Test Nintendo Switch d’Oddworld : New ‘n’ Tasty

En résumé

  • Sorties :
  • 27 Octobre 2020
  • 27 Octobre 2020
  • Non renseignée

L'avis de Goonpay

Parce qu’il est impossible de porter un jugement négatif sur Oddworld : New 'n' Tasty ! compte tenu de la qualité intrinsèque de cette aventure, il faut tout de même signaler que ce remaster sent un peu la facilité du portage presque passé inaperçu sur Wii U. À la lisière entre le jeu de plates-formes et de réflexion, Oddworld : New 'n' Tasty ! reste un excellent jeu qui mérite d’être fait au moins une fois dans sa vie, au pire, en mode « égoïste », c’est-à-dire sans se préoccuper du sort de ses congénères. Cela prendra entre cinq et six heures pour boucler le premier run, mais il y a fort à parier qu’une fois fait, l’envie de tous les libérer pointera le bout de son nez, pour un final… à double tranchant !

Les plus

  • Level design malin
  • L’atmosphère unique
  • Les prouts, c’est toujours rigolo
  • Une aventure qui n’a pas perdu de son charme

Les moins

  • Déjà paru sur Wii U…
  • … donc forcément à un prix un poil trop élevé
  • La maniabilité à l’ancienne qui fait fauter parfois bêtement
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 7 janvier 2021 8:00

Chaque console a vu sortir ses petites pépites, des jeux qui, 20 ou 30 ans après, laissent encore dans la mémoire des joueurs des souvenirs d’une très bonne expérience ludique. Quand le studio californien Oddworld Inhabitants sort en 1997 l’Odyssée d’Abe, se doutait-il que l’un des héros les plus disgracieux du jeu vidéo allait donner naissance à une série de jeux reconnue et appréciée, avec un univers à la fois sombre, torturé et loufoque ? Sortir un pet pour communiquer avec ses congénères faisait rire à l’époque. C’est à se demander si les blagues les plus basses ne sont pas éternelles puisque ce (re)remaster du premier opus de la série vient clore la trilogie promise par Microids sur Nintendo Switch.


Quand le cheval est déjà dans la place

Employé de RuptureFarms, une société d’abattage peu recommandable, promis à un bel avenir de laveur de sol, Abe est un Mudokon dont la vie aurait dû se résumer à errer dans les couloirs de l’usine à passer le balai pour le reste de sa misérable vie. Malheureusement, ou heureusement (cela dépendra de votre implication dans le jeu), le pauvre ouvrier fait une terrible découverte : les chiffres de la société ne sont pas bons et le patron, Glukkon Molluck, n’est pas du genre à faire dans la dentelle pour redresser la courbe des affaires. Il a décidé d’utiliser ses employés fétiches pour en faire la base d’un nouveau plat. Autant dire qu’entre finir en pâté pour chat ou s’enfuir, notre héros aux capacités physiques plus que douteuses a très vite fait son choix. Sauf qu’Abe a aussi le sens de la famille et ne veut pas non plus laisser ses semblables périr dans d’atroces souffrances, c’est pourquoi, en plus de sa volonté de fuir, il a aussi la possibilité de délivrer ses compagnons.

Le talent d’Abe

En tant qu’employé lambda jugé sans grande compétence, le frêle Mudokon n’a que ses deux bras, ses deux jambes et sa faible communication pour sauver sa peau. Ainsi, les mouvements et la lenteur de déplacement font toujours autant penser aux jeux de Delphine Software, Flashback et Another World ou encore Prince of Persia. Les sauts, la course, les roulades, toutes ces actions de base se réalisent avec une forme de latence qu’il faut savoir appréhender, mais qui n’a rien de rédhibitoire. Se retourner, s’agenouiller, activer un levier prend son petit temps et, aussi étrange que cela puisse paraître, c’est ce qui fait le charme de ce jeu de plates-formes teinté d’énigmes. De plus, cela colle parfaitement au character design du personnage.

L’ensemble du monde est donc conçu comme une succession de salles. Ainsi, chaque section nécessite d’activer des interrupteurs, de se faufiler entre les gardes (les slugs), de désamorcer des bombes, d’arpenter des plates-formes, d’éviter les différents pièges… Pour y parvenir, il faut bien souvent prendre son temps et réfléchir à la meilleure manière de procéder, car ce héros aux yeux globuleux est très fragile et succombe très rapidement. Quand justement, il faut savoir agir dans la précipitation, le stress devient palpable et Oddworld : New ‘n’ Tasty ! prend alors l’allure d’un die and retry, chaque mort étant synonyme d’un retour au dernier checkpoint (en général, le début de la section). Si, en plus, on se prend au jeu du sauvetage de tous ces malheureux ouvriers exploités, le titre de Microïds devient tout simplement exquis et exigeant.

Pour donner encore plus de corps à l’histoire, les cutscenes en image de synthèse viennent parfaitement s’intégrer au gameplay et assurent des transitions de qualité et sans sensation de coupure entre les différents univers (il y a quand même quelques écrans de chargement).

Si l’ambiance se veut lugubre, assez austère même, à l’image de l’ambiance sonore très discrète qui se limite à quelques sons d’ambiance sachant mettre la pression au bon moment, ce n’est absolument pas le cas de sa représentation graphique. Oddworld : New ‘n’ Tasty ! est un remaster de qualité. Certes, les ajouts par rapport à la version Wii U sont peu nombreux, on note une meilleure gestion de la lumière et donc plus de détails au niveau des ombres, des effets électriques, des brouillards, des fumées, cependant, il faut reconnaître que cette atmosphère industrielle assez lourde, cette sensation de faire face à des peuples sous le joug du patron tyrannique est toujours aussi captivante. Rare sont les jeux où la mécanique, la crasse, les rejets toxiques et les explosions sanguinolentes peuvent prétendre donner tant d’humanité. On regrettera tout de même le manque de doublage français, qui aurait ajouté encore plus de considération et d’amour à ce portage !

Tous dans la même galère !

Pour voir le bout du tunnel, Abe doit explorer les recoins de l’usine mais aussi les parties extérieures qui l’amènent à côtoyer d’autres espèces, pas forcément amicales d’ailleurs. Le bestiaire n’est pas énorme, mais le placement des ennemis et des pièges est malin, obligeant à s’y reprendre à plusieurs fois pour sauver tous les Mudokons. Pour ce faire, Abe est capable de créer des portails vers lesquels peuvent se téléporter ces braves travailleurs. Il ne suffit toutefois pas de créer ce portail pour libérer les esclaves, il faut les emmener à proximité. Dans ce domaine, la communication d’Abe devient primordiale et grâce à ce fameux Gamespeak propulsé par le moteur A.L.I.V.E, les interactions sont nombreuses et plaisantes. Il peut donner des ordres très basiques, comme saluer un ou plusieurs amis, demander de le suivre ou s’arrêter. En prime, il sait aussi siffloter et faire des prouts. Ce petit bruit, qui fera assurément sourire, a pourtant une utilité puisqu’en combinaison des sifflements, cela crée des codes secrets pour certains passages.

Enfin, un élu, même à son insu, a toujours une botte secrète et, dans son cas, c’est une forme de télékinésie bien pratique. Grâce à ce pouvoir, Abe transfère son esprit et prend le contrôle d’un slug (parce qu’ils sont faibles mentalement) et peut alors utiliser leurs compétences ou les faire se suicider ! Au cours de l’aventure, notre héros aura aussi la possibilité de se transformer en Shrykull, une sorte de démon aux pouvoirs illimités.

La progression reste assez linéaire et bien dosée, les mécaniques de 1997 fonctionnent toujours, le potentiel du Mudokon se révèle au fur et à mesure et donne droit à des énigmes toujours différentes et variées. Évidemment, on ressent un peu le poids de l’âge et on parvient parfois à ruser et passer sans encombre sans savoir si on utilise réellement la bonne méthode, mais qu’importe, le plaisir reste intact tout le long des quelques heures de jeu.

LES COMMENTAIRES
Les prochaines sorties

9

AVR.

Botany Manor

Nintendo Switch - Aventure Puzzle - Whitethorn Digital - Balloon Studios

16

AVR.

Grounded

Nintendo Switch - Action Aventure Stratégie - Xbox Game Studios - Obsidian Entertainment