Test de Tales of Symphonia Remastered sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 17 Février 2023
  • 17 Février 2023
  • 16 Février 2023

L'avis de Chozo

Culte pour certains, Tales of Symphonia aurait mérité un minimum d'effort de remasterisation sur Switch. L'âge du titre n'a été en rien camouflé, et ses mécaniques peineront à coup sûr à séduire une nouvelle génération de joueurs habitués à des fonctionnalités plus attrayantes. Il n'en demeure pas moins que l'histoire de ce Tales of est un bijou toujours aussi captivant, ses personnages restent bien attachants, mais à aucun moment ce titre supposément amélioré ne magnifie l'expérience d'origine. Le timing de sa sortie n'aide pas non plus. Oui, des remasters fainéants, il y en a beaucoup sur Switch, et il paraît un peu facile de tirer ainsi sur l'ambulance. Mais Tales of Symphonia Remastered souffre inévitablement de la comparaison avec le remaster contemporain de Metroid Prime, si bien fini qu'il fait de l'ombre à toute autre tentative du même type. Espérons qu'une mise à jour rende l'expérience rapidement moins frustrante.

Les plus

  • Une histoire riche et profonde qui n'a rien à envier aux productions récentes
  • On voit un soupçon de lissage haute définition
  • Le collector est cool

Les moins

  • Une honte technique
  • Un remaster qui n'améliore presque rien, et empire certains soucis
  • Le deuxième épisode ? Quel deuxième épisode ?
  • Des mécaniques bien trop anciennes
  • Musicalement, on n'y est pas non plus
  • Zéro patate dans les combats
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 21 mars 2023 14:00

Après avoir essoré pratiquement l’intégralité des exclusivités Wii U portées sur Switch, il semble que la tendance fasse glisser les choix d’adaptation vers les œuvres de la petite GameCube, notamment en ce début d’année 2023. Après l’incroyable version modernisée de Metroid Prime, et avant la publication du diptyque Baten Kaitos, vient se glisser le remaster d’un certain Tales of Symphonia, premier épisode de la série à avoir atteint les terres européennes en 2004. Particulièrement bien accueilli lors de sa publication, cette introduction à l’action-RPG 3D à la sauce nippone dénotait avec son univers haut en couleurs, surtout vis-à-vis des productions Square, Final Fantasy en tête. Mais plus encore, c’est son scénario diablement efficace, débordant de retournements de situation du plus bel effet, et son système de combat dynamique qui ont fait de Tales of Symphonia un incontournable pour les possesseurs du cube violet.



Le Monde Perdu


Tales of Symphonia dépeint les aventures de Lloyd Irving, adolescent orphelin vivant à Iselia, dans le pays de Sylvarant, un monde en décrépitude et pratiquement vidé de son Mana en raison de l’affaiblissement fatal de l’Arbre de Vie. Dans la légende, une guerre mit fin à l’espérance de vie de cet arbre, obligeant le sacrifice d’un héros pour éviter de tomber dans le chaos. À ce moment précis apparut la déesse Martel, ordonnant aux anges de veiller à ce qu’à chaque nouveau cycle de vie, elle soit régénérée grâce à un Élu, censé traverser le monde pour la prier, cela au prix de sa propre vie.

Différents Élus héritent tour à tour du fardeau. On y découvre que Sylvarant a une existence liée au monde parallèle de Tethe’alla, qui ponctionne son énergie sans vergogne. Cet univers est également sous l’emprise des Desians, une force armée esclavagiste dirigée par l’organisation religieuse du Cruxis. L’élue du temps présent, c’est Colette, une jeune fille que Lloyd se charge d’accompagner dans son périple. Évidemment, ça tourne mal.

Avouons que le début de l’histoire peine à immerger le joueur. Beaucoup d’informations, de dialogues pas toujours indispensables, un lancement en faux rythme très peu balisé, ce n’est qu’après quelques heures que l’on saisit la qualité du script, bourré d’effets de surprise bien sentis et d’une profondeur plutôt inédite pour l’époque. Force aussi aux personnages, et notamment les quatre protagonistes, chacun s’affirmant de son côté au fur et à mesure de l’avancée dans l’aventure. Lloyd manque de confiance en lui au départ, mais se montre par la suite en réel leader du groupe lorsqu’il est au pied du mur. Colette, sous ses airs de gamine timide, se révèle d’un mental à toute épreuve. Les frère et sœur Sage se démarquent par leur soif d’instruction, l’un dans le secteur de la magie, l’autre dans la technologie et les monuments anciens.


Remastered ou Demastered ?


Outre l’histoire pleine de rebondissements, mais aujourd’hui vue comme bien trop bavarde, c’est en fait l’ensemble de ce remaster qui suffoque. Si le jeu conserve bien entendu ses qualités originales, cela reste… des qualités d’un A-RPG sorti en 2004, qui, engluées dans leur jus le plus primitif, ont tout de même énormément vieilli. Première constatation, le lissage HD est d’une rare paresse. On y constate une colorimétrie saturée, une modélisation 3D en carton, des textures et animations clairement d’un autre âge, sans effort d’amélioration. Rajoutons à cela un « remaster » en 30 fps, tandis que l’original sur GameCube proposait les 60, et on a le meilleur package de l’opportunisme absolu, supplément balec des potentiels nouveaux joueurs découvrant la licence. Pire, nous espérons tous une prochaine mise à jour (s’il vous plaît, pas un an après comme Chrono Cross) de cette version Switch, puisque le framerate aux fraises, des corruptions de sauvegarde et des crashs viennent davantage pourrir l’expérience.

Et ce n’est pas plus glorieux niveau bande-son, qui d’origine n’est pas la plus marquante de l’histoire. Une réorchestration n’aurait pas été de trop, tant l’ensemble porte amplement le poids de son âge, surtout que les mélodies ont tendance à redémarrer régulièrement. Même constat niveau effets sonores, déjà en fin de tendance il y a vingt ans, et pour le gameplay et pour les sessions de combat. Sans cesse améliorée dans le cadre des différents épisodes suivants, la mécanique de baston s’est ici fossilisée sans intention de retouche. Palette de coups limitée, combos insuffisants, arts cool, mais trop peu satisfaisants, bref, la répétitivité est de mise, peu aidée par un rythme général bien trop dépassé.

En parlant de dépassé, même le système de points obtenus en fin de combat est aujourd’hui bien trop rétro. Utiles dans le cas d’une partie en New Game +, ils permettent essentiellement d’être échangés contre différentes fonctionnalités modifiant l’expérience de jeu. Le problème étant que, pour obtenir le plus de points possibles, il faut éviter les dégâts au combat au maximum, mais surtout utiliser les arts au minimum, seuls éléments un peu sympatoches de ces sessions de bagarre. Avouons que c’est ballot. Un tel challenge pouvait éventuellement s’entendre il y a vingt ans, mais aujourd’hui, la frustration guette. Autre frustration pour finir : mais où est le second volet présent dans la version PS3 ? Deux fois plus cher pour deux fois moins de framerate et deux fois moins de jeux… Les maths, ce n’est pas une science exacte chez Tales of…

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