Test Nintendo Switch de Chicory : A Colorful Tale

En résumé

  • Sorties :
  • 15 Decembre 2021
  • 15 Decembre 2021
  • Non renseignée

L'avis de Chozo

Enfantin, Chicory l'est dans son aspect visuel, dans ce principe de pouvoir tout mettre en peinture et dans ses jolis dialogues. Mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'une aventure uniquement réservée aux plus jeunes. D'une richesse surprenante, le jeu interpelle par son gameplay carré, ses combats de boss épiques, et ses mécaniques d'exploration et de progression si bien calibrés. Avec un tel réalisateur et une telle compositrice, le résultat était forcément attendu au tournant. Et on peut dire que Chicory est une franche réussite, tantôt barrée par la liberté qu'il accorde, tantôt touchant par ses dialogues et ses enjeux. Vraiment une expérience de choix.

Les plus

  • Une direction artistique marquante
  • La liberté créative au cœur de l'aventure
  • Un gameplay solide et riche
  • Un contenu satisfaisant
  • Une écriture simple et efficace
  • Un joli mélange de genres
  • Adapté à tout joueur

Les moins

  • Le bordel de couleurs après dix heures de jeu
  • Une seule sauvegarde, dommage
  • Allergiques au mignon, s'abstenir
  • Certainement encore plus agréable à manier à la souris
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 1 mars 2022 12:00

Et si on mélangeait le principe de peinture de terrains de Splatoon, les petites missions entre voisins d’Animal Crossing et la mécanique d’accès progressif à des zones de la carte du jeu à la Metroid ? Après Wandersong et son univers régi par la musique, son géniteur, Greg Lobanov, a choisi la peinture comme base de gameplay pour son nouveau titre, Chicory : A Colorful Tale, sur fond d’énigmes simples et d’exploration en mode chill. Attention, petite pépite.


La couleur des sentiments

Nous voici à Pique-Nique, dans un monde où la vie dépend du Grand Pinceau Magique, artefact hautement mythique qui se transmet de Peintre à Peintre (le Hokage du coin), chargé de préserver les couleurs de la contrée. Malheur, Pique-Nique vient de perdre très soudainement toute sa splendeur pour se retrouver dans un triste noir et blanc, qui met tous ses habitants en PLS. Chicorée, la Peintre actuelle, se terre dans ses appartements et refuse d’user d’huile de coude pour redonner vie à la cité. Le joueur incarne le concierge de Chicorée, énorme fan de la Peintre, dont le nom est choisi par le joueur en fonction de sa nourriture favorite. Oui, ici, le concierge s’appellera Fromage. Il y a un problème ? Par un hasard tout sauf involontaire, Fromage prend possession du Grand Pinceau Magique et se donne pour mission de redonner ses couleurs à Pique-Nique, tout en venant en aide à ses résidents.

Si le principe de peinture de zone n’est pas nouveau, il n’aura jamais été aussi libre que dans Chicory : A Colorful Tale. C’est simple, le joueur peut passer de longues minutes à ne faire que tartiner les environnements de différentes couleurs, avec plusieurs épaisseurs de pinceau et divers motifs qui s’accumuleront dans les compétences de Fromage tout au long de l’aventure. On voit déjà les parents refiler la manette à leur rejeton durant quelques minutes, pendant qu’ils ont à faire pour qu’ils s’éclatent à dessiner tout et n’importe quoi, jusqu’au menu principal du jeu, qui conserve les dessins à chaque lancement de partie. Même les limites du cadre de la carte ne sont pas des frontières au pinceau, qui peut allègrement déborder partout sur l’écran.

Dessine-moi un mouton

En ressort un principe de jeu au gameplay basé sur une mécanique asymétrique, souvent exploitée dans l’aventure, avec un stick gauche permettant de déplacer Fromage et un stick droit utilisé pour la peinture. Le fait de mettre de la couleur peut aussi devenir stratégique, afin de marquer les différentes zones de la carte pour s’y retrouver plus facilement, même si les indications présentes par défaut sont déjà bien exhaustives. Ainsi, impossible de se perdre dans les multiples tableaux du jeu, même lorsque la carte complète se dévoile et qu’on demande à Fromage de se rendre de l’autre côté de Pique-Nique. L’ensemble est d’ailleurs magnifié par la bande-son composée par l’illustre Lena Rain, autrice de la si marquante musique de Celeste, avec ici encore une fois ce style électronique nébuleux, cette fois tout de même habillé de sonorités plus enjaillées.

Tout cela fait presque oublier l’objectif de l’aventure, découvrir les maux de cet univers mignon, rempli de personnages humanoïdes multiples. Parce qu’en plus de peindre sans limite, le jeu propose aussi de remplir quelques petites quêtes annexes refilées par les habitants qui demanderont un minimum d’investissement. Mention spéciale à cette famille aux what mille chats qui les perdent sans arrêt et qu’il va falloir retrouver un peu partout dans Pique-Nique. Ces phases révèlent également l’excellente écriture de l’ensemble de jeu, avec des dialogues tout en simplicité et en humour faisant mouche, teintés de charge émotionnelle très bien retranscrite, notamment au sujet de la lourde tâche tombée sur les épaules de Fromage, contre son gré, et la crise existentielle de Chicorée. Petit big up aux échanges récurrents avec les parents de Fromage au travers des cabines téléphoniques présentes dans la cité, toujours drôles et surtout utiles, pour peu qu’on oublie l’objectif à atteindre.

Télécran

Une fois chaque quête terminée, les habitants offriront bien entendu leur lot de récompenses, entre nouveaux vêtements, pour certains personnalisables, et motifs inédits pour le pinceau. Alors qu’il partait sur un délire plutôt simpliste, on se rend rapidement compte que Chicory accumule les contenus pour un ensemble tout de même surprenant de richesse, donnant envie de dépasser la petite dizaine d’heures de jeu en ligne droite pour terminer l’aventure. Pour cette dernière, le tout alterne donc entre exploration, énigmes et casse-têtes, récupération de compétences permettant l’accès à de nouvelles zones et petits donjons proposant les seuls combats du jeu, contre des boss. Ceux-ci solliciteront intelligemment la logique et la dextérité du joueur, qui devra être capable de manier le pinceau tout en évitant les charges de l’adversaire.

Certaines phases de plateformes sont également présentes, en utilisant le pinceau ou la gomme pour activer/désactiver des espèces de champignons servant de trampoline, des lianes pour lesquelles il faudra se fondre dans la peinture façon Inkling afin d’atteindre certains lieux, des nuages pour des accès verticaux, etc. Si le joueur se sent coincé, hop, un petit coup de fil à maman et au paternel qui auront toujours la bonne astuce pour venir en aide à Fromage. C’est d’ailleurs l’un des gros points positifs de cette aventure au combien sympathique, l’accessibilité à tout âge de Chicory. Outre ces petits coups de pouce des parents et la facilité à s’orienter, et bien que les combats soient souvent plutôt retors, l’ensemble reste tout à fait adapté à de nombreux profils de joueurs. Un KO contre un boss ? Fromage se réveille rapidement pour poursuivre la rixe. Une énigme un peu plus compliquée ? Les parents sont là.

C’est aussi ce sentiment de progression dans un mécanisme « metroidien » qui récompense le joueur après chaque donjon, offrant d’autant plus de mécanismes de gameplay venant enrichir l’expérience, qui donne cette impression. Enfin, histoire de profiter de l’aventure à deux, le jeu propose également un mode coop en local, permettant de s’attaquer aux donjons sans se sentir seul, de gribouiller allègrement tous les menus ou de se creuser les méninges dans quelques mini-jeux réservés à ce mode. Côté défauts, le jeu ne propose qu’une sauvegarde unique, il aurait été bienvenu de pouvoir recommencer l’aventure sans avoir à effacer la précédente. En outre, on sent que Chicory a avant tout été imaginé pour le PC et la souris. Le dessin au stick, et surtout les combats de boss, nécessitent un minimum de préparation et d’entrainement pour bien manier le pinceau. Malgré cela, en plus d’être mignon, Chicory est aussi généreux. Et ça, c’est beau.

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