Test de Kirby et le monde oublié sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 25 Mars 2022
  • 25 Mars 2022
  • 25 Mars 2022

L'avis de Goonpay

Kirby et le monde oublié est une véritable réussite qui remplit à merveille son contrat. Beau, amusant, c’est un jeu familial qui se trouve être une excellente transition entre les générations. Quel que soit son profil, on trouvera quelque chose de plaisant à parcourir cette aventure haute en couleurs. Nos deux jeunes joueurs soumis au besoin de ce test y sont encore et ont bien l’intention d’aller au bout. Leur papa ne s’est pas ennuyé un seul instant et a même trouvé des défis pas si simples que ça à accomplir pour voir le 100 % s’afficher sur sa sauvegarde. Affubler ce Kirby d’un « c’est pour les gosses », c’est n’avoir rien compris au jeu vidéo ou se donner l’image d’un gamer aigri qui se la raconte. D’un autre côté, il est certain que cet opus fera plaisir aux enfants. HAL Laboratory offre un magnifique cadeau d’anniversaire à la boule rose et un virage maîtrisé à la série. L’avaler, c’est l’adopter !

Les plus

  • Beau, amusant et bienveillant
  • Adapté à tous les publics
  • L’évolution des pouvoirs
  • L’utilisation malicieuse du transmorphisme
  • Les jeux annexes et objectifs secondaires

Les moins

  • La coop plus limitée que dans Kirby Star Allies
  • Certaines réutilisations des boss
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 16 avril 2022 10:22

La petite boule rose de Nintendo a réellement la côte sur Switch puisqu’après Kirby Star Allies (2018), Super Kirby Clash (2019) et Kirby Fighters 2 (2020), voilà qu’est arrivé ce 25 mars 2022 Kirby et le monde oublié. Avec HAL Laboratory toujours aux commandes, le Seal of Quality est presque une formalité, ce qui ne veut pas dire que cet épisode poursuit la lignée de ses prédécesseurs. À l’image de Super Mario Odyssey et The Legend of Zelda : Breath of the Wild, il semblerait que Big N soit décidé à faire évoluer ses licences en offrant, en prime pour les 30 ans de l’aspirateur sur patte, un passage à la 3D, et tout un tas de nouveautés à apprécier.


L’aspirateur aspiré

Si vous n’avez pas fait la démo ou vu les vidéos de présentation (est-ce possible ?!), vous n’êtes donc pas au fait que notre cher Kirby et les habitants de la planète Pop ont été aspirés par un vortex. Ses pieds fraîchement posés sur ce monde oublié aux allures pacifiques, il est témoin d’un étrange phénomène : ses « amis » les Waddle Dees se font enlever par une étrange meute de bêtes. Partant à leur rescousse, il fait très vite la connaissance d’une petite bestiole mimi tout plein nommée Elfilin. Ce petit compagnon de voyage réservera bien des surprises. C’est donc tout naturellement que Kirby part à l’assaut des mondes de cette planète fantôme pour rétablir l’ordre des choses.

Tout mignon et aux petits oignons

Kirby et le monde oublié s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la licence : un jeu coloré, kawaii à souhait, empreint de bienveillance malgré son univers quelque peu postapocalyptique. En effet, à l’image du premier monde, Naturaplena, dans lequel la végétation semble avoir repris ses droits sur la ville, il y a toujours ce mélange de joyeusetés et de destruction, preuve que si la balade se veut adaptée aux plus jeunes, elle est bien là pour montrer que quelque chose cloche sur cette planète. Charge à nos chères têtes blondes (mais pas que !) d’en découdre pour faire revenir le calme dans cet univers somme toute classique…

On y retrouve les ambiances habituelles de la plate-forme : la forêt, la plage, la neige, le désert, la lave, mais aussi des zones plus innovantes, comme le parc d’attraction de Wondaria. Les décors fourmillent de détails, les textures réalistes s’associent à merveille avec les animations plus cartoons. Les mimiques de Kirby et des ennemis sont délicieuses. Même ces derniers donnent l’impression d’être gentils. Il n’est pas rare par exemple de croiser les Ouafies (les sortes de chiens-renards) en train de roupiller tranquillement sur un banc ou siroter un verre à table, oubliant leur rôle de méchant si Kirby ne vient pas les attaquer. Les boss finaux rappellent évidemment qu’ils sont les patrons en ayant une taille surdimensionnée. Les fans de la première heure apprécieront de retrouver quelques têtes connues, dont par exemple l’emblématique Whispy Woods, à la sauce tropicale cette fois-ci.

Comme bien souvent, plus l’aventure approche de la fin, plus les mondes sont sinistres, lugubres et dangereux, tout en conservant cette pointe de couleurs vives et chatoyantes qui chatouillent la rétine. Plus proche d’un Crash Bandicoot que d’un Super Mario 3D World pour sa caméra placée dans le dos ou de côté, les niveaux restent des couloirs faisant la part belle aux flous de profondeur, avec des déplacements de vue délicats pour indiquer le chemin. Les cinématiques parsemant l’aventure ancrent définitivement Kirby et le monde oublié dans le jeu à la direction artistique maîtrisée de bout en bout et qui donne le sourire.

Vent de fraîcheur musical

D’autant que la partie musicale, dont on peut profiter pleinement en assistant à un concert dans le village, tient là aussi toutes ses promesses. L’équipe en charge de l’OST a changé par rapport à Kirby Star Allies puisque le compositeur principal n’est plus seulement le vétéran Hirokazu Ando, il y a aussi Yuuta Ogasawara, jeune recrue de HAL Laboratory. Un vent de fraîcheur, qui se remarque donc dans les musiques, composées également avec l’aide d’un autre vétéran, le célèbre Jun Ishikawa, et du jeune Yuki Shimooka. La présence d’une chanson ne dénature pas la série, d’autant plus qu’il y en avait déjà eu une dans Super Kirby Clash et qu’elle donne directement le ton dès le début de l’aventure. Fait intéressant à noter, comme le monde oublié où Kirby se trouve, l’identité de la chanteuse est inconnue. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elle porte le pseudonyme Neichel, faisant écho à la langue étrange du monde oublié.

Il est d’ailleurs important de savoir que les créateurs ont créé une langue propre à Kirby et le monde oublié, très proche de l’anglais pour éviter les soucis de compréhension. Une touche d’originalité plus que bienvenue, qui ajoute de la profondeur à la fois au jeu et à la série de manière globale, comme on peut le retrouver avec la langue hylienne de The Legend of Zelda, même si on est loin d’autres œuvres comme les séries Ar tonelico et Surge Concerto, où les langues inventées par les développeurs prennent une place très importante pour s’imprégner de l’univers.

Pour revenir aux musiques, la chanson de Kirby et le monde oublié est exceptionnellement composée par Tadashi Ikegami, autre vétéran de la saga, avec l’aide de Taro Nagata et Yuuta Ogasawara à l’arrangement ainsi que, pour les paroles, Shinya Kumazaki, qui n’est autre que le directeur général de HAL Laboratory. La présence de compositeurs multiples ne rend pas du tout les musiques inégales, l’ambiance musicale se bonifie au fil des zones explorées, avec des morceaux en symbiose quasi parfaite et parfois même avec une approche évolutive.

Tête d’ampoule et vieux tacot… aux gros mots les grands remèdes

Glouton avéré et maître incontestable du mimétisme, la petite boule rose est toujours capable d’aspirer ses ennemis et d’en prendre leurs pouvoirs. Épée, marteau, feu, glace, tornade, bon nombre de capacités sont de retour en plus de deux nouvelles, l’explorateur et la foreuse. Kirby se transforme alors en chasseur de primes à faire pâlir Samus Aran ou, à défaut de pétrole, en savant dénicheur de taupes ! En passant par l’armurerie dans le village des Waddle Dees et en échange d’un parchemin à trouver dans les niveaux, ces derniers peuvent être améliorés. En plus d’arborer un look de plus en plus marquant, ils deviennent alors de plus en plus puissants et peuvent même être renforcés dans la dernière partie du jeu. Globalement assez équilibrés, il est évident que des petits chouchous se feront sentir à l’usage tout de même.

Si l’ensemble des niveaux peut être traversé avec n’importe laquelle de ces facultés, il y a évidemment des petits bonus à débloquer uniquement grâce à certaines techniques. Présenté comme la grande nouveauté de cette aventure, le transmorphisme est en fait la faculté de devenir certains objets du décor et d’en acquérir les caractéristiques. La vieille voiture toute rouillée qui traînait là revêt alors une belle capote rose bonbon et se lance sur la piste, un distributeur de boissons qui attendait sa petite pièce se métamorphose en lanceur de projectiles surpuissants, le cône de signalisation oublié par les ouvriers devient un perforateur de sol, etc. Et sans abuser de cette fonctionnalité, Kirby et le monde oublié parvient à garder son rythme de bout en bout en plaçant çà et là des mécaniques simples mais efficaces.

Kirby et le monde à explorer

Chaque monde est composé de niveaux dans lesquels on libère ses amis. L’accès au boss final de chaque monde n’est possible que si le nombre de Waddle Dees libérés est suffisant. Chaque niveau détient également des objectifs secondaires (trouver un chemin secret, ramener des poussins, ne pas se faire toucher, utiliser tel objet…) qui permettent aussi de délivrer quelques prisonniers. Lorsqu’un niveau est terminé, des failles apparaissent sur la carte. Ce sont en fait des petits niveaux à défi qui demandent d’exploiter une mécanique précise, offrant en retour une gemme rare, utile pour l’armurerie. En se baladant sur la carte, d’autres failles peuvent être dénichées.

Contrairement à Mario, Kirby et le monde oublié est clairement à ranger dans la catégorie des jeux d’aventure qui se définissent avant tout par de l’exploration couplée à de l’action. Les niveaux n’ont absolument rien d’insurmontables, ils sont parsemés de petits pièges, de séances de plates-formes basiques et de micro-énigmes faciles à résoudre. Le jeu implique surtout de bien observer son environnement, de déceler le petit couloir caché vers une zone secrète, d’être attentif aux détails pour comprendre comment obtenir cette cage de Waddle Dee…

Dire que Kirby est un jeu facile est ici galvaudé par l’image qu’a la licence depuis ces dernières années. Le mode « Brise », dédié aux débutants est certes facile mais le mode « Ouragan » monte la difficulté d’un cran, surtout sur la fin. Manette en main, ce sont réellement les défis annexes (comme l’arène dans son dernier mode de difficulté) et les boss qui peuvent en troubler plus d’un. Si les mécaniques d’esquive et la vigilance ne sont pas respectées, on peut vite voir sa vie réduite à néant. Attention tout de même à comparer ce qui reste comparable. Oui, Kirby et le monde oublié est accessible, il ne se range pas à côté d’un FromSoftware, mais il est clairement plus qu’un chemin sans embûches.

Le petit bémol serait peut-être le recyclage ou plutôt la réutilisation de certains boss, non pas à outrance, mais suffisamment pour s’en rendre compte. Encore que, les combats de boss sont justement une des grosses qualités de ce titre. Pour faire le résumé, Kirby et le monde oublié se termine en une dizaine d’heures en ligne droite, et plutôt le double pour le 100 %.

Village Party

En gage de reconnaissance pour leur libérateur, les Waddle Dees ont créé un super village dans lequel se trouve tout un tas d’activités bonus. Si l’armurerie fera partie des bâtiments les plus fréquentés, il y a aussi le facteur qui peut vous offrir quelques cadeaux en échange de codes (on en trouve d’ailleurs une liste complète ici). Kirby peut également piquer un petit somme dans sa maison ou la décorer, il peut aller se détendre sur quelques party games, comme la pêche, un jeu d’équilibre, le restaurant, acheter des items auprès des marchands, échanger quelques pièces contre des figurines à collectionner (100 au total) et participer au tournoi de l’arène, dont le mode Ultime Z représente un joli défi.

Tous ces extras, ainsi que le jeu principal est jouable en coopération. Dans ce cas, le deuxième joueur contrôlera Bandana Waddle Dee qui, muni de sa lance, est un bon moyen pour les jeunes joueurs ou les duos parents/enfants de profiter de l’aventure. Même si, du point de vue de Timothé (10 ans) et Samuel (7 ans) : « C’est dommage que ce ne soit pas comme dans l’ancien Kirby. On pouvait tous avoir des pouvoirs, et pis, quand il se transforme, moi j’attends. Mais bon, c’est bien quand même, moi [Samuel], je surveille et des fois je vois des trucs qu’on doit attraper. »

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