Les magiciens de Dotemu se sont spécialisés dans le dépoussiérage d’anciennes gloires de l’arcade et, après un sublime Streets of Rage 4 et avant le très hypant Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s Revenge, c’est la suite de Windjammers, œuvre culte de la Neo Geo, qui passe par la case Pimp my Licence. Le premier opus avait d’ailleurs déjà bénéficié d’un relooking, mais on passe aux choses sérieuses avec ce numéro 2, qui se voit greffé des fonctionnalités online pour le plaisir des e-sportifs. Reprenant les bases de l’ancestral Pong des familles, Windjammers 2, c’est de prime abord un joyeux jeu de lancer de disque haut en couleur, surtout tourné vers la dimension compétitive, comme au bon vieux temps. Mais pas que.

Beach Fighter

Tout y est, en termes de sensations par rapport à l’épisode original qui a fait le bonheur des acharnés du stick arcade. La production du jeu en est d’ailleurs la démonstration, puisque l’équipe de développement a sollicité les géniteurs de la licence ainsi que les compétiteurs pro de Windjammers afin de préserver cette approche ultra compétitive, tout en proposant un gameplay accessible dès les premières secondes de jeu. Le documentaire mis en ligne par les développeurs illustre bien cette logique. Il est disponible à cette adresse.

Mais s’il est simple et abordable, le gameplay va devoir se farcir une bonne grosse dose de difficulté qui va amener tout joueur normalement constitué à régler la difficulté en facile pour arriver à comprendre les mécaniques et ne pas se faire massacrer par ce charmant athlète Allemand à la coupe mulet rose qui n’aura aucune pitié. Revenons aux principes de base : un adversaire de chaque côté du terrain, prêt à tout pour envoyer le disque dans le but d’en face, moyennant lancé classique, lancé à effet en usant du quart de cercle avec le stick, smash, lob, amorti, contre et gros coup spécial bien bourrin.

Les points marqués diffèrent en fonction de l’endroit touché, ou si le disque est envoyé au sol sans que l’adversaire ne soit capable de le rattraper. Rien de vraiment original, mais la puissance d’attraction et d’addiction au titre réside également dans son approche e-sport. Il en ressort un vrai sentiment de versus fighting, puisque l’anticipation des coups adverses est au cœur de la jouabilité. Outre les effets au quart de cercle, la jauge de super coup peut aussi être exploitée de différentes manières. Celle-ci se remplit en la chargeant via le positionnement de son personnage. Plus il anticipe et se retrouve au bon endroit au bon moment, plus la jauge se complètera.

Ainsi, une fois pleine et en dehors du super coup, la jauge peut être utilisée en contre qui, s’il est activé dans le bon timing, permet de se redonner un avantage certain. Le timing est important également pour n’importe quel lancé réceptionné, puisque si le joueur appuie sur B au bon moment, le disque est envoyé en l’air pour donner l’occasion à la jauge de se remplir et d’envoyer un coup puissant, entre mini super lancé, smash lourd ou roulé dans le coin du but.

International Superstar Jammer Deluxe

Pour diversifier les sessions, dont les modes se limitent malheureusement au tournoi Arcade à un ou deux joueurs et au jeu en ligne (match classé ou non, pour des parties toujours très fluides soit dit en passant), les terrains alternent les spots où les points marqués sont les plus élevés et se voient parfois agrémentés d’éléments en caoutchouc sur le filet, rendant les lancés encore plus difficiles à anticiper. En cours de progression dans le mode arcade par ailleurs, deux Bonus Stages sont proposés.

Le premier consiste en une simple partie de réception de disques envoyés par une machine, le second, plus sympa, suggère de prendre le contrôle d’un chien chargé de rattraper le disque balancé par son maître, en fusant sur la plage tout en évitant les vacanciers. Dommage que ces stages ne soient pas accessibles directement depuis le menu principal en mode scoring, mais ce sont de bonnes bouffées de fraicheur au milieu des cinq matchs plus classiques à remporter pour être désigné vainqueur.

Avec huit personnages aux capacités différentes en termes de puissance, de vitesse, de points faibles et de coups spéciaux, le gameplay se montre extrêmement varié et franchement agréable et fluide, nonobstant un temps assez long d’entraînement avant de pouvoir se plonger dans les parties en mode difficile ou en match classé en ligne. Petit reproche de ce côté-là, le jeu gagnerait en prise en main si le tutoriel ne se contentait pas de simples indications textuelles et d’images fixes, mais les vrais diront que le frisbee, ça s’apprend dans la rue, enfin à la plage, enfin où vous voulez…

Là où Windjammers 2 marque encore plus de points, c’est évidemment dans sa direction artistique, son rendu visuel général et son sound design. Entre animations léchées, style Shinkiro assumé chez les développeurs, musiques et effets nous renvoyant directement à l’arcade des nineties, le tout saupoudré de doublages bien stéréotypés pour tous les pays, mais tellement classieux, le tout fait instantanément mouche en mode TV comme en mode portable, et rappelle forcément les jeux de baston à l’ancienne, Street Fighter 2 en tête. En résulte un véritable hommage au jeu d’origine, magnifiant ce qui faisait la magie des parties de l’époque, pour une durée de vie potentiellement infinie pour ceux motivés à se mesurer aux meilleurs en ligne.