Test express de Herdling sur Nintendo Switch

Herdling fait partie du batch de jeux annoncés lors de l’Indie World de juillet 2025. Les visuels, à la fois mystérieux et apaisants, d’un berger menant une horde d’étranges créatures vers les sommets n’avaient alors pas manqué d’attirer l’attention. Développé par Okomotive, déjà auteur de FAR : Lone Sails et FAR : Changing Tides, le jeu est disponible depuis le 21 août dernier sur l’eShop de la Nintendo Switch. Voici donc notre retour sur cette brève, mais émouvante aventure.

Test réalisé sur Nintendo Switch 2 à partir d’un code fourni par l’éditeur.

Dans Herdling, on incarne un berger anonyme vivant sous un pont, dans une ville contemporaine vide d’habitants et semblant tomber en ruines. Sans plus d’explication, le berger trouve un bâton lui permettant d’apprivoiser et de diriger d’étranges créatures mystiques nommées calicornes. Mu par une force mystérieuse, il va alors mener son petit troupeau en dehors de la ville, vers les montagnes. Le jeu ne développe pas spécialement son lore et ne donne pas de réelles justifications aux différents événements, mais c’est aussi ce qui fait son charme. On est plongé subitement dans cet univers où existent des puissances surnaturelles inexplicables, et on sait seulement qu’il faut protéger et guider de fragiles et tendres créatures.

Le gameplay est quant à lui assez minimaliste. Le jeu privilégie clairement une approche contemplative et spirituelle, plutôt qu’une quelconque dimension compétitive. Le berger peut apprivoiser une calicorne en s’approchant simplement d’elle. Cela demande parfois quelques actions spécifiques, comme la calmer, l’aider ou la nourrir, mais ce n’est jamais très compliqué. Il peut ensuite nommer les calicornes à loisir, les décorer avec des objets trouvés dans la nature, consulter leur caractère dans le menu, les nettoyer et même les caresser. Tout cela n’a toutefois pas vraiment d’incidence sur le déroulé du jeu, hormis pour l’aspect esthétique et l’attachement progressif qu’on peut ressentir pour ces grosses boules de poils.

Au-delà du côté relaxant de la gestion de la harde, le cœur de l’aventure consiste à mener les calicornes toujours plus loin vers les sommets, tout en les gardant en vie. Le berger peut les orienter en se plaçant derrière elles, les ralentir dans les passages délicats ou les faire courir à toute berzingue si elles ont traversé un champ de fleurs bleues auparavant. Le jeu comporte assez peu de défis complexes, l’idée étant principalement d’éviter des obstacles environnementaux (pics, fossés, vent) tout en résolvant quelques puzzles simplistes à base d’interrupteurs, de blocs à pousser avec l’aide des calicornes, et parfois de collecte de fleurs dorées.

Les passages les plus délicats sont ceux où notre troupeau doit traverser des zones étriquées, parsemées de monticules de pierre. Faire tomber plusieurs de ces cairns réveille et met en colère des oiseaux agressifs qui s’en prennent alors aux calicornes. Une calicorne blessée n’est cependant pas condamnée : il suffit de la nourrir de fruits pour la remettre en forme. On note aussi qu’il est possible, pour les plus sensibles ou anxieux, de rendre les calicornes immortelles via le menu d’accessibilité.

Bien que l’idée du jeu soit louable et le concept adorable, on regrette qu’il soit aussi peu joli sur Nintendo Switch (et pas vraiment mieux sur Nintendo Switch 2). Si les visuels semblent beaux sur d’autres plateformes, on frôle parfois le pixel art sur les consoles de Nintendo en mode portable. L’intérêt du jeu résidant avant tout dans la sensation de liberté et la beauté des paysages traversés, il est vraiment dommage qu’on ne puisse pas pleinement apprécier sa direction artistique sur ces machines. Le jeu est aussi très court, avec une petite poignée d’heures seulement pour en voir le bout. En revanche, on salue la traduction en de nombreuses langues, dont le français (même si le jeu contient très peu de texte).