En résumé
L'avis de Skyward
Everhood 2 pousse les excentricités du premier jeu à leur paroxysme, que ce soit en termes de visuel, de gameplay, de narration ou de musique. Plus insaisissable que jamais, il en devient encore plus fascinant. Son gameplay basé sur le rythme a été optimisé pour s’orienter davantage vers une expérience RPG, et sa durée de vie s’en trouve prolongée. On pourra toutefois lui reprocher une certaine répétitivité dans les combats, qui nécessitent d’affronter plusieurs fois les mêmes types d’ennemis.
Les plus
Les moins
par Skyward
le 8 juin 2025 13:04
Nous avions eu la chance de tester le premier Everhood en 2021, et nous avions alors été surpris par cet OVNI atypique, entre jeu de rythme et essai philosophico-métaphysique. L’histoire étant bien contenue dans un seul jeu (et déjà assez complexe), on ne s’attendait pas forcément à une suite. Pourtant, les développeurs Chris Nordgren et Jordi Roca (alias Foreign Gnomes) ont décidé de nous gâter avec Everhood 2 : A Lost Soul Disorder, un opus plus riche, plus long, plus abouti en termes de gameplay et surtout encore plus tordu en matière de lore et de narration. Voici notre retour, qui confirme qu’Everhood est décidément une série à part.
Test réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.
Everhood 2 démarre par un test de personnalité étrange, à l’issue duquel le joueur se voit attribuer une couleur d’âme. Il est ensuite projeté sans ménagement dans un monde mystérieux, où il doit affronter et échouer à vaincre le Dragon de l’Âme. Un corbeau nommé Korbek lui annonce alors qu’il doit devenir plus fort pour espérer triompher et qu’il peut tenter sa chance autant de fois que nécessaire. À partir de là, le joueur découvre un hub comportant plusieurs portes menant à des aventures étranges qui permettront au héros de monter en compétences : un royaume post-apocalyptique où des légumes s’affrontent dans des combats sanglants, une ville où le protagoniste n’existe qu’en tant que spectre invisible, ou encore un univers qui progresse de mille ans dans le futur à chaque visite et où notre héros est perçu comme un messie.
Everhood 2 est un jeu déroutant, laissant une grande liberté d’exploration tout en donnant constamment l’impression d’être perdu. Pourtant, on continue d’avancer, porté par une curiosité insatiable. La fin ne survient jamais au moment attendu, et le boss final supposé n’est jamais vraiment le dernier. La durée de vie de l’aventure dépasse largement celle du premier opus (comptez plus de 10 heures), et même si l’on ne comprend pas toujours où l’on va ni comment on en est arrivé là, on a envie de découvrir la suite. Les mondes traversés sont colorés, chaotiques et délirants, mais jamais inintéressants. Là où le premier Everhood conservait une certaine cohérence malgré son excentricité (au moins au début), cette suite embrasse totalement la folie et ne s’arrête jamais. Il est conseillé d’avoir joué au premier épisode, qui est assez court, car le second comporte quelques références directes, bien que ce ne soit pas indispensable.
Le gameplay d’Everhood 2 évolue par rapport au premier jeu. Le héros est toujours projeté sur une portée musicale où il doit esquiver ou absorber les notes envoyées au rythme de la musique déjantée de ses adversaires. Cependant, alors qu’il ne débloquait la capacité de riposte qu’assez tard dans le premier opus, il peut cette fois contre-attaquer dès le départ. Pour vaincre un ennemi, il faut absorber les notes et les lui renvoyer, sachant que le choix des notes est crucial (chaque adversaire ayant ses faiblesses) et qu’il est possible de créer des chaînes d’attaques pour maximiser les dégâts. Plus on absorbe d’attaques avant de riposter, plus l’attaque est puissante, mais il suffit de se faire toucher une fois pour que le compteur retombe à zéro. Le héros débloque également plusieurs armes au cours de l’aventure, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients selon les types de notes absorbées et renvoyées.
Contrairement au premier jeu, Everhood 2 introduit un système de montée en niveau pour le personnage et ses armes, car les ennemis sont bien plus nombreux. Dans Everhood, chaque adversaire était unique, ce qui donnait un aspect très marquant aux combats. Ici, la formule se rapproche davantage d’un RPG classique, avec des affrontements plus fréquents, un choix qui ne plaira pas forcément à tout le monde. À noter qu’Everhood 2 propose plusieurs niveaux de difficulté, ajustables à tout moment, ce qui est appréciable étant donné que certains combats peuvent être particulièrement ardus, notamment ceux où la vie ne se régénère pas automatiquement.
Visuellement, Everhood 2 va encore plus loin que son prédécesseur dans son délire psychédélique en pixel art, multipliant les couleurs à l’extrême. Chaque environnement est une explosion visuelle à la fois hypnotisante et parfois presque agressive. Musicalement, le jeu est tout aussi travaillé, avec des compositions variées en accord parfait avec l’ambiance chaotique des combats. Enfin, le jeu est disponible en japonais, en anglais et en français, un ajout appréciable pour comprendre une aventure aussi complexe.