Test de The Cosmic Wheel Sisterhood sur Nintendo Switch

Esotérisme, sorcellerie, féminisme et tarot : voici un aperçu du dernier jeu développé par les Espagnols de Deconstructeam. The Cosmic Wheel Sisterhood propose un gameplay relativement original, mêlant création de cartes et tirages de tarot afin de déterminer le destin de l’héroïne Fortuna au fur et à mesure de ses interactions avec les autres personnages du jeu. Ce concept quelque peu atypique est-il cependant assez solide pour en faire une expérience intéressante ?

Un triste sort

Fortuna, sorcière taromancienne que le joueur incarne, a été punie par la doyenne de sa loge pour avoir prédit un avenir tragique à ses consœurs. Elle est ainsi condamnée à errer pendant des siècles sur un astéroïde, seule, et sans son deck de tarot. Lassée de cette situation qui la rend folle après quelques centaines d’années, Fortuna décide de briser un des pires tabous de la sorcellerie et d’invoquer un Béhémoth. Ces créatures peuvent se mettre au service des sorcières et les aider à réaliser l’impossible, mais toujours pour un certain coût. En parallèle, un conseil externe à sa loge juge sa punition trop cruelle et l’autorise à recevoir de la visite sur son astéroïde, sans pouvoir cependant quitter les lieux.

Sorcellerie et féminité

L’essentiel du jeu consiste donc à inviter des sorcières, amies ou ennemies, sur l’astéroïde, afin d’échanger avec elles. Ces dernières sont toutes plus originales les unes que les autres, avec des personnalités marquées et des systèmes d’éthique et de croyance qui leur sont personnels. Les interactions que l’on a avec chaque sorcière influencent la suite des évènements ainsi que la fin du jeu. Dans l’ensemble, les dialogues sont très bien écrits, et les personnages développés de façon fine et délicate. Comme le nom de l’équipe de développeurs laisse à présager, le jeu met beaucoup d’emphase sur le féminisme, ainsi que les questions de genre, en général avec beaucoup de délicatesse. D’ailleurs, l’ensemble des personnes que l’on rencontre sont des femmes (cis ou trans), les hommes ne pouvant accéder à l’ascension permettant de devenir une sorcière.

Vive le tarot

Le principal mécanisme de gameplay consiste à concevoir son propre deck de cartes de tarot. Pour ce faire, il faut combiner des cartes à partir de plusieurs éléments, chaque élément ayant un certain coût en énergie. Les éléments en question étant la terre, l’air, le feu et l’eau. Il est possible de récolter de l’énergie de différentes façons, notamment en interagissant avec les autres personnages et en leur faisant des tirages. Une fois les éléments sélectionnés et le coût de l’énergie dépensé, il est possible de concevoir le visuel de la carte en combinant les différentes sections de la façon que l’on souhaite. Il y a donc une forte dimension créative dans The Cosmic Wheel Sisterhood. Heureusement, que l’on obtienne une carte sublime ou d’une laideur sans nom, il n’y a pas vraiment de différence et la carte sera utilisable de la même façon. Une fois la carte prête, son nom et sa signification sont dévoilés. Grâce au grand nombre de combinaisons existantes avec ce système, il est possible de concevoir des decks très variés.

Des choix décisifs

Ces cartes peuvent ensuite être mises à profit au cours de tirages que l’on effectue auprès des PNJ du jeu. Lors des tirages, il faut tirer une carte pour chaque question qui a été posée. Plusieurs interprétations se présentent alors, et il est possible de donner la réponse que l’on préfère, en sachant que beaucoup de décisions ont un impact pour la suite du jeu. On conseillera donc de faire plusieurs parties pour voir les différentes issues possibles, d’autant plus que la durée du jeu est relativement courte.

Pixel cartes

Visuellement, The Cosmic Wheel Sisterhood est mignon et simple. Du pixel art tout ce qu’il y a de plus classique avec un chara design plutôt appréciable. Le cadre du jeu se limitant principalement à l’astéroïde de Fortuna, les environnements à découvrir au cours d’une partie sont finalement assez peu variés. La musique ne change pas beaucoup non plus avec un thème éthéré et apaisant présent pour la majorité de la partie. On saluera en revanche tout le travail qui a été fait sur les cartes.