Test de Saga of Sins sur Nintendo Switch

Certains jeux attirent automatiquement le regard grâce à leur esthétique particulière. C’est le cas de Saga of Sins, développé par Bonus Level Entertainement. Avec des visuels inspirés de vitraux médiévaux et une histoire axée sur l’obsession cléricale du pêché, il y a de quoi être curieux. Le jeu est également au moins partiellement financé par des fonds publics de Bavière, ce qui peut laisser supposer une approche culturelle méticuleuse. Mais un concept atypique suffit-il à faire un bon jeu? Saga of Sins possède-t-il un bon gameplay au-delà d’être joli ?

Back to Sinwell

Cecil est un jeune croisé très pieux qui, fatigué des horreurs qu’il a pu observer lors des croisades, décide de rentrer dans sa ville d’origine Sinwell, pour y prendre un repos bien mérité. Cependant, son maître Ulrich lui fait très vite comprendre que la peste noire s’est répandue dans le village et que ce sont les péchés des habitants de Sinwell qui ont attiré la colère divine. Une seule solution dès lors : Cecil doit infiltrer l’esprit des citoyens fautifs, y cueillir les fruits défendus et les ramener à Ulrich afin d’absoudre la ville du péché. L’histoire peut au départ paraître très manichéenne avec une petite tendance à l’absolutisme religieux, mais des revirements intéressants rendent au final l’expérience plus nuancée et équilibrée, avec de beaux dilemmes moraux en bonus.

Vitraux à gogo

Visuellement, la promesse est tenue, les tableaux inspirés de vitraux médiévaux sont sublimes et certains concepts sont retranscrits de façon intéressante, voire perturbante. L’esthétique religieuse médiévale comporte souvent des représentations cryptiques, et Saga of Sins retranscrit bien ce style à la Bosch. La musique est fréquemment épique, avec une orchestration travaillée et moderne, légèrement inspirée de thèmes médiévaux. En revanche, que ce soit d’un point de vue visuel ou musical, le jeu soufre d’un manque de variété, avec sept thèmes principaux correspondant aux péchés capitaux répétés à outrance.

Un platformer classique

En ce qui concerne le gameplay, Saga of Sins est un platformer classique, pouvant être exigeant selon le niveau de difficulté sélectionné au départ (et malheureusement non modifiable par la suite). Lorsque le joueur infiltre l’esprit d’une personne, il y apparait sous forme d’un monstre de la mythologie chrétienne (loup-garou, gargouille, etc.). Chaque monstre possède des pouvoirs spécifiques (hurlement strident du loup, lance-flammes de la gargouille, etc.), nécessaires pour atteindre certaines portions des niveaux. On peut débloquer des avatars en avançant dans l’histoire et en obtenant des fragments de vitraux à replacer dans la chapelle de Sinwell. Chaque niveau est inspiré d’un péché capital et contient des éléments de gameplay spécifiques au péché en question (dimension metroidvania dans les niveaux de luxure, combat et action dans les niveaux de colère). Cependant, il existe des constantes : chaque niveau contient des ennemis et des coffres qui libèrent de l’argent, permettant d’optimiser les pouvoirs et la santé de Cecil via un arbre de compétences.

Boss rush

Une fois que Cecil a purifié plusieurs personnes correspondant au même péché, il peut affronter le boss du péché en question qui se trouve dans un esprit particulièrement corrompu. Les combats de boss sont assez variés et intéressants et permettent de mettre en avant différentes mécaniques de gameplay, ce qui est un vrai plus. Au début du jeu, il n’est pas possible de refaire les niveaux et affronter de nouveau les boss, mais à un stade avancé, cette option est débloquée afin de pouvoir compléter l’aventure à 100%.

En plus des niveaux classiques et des boss, il existe des niveaux supplémentaires situés dans les esprits des personnes innocentes. Ces niveaux contiennent des énigmes à résoudre pour obtenir de l’argent supplémentaire et des fragments de vitraux. On peut y revenir autant de fois que l’on souhaite dès le début du jeu.