Test de Process of Elimination sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 14 Avril 2023
  • 11 Avril 2023
  • 27 Mai 2021

L'avis de Skyward

Process of Elimination est un jeu d’enquête décent, avec une histoire assez captivante bien qu’un peu prévisible présentée au format visual novel. Le gameplay des phases d’enquête est assez atypique, avec un système similaire à ce qu’on pourrait retrouver dans un tactical RPG. Process of Elimination, bien que très propre dans sa présentation, ne renouvelle rien d’un point de vue esthétique et se contente d’être décent. Si on évalue le jeu indépendamment des attentes qu’on pouvait en avoir, c’est dans l’ensemble une expérience sympathique et qui fait le boulot pour ceux qui apprécient le mystère. En revanche, pour ceux qui s’attendaient à un meilleur équilibre aventure vs visual novel, ou qui souhaitaient un jeu plus interactif, on peut s’attendre à une déception.

Les plus

  • Une histoire entraînante
  • Des protagonistes mémorables
  • Un gameplay original
  • Une durée de vie raisonnable

Les moins

  • Un jeu assez peu interactif
  • Des facilités en ce qui concerne le chara design
  • Des dénouements relativement prévisibles
  • Un gameplay qui ne valorise pas suffisamment les compétences des personnages
  • Nintendo-Difference

    par Skyward

    le 28 mai 2023 18:51

Treize détectives talentueux aux capacités uniques, un protagoniste incompétent, une île déserte et un assassin sanguinaire : voici les ingrédients principaux de Process of Elimination, un visual novel/jeu d’aventure signé Nippon Ichi Software. Le concept et les bandes-annonces rappellent ce qu’on pourrait attendre d’une aventure Danganronpa, mais cette comparaison est-elle justifiée ? La clé principale d’un bon jeu d’enquête, c’est avant tout son scénario et son gameplay. Process of Elimination se distingue-t-il suffisamment pour en faire un huis clos incontournable ?



Terreur sanglante


Le Duc Ecartelé est un psychopathe sanguinaire qui terrifie depuis quelque temps le Japon en exécutant des innocents par paires. Tandis que le nombre de victimes ne fait qu’augmenter, l’Alliance des Détectives décide de se réunir sur l’île de Morgue afin d’en découdre avec ce serial killer incontrôlable. Les enquêteurs de choc sont cependant confrontés à deux surprises. Un jeune homme naïf et incompétent, Wato Hojo (que le joueur incarne), se retrouve mêlé à l’enquête, et le Duc Ecartelé est non seulement présent sur l’île mais pourrait aussi très bien être un des détectives de l’Alliance.


Super détectives


Les treize détectives que Wato rencontre au début du jeu sont volontairement stéréotypés, mais n’en restent pas moins des personnages très attachants qu’il est difficile de voir mourir de façon régulière. Chaque détective possède une compétence unique qui en fait un super enquêteur. Une des expertes possède des papilles super développées, une autre jouit d’une mémoire parfaite tandis qu’un sympathique mais moins brillant détective possède une armure qui semble indestructible. Au milieu de ces énergumènes, Wato passe pour un pataud et se voit attribuer le surnom de « Détective Incompétent ». Cependant, il se découvre assez vite un pouvoir unique : la capacité Dénouement qui lui permet de voir brièvement et sous conditions des bribes de futurs potentiels.


Visual novel


Process of Elimination est un visual novel avant tout, et par conséquent assez peu interactif. Mis à part quelques phases d’enquête assez brèves, le jeu est principalement composé de très longs dialogues et conversations. Quelques choix sont de temps en temps proposés mais les résultats sont presque toujours binaires : game over ou bien l’aventure continue. L’histoire met du temps à démarrer mais devient très prenante après le premier chapitre. Certains passages sont réellement poignants et le thème surplombant de la mort et du deuil est assez mature. On regrette malgré tout que certains développements soient prévisibles pour un joueur qui a l’habitude de ce type d’aventure. Le jeu ne possède par ailleurs pas de traduction en français, avec uniquement des sous-titres en anglais et des doublages japonais, il faut donc nécessairement maîtriser avec confort la langue de Shakespeare pour apprécier l’expérience.


Enquête tactique


En plus de l’aspect visual novel, Process of Elimination comporte régulièrement des phases d’enquête se présentant sous un format de type tactical RPG. Les détectives sont déployés sur le lieu d’enquête quadrillé pour l’occasion, et doivent se mobiliser de façon coordonnée pour obtenir les éléments nécessaires à la résolution de chaque crime. Malheureusement, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pouvoirs spéciaux des détectives ne sont pas utilisables pendant ces phases et on doit se contenter de les admirer dans les sections visual novel. En revanche, chaque détective possède des statistiques qui lui sont propres (et qui n’évoluent pas avec l’avancée de l’histoire ou la résolution d’enquêtes). Les personnages définis comme contrôlables pour l’enquête en cours ont un nombre de tours limités pour résoudre l’enquête. Au cours de chaque tour, chaque détective peut se déplacer et/ou effectuer une action. Pour ce qui est du déplacement, chaque personnage a un nombre limité de cases où il peut se rendre selon ses statistiques, mais s’il sacrifie son action, il peut se rendre n’importe où sur la map.


Une variété d’actions


Parmi les actions que le joueur a le droit d’effectuer en dehors du déplacement on retrouve : l’observation d’une preuve située sur la carte, l’analyse d’une preuve ramassée afin d’en extraire des informations, la résolution d’une énigme cruciale sur la map, ou l’assistance à un autre personnage en train de réfléchir à une énigme. En général, pour débloquer de nouvelles énigmes à résoudre, il faut d’abord ramasser des preuves et les analyser. L’observation des preuves est assez simple et peut se faire à une certaine distance qui dépend des statistiques de chaque détective. Un détective peut observer une preuve en un seul tour s’il se trouve à distance suffisante. De la même façon, l’analyse d’une preuve ramassée peut aussi se faire en un seul tour via le menu, mais chaque preuve comporte un niveau de difficulté d’analyse qui lui est spécifique. Ainsi, une preuve dont la difficulté d’analyse est de 1 peut être résolue par n’importe quel détective, mais une preuve de difficulté 5 ne pourra souvent être analysée que par le détective le plus brillant (à savoir Techie). Il vaut donc mieux mobiliser les personnages de façon intelligente en fonction de leurs statistiques.

Lorsque des énigmes ont été débloquées sur la carte grâce à l’obtention et l’analyse de preuves, il faut passer les résoudre pour clore la phase d’enquête. Chaque énigme présente un nombre qu’il est nécessaire de ramener à zéro pour pouvoir passer à la suite. Pour résoudre une énigme, un détective doit nécessairement être placé juste à côté et à chaque tour, la résolution de l’énigme avancera selon la capacité de déduction du détective qui travaille. Heureusement, on peut fortement accélérer la cadence en mobilisant des détectives qui ont une bonne capacité d’assistance auprès du héros en train de résoudre l’énigme.


Pour les plus motivés


La résolution des énigmes est obligatoire, mais il est également possible de ramasser des indices supplémentaires facultatifs sur la map. Par ailleurs, Wato a la capacité de collecter des fragments de passé qui lui permettent d’en savoir plus sur les interactions des différents personnages et le lore. En général, le gameplay n’est pas très compliqué lorsqu’on a compris son fonctionnement, mais les explications étant peu fournies, il faut deviner pas mal de choses par soi-même. Notamment, la distinction entre les enquêtes préliminaires (permettant de valider des actions effectuées au cours d’un tour) et les phases de résolution (qui permettent de passer au tour suivant) ne sont pas très bien expliquées. En plus de tous ces éléments de base, chaque carte a des contraintes environnementales qui peuvent mener au game over si l’enquête est mal menée. Par exemple, des robots tueurs invisibles ou des pièges de poison à éviter. La difficulté est parfaitement aléatoire, et certaines enquêtes assez difficiles peuvent avoir lieu au cours des premiers chapitres, là où d’autres beaucoup plus simples se déroulent vers la fin. De ce point de vue, le jeu manque souvent de cohérence.


Résolution


Une fois la phase d’enquête terminée, on passe à la phase de résolution qui a lieu au format visual novel. Une jauge de confiance apparaît alors et Wato doit résoudre le crime avec les indices obtenus lors de l’enquête. Il a souvent le choix entre plusieurs réponses, et chaque erreur fait baisser la jauge de confiance de ses camarades, jusqu’au game over si la jauge atteint zéro. Pas de gros enjeu cependant, il suffit de reprendre la résolution un peu en amont et donner cette fois-ci la bonne réponse. Il faut également régulièrement désigner des coupables, et chaque mauvaise réponse réduit la jauge de confiance de façon considérable.


Un jeu propre mais qui ne brille pas


En général, le gameplay de Process of Elimination est loin d’être mauvais, mais il ne correspond pas complètement à ce qu’on pouvait attendre en regardant les bandes annonces (qui insistaient sur la dimension interactive et semblaient supposer que les pouvoirs des détectives seraient utilisables au cours des enquêtes) et en déroutera donc certains au départ. C’est finalement un jeu assez peu interactif, bien plus visual novel que jeu d’aventure, et les phases d’enquête, assez fun si on rentre dedans, ont un fonctionnement atypique par rapport à ce qu’on peut trouver dans d’autres jeux d’enquête similaires.

Visuellement et musicalement, Process of Elimination fait le job sans nécessairement briller. Le chara design est mignon, les détectives sont sympathiques, mais on ne peut s’empêcher de trouver un côté déjà vu qui ne renouvelle pas nécessairement la formule. Idem, si les mélodies savent se faire stressantes ou entraînantes, elles ne sont pas si nombreuses et on ne les retient pas longtemps après avoir terminé le jeu.

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