certes assidûment les cases du parfait petit beat them up à l’ancienne en proposant les habituelles séquences en ascenseur, sur un train en marche et sur une planche de surf. On a même droit à des bonus stages – cette fois plutôt inspirés de Street Fighter II – dans lesquels il faut éclater un maximum de makis roulant depuis le plafond. Du coup, l’originalité vient ici surtout des arrière-plans remplis de références et d’animations rigolotes, malgré des designs un peu discutables ici et là.

Image de Jitsu Squad
Rien à dire, en revanche, concernant le panel de personnages et de coups disponibles, tous deux très corrects. Comme on pouvait s’y attendre, chacun des quatre membres de la Jitsu Squad possède ses propres statistiques de force, vitesse et résistance, ainsi que certaines spécificités qu’il est bon de connaître avant de faire son choix. Pour commencer, Hero Yamagiwa est un shinobi tanuki aux capacités équilibrées, maniant le sabre comme personne. Vient ensuite Baby O’Hara, la lapine kunoichi spécialisée dans le combat à distance et capable d’utiliser son ombrelle pour planer au-dessus de la mêlée. Grâce à ses pouvoirs télékinétiques, le mage grenouille Jazz Amun peut, quant à lui, envoyer valdinguer ses ennemis à travers l’écran et il dispose en plus d’un double saut bien pratique. Enfin, Aros Helgason est un redoutable phacochère viking tout en muscles dont les atterrissages suffisent à infliger des dégâts aux ennemis alentour.

Image de Jitsu Squad


Très bel enchaînement !


Bien entendu, chaque protagoniste dispose d’un arsenal de techniques spécifiques, même si les commandes demeurent très similaires. Par défaut, on retrouve donc un combo simple (Basic Chain) qu’il est possible de moduler en retardant certains coups pour déclencher des variantes plus puissantes (Hyper Chain). À cela s’ajoutent des attaques sautées, des coups et des projections au corps à corps, mais aussi des esquives dans les quatre directions et un système de contre. Et puis il y a évidemment les différents objets que l’on peut ramasser après avoir détruit des éléments du décor ou abattu certains ennemis. Outre le butin venant augmenter le score et la nourriture rechargeant la jauge de santé, on trouve par exemple des icônes d’assistance afin d’invoquer de puissants alliés et des armes secondaires très efficaces à usage limité.

Image de Jitsu Squad

Enfin, ramasser suffisamment de parchemins emaki permet de monter au niveau supérieur (sur un maximum de six), renforçant le personnage concerné tout en débloquant de nouvelles compétences spéciales. Certaines sont utilisables sans restriction, une fois acquises, et viennent enrichir considérablement les options d’enchaînements, ouvrant même la voie à de jouissives séquences de jongle. D’autres, comme une attaque de zone dévastatrice et une transformation temporaire donnant accès à des coups surpuissants, nécessitent en revanche de consommer une partie de sa jauge de furie. Elles doivent donc être utilisées avec davantage de retenue.

Image de Jitsu Squad


Mais ça manque de cardio


Alors on ne va pas se mentir, l’expérience offerte par Jitsu Squad n’est pas d’une incroyable finesse. Le système de scoring reste très basique et les affrontements valent davantage pour leur sauvagerie que pour leur précision. Il en va de même pour le scénario, plus ou moins traduit en français, qui donne lieu à des saynètes et des dialogues souvent référencés, mais à l’humour rarement subtil. Difficile toutefois de s’ennuyer quand la traversée des huit niveaux proposés ne prend pas plus de deux heures. Une durée suffisante pour découvrir toutes les capacités du personnage choisi, bien qu’on puisse regretter que, par défaut, il ne soit pas possible d’en changer sans recommencer une partie. La solution est alors d’opter pour le mode Tag Team grâce auquel on peut alterner à la volée entre les membres d’une équipe préalablement sélectionnée. Sauf que ce dernier n’est accessible qu’en finissant le jeu une première fois ou par le biais d’une option de déverrouillage un peu trop généreuse, débloquant au passage l’intégralité des techniques des personnages. Un cheat code déguisé à n’activer donc qu’en connaissance de cause.

Image de Jitsu Squad

Cette variante bienvenue n’arrive en outre clairement pas à dissimuler le manque flagrant de contenu du titre. À l’heure actuelle, Jitsu Squad n’offre en effet aucune fonctionnalité en ligne, aucun tableau de scores et aucune alternative à l’histoire principale pour nous retenir sur la durée. C’est d’autant plus dommage que la campagne kickstarter promettait différents modes et challenges annexes, ainsi que la possibilité d’incarner Dash Kobayashi, le rival de Hero Yamagiwa. Autant de contenus sur lesquels les développeurs sont toujours en train de travailler et dont on peut supposer qu’ils finiront par arriver par le biais de mises à jour qu’on espère évidemment gratuites. Il est néanmoins regrettable qu’ils n’aient pas été disponibles dès le lancement, car avec un tarif plutôt élevé de 29,99 €, le compte n’y est pas. Et le jeu a beau être très plaisant, il risque de perdre pas mal de terrain face à des concurrents au rapport contenu/qualité/prix bien plus intéressant.

Artwork de Jitsu Squad

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