Viewtiful Joe 2

En résumé

  • Support : GameCube
  • Nombre de joueurs : 1
  • Sorties :
  • 25 Mars 2005
  • 18 Novembre 2004
  • 16 Decembre 2004

L'avis de Ramzabeoulve

La fainéantise de Capcom a encore une fois fait son oeuvre : la suite de Viewtiful Joe peine à sortir de l'ombre de son prédecesseur par un manque de nouveautés plus que flagrant. Bien sûr, cela reste un bon jeu, mais difficile de le recommander quand le premier est tellement meilleur et moins cher. A prendre en occasion.

Les plus

  • - Toujours aussi explosif
  • - Toujours aussi beau
  • - Toujours aussi défoulant

Les moins

  • Une Sylvia inutile
  • Moins de bonus que dans le premier
  • Nettement moins drôle
  • Promesses non tenues
  • Un simple add-on du premier, au final
  • Nintendo-Difference

    par Ramzabeoulve

    le 29 novembre 1899 23:50

Henshin-a-gogo baby ! Viewtiful Joe, le héros en pyjama spandex rose de Capcom, revient dans nos consoles de salon après un premier épisode plus qu’explosif paru fin 2003. Et pourtant, malgré toute sa bonne volonté et sa pêche habituelle, Joe n’arrivera pas à nous faire avaler la douloureuse pilule de l’add-on, ou comment Clover a cédé à la tentation de la suite facile sans aucune innovation…

Un Oscar mérité

Octobre 2003 : Joe débarque sur nos GC européennes dans Viewtiful Joe, et s’impose directement avec un des meilleurs titres Cube de l’année, pêchu, original foutrement bien pensé et très drôle. Bref, une nouvelle franchise est née, et par là même, un style qu’on croyait décédé renaît de ses cendres : le beat’em all. Malgré des chiffres de vente un peu décevants, Capcom est confiant et met peu de temps après une suite en chantier, ainsi qu’un portage PS2 du premier avec Dante en personnage bonus. VJ2 reprend donc l’histoire exactement là où le 1 s’était arrêté : Movieland est envahi par les troupes de l’empereur Black, qui veut en faire son pays, Movieworld, grâce à la puissance des Rainbow Oscars. Du coup, Joe et Sylvia vont devoir tout faire pour mettre la main sur ces Rainbow Oscars avant Black pour préserver la paix dans Movieland… Premier point noir, le scénario et les dialogues de cette suite sont beaucoup moins bons que dans le premier. Alors que Joe avait la réplique et le sarcasme très faciles dans le 1, avec des phrases qui faisaient toujours mouche, il s’efface ici complètement devant une Sylvia ayant une tendance plus que gonflante à toujours se mettre en avant et prendre le beau rôle. Et que dire de la galerie des méchants ? Entre le dinosaure ridicule, le professeur fou pas franchement marrant, le come-back d’Alastor complètement raté et un boss au design totalement repompé d’un de ceux du 1, Clover ne nous a pas gâtés. Seul l’excellent combat final rendant un bel hommage au monde du cinéma sauve les meubles. Globalement, c’est tout de même une franche déception : Joe s’ennuie, et par la même occasion nous ennuie dans cette histoire mille fois moins délirante et réussie que dans la premier épisode. Certes, il n’y a plus l’effet de surprise, mais cela n’excuse pas tout. Mais trève de l’emballage, le contenu est-il toujours à la hauteur ?

Et c’est toujours la même chanson…

Suite Capcom oblige, le gameplay n’a pas connu de changements radicaux : Viewtiful Joe 2 reprend les éléments qui ont fait le succès de son prédécesseur. Il s’agit donc d’un bon vieux beat’em all des familles, old school jusqu’au bout des ongles. Joe possède toujours le même panel d’enchaînements poings/pieds, avec un ou deux mouvements supplémentaires plutôt inutiles, comme une prise de catch bien trop longue à sortir pour être efficace. La barre de VFX répond elle aussi toujours présente. Pour ceux qui auraient raté le premier épisode, cette jauge permet à notre héros en collants roses d’utiliser des pouvoirs lui assurant un contrôle total du temps. Ainsi, le Slow ralentit toutes les actions ennemies, le Mach Speed enflamme Joe et le fait attaquer à la vitesse de la lumière, et enfin le Zoom permet d’amplifier la puissance des coups. Outre donner plus de variété à l’action, le principal intérêt de ces pouvoirs (notamment le Slow) est de pouvoir marquer un maximum de points Viewtiful. Pour ce faire, rien de plus simple : quand un ennemi attaque, un crâne s’affiche, et en esquivant en haut ou en bas selon les cas, il sera étourdi. Il suffira alors de passer en mode Slow pour qu’une cible s’affiche, et à chaque nouvel ennemi frappé, le compteur de points Viewtiful sera multiplié par deux, jusqu’à atteindre des sommets.#row_end Rien de plus jouissif que d’enchaîner au maximum les pauvres Jadows bien fébriles, surtout que le level design s’y prête à merveille. Cependant, attention à ne pas abuser sur l’utilisation d’un pouvoir VFX, puisqu’une fois la jauge VFX vidée, Viewtiful Joe 2 redeviendra Joe, jeune adulescent bien paumé se battant comme une tanche et très peu résistant aux coups. Quelques énigmes mettront également à profit l’utilisation de ces pouvoirs, histoire de se creuser un peu les méninges entre deux phases de baston. Rien d’insurmontable cependant, le pouvoir à utiliser étant toujours clairement mis en évidence. Enfin, les points Viewtiful pourront être avidement dépensés au magasin entre chaque stage, histoire d’acheter quelques power-up bien sentis.

Vains artifices

Jusqu’ici, ceux qui ont fait Viewtiful Joe 1 doivent se dire “tout ça c’est super, mais elles sont où les nouveautés ?”. Justement, il y en a peu, que je vais m’empresser de traiter. Tout d’abord, la principale innovation vient de l’apparition de Sexy Sylvia, déjà disponible dans le 1 mais uniquement en personnage caché. La blonde de Joe se bat donc avec des pistolets pas franchement très puissants, mais néanmoins pratiques pour atteindre les ennemis à distance. Elle ne possède pas le Zoom, mais a un autre pouvoir VFX : le Replay, qui repasse trois fois l’action effectuée auparavant. Par exemple, si le Replay est activé, l’ennemi se prendra trois fois le coup. Pouvoir à double tranchant d’ailleurs, puisque si Sylvia se fait toucher, elle perdra trois coeurs au lieu d’un. Là où le bât blesse, c’est que Sylvia est honnêtement une véritable quiche en combat. Peu puissante, faible, nulle en attaque, gagner des points Viewtiful avec elle relève de l’impossible. Le jeu nous donnant la possibilité d’interchanger à tout moment entre elle et Joe via la Viewtiful Touch, une courte pression sur le bouton Z, on ne se privera pas de reléguer Sylvia au placard et de prendre le mâle du couple, autrement plus efficace. A part pour deux-trois énigmes, Sylvia ne sert franchement à rien. Tant qu’on est dans le registre des déceptions, notons l’absence totale de stages avec Six Majeen, le robot géant ridicule de Joe aux multiples formes. Alors que le premier épisode proposait d’excellentes phases de shoot, le seul stage mettant à profit ses capacités ici est un passage en sous-marin franchement mauvais. Ce qui est d’autant plus regrettable que Capcom avait promis que l’on verrait enfin les différentes formes de Six Majeen parfaitement exploitées : ouais, bah on cherche encore…

Joe bande mou

Autre point noir, peut-être le plus décevant finalement : la difficulté largement revue à la baisse. Tout le monde se souvient dans le premier du stage “Magnificient Five”, qui faisait affronter au joueur cinq boss bien chauds à battre à la suite sans possibiltié de sauvegarde, et qui a occasionné plus d’un lancer de manette contre le mur. Dans la suite, même en Adult, il y a peu de challenge, et il faut carrément taper dans le V-Rated pour en baver un peu. Les boss sont nettement plus faciles à vaincre que dans le premier, avec un pattern évident où même le bourrinage bête et méchant peut marcher. Alors certes, le jeu est dorénavant plus accessible, pour preuve la possibilité de sauvegarder entre chaque passage au sein d’un niveau bien utile. Mais si cette volonté d’élargir le public visé passe par une difficulté abaissé alors qu’elle était parfaitement dosée dans le premier, c’est regrettable. De plus, la rejouabilité est faible, puisque il n’y a cette fois aucun personnage caché jouable en dehors de Joe et Sylvia. Plus de Captain Blue, plus d’Alastor… Et pour le mode 2 joueurs promis, repassez, Capcom l’a enlevé pour des raisons fallacieuses. Seul challenge en dehors de l’aventure principale, les 36 Chambres du Viewtiful, mode sans grand intérêt où Joe affronte des vagues d’ennemis. Bref, c’est pas bézeff’. Graphiquement, Clover n’a pas non plus pris de risques puisque le moteur est le même que celui du premier, avec de très beaux décors en cel-shading mélangeant 2D et 3D et une fluidité toujours optimale, le tout donnant l’impression d’être la star du film. Sauf que cette fois, malgré l’habillage technique, Viewtiful Joe 2 n’est pas vraiment un blockbuster, mais une suite molle et sans inventivité… On dit souvent que l’original est meilleur, et cela se vérifie encore ici.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties