Test d’Overboard! & Expelled! sur Nintendo Switch

Les développeurs d’Inkle sont spécialisés dans la conception de jeux d’aventure et d’énigmes atypiques, et Overboard! (sorti en 2021) ainsi qu’Expelled! (sorti en 2025), sa suite spirituelle, n’y font pas exception. Retourner sur la tête les jeux d’enquête et en faire une sorte de roguelite du puzzle est une idée intéressante, mais est-elle exécutée avec finesse ? Dans ce test, nous ferons d’abord un retour sur Overboard! afin de mieux présenter les évolutions visibles dans Expelled! : un test deux-en-un, sachant que les deux jeux sont vendus entre autres sous forme d’un bundle Overboard! & Expelled!, à 22,79 euros sur Switch.

Test réalisé à partir de codes fournis par l’éditeur.

Overboard!

Dans Overboard!, on incarne Veronica Villensey, une femme de la bourgeoisie britannique qui jette son mari par-dessus bord au cours d’une traversée de l’Atlantique, dans l’idée de refaire sa vie à New York avec l’argent de l’héritage. Elle doit non seulement réussir à ne pas se faire repérer durant cette dernière journée en mer (et ainsi éviter la prison), mais aussi parvenir à accuser quelqu’un d’autre afin d’empocher le magot. Overboard! est donc une sorte de jeu d’enquête inversé : au lieu de chercher le coupable, on l’est, et on doit tout faire pour se protéger des curieux.

Le gameplay peut paraître simple de prime abord : il faut se rendre dans les différents lieux du bateau pour se constituer un alibi, se débarrasser de toute preuve compromettante, trouver des alliés potentiels… et une victime à accuser. Cela semble classique, mais on se rend vite compte que la gestion du temps complexifie beaucoup les choses. Les personnages se déplacent selon un emploi du temps, et il faut être à un endroit précis au bon moment pour qu’une action ou un dialogue spécifique se déclenche. Chaque action entreprise par la criminelle que l’on incarne prend également du temps, ce qui peut faire rater certains événements importants.

De plus, les actions réalisables sont très nombreuses et leurs conséquences rarement évidentes. Faire ou non son lit, regarder par terre, se recoiffer : tout peut avoir une incidence sur l’histoire. Il est quasiment impossible de savoir à l’avance si une décision est bonne ou mauvaise pour la partie en cours. On est donc sur un vrai roguelite du puzzle, où l’on doit recommencer de nombreuses fois pour parvenir à la meilleure conclusion. Heureusement, le jeu propose progressivement des objectifs intermédiaires, qui guident le joueur dans ses tentatives suivantes.

Visuellement et musicalement, on est sur quelque chose de très simple : un visual novel au style cartoon, des musiques d’ambiance un peu génériques, sans charme particulier. L’intérêt principal réside dans les mécaniques de jeu et les dialogues bien écrits.

Expelled!

Sorti en février 2025, Expelled! est clairement une évolution plus aboutie de Overboard!, avec l’introduction de nouveaux éléments de complexité. Cette fois, on incarne une jeune fille boursière, Verity Amersham, inscrite dans une école privée prestigieuse, accusée d’avoir poussé l’une des coqueluches de l’établissement à travers le vitrail sacré de la bibliothèque. Expulsée pour avoir à la fois endommagé une œuvre historique et blessé une camarade, elle doit maintenant éviter que cette décision ne soit actée.

Les mécanismes de base sont similaires à ceux de Overboard! : on explore plusieurs endroits de l’école à différentes heures, on interagit avec d’autres élèves et on tente de s’en sortir. Les actions disponibles sont encore plus nombreuses et complexes, ce qui peut sembler décourageant au début. Par exemple, si on ne prend pas le temps de retourner dans sa chambre à une heure précise, de monter dans son lit superposé, de sortir un miroir de poche et de s’observer, on ne découvre pas qu’un morceau de vitrail est coincé dans les cheveux, ce qui peut s’avérer très compromettant.

Expelled! introduit également une jauge de mauvais comportement. Plus l’héroïne adopte un comportement malicieux, plus la jauge grimpe sans jamais redescendre. Elle est conservée entre les parties et débloque de nouvelles options de dialogue, plus agressives ou menaçantes. Cette jauge modifie également certaines scènes selon qu’on soit un « ange » ou la pire des racailles. Cela rend l’expérience encore plus difficile, puisque, contrairement à Overboard!, les événements ne sont plus totalement répétables d’une partie à l’autre.

Visuellement et musicalement, Expelled! reste aussi simple que Overboard!, à la différence près que les visuels ont volontairement un côté plus « vitrail » et moins cartoon classique. À noter également : les deux jeux ne sont disponibles qu’en anglais. Or, une grande partie de leur charme repose sur l’écriture des dialogues, l’argot et les accents spécifiques, ce qui les rend difficilement recommandables à ceux qui ne possèdent pas un bon niveau d’anglais.