Test de SteamWorld Dig 2 sur Nintendo Switch

Après avoir bifurqué du côté du Tactical-RPG avec Heist en 2015, Image & Form Games redonnait en 2017 un coup de projecteur sur SteamWorld Dig, sa série d’action-aventure. Nouvel épisode (mais aussi suite directe de l’opus fondateur qui nous avait tant plu lors de notre test dédié) auquel on s’avouait tout aussi impatient à l’idée d’y jouer, qu’intrigué quant aux nouveautés apportées à un titre déjà presque parfait. Disponible pour un peu moins de vingt euros sur le Nintendo eShop, et ce depuis le 21 septembre 2017, on a creusé encore et toujours pour y dénicher le plus beau des joyaux… À moins que la machine ne se soit déjà enrayée ?

Hey, watch out ! Hey, dig !

Après avoir dirigé Rusty dans le premier épisode, les joueurs incarneront cette fois-ci sa nièce, Dorothy. Intriguée par des tremblements de terre de plus en plus nombreux et puissants, qui semblent correspondre à une ancienne prophétie les liant à une prétendue fin du monde, notre héroïne s’en va pioche à la main pour tenter de trouver réponses à ses questions. Manque de chance pour elle, comme pour Rusty jadis, la terre s’effondre sous ses pas et la voilà prête à enchaîner avec une phase de tutoriels aux côtés de Fen, un sidekick qui accompagnera et guidera le joueur tout au long de son aventure. Une fois remontée à la surface, ce sera pour elle l’occasion de visiter et découvrir tout ce qu’a à offrir – ou presque – El Machino, une ville servant de hub central au jeu. Elle pourra y vendre le minerai durement acquis au fil de ses excursions souterraines, mais aussi et surtout acheter moult améliorations pour creuser toujours plus profond.

À bien des égards, SteamWorld Dig 2 ne s’éloigne que très peu des bases de son aîné. S’il est évidemment plus beau et plus poli que le premier épisode, bénéficiant de moyens plus conséquents, mais également d’un savoir-faire indéniable, rien ou presque n’est vraiment unique ou réellement nouveau dans l’expérience proposée. Comme en 2013, on s’amuse à creuser, vendre son butin, améliorer la qualité de sa pioche ou la taille de son sac, avant de repartir pour une nouvelle descente, grisé par un sens de la progression addictif, quoiqu’un peu redondant. Il y a bien quelques objets nouveaux tels le grappin, ou la possibilité de s’octroyer des propriétés passives à l’aide d’artéfacts cachés dans des mini-donjons, mais en l’état, ce second épisode s’apparente davantage à un « more of the same », ou le même, mais en mieux.

Mauvaise mine

S’il ne s’agit évidemment pas là d’un défaut pour nous, tant le premier opus avait su se montrer particulièrement rafraîchissant et plaisant, on s’avoue toutefois plus perplexe sur la volonté d’Image & Form Games de vouloir enrichir l’aspect narratif du titre. Là où SteamWorld Dig brillait par son immédiateté et sa narration environnementale, cette suite tend à se perdre dans une scénarisation un peu lourdingue et pas franchement nécessaire. La palme revenant indubitablement à Fen, dont l’idée même paraissait questionnable sur le papier, lequel intervient sans relâche, quitte à briser un flow pourtant parfait. En découle forcément un univers plus riche, plus attrayant et attachant, mais également des temps morts plus nombreux qui font regretter l’action non-stop de son aîné. Une pensée aussi partagée pour la durée de vie globale du titre, laquelle demandera huit heures en ligne droite contre cinq pour le premier épisode, et près de quatorze contre huit pour le 100 %. Un poil trop long pour son propre bien, là où l’opus de 2013 avait su parfaitement doser cette donnée à la répétitivité certaine de son game design.