En résumé
L'avis de Skyward
Dans l’ensemble, Terra Alia part d’une bonne idée : créer un RPG dédié à l’apprentissage linguistique. Il intègre tout de même neuf langues (en dehors du français bien sûr) que l’on peut potentiellement apprendre. Cependant, le jeu paraît un peu amateur dans son exécution. Les visuels et la musique sont très génériques, les exercices d’apprentissage sont très scolaires et peu variés, et les combats sont relativement ennuyeux. On apprécierait beaucoup voir la même idée développée avec un peu plus de précision.
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Les moins
par Skyward
le 16 novembre 2024 15:44
Développé par 30 Parallel Games, Terra Alia est un jeu indépendant sorti initialement en 2020, puis porté sur Switch en 2023. Il mêle aventure, puzzle et apprentissage linguistique. Conçu pour rendre l’apprentissage des langues plus engageant, ce jeu offre une expérience unique en plongeant les joueurs dans un monde fantastique où la magie et la linguistique se rencontrent. Mais cette expérience hybride et atypique est-elle correctement exécutée ?
L’histoire de Terra Alia se déroule dans un monde parallèle où la magie est omniprésente et intrinsèquement liée à la langue. Le joueur incarne un étudiant en magie envoyé à Terra Alia pour parfaire ses compétences. À son arrivée, il découvre que son mentor, le professeur Espéranto, a mystérieusement disparu. En quête de réponses, le joueur doit explorer cette terre enchantée, interagir avec ses habitants et percer les mystères de cet univers, ainsi que découvrir la raison de la disparition de son mentor. Bien que l’intrigue de base soit intéressante, certains joueurs pourraient trouver le développement de l’histoire quelque peu prévisible, et les personnages secondaires manquent parfois de profondeur. De nombreux éléments, y compris visuels, paraissent impersonnels.
Le concept de base du jeu étant l’apprentissage des langues, il faut dès le départ sélectionner celle que l’on souhaite apprendre parmi les suivantes : japonais, anglais, espagnol, français, allemand, italien, portugais, russe, coréen, ou chinois. Pour notre part (et par masochisme peut-être), nous avons choisi le japonais.
Toutes les quêtes et interactions encouragent l’utilisation de la langue cible. Chaque objet que l’on croise est nommé dans la langue cible (dans notre cas en japonais), qu’il est important de mémoriser, car des énigmes et quêtes peuvent exiger son usage ultérieurement. Par exemple, pour obtenir un objet de quête, le joueur doit comprendre et répondre correctement à des questions posées en japonais par un PNJ. On notera que le vocabulaire à apprendre est assez limité, avec environ 200 mots à mémoriser, dont certains ne sont pas franchement indispensables. Les puzzles et énigmes rencontrés, comme la reconstitution d’une phrase correcte pour ouvrir une porte enchantée, sont stimulants mais souvent répétitifs. Le jeu peut parfois sembler trop « scolaire », au détriment du plaisir d’un RPG plus traditionnel. L’évolution dans le jeu est marquée par une progression dans la maîtrise linguistique : plus on avance, plus les défis deviennent complexes, ce qui peut être frustrant si l’on commence à oublier ou à bloquer dans son apprentissage.
Les duels dans Terra Alia ne sont pas particulièrement intéressants, car ils ne font pas vraiment appel à la dimension linguistique. Le joueur peut mémoriser un certain nombre de sorts au cours de son aventure, dont certains très puissants permettent de vaincre les ennemis assez rapidement. Le système de combat est finalement celui d’un RPG lambda avec forces et faiblesses de sorts, mais il est peu optimisé et réfléchi, ce qui réduit le plaisir des affrontements.