En résumé
L'avis de Skyward
Paper Ghost Stories : Third Eye Open est une expérience visuellement marquante grâce à son esthétique inspirée du théâtre de papier. Le jeu constitue, en outre, une belle introduction à la culture malaisienne, avec ses traditions et la possibilité de choisir un dialecte anglais unique. Cependant, son gameplay reste simpliste et linéaire, ce qui limite l’implication du joueur. Enfin, son prix de 16,99 € sur l’eShop peut sembler élevé étant donné la courte durée de vie proposée, et ce, malgré la présence du premier épisode de la série, 7PM, certes charmant mais lui aussi très court.
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par Skyward
le 23 janvier 2025 11:00
Au milieu des grosses sorties de fin d’année, il est parfois rafraîchissant de découvrir de petits jeux indépendants au style artistique et culturel singulier. Paper Ghost Stories : Third Eye Open, deuxième épisode de la série développée par Cellar Vault Games, entre justement dans cette catégorie en proposant une courte expérience horrifique imprégnée d’influences malaisiennes. Reste toutefois à savoir si cette aventure atypique, vue à travers les yeux d’une enfant, est capable de captiver son public.
Test réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.
Dans Third Eye Open, on incarne Ting, une petite fille malaisienne curieuse et dynamique, dotée malgré elle d’une sensibilité particulière au paranormal. Dès l’introduction, elle fait ainsi la connaissance du fantôme de la jeune Xiu, décédée dans des circonstances mystérieuses, avec laquelle elle noue immédiatement une amitié forte. Malheureusement, la capacité de Ting à percevoir et à interagir avec le monde spirituel va aussi avoir des conséquences plus négatives puisque notre héroïne attirera la colère d’un esprit maléfique lors d’une sortie familiale en forêt et qu’elle se retrouvera bien souvent incomprise par son entourage à cause de ses interactions constantes avec Xiu. Tout au long de l’histoire, on suit donc son évolution dans un quotidien familial et scolaire parfois toxique, où le paranormal s’invite de façon oppressante. Bien que l’histoire ne soit pas extrêmement effrayante, l’intégration de l’horreur dans un cadre réaliste amplifie en effet son impact et offre une ambiance efficace.
Third Eye Open constitue également une plongée immersive et plutôt intéressante dans la culture malaisienne. Les références culturelles et les lieux du jeu en témoignent, qu’il s’agisse des célébrations traditionnelles auxquelles Ting participe ou des superstitions locales qui jalonnent son parcours. Une particularité du jeu est d’ailleurs la possibilité de jouer en anglais classique ou en Broken English, un anglais fortement influencé par les langues chinoises et les dialectes de Malaisie.
Visuellement, le jeu adopte un style inspiré du théâtre de papier, très répandu en Asie du Sud-Est. Un choix artistique qui rappelle légèrement Paper Mario, mais avec un aspect plus traditionnel. Le gameplay reste quant à lui assez basique, flirtant parfois avec celui d’un visual novel. La majeure partie du temps, il s’agit simplement de déplacer Ting d’un lieu à un autre pour accomplir ses missions, ponctuées de mini-jeux anecdotiques, comme la préparation de recettes traditionnelles. Ces séquences, bien qu’agréables, ont peu de conséquences sur l’histoire. Le jeu tourne en outre sans trop de problèmes sur Switch, malgré un peu d’aliasing et quelques chutes de framerate regrettables.
Il faut enfin noter que Third Eye Open est accompagné de Paper Ghost Stories : 7PM, le premier jeu de la série, accessible via une discrète option en bas à droite de l’écran titre. Cet épisode, dans lequel on incarne successivement trois enfants vivant dans une barre d’immeuble où les esprits se manifestent de façon inquiétante, semble être un prototype de ce que les développeurs envisageaient pour Third Eye Open, avec une histoire certes très courte, mais comprenant déjà les principaux éléments du second volet (culture malaisienne, mini-jeux, éléments d’horreur, esthétique papier). Il est donc évidemment recommandé de s’y essayer, d’autant que l’aventure ne dure guère plus d’une vingtaine de minutes (avec un peu de rejouabilité induite par différents choix de dialogues) et que le scénario se recoupe avec celui de Third Eye Open.