Test Nintendo Switch de Grindstone

En résumé

  • Sorties :
  • 15 Decembre 2020
  • 15 Decembre 2020
  • Non renseignée

L'avis de Kayle Joriin

Sous ses airs de joyeuse boucherie cartoonesque, Grindstone est un excellent puzzle game, aussi fun qu’addictif. Le gameplay est intelligent et sait se renouveler. Le rapport prix/durée de vie est vraiment intéressant. La bande-son est un régal pour les oreilles. Quant à la direction artistique, elle offre une vraie gueule au jeu, même si elle pourra sans doute être clivante. Difficile donc de ne pas être emballé devant le dernier titre de Capybara Games dont la disponibilité sur Switch, en exclusivité console, est une vraie bonne surprise. On le recommande dès lors vivement à tous les amateurs du genre qui n’ont pas déjà eu l’occasion d’y jouer sur Apple Arcade.

Les plus

  • Gameplay fun et addictif...
  • … qui se renouvelle régulièrement
  • Contenu solide
  • Bande-son variée et accrocheuse
  • Une vraie patte visuelle…

Les moins

  • … qui pourra néanmoins déplaire
  • Euh… Il faut aimer les puzzle games ?
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 21 juin 2021 18:23

La sagesse populaire nous l’enseigne : il ne faut pas se fier aux apparences. Tout comme l’habit ne fait pas le moine, les muscles proéminents, l’épée à deux mains et le goût du carnage ne font forcément pas le gros barbare dégénéré. Ainsi, lorsque Jorj s’amuse à découper des bestioles en gueulant, ce n’est pas uniquement par soif de sang. Derrière ses airs de brute épaisse se cache en réalité un père aimant et un mari attentionné. Sauf que pour offrir le meilleur à sa famille, notre héros a besoin de pognon et cela va le pousser à gravir le célèbre mont Grindstone afin d’y récolter un maximum de gemmes. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous ne sommes toutefois pas ici devant un beat them all bien bourrin ou un hack & slash dans lequel abonde le loot. Le dernier jeu du studio Capybara Games se la joue même plutôt intello et c’est dans le domaine du puzzle game qu’il officie sur l’Apple Arcade depuis sa sortie en 2019. Le voir débarquer sur Switch en fin d’année dernière était donc une très bonne nouvelle pour les fans de réflexion et de boucherie artisanale.

Chacun sa route, chacun son chemin…

Dans Grindstone, l’idée de base est de permettre à ce bon vieux Jorj de tailler, littéralement, sa route à travers des tableaux de 7×7 emplacements, remplis de petites bestioles colorées, d’obstacles à bousiller, de pièges à éviter et de mécanismes à activer. Pour ce faire, il suffit de tracer un chemin en reliant des « cases » de manière verticale, horizontale ou en diagonale. Notre héros emprunte alors l’itinéraire choisi en détruisant tout sur son passage et en collectant le butin lâché par les victimes de ses précédents accès de violence. Puis, de nouveaux ennemis tombent du haut de l’écran pour remplir les espaces vides et on recommence.

Évidemment, tout ceci est soumis à quelques règles, que de petites subtilités viennent nuancer au fur et à mesure de la progression. Il est par exemple impossible de passer deux fois au même endroit ou de relier des bestioles de couleur différente ; les éléments neutres, comme des obstacles ou des objets, pouvant quant à eux être associés sans contraintes chromatiques. On peut toutefois changer la couleur du trajet en le faisant passer par des créatures spécifiques ou par des pierres brillantes générées en réalisant des chaînes de dix maillons ou plus. Lesdites pierres servent d’ailleurs également de monnaie et permettent de se soigner à la taverne du coin ou d’acheter de nouveaux équipements.

… mets un coup de latte à ton voisin

Bien que jouissif, le fait d’éclater tout ce qui bouge n’est cependant pas une fin en soi. Pour passer au niveau suivant, la porte de sortie doit ainsi être d’abord déverrouillée : souvent en éliminant un nombre donné de bestiole, parfois en activant des mécanismes et occasionnellement en remportant la victoire sur un boss. Lorsque la voie est dégagée, il est alors temps de s’intéresser aux objectifs optionnels. Le premier consiste à récupérer un coffre au trésor en récupérant préalablement sa clé. Le second vise à mettre la main sur un royal nullard (c’est son nom) afin de le tabasser et de lui piquer sa couronne ; ces dernières étant nécessaires pour accéder aux étages supérieurs du mont Grindstone.

Attention également à ne pas être trop gourmand, car plus le temps passe, plus les ennemis deviennent agressifs. Et si Jorj a le malheur de s’arrêter à proximité d’une bestiole énervée, il risque fort de s’en prendre une. Or, malgré son physique imposant, la résistance de notre héros demeure limitée. Trois coups le mettront en effet KO, entraînant au passage la perte du butin amassé dans le niveau en cours.

Mieux vaut dès lors prévoir ses déplacements avec soin. D’autant que certaines créatures n’hésitent pas à nous attaquer gratuitement, et que les niveaux se garnissent progressivement de pièges et d’obstacles, au mieux gênants, au pire mortels. Il est généralement possible de s’en débarrasser, mais contrairement aux bestioles de base qui s’éliminent en un coup, il faut ici accumuler de la puissance en traçant un chemin suffisamment long en amont. Par exemple, pour terrasser un adversaire possédant dix points de vie et enchaîner sur un rocher tout aussi robuste, on doit d’abord créer un chemin d’au moins vingt maillons, ce qui n’est pas toujours évident en fonction de la configuration du tableau.

Vers le sommet et même au-delà

Heureusement, Jorj est loin d’être démuni face au danger et bénéficie de l’aide des artisans basés à la taverne du Loup hurlant. Les casse-croûtes d’Helgä offrent des effets ponctuels, mais particulièrement puissants. Ødger est, quant à lui, un tailleur de talent qui peut nous créer de jolies tenues, octroyant des bonus passifs. Enfin, Knifr fabrique toutes sortes d’épées, de boucliers, de flèches ou de potions, à condition de disposer des plans correspondants et des matériaux adéquats. Donnant accès à une belle panoplie d’actions supplémentaires, ces pièces d’équipement ont cependant un usage illimité. Et si les moins puissantes peuvent être utilisées une fois par bataille, les autres nécessitent d’être réparées en repassant à la caisse. De plus, on ne peut en équiper que trois à la fois (sans compter la tenue et le casse-dalle). Il faut donc les choisir intelligemment, car sans être d’une difficulté monstrueuse, Grindstone offre un minimum de challenge quand on cherche le 100 %.

Or, avec des défis quotidiens et pas moins de 250 niveaux par défaut – auxquels se sont récemment ajoutés une dizaine de stages supplémentaires par le biais d’une mise à jour –, la durée de vie de cette version Switch de Grindstone est loin d’être négligeable. L’auteur de ces lignes a passé ainsi pas moins de 45 heures dessus sans s’ennuyer une seconde ; les éléments de gameplay précédemment évoqués formant un ensemble réellement efficace. Le jeu est fun, addictif et arrive à se renouveler régulièrement en introduisant de nouveaux ennemis, obstacles et mécanismes, ou en associant différemment ceux déjà croisés. En outre, les commandes répondent parfaitement, que ce soit en analogique ou sur l’écran tactile. Pas facile alors de trouver de réels défauts au titre de Capybara Games, vu que même en termes de réalisation, il n’y a guère de fausses notes.

La direction artistique globale, et notamment le character design, ne plairont peut-être pas à tout le monde, mais elle donne au titre une vraie personnalité. Les bestioles et personnages possèdent de sacrées trognes, collant parfaitement à l’ambiance burlesque du jeu. Quant à la bande-son signée Sam Webster, elle s’avère aussi plaisante que variée. Tantôt calme, tantôt angoissante, tantôt rythmée, tantôt comique, c’est une vraie réussite. Et les bruitages ne sont pas en reste, qu’il s’agisse des beuglements de Jorj, des impacts de sa lame sur ses victimes ou simplement des divers sons accompagnant nos actions ; lorsqu’on trace un chemin, par exemple. Que du bonheur !

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