Test de Life is Strange : Double Exposure sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 19 Novembre 2024
  • 19 Novembre 2024
  • 20 Novembre 2024

L'avis de Skyward

Life is Strange : Double Exposure est un jeu au concept intéressant mais à l’exécution perfectible. Retrouver Max Caulfield est un plaisir, et son nouveau pouvoir apporte une mécanique innovante. Cependant, l’importance réduite des choix et le focus sur les pouvoirs au détriment des relations humaines risquent de décevoir les fans de la première heure. Ajoutons à cela une version Switch techniquement à la traîne, un bug majeur non corrigé, et un prix élevé pour une expérience trop courte. En l’état, nous ne pouvons recommander cet opus, surtout sur Switch.

Les plus

  • Une histoire toujours aussi prenante
  • Une bande-son indie sublime
  • Les magnifiques paysages de Caledon University

Les moins

  • Des bugs inacceptables
  • Des visuels médiocres sur Switch
  • Des choix sans conséquence
  • Nintendo-Difference

    par Skyward

    le 23 décembre 2024 9:30

Life is Strange est une série ayant acquis une certaine popularité grâce à ses caractéristiques uniques lui conférant un côté « doudou » : de petites bourgades paumées mais pittoresques des États-Unis, des personnages réalistes auxquels on peut aisément s’identifier, des pouvoirs surnaturels, et surtout des choix extrêmement difficiles. Jusqu’à présent, la saga adoptait un parti pris intelligent : proposer des jeux indépendants les uns des autres, avec des histoires totalement décorrélées. Cela permettait d’éviter la tentation, compréhensible, d’offrir une suite directe au premier opus, extrêmement populaire. Life is Strange 2 introduisait donc de nouveaux protagonistes et explorait la télékinésie, là où Max Caulfield, héroïne du premier opus, pouvait voyager dans le temps. Life is Strange : Before the Storm servait de préquelle au premier jeu, tandis que Life is Strange : True Colors explorait la gestion des émotions dans une ville de montagne. Quelle surprise alors lorsque Life is Strange : Double Exposure, dernier opus de la série, a été annoncé par Deck Nine Games, ramenant Max Caulfield comme protagoniste principale, désormais adulte. Cette suite directe est-elle une bonne idée, ou aurait-il mieux valu en rester à la formule habituelle ?

Attention : ce test évoque certains éléments clés de l’intrigue et de la conclusion du premier Life is Strange. Il est donc préférable d’avoir fini le jeu avant d’entamer la lecture de l’article.


Image de Life is Strange : Double Exposure


Du lycée à la fac


Dans Life is Strange, Max découvrait son pouvoir lui permettant de remonter dans le temps. Cependant, après l’avoir utilisé intensément au cours d’une aventure palpitante, elle se retrouvait confrontée à un dilemme impossible : sauver sa meilleure/petite amie, au prix de la destruction d’Arcadia Bay, ou revenir au tout début de l’histoire pour laisser Chloé mourir et ainsi sauver les habitants de la ville, menacée par une tornade causée par l’abus de ses pouvoirs. Quelle que soit la fin choisie, Max en ressort traumatisée, mais parvient à développer une carrière prometteuse de photographe artistique. Elle enseigne provisoirement à Caledon University, dans le Vermont, où elle se fait de nouveaux amis, notamment Safi, une jeune poétesse talentueuse.



Double Exposition


Comme dans tous les jeux de la série, une tragédie survient rapidement. Lors d’une soirée apparemment tranquille, Max entend un coup de feu et découvre Safi assassinée. Tandis qu’elle et ses proches tentent de gérer le deuil, Max se découvre un nouveau pouvoir, bien différent de celui de son adolescence : elle peut voyager instantanément entre deux versions de son univers, l’une où Safi est morte, et l’autre où elle est toujours en vie. Ces deux réalités, chacune marquée par ses propres défis, permettent à Max d’enquêter sur les circonstances du meurtre de Safi. Ce nouveau pouvoir, original et amusant à utiliser, apporte une dimension intéressante en permettant de naviguer entre deux mondes parallèles, l’un sombre et oppressant, l’autre plus lumineux mais non exempt de problèmes.


Image de Life is Strange : Double Exposure


Super-héros à gogo


Dans les jeux précédents, les pouvoirs des héros servaient avant tout d’outil de gameplay et de moyen de découvrir les mystères de l’intrigue. Dans Double Exposure, la nouvelle capacité de Max est au cœur de l’histoire. Le jeu explore l’origine de ses pouvoirs, tout en introduisant d’autres utilisateurs de capacités paranormales, posant ainsi les bases d’un univers plus vaste. Ce choix marque un tournant dans la série, jusqu’alors composée d’histoires indépendantes. Si certains fans apprécieront cette expansion du lore, d’autres regretteront que ce mystère, qui faisait le charme de la série, soit trop expliqué. Par ailleurs, la séparation entre Max et Chloé, un duo central dans le succès du premier opus, a déçu de nombreux joueurs. Même si Chloé survit à la fin de Life is Strange, elle n’a plus de contact régulier avec Max dans Double Exposure, ce qui laisse un vide émotionnel.


Image de Life is Strange : Double Exposure


Pas vraiment d’effet papillon


Un autre élément fondamental des jeux Life is Strange est ici décevant : les choix. Habituellement, ces décisions cruciales influencent profondément le cours de l’histoire et le développement des personnages. Dans Double Exposure, bien que les choix soient nombreux, leurs conséquences sont quasi inexistantes. Les réactions des personnages sont limitées à quelques lignes de dialogue, et l’intrigue reste strictement la même, quel que soit le chemin choisi. Même le choix final du jeu manque d’impact. De plus, les romances proposées manquent de profondeur et peinent à captiver. Si l’histoire principale reste prenante, bien que ponctuée d’incohérences avec le lore établi, l’aspect interactif et personnalisable est largement insuffisant.


Image de Life is Strange : Double Exposure


Mmm… les bons pixels


Les jeux Life is Strange sont souvent loués pour leur beauté singulière et les environnements immersifs. Double Exposure ne fait pas exception : les paysages hivernaux du Vermont sont sublimes, et les jeux de lumière entre les deux mondes sont ingénieux. Cependant, la version Switch est loin d’être à la hauteur. Les graphismes, souvent pixelisés, sont nettement inférieurs à ceux de True Colors, sorti pourtant plusieurs années auparavant. Cela devient presque risible lors des zooms sur des paysages censés être époustouflants, mais affichant des arbres en basse définition. Heureusement, musicalement, le jeu fait toujours mouche avec son lot de mélodies indie sympathiques dont la chanson Illusion, collaboration entre la chanteuse Tessa Rose Jackson, le compositeur Luciano Rossi et l’équipe de Feel the Music.


Image de Life is Strange : Double Exposure


Et là, c’est le drame


Le plus gros défaut de la version Switch est cependant son instabilité. De nombreux joueurs, dont nous-mêmes, ont rencontré un bug critique au chapitre 4, très proche de la fin. Ce bug corrompt la sauvegarde, effaçant toute progression. Pour un jeu vendu à 59,99 euros pour une dizaine d’heures de gameplay, c’est tout simplement inacceptable.



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