Warriors Orochi 4

En résumé

  • Sorties :
  • 19 Octobre 2018
  • 16 Octobre 2018
  • 27 Septembre 2018

L'avis de Chozo

Le Musô est certainement l'un des types de jeu les plus clivants qui existe. Moche, bourrin, et répétitif pour les uns, fun, riche et efficace pour les autres, ces descriptions correspondent tout à fait au test de Warriors Orochi 4. Très peu optimisé sur Switch, le jeu, certes grisant par ses invraisemblables combats titanesques, reste plaisant à parcourir malgré un rendu technique assez peu engageant. Reste une concentration de personnages proprement hallucinante, bénéficiant chacun d'un design léché et d'une panoplie de mouvements d'une profondeur plutôt démentielle. Dommage aussi que les modes à deux joueurs ne soient pas plus approfondis et que le scénario digne d'un délire de soirée de cuite se zappe aussi facilement. Warriors Orochi 4, c'est comme un film de Steven Seagal. C'est con, mais c'est bon.  

Les plus

  • 170 personnages !
  • La patate des combats et des enchaînements de coups
  • La dimension RPG bien gérée
  • Une version portable plus stable

Les moins

  • Ce n'est vraiment pas beau
  • Le framerate en PLS
  • Répétitif, forcément
  • Ce scénario...
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 28 décembre 2018 23:00

C’est assez rare pour être noté, la Switch bénéficie pour une fois d’une sortie simultanée, avec les autres plateformes, d’un gros jeu éditeur tiers avec le recordman du monde : Warriors Orochi 4. Oui, ce Musô aux allures plutôt classiques est en effet inscrit dans le Guiness Book pour le plus grand nombre de personnages jouables dans un hack-and-slash, une catégorie que l’on pourra cependant considérer comme très restreinte. Disponible depuis le 19 octobre dernier, le titre d’Omega Force se targue d’un casting atteignant 170 personnages issus des univers mélangés des sagas Dynasty Warriors, Warriors Orochi et Samurai Warriors, plus quelques-uns inédits provenant de la mythologie grecque. Rien que ça.

Super Warriors Bros. Ultimate

Zeus s’ennuie. Tel un adolescent dont les hormones font pif paf pouf, une période d’inactivité redondante l’amène souvent à faire quelques bêtises. Ici, comme postulat de départ, le Dieu grec décide – on ne sait pas trop pourquoi – de fabriquer huit bracelets maléfiques à partir du corps de la Méduse et de les envoyer sur Terre, histoire de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière. Ces bracelets octroyant une puissance surnaturelle à tout guerrier qui en possède un exemplaire, Hermès fuit de l’Olympe en ayant pris le soin d’en récupérer quelques-uns. Les autres bracelets viennent chambouler différentes périodes de l’histoire de l’humanité. Le but du jeu étant de mettre un maximum de bourres-pifs à des dizaines de milliers de soldats envoyés comme de la chaire à pâtée sans véritable protection, on pourrait penser que l’histoire est secondaire. Mais il s’agit certainement d’une des introductions les plus invraisemblables pour justifier les batailles anachroniques entre guerriers chinois, grecs ou japonais.

Cet ultra cross-over se présente également comme une sorte de retour en arrière par rapport au dernier jeu d’Omega Force : Dynasty Warriors 9. Fini le monde ouvert, Warriors Orochi 4 revient aux cartes fermées plus simples à parcourir. Retour également à l’ancien moteur graphique du studio, privilégiant en théorie le framerate au détriment d’un rendu visuel plus simpliste et surtout plus terne, proposant le clonage habituel d’ennemis sans aucune personnalité. Enfin, la scénarisation prend également un sacré coup de vieux, car même si le jeu propose une aventure inédite impliquant des divinités de tous bords, l’ensemble se retrouve bridé par le simple prétexte à mélanger les guerriers de différentes licences et de différentes époques. Les dialogues sont d’ailleurs réellement confus et d’un inintérêt total, engendrant rapidement la pression du bouton permettant de sauter ces passages pénibles. D’autant plus qu’il faudra tout ingurgiter dans la langue d’outre-Manche, mais heureusement des panneaux expliquant les objectifs de chaque mission sont consultables avant chaque bataille. Seules les trop rares cinématiques valent le coup d’œil, non pas pour leur qualité visuelle avec ce moteur graphique dépassé, mais plutôt par leur mise en scène, rendant certaines vidéos épiques et engageantes.

Les samouraïs de l’éternel

Là où Warriors Orochi 4 marque des points, c’est sans doute dans la richesse de son gameplay. À la fois accessible, technique et ergonomique, la jouabilité propose des combos et des attaques spéciales dévastatrices s’activant chacun par la pression d’un bouton au choix. Les possibilités sont multiples, entraînant des attaques plus ou moins puissantes. Les combos impressionnants faisant s’envoler des centaines d’ennemis sont complétés par l’utilisation de la magie via la pression du bouton R et d’un des boutons d’attaque, accumulant des dizaines de coups successifs au regard des différentes variations d’enchaînements possibles. La richesse du concept se remarque rapidement lorsqu’on se rend compte que chacun des 170 personnages bénéficie de ses propres sets d’attaque, avec bien sûr de nombreuses ressemblances plus ou moins flagrantes. Chaque combattant possède une classe dépendant de son style (léger, modéré, lourd) et une arme spécifique engendrant les attaques magiques lui correspondant. Ces spécificités permettent de créer des équipes plus ou moins complémentaires.

Différents styles de combats entraînent ainsi des attaques spéciales et magiques particulières aux trois guerriers que le joueur aura sélectionnés en début de partie. Des enchaînements sont même possibles en alternant entre les trois guerriers en cours de bataille, juste après avoir lancé une attaque avec le premier personnage, en appuyant sur le bouton de switch, puis sur un autre bouton d’attaque. Les multiples types de coups peuvent donc se marier pour donner une suite de combos particulièrement jouissive. En plus de cela, quatre autres guerriers doivent être sélectionnés par le joueur, servant de personnages de soutien et pouvant venir prêter main-forte ponctuellement en combat, notamment dans le cadre d’une super méga attaque magique à sept. Ce gameplay riche est cependant à contrebalancer avec l’aspect technique de cette version Switch. Souffrant déjà d’un rendu graphique revu à la baisse par rapport aux autres supports, le jeu accuse également un framerate toussotant difficilement autour des 30 images par secondes, un chiffre bien réduit lors des grosses attaques spéciales sur un nombre conséquent d’ennemis, rendant l’ensemble très instable, sans être totalement injouable. Le constat se fait d’autant plus en mode coopératif, dans lequel même si le fait de combattre les ennemis à deux, chacun ayant sélectionné ses trois combattants, peut être grisant, ces ralentissements se présentant encore plus souvent finissent par lasser assez rapidement. Heureusement, sur portable, le framerate parvient à se maintenir à un rendu plus acceptable, même si des ralentissements surviennent également.

Warriors suicide squad

Pour donner un peu plus de profondeur à l’ensemble, un aspect RPG est également proposé, permettant d’améliorer l’expérience des guerriers, mais aussi de leurs armes. Via un arbre de compétences, les personnages pourront augmenter de niveau tout en améliorant les affinités entre ceux avec qui ils sont partis sur le champ de bataille. Outre la forge améliorant les armes, des emplacements dans les équipements de chaque protagoniste permettent d’ajouter des effets supplémentaires, comme des dégâts renforcés ou une défense boostée. Un système d’achat de bonus est également présent, tout comme la récupération d’armes plus puissantes directement pendant les combats. Les guerriers non utilisés pourront quant à eux être envoyés à l’entrainement, les faisant améliorer leurs compétences pendant qu’ils sont laissés sur la touche, réduisant le temps de leveling nécessaire pour atteindre le niveau de puissance maximale. Cela peut s’avérer utile, puisque chaque nouveau personnage débloqué après avoir réussi une mission apparaîtra au niveau 1, son gain d’expérience peut donc s’avérer fastidieux.

Enfin, pour compléter une aventure qui s’étend sur cinq chapitres divisés en huit à douze missions, totalisant environ 18 heures de jeu, Warriors Orochi 4 propose également un mode joueur contre joueur, à trois contre trois, ressemblant à une conquête de territoire, malheureusement limité en raison du côté expéditif des joutes. En novembre dernier, l’expérience s’est vue enrichie par l’ajout du mode Bridge Melee, permettant aux joueurs de dévaster des armées entières dans un temps imparti, des combats dont les climax sont incarnés par les généraux. Le tout est boosté par la fonctionnalité Supergiant, qui donne la possibilité d’envoyer les ennemis en l’air simplement en leur sautant dessus ou en fonçant sur eux. Si le fun est au rendez-vous, l’ensemble souffre tout de même d’une certaine répétitivité, surtout si le joueur a déjà parcouru l’ensemble de la carte de l’aventure principale.

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