En résumé
L'avis de Goonpay
Nikoderiko : The Magical World est bien ce qu’il promettait d’être : un jeu de plates-formes inspiré par Donkey Kong et Crash Bandicoot. Classique dans le fond, joli dans la forme, il reste un bon jeu qui, s’il ne parvient pas à se glisser sur le podium des meilleurs jeux du genre, il reste néanmoins agréable à faire malgré ses petits bugs. C'est un peu comme Jet Kave Adventure, bon mais pas inoubliable.
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par Goonpay
le 26 novembre 2024 15:03
Quand Donkey Kong croise Crash Bandicoot, ça donne Nikoderiko : The Magical Question, le premier jeu de Vea Games annoncé lors du dernier Future Games Show. Cette inspiration assumée par les créateurs qui ont toutefois précisé que le jeu serait accessible à tous contrairement à ces deux références (les puristes savent que Crash et Donkey sont réputés difficiles dans le genre) est donc arrivée sur Nintendo Switch ce 15 octobre 2024. Point de bananes ou de wumpas à l’horizon, mais des tonnes de Lums à ramasser… on avait oublié Rayman ?
Niko et Luna, probablement frère et sœur, sont deux aventuriers à la Indiana Jones qui voyagent en ballon dirigeable à la recherche de trésors. Alors qu’ils mettent la main sur une ancienne relique, le maléfique Grimbald de la Cobring Gems Company subtilise le précieux butin, mettant en péril la vie des habitants de l’île. Le couple de mangoustes va donc devoir traverser les sept mondes pour récupérer leur dû. D’entrée de jeu, avec ses graphismes très colorés et son character design particulièrement cartoon, Nikoderiko séduit immédiatement. C’est riche de détails, avec des changements d’angle de caméra pour passer d’une vue de profil à la Donkey Kong à une vue en couloir façon Crash Bandicoot. On percute le sol pour faire exploser les petits éléments du décor en arrière-plan afin de récupérer quelques items. Chaque monde a, comme dans chaque bon jeu de plates-formes, sa propre ambiance. C’est chatoyant, avec des touches de lumières bien placées, bref, graphiquement, c’est très agréable à regarder du début à la fin.
Côté gameplay, là encore, on ressent sans problème toutes les inspirations de Donkey Kong ou de Crash Bandicoot. La palette de mouvements est simple avec un saut, un parachute pour flotter et une glissade. Pas de tourbillons comme sait le faire le bandicoot mais des animaux qui attendent d’être monté dans certaines caisses. Ce ne sont pas Ramby, Expresso, Enguarde, Winky mais c’est tout comme. Tout y est ou presque : tonneaux, caisses en bois, crochets, bumpers, lettre NIKO à récupérer, gemmes à récolter, clés et pléthore de lums. Au final, et même si les développeurs l’ont clairement annoncé et donc assumé, on aurait tendance à dire que, plus que de l’inspiration, c’est de la copie relookée qui est proposée, avec tout ce que ça implique. Le level design est plutôt bon, avec des zones secrètes un peu partout, des décors à bien observer pour repérer le moindre bonus, mais n’espérez pas y trouver de l’originalité. C’est une réutilisation ou une réinterprétation de tout ce qu’on a déjà pu voir dans les jeux de plates-formes.
Les similitudes se ressentent jusque dans la bande son. Forcément, avec David Wise à la composition (l’homme derrière l’OST de Donkey Kong Country et Yooka Laylee), on pouvait s’y attendre. Est-ce un mal ? Pas du tout car le bonhomme sait y faire et il y a toujours des sonorités qui font mouche et qui s’écoutent avec plaisir.
Il n’y a pas de secret, quand le budget est moindre, il est difficile de faire aussi bien qu’un AAA. Nikoderiko : The Magical World, aussi bon, ou classique soit-il, reste un jeu qui dispose d’un budget plus limité. En ressort donc plusieurs petits couacs qui empêchent l’expérience d’exceller. Si DK et Crash sont aussi funs, c’est parce qu’il y a un véritable challenge et un sens du rythme. Et pour parvenir à conserver ces aspects, il faut que la mécanique reste parfaitement fluide. Or, la gestion des sauts de Nikoderiko n’est pas aussi précise que ces homologues. Parfois, notre héros / héroïne ne réagit pas à l’appui sur le bouton. Parfois, le parachute ne sort pas immédiatement. On ressent une certaine latence, que l’on arrive à apprivoiser à force mais qui va rebuter les plus jeunes. Profitons de l’évocation de cette latence pour pester également contre les temps de chargement vraiment trop longs.
Ensuite, il y a quelques bugs de collision. Par exemple, il nous a été impossible de compléter un des stages du premier monde à 100 % car un tonneau est censé nous reconduire sur le chemin d’origine, sauf que notre personnage n’a jamais su traverser une planche de bois.
On ne se débarrasse pas de tous les ennemis simplement en leur sautant sur la tête. Certains doivent être taclés, d’autres étourdis, ou encore déstabilisés via une attaque au sol. Il y en a notamment deux dont le design est très proche mais leur capacité est bien différente, et il n’est pas rare de perdre un cœur en les confondant. Sans être dramatique, on ressent quand même un petit manque de variété dans le bestiaire.
Pour finir, la durée de vie est bien en dessous de DK ou Crash. Tout d’abord parce que la difficulté n’est pas au même niveau (ce qui peut être un avantage si l’on considère Nikoderiko : The Magical World comme une entrée en matière dans le monde du jeu de plates-formes) et aussi parce que le contenu est moins riche. Pourtant, il y a pleins de collectibles à aller chercher mais là aussi, tout n’est pas clair. A quoi servent réellement les clés, ou les gemmes violettes ? Il faut passer par l’atelier pour débloquer les bonus mais à la fin du jeu d’une durée de 6 à 7 heures et une complétion de 87 %, à peine 8 ou 9 figurines de personnages ont été débloquées. L’objectif des 100 % se transforme alors en une purge puisqu’il faut amasser les pièces déjà obtenues… En outre, ça manque clairement d’un tableau récapitulatif pour savoir ce qu’il manque dans tel ou tel stage, ce qui éviterait de repasser sur chaque point de la carte et prendre gratuitement des temps de chargement pour passer d’un monde à l’autre. A noter tout de même que le jeu est jouable en co-op, qu’il y a des bugs aussi dans ce mode, mais la pilule passe plus facilement quand on s’amuse entre amis.