Trauma Center : Jouez du Scalpel

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Avril 2006
  • 5 Octobre 2005
  • 16 Juin 2005

L'avis de Zarno

Trauma Center est un bon jeu, pas indispensable, pas spécialement réussi techniquement, mais digne d’intérêt ne serait-ce que par curiosité. On ne joue pas tous les jours à un jeu de chirurgie et être un pionnier dans son genre vaut tout de même à Trauma Center de mériter le coup d’œil. De plus, malgré une durée de vie un peu faiblarde et une technique décevante, on se prend facilement au jeu. Même si beaucoup d’opérations se ressemblent, l’évolution graduée et habilement dosée de la difficulté donne envie de continuer à sauver des vies. On ressortira également volontiers le jeu de temps en temps dès que cinq minutes seront à tuer histoire de sectionner quelques tumeurs ou de casser du GUILT.

Les plus

  • - Un jeu original
  • - Bonne maniabilité
  • - Prenant
  • - Difficulté bien dosée

Les moins

  • Techniquement limité
  • Un peu trop court
  • Beaucoup de blabla pour un scénario insipide
  • Nintendo-Difference

    par Zarno

    le 29 novembre 1899 23:50

Trauma Center fait partie de ces jeux originaux, impossibles à classer et qui depuis les débuts de l’histoire des jeux vidéo sont souvent confinés au seul Japon, les pays occidentaux n’y étant apparemment pas assez réceptifs. La DS, puisque vendue dans l’ensemble de la planète et pourvue de nombreux jeux aux genres inhabituels, nous permet enfin de profiter de titres aux concepts rarement éprouvés auparavant. Ainsi, Trauma Center vient transformer, telle une évidence, le stylet de la DS en scalpel pour nous offrir un jeu de chirurgie.

Anti-terroriste

Le docteur Derek Stiles est un jeune médecin tout juste libéré de son internat et qui fait ses débuts dans le Hope Hospital. Plein de bonne volonté mais pas toujours assidu, il devra gagner son expérience via des interventions dans de multiples domaines et dont l’urgence est plus ou moins importante.
L’histoire en elle-même, n’étant pas le principal attrait du jeu, est assez simple mais plutôt originale. En effet, en cette année 2018 où le sida et les cancers se guérissent comme une mauvaise grippe, Derek, au fil de ses opérations, se découvrira un pouvoir magique, la « Healing Touch », lui donnant des capacités paranormales lui permettant de ralentir le temps afin de mieux soigner ses patients, notamment ceux atteints par une terrible maladie issue du bioterrorisme : le GUILT (Gangliated Utrôhin Immuno Latency Toxin). Le GUILT consiste à orienter la volonté des gens vers le suicide et les aider à mourir grâce à de petits parasites tels d’étranges salamandres, des vers ou des œufs, blessant le corps de leurs victimes.
La révélation de sa capacité à soigner le GUILT et son explication par le directeur du Hope Hospital finira par emmener le docteur Stiles vers le Caduceus, centre spécialisé dans la lutte contre le bioterrorisme, où il sera confronté à des cas plus exceptionnels les uns que les autres.

Touch me, heal me!

Le mécanisme du jeu en lui-même est assez simple mais plutôt efficace. Avant chaque opération, une scénette impliquant les différents protagonistes vient agrémenter l’histoire. Ensuite, un briefing préopératoire explique le cas du patient à traiter ainsi que les objectifs de l’intervention. Arrive enfin la phase d’opération pure et dure et c’est là que le joueur intervient. L’écran du haut est composé du temps restant, de la comptabilisation des erreurs et de votre infirmière, assistante de vos exploits et indispensable guide et conseillère face à la difficulté de la tâche. L’écran tactile quant à lui présente la partie du corps à opérer, le rythme cardiaque du patient et vos outils de chirurgien (le scalpel, l’aiguille pour les sutures, la seringue pour administrer divers traitements, les bandages, la pince pour retirer les corps étrangers ou fermer les blessures les plus béantes, le gel antibiotique pour nettoyer des plaies, le tube de drainage pour aspirer les liquides, le laser pour éradiquer les parasites, le scanner pour sonder sous la surface, et la main pour les massages cardiaques ou appliquer certains tulles). Au cas où le rythme cardiaque du patient arrive à zéro ou si le temps s’écoule, c’est votre supérieur qui prendra le relai et un bel écran de game over vous montrera seul, à la rue et sans emploi en vous proposant de recommencer la mission.
Les premières opérations sont plutôt simples, guidé par la généreuse et expérimentée Mary Fulton, il suffira de suivre ses instructions. Ainsi, elle vous apprendra à bien désinfecter avant d’inciser, à retirer en douceur les corps étrangers ou à bien panser après avoir suturé. Malheureusement, elle répétera rarement ses instructions dans les opérations suivantes, il faudra donc les apprendre par cœur et, devant suivre son mari dans une autre ville, elle sera rapidement remplacée par l’acariâtre mais néanmoins jolie Angie Thompson, jeune infirmière blonde et aux formes plus que débonnaires mais au caractère rude et intraitable. Cependant talentueuse et expérimentée, cette dernière sera souvent la garante de la réussite de vos opérations et elle vous accompagnera au Caduceus.
#row_endAu fur et à mesure que les opérations s’enchaînent, vous serez amené à retirer des calculs rénaux, traiter et retirer des tumeurs à l’estomac, soigner des hémorragies internes ou remplacer la valve défaillante d’un cœur par une valve artificielle. Le tout généralement en moins de cinq minutes et en prenant bien soin de surveiller le rythme cardiaque du patient qui peut chuter rapidement en cas d’erreur et qu’il faudra régulièrement stabiliser en injectant un produit à l’aide de la seringue ou en effectuant un massage cardiaque. Autant dire que la précision est de mise et qu’il vaut mieux ne pas trop trembler au moment de l’incision. Heureusement, il est possible de sauvegarder sa progression après chaque opération, ces dernières composant chacune un épisode d’un des nombreux chapitres de l’histoire du jeu.
Une fois ces interventions assez classiques maîtrisées, il faudra faire face au GUILT dans une grosse seconde moitié du jeu et s’entraîner à l’art du « healing touch ». Pour provoquer ce pouvoir spécifique, il sera nécessaire de tracer un pentagramme sur l’écran tactile dont la qualité de représentation définira la durée allouée durant laquelle le temps sera ralenti.
Attention cependant, il ne sera possible de le faire qu’une fois par opération et il vaudra mieux le conserver pour contrer la récurrente attaque finale du GUILT consistant souvent en de multiples lacérations effectuées en une seule fois et mettant bien à mal le rythme cardiaque du patient. Il faudra alors presque tout recommencer : aspirer le sang pour dégager la vue, refermer et suturer les plus grandes blessures et traiter les plus petites plaies grâce au gel antibiotique, tout en gardant l’œil sur le temps et en se rappelant de se garder une marge pour pouvoir suturer et bander l’incision originelle de l’opération.

Soigner la technique

Tous ces ingrédients font de Trauma Center un jeu très prenant, plutôt difficile et il faudra souvent s’y prendre à plusieurs fois avant de réussir une opération, notamment dans la seconde moitié du jeu où certaines DS risquent de passer par la fenêtre pour quelques secondes manquantes pour terminer l’opération. On pourra notamment s’entraîner à refaire les opérations précédentes dans le second mode de jeu, le mode « challenge ». Malgré tout, on n’a pas affaire ici à un jeu parfait et quelques bémols viennent ombrager un tableau dont l’esquisse était on ne peut mieux dessinée.
Techniquement tout d’abord, sans être atroce, le jeu n’est pas la panacée sur le support. Les animations des personnages sont inexistantes puisqu’ils restent figés à coté de la bulle correspondant à leur texte, changeant parfois d’émotion au gré de la situation. Les textures des membres et des organes à traiter sont assez vides et plutôt simplettes et, bien que le jeu ne soit pas réellement moche, on aurait aimé voir les capacités graphiques de la console exploitées un peu plus. Les musiques, comparables à celles d’un Theme Hospital, collent bien à l’ambiance mais restent assez anecdotiques, tout comme les bruitages, pas toujours originaux. Seules les quelques rares voix digitalisées viennent donner un peu d’intérêt à l’ambiance sonore.
Ensuite, le scénario qui n’est pas spécialement intéressant, mais dont on est obligé de lire chaque ligne car au milieu de l’histoire plutôt insignifiante se cachent des informations capitales pour la bonne réussite des opérations. Heureusement, on peut passer les dialogues assez rapidement en tapotant généreusement l’écran avec le stylet.

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