En résumé
L'avis de Klaus
Xenoblade Chronicles X est un véritable chef-d’œuvre. L’équipe de Tetsuya Takahashi a réussi à créer l’un des jeux les plus complexes et aboutis de la console. Ce JRPG utilise pleinement les capacités de la Wii U, avec un monde ouvert surprenant, une direction artistique magnifique, un univers unique, des musiques atypiques et un gameplay profond, surtout grâce à l’utilisation des Skells. Même si l’aventure n’est pas parfaite à cause d’un système de missions perfectible et d’un mode en ligne assez limité, l’expérience est clairement intéressante et enrichissante. C’est notre coup de cœur de cette fin d’année et un must-have absolu !
Les plus
Les moins
par Klaus
le 1 décembre 2015 23:00
En 2011, l’équipe talentueuse de Monolith Software (Xenosaga, Baten Kaitos, Project X Zone…), dirigée par le grand Tetsuya Takahashi, annonçait le développement d’un premier projet sur Wii U. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agissait d’un action-RPG avec un gigantesque monde ouvert. Ce n’est qu’en 2014 que nous avons appris son nom : Xenoblade Chronicles X. L’année 2015 touche à son terme, l’attente a été relativement longue, mais elle est maintenant terminée. L’un des jeux les plus prometteurs de la Wii U est enfin arrivé dans nos contrées et après avoir passé plus d’une centaine d’heures à explorer la mystérieuse planète Mira, voici notre verdict !
Après l’histoire de type fantasy de Xenoblade Chronicles sur Wii et New 3DS, Tetsuya Takahashi a préféré revenir aux bases de la série (Xenogears et Xenosaga) avec Xenoblade Chronicles X : la science-fiction. De nombreux éléments bien connus chez Monolith Software sont donc de retour, dont l’aspect futuriste et réaliste, les mechas (des armures robotisées humanoïdes), les extraterrestres et bien plus encore.
Le scénario débute à nouveau par une première révélation dramatique : en 2054, la Terre a été anéantie suite à une bataille opposant deux forces extraterrestres. Avant la destruction de la planète, le gouvernement a juste eu le temps de lancer le projet Exodus pour protéger l’humanité en fuyant à l’aide de plusieurs vaisseaux. De nombreux humains n’ont pas survécu et certains vaisseaux ont été exterminés par les extraterrestres.
Le reste de l’humanité qui a réussi à s’échapper erre toujours dans l’espace, à la recherche d’un avenir. En 2056, l’un des vaisseaux, la Grande Blanche, a été attaqué par une des forces extraterrestres : le Ganglion. L’attaque a été repoussée par les militaires, mais le vaisseau a été gravement endommagé, et a été attiré par le champ gravitationnel d’une planète inconnue, baptisée alors Mira par les humains. Ces derniers se voient donc obligés de s’installer sur ce Nouveau Monde et décident de construire leur nouvel habitat : New Los Angeles. Pour survivre, les humains doivent explorer et analyser Mira, approcher et combattre les indigènes, mais aussi chercher l’arche de vie qui renferme les derniers survivants du crash. En définitive, ils doivent reconstruire leur avenir.
L’aventure commence réellement lorsque le joueur doit personnaliser un avatar, en passant par son sexe, son apparence et d’autres éléments personnalisables, comme des voix offertes par des comédiens de doublage. La création de son propre personnage est assez complète dans l’ensemble, même si l’on aurait bien évidemment aimé avoir plus de choix (surtout au regard de ce qui est actuellement proposé par d’autres jeux). Chose intéressante à noter : après le chapitre 5 de l’histoire, il est possible d’accomplir une mission permettant de personnaliser à nouveau son personnage à volonté.
Quant à l’histoire de notre mystérieux protagoniste, nous n’en connaissons rien, celui-ci étant amnésique. Heureusement, il est retrouvé par une femme nommée Elma, qui décide de le guider vers New Los Angeles, où il rejoint l’organisation militaire BLADE (Bataillon Libre pour l’Approvisionnement, la Défense et l’Exploration, sa véritable signification étant Beyond the Logos Artificial Destiny Emancipator). En plus d’Elma, il pourra rencontrer d’autres membres du BLADE, comme Lin Lee Koo, Doug Barrett, Irina Akulov, Gwen Evans, Lao Huang, Kentaro Nagi et bien d’autres pour un total de 19 personnages jouables.
New L.A. est une grande ville qui contient plusieurs lieux : un quartier administratif où l’on trouve toutes les installations de BLADE, une zone commerciale avec des boutiques et des restaurants, une zone industrielle très active et un quartier résidentiel où sont logés tous les survivants. Même si NLA est la seule ville de Mira, il faut bien avouer que dès que l’on y entre, on remarque tout de suite qu’elle est vraiment vivante. On peut d’ailleurs écouter les ragots des habitants en passant simplement à côté d’eux, certains ayant des informations qui seront utiles pour les missions, ou en leur parlant directement. Les personnages qui ont un nom apparaissent dans un sociogramme où l’on peut vérifier comment évoluent les relations entre toutes les personnes rencontrées, mais aussi le niveau d’entente avec les membres du BLADE qui sont jouables.
Tous les membres de BLADE, notre avatar y compris, doivent choisir parmi huit divisions : Pathfinders, Interceptors, Harriers, Reclaimers, Curators, Prospectors, Outfitters et Mediators. Chacune d’elles possède une ou plusieurs spécialités en particulier, mais peu importe la division choisie, il est possible de faire toutes les activités que l’on souhaite dans le monde ouvert de Mira. Cependant, il faut bien garder à l’esprit que chaque profession permet de recevoir des bonus très utiles. Par exemple, les Curators ont plus de chance d’infliger des coups critiques pendant les combats, alors que les Reclaimers peuvent récupérer des objets sur les ennemis vaincus plus facilement.
Les objectifs du BLADE sont très variés, mais ils offrent aussi beaucoup de challenge, étant donné que l’on se retrouve sur un monde totalement inconnu, que l’humanité a découvert depuis seulement deux mois. En plus des missions que l’on détaillera plus tard, le but de l’organisation militaire est d’explorer les cinq continents immenses de Mira : Primordia, Noctilum, Oblivia, Sylvalum et Cauldros. La taille de ce monde s’élève à 400 km², soit plus de cinq fois la taille de Bionis et Mékonis dans Xenoblade Chronicles !
Explorer Mira est loin d’être une promenade de santé, et on peut se sentir facilement oppressé au début du jeu. Mais il s’agit d’une angoisse positive, car cela permet de s’immerger quasi totalement dans le monde du jeu. De plus, on peut même sprinter à volonté et sauter pour atteindre certains lieux surélevés – alors que les sauts n’étaient pas très utiles dans le premier Xenoblade -, ce qui rend l’exploration fort appréciable. La faune et la flore de chaque continent sont extrêmement variées et vivantes, la planète n’est jamais vide. Monolith Soft a poussé la profondeur jusqu’au bout en incluant un climat différent pour chaque continent. La météo change aléatoirement et il faut s’y adapter, en fuyant parfois les tempêtes électriques d’Oblivia ou les blizzards de Sylvalum. Concernant la reconstruction du monde, Monolith Soft a eu la bonne idée d’inclure des blocs hexagonaux pour NLA et les continents que l’on trouve sur la carte du Wii U GamePad.
En explorant les continents au fur et à mesure, les sections vides se remplissent d’informations, de repères et d’emplacements FrontierNav. Sur ces emplacements, le joueur doit installer des sondes. Ces sondes servent de repères, mais aussi de veines de minerais qui permettent d’extraire des crédits (la monnaie du jeu), du Miranium qui sera très utile pour les missions et d’autres éléments du jeu, ainsi que des ressources rares, que l’on préférera vendre ou utiliser pour des missions. Pour extraire des ressources plus facilement, certaines missions accomplies donneront accès à différents types de sondes qui génèrent par exemple des capacités de production plus élevée, des revenus, des avantages pour les combats et un stockage de Miranium plus grand. Bien sûr, en utilisant les mêmes sondes sur les emplacements connectés, des combos sont créés et les effets s’accumulent, ce qui augmente les performances des sondes.
Le FrontierNav est un terminal regroupant toutes les informations citées précédemment, que l’on doit utiliser via le GamePad. Grâce à lui, on peut voir toutes les zones explorées en les touchant, zoomer et dézoomer, changer le mode d’affichage pour modifier les icônes et voir d’autres informations, activer et désactiver les rapports du BLADE qui montrent les succès des autres joueurs en ligne et repositionner la caméra pour voir le lieu où se trouve notre personnage sur la carte. De plus, il faut savoir que les couleurs des sections indiquent le niveau de danger de la zone, on sait donc à quoi s’attendre au sujet du niveau des ennemis. On trouve même un mode sans tv qui permet donc d’afficher l’écran de jeu sur le GamePad par une simple pression sur l’icône correspondante. Toutes ces fonctions sont très pratiques et utilisent correctement le GamePad, même si elles nécessitent un certain temps d’adaptation.
Après avoir suffisamment progressé dans l’aventure, il est possible de faire des voyages rapides entre les repères des zones découvertes dans Mira, NLA incluse. N’oublions pas le niveau BLADE et les points de division qui augmentent en accomplissant toutes les activités citées plus haut. Les récompenses à la clé sont très importantes et lorsque le niveau BLADE augmente, on peut choisir d’améliorer une capacité de terrain pour installer par exemple de nouvelles sondes, ouvrir des coffres aux trésors spéciaux et bien plus encore.
Normalement, monde ouvert oblige, il n’y a aucun temps de chargement pendant l’exploration. Cependant, on en trouve en faisant des voyages rapides, en démarrant le jeu, lorsque des cinématiques s’enclenchent, etc… Il est possible de diminuer ces temps de chargement en téléchargeant gratuitement des packs de données sur l’eShop (uniquement pour le disque physique, la version dématérialisée de 21 Go offrant directement les meilleurs temps de chargement). Dans tous les cas, nous conseillons l’investissement d’un périphérique externe pour télécharger les packs ou la version dématérialisée.
En plus de l’exploration, le joueur devra accomplir des missions pour protéger et aider les humains, ou découvrir les mystères et les Xénoformes (races, ou indigènes) de Mira. Il existe quatre types de quêtes : les 12 missions principales pour faire avancer l’histoire, les missions d’entente pour améliorer la relation entre les personnages et en rencontrer d’autres, les missions normales pour aider les habitants de New L.A. et les missions de base du tableau que l’on trouve dans le hall BLADE du quartier administratif.
Certaines missions d’entente, le pourcentage d’exploration de Mira et un niveau suffisamment élevé de notre avatar sont des prérequis pour accomplir les missions principales et donc finir le jeu. Cela est un peu rebutant au début du jeu et assez dépaysant quand on a été habitué au simple fil rouge de Xenoblade Chronicles. Pour couronner le tout, le joueur peut accepter seulement une mission principale ou d’entente à la fois… sans avoir la possibilité d’abandonner. Ce système est perfectible, d’autant plus que les autres types de missions, qui demandent de chercher certains objets ou matériaux dans Mira, manquent clairement d’indices.
Sans guide, le joueur se voit donc presque obligé de noter lui-même l’emplacement de certains monstres (malgré la présence bienvenue d’un bestiaire, d’une flèche dorée et d’une balle éclaireuse qui rendent la recherche plus simple, mais seulement pour certaines missions), objets et autres, voire d’explorer Mira au hasard s’il veut accomplir toutes les missions. Heureusement, l’inventaire a été clairement amélioré par rapport à celui du premier Xenoblade, de même pour l’encyclopédie qui regroupe tous les objets de collection trouvés sur Mira.
Le système de missions est le défaut principal du jeu, et certainement ce qui rebutera fortement les joueurs les plus exigeants. C’est pourquoi nous recommandons l’utilisation d’un guide que l’on peut trouver facilement sur Internet. Dans tous les cas, on voit clairement que Monolith Soft a voulu bien faire et que ce système strict a été développé pour éviter d’être bloqué ou de ne pas savoir quoi faire. Ainsi, les développeurs ont trouvé une façon intelligente de nous obliger à faire le tour de toutes les fonctions du jeu avant d’arriver à la fin marquante de l’histoire.
En parlant du scénario, autant le dire tout de suite : il n’est pas aussi développé et surprenant que les Xeno précédents. Toutefois, cela ne signifie pas que l’histoire est mauvaise. Elle a une réelle profondeur, ses thèmes sont intéressants, philosophiques et ceux-ci arrivent à nous faire réfléchir et à utiliser notre imagination quant à l’avenir du monde réel. La mise en scène des nombreuses cinématiques est maîtrisée, on est même surpris devant certains rebondissements et la qualité de certaines scènes, surtout pour une console comme la Wii U. Au sujet des personnages, en dehors de Lin, Elma, Lao, le Nopon Tatsu et l’avatar, leur développement n’est pas approfondi dans les missions principales. Pour mieux les connaître, il faut se tourner vers les missions d’entente.
En ce qui concerne la fin, Takahashi a décidé de la rendre ouverte et de ne pas expliquer certains mystères, ce qui laisse entrevoir une suite, mais aussi de nombreuses théories de la part des fans qui risquent de pleuvoir sur le net. Il n’est pas obligatoire de jouer à Xenoblade sur Wii et New 3DS avant d’entamer Xenoblade X, mais nous le recommandons tout de même, car les deux titres partagent certaines connexions et références très intéressantes…
D’ailleurs, on apprécie les moments humoristiques et les choix que le joueur peut faire pour modifier certains dialogues, sans que cela change l’histoire de façon importante, sauf pour certaines missions normales. Par exemple, certains choix affecteront carrément la vie des personnages concernés. Évidemment, Xeno oblige, le character-design géré par Kunihiko Tanaka est toujours assez particulier, ce qui en rebutera plus d’un. Concernant le doublage, les voix japonaises ne sont malheureusement pas incluses et le doublage américain est donc imposé dans la version occidentale. Le travail des comédiens de doublage américains est de bonne facture en général, mais il est parfois inégal, surtout pendant des dialogues ou des scènes qui contiennent des chansons. Par exemple, certains personnages ne parlent pas assez fort, la chanson couvre donc en bonne partie leurs voix, ce qui est assez gênant. De plus, il est impossible de paramétrer le son. Cela reste heureusement cloisonné à quelques passages bien précis.
À noter que l’équipe de localisation, 8-4, a dû respecter certaines règles liées à la localisation. Tout d’abord, il faut savoir que la classification PEGI 12 a été donnée, contre CERO C (15 ans et plus) au Japon. Ainsi, certains éléments ont été légèrement modifiés, comme la suppression de la fonction qui permet de régler la taille du tour de poitrine de l’avatar féminin, des équipements de Lin Lee Koo qui révèlent moins ses parties intimes, les DLC japonais qui sont directement intégrés au jeu sans avoir à les payer, ou encore des dialogues qui ont été modifiés. Ce dernier point est certainement le plus important puisque le sens de certains dialogues a été modifié par rapport à la version japonaise, de sorte à rendre l’ambiance un peu moins pesante, moins grave. Concernant la traduction française, malgré quelques rares fautes de frappe et des sous-titres qui oublient parfois certains mots, elle se révèle être très soignée, avec parfois des libertés humoristiques (mention spéciale aux missions « J’irai danser sur vos sondes », « Douleur café » ou encore « Le château dans le ciel »).
Concernant le système de combat en temps réel, même si celui-ci s’inspire directement de celui de Xenoblade Chronicles, il propose de nombreuses nouveautés qui demandent un temps d’adaptation plus ou moins élevé. On se rend tout de suite compte que Monolith Soft a tout fait pour améliorer le système de combat et le rendre plus profond, tout en conservant son accessibilité. Premières nouveautés : l’équipe est désormais composée d’un maximum de quatre personnages et on trouve la possibilité d’équiper deux armes, une arme blanche et une autre de longue portée, que l’on peut changer à tout moment par une simple pression du bouton X.
Autre nouveauté : les cris de guerre. Entièrement personnalisables (via un menu prévu à cet effet), ces cris sont en fait des encouragements qui s’enclenchent quand certaines conditions sont réunies. On peut changer les cris librement, ce qui change parfois le cours du combat. Ainsi, les personnages gérés par l’intelligence artificielle peuvent parfois donner des conseils ou demander de l’aide. Pour les aider et améliorer éventuellement le niveau d’entente avec eux, le joueur peut utiliser des capacités, nommées arts.
Les arts sont de retour, mais ils ont été totalement renouvelés, de même pour les différents types d’amélioration et les équipements. Les arts sont des capacités que l’on peut améliorer grâce aux points de combat qui s’obtiennent en augmentant le niveau des personnages, mais aussi grâce aux missions et la collecte d’objets pour ne citer que ça. De plus, il est possible d’obtenir de nouveaux arts également en montant de niveau grâce aux points d’expérience et en accomplissant les missions d’entente. On retrouve bien sûr les attaques automatiques qui s’enclenchent simplement en se positionnant au bon endroit pour toucher l’ennemi. Mais le plus important reste l’utilisation des arts. Même si cela n’est pas obligatoire, pour obtenir tous les effets qu’ils procurent, il faut qu’ils soient exécutés dans les meilleures circonstances possible et en positionnant son personnage au bon endroit. Il faut aussi garder à l’esprit que si l’on souhaite réutiliser un art, il faut attendre qu’il se recharge. Ce temps de chargement peut être diminué en améliorant les arts grâce aux points de combat.
La stratégie des combats est donc encore plus profonde que dans le premier Xenoblade. On peut même détruire les appendices des ennemis, soit les parties de leur corps en les verrouillant pour simplement éviter qu’ils nous attaquent plus efficacement et obtenir des objets spéciaux. Les points de tension sont bien évidemment de la partie et augmentent grâce aux auto-attaques. Une fois qu’un nombre suffisant de PT est atteint, certains arts peuvent être utilisés, et quand 3000 PT sont récoltés, il est possible de ranimer un allié tombé au combat ou d’activer le Métamode. Ce dernier permet de rendre son personnage surpuissant, et encore plus lorsque les autres équipiers l’activent en même temps, ce qui enclenche les chaînes d’équipe.
Grâce au menu de combat et aux cris de guerre, on peut d’ailleurs demander aux autres de l’activer, pour que les effets du Métamode soient encore plus puissants. Ainsi, pour une période limitée dont la durée peut augmenter en utilisant certaines capacités, les arts deviennent plus efficaces et se rechargent plus vite. Utiliser correctement le Métamode permet d’obtenir de nombreux bonus et de vaincre les ennemis plus rapidement.
Les nouveautés ne s’arrêtent pas là et on note la présence de plusieurs classes. Il est impossible de changer celle des autres personnages jouables et le système est donc utile uniquement pour l’avatar. Lorsqu’il atteint le niveau 10, il peut changer de classe et ainsi devenir plus puissant, utiliser de nouvelles armes et apprendre de nouveaux arts.
À noter que les monstres uniques de Xenoblade sont remplacés ici par des ennemis appelés « tyrans ». Plus puissants que les autres adversaires, on peut les considérer comme des mini boss, certaines missions nous demandant parfois de les éliminer. En général, le gameplay est bien équilibré, la difficulté bien dosée et les combats ne sont pas répétitifs, d’autant plus que le bestiaire propose une grande variété d’ennemis dès le début du jeu. De plus, grâce à Nintendo qui a décidé de l’ajouter, une fonction est proposée pour diminuer le niveau du boss de la mission en cours lorsque l’on perd le combat contre lui trois fois.
Mais une des grandes nouveautés de cet opus, et qui plaira certainement le plus aux fans, reste la possibilité de piloter son propre mecha, appelé Skell, pour combattre les ennemis les plus dangereux et explorer Mira de fond en comble. 20 voire 40 heures de jeu sont nécessaires pour passer le permis permettant d’obtenir le premier SKell. On voit clairement que les développeurs ont poussé le réalisme jusqu’au bout, afin que l’on explore d’abord Mira à pied pour prouver nos compétences, puis utiliser un véhicule pouvant ensuite se transformer en une véritable machine de guerre. La personnalisation est également très importante et profonde. On passera beaucoup de temps à personnaliser son Skell dans le hangar de la caserne de BLADE et avoir pourquoi pas la liberté de lui donner les couleurs de son personnage ou mecha préféré provenant d’une œuvre différente, comme Mobile Suit Gundam, Neon Genesis Evangelion, Macross ou RahXephon.
D’ailleurs, Monolith Soft n’a pas hésité à faire des références à plusieurs œuvres japonaises… et même occidentales (comme les jeux de Bethesda Softworks, ce qui était sérieusement voulu par les développeurs) ! On trouve par exemple certaines inspirations dans l’exploration avec les coffres aux trésors, ou encore la création de nouveaux équipements, d’inserts permettant de les améliorer et de Skells. Chose très intéressante à noter : en accomplissant des missions, de nouvelles entreprises viendront s’installer à l’allée des armes de NLA pour proposer de nouveaux équipements. Monolith Soft a encore visé la complexité en proposant au joueur d’investir dans du Miranium pour les fabricants d’armes, afin qu’ils réalisent des produits inédits. Ainsi, les sociétés gagnent en niveau, et on peut même leur faire de la publicité en utilisant leurs équipements pour éliminer des adversaires.
Revenons aux Skells et à leur utilisation. Tout d’abord, il faut savoir que pour utiliser un Skell et en acheter pour chaque membre de l’équipe, il faut le mériter. Après avoir passé le permis, le premier Skell du joueur est gratuit, mais s’il souhaite en acheter d’autres, il devra payer environ entre 100 000 et 5 000 000 de crédits pour chaque mecha. Et s’il veut créer les Skells les plus puissants, il devra récolter des objets rares que l’on peut trouver après la fin de l’histoire principale. En outre, une mission d’entente spéciale permettra de développer un module de vol qui, comme son nom l’indique, nous donne la possibilité de voler et donc d’explorer des lieux impossibles à atteindre à pied.
Voler et combattre à l’aide de son Skell consomme du carburant, indiqué par une jauge sur l’écran de jeu. Pour ravitailler son Skell, plusieurs astuces sont disponibles, à savoir s’éloigner de son Skell pendant plusieurs heures, utiliser du Miranium, ou encore immobiliser les ennemis pendant les combats lorsque la fonction est proposée. À bord d’un Skell, les points de vie sont nombreux, la défense est élevée, les armes équipées représentent des arts à part entière et les points de tension sont remplacés par des points d’équipement, qui permettent aussi d’utiliser le Métamode. En plein combat, le joueur pourra librement descendre de son Skell ou en être éjecté lorsque les PV du mecha tomberont à zéro. S’il est détruit, pas de panique : le combat n’est pas perdu tout de suite, et pour réparer le Skell, il faut se rendre à la caserne pour utiliser son assurance. Malheureusement, si le Skell est détruit trop régulièrement, l’assurance expire et les frais de réparation deviennent très chers… Pour éviter ce drame, il faut bien veiller à se procurer régulièrement des Skells plus puissants, appelés aussi armatures, et des pièces d’équipement plus performantes.
Xenoblade X est également un jeu social, mais Monolith Soft a préféré rester honnête lorsque le jeu a été annoncé. En effet, les développeurs ont annoncé que le titre bénéficierait de fonctions en ligne limitées, et c’est bel et bien le cas, malgré la présence d’éléments très utiles, dont la prise en compte du réseau social Miiverse, un classement et des récompenses précieuses. Les fonctions en ligne nous accompagnent tout au long de l’aventure après avoir terminé un certain chapitre d’une mission principale et permettent en premier lieu de rejoindre une escouade.
Pour profiter des fonctions en ligne, il faut donc rejoindre une des deux escouades proposées en démarrant le jeu. Le choix n’est pas définitif et le joueur peut changer d’escouade quand il le souhaite. Peu importe l’escouade choisie (arche de vie pour l’expérience en solo, invasion pour les fonctions en multijoueur), les deux groupes sont composés au hasard de 32 joueurs. Chaque escouade possède des missions différentes demandant de tuer plusieurs types d’ennemis et de récolter certains objets de collection de l’Encyclopédie, que l’on peut choisir d’accomplir, sans que cela n’affecte les missions choisies en solo (principales, entente, etc…).
Même si les fonctions en ligne sont très limitées et difficiles à comprendre au début, Monolith Soft a eu quelques bonnes idées, comme la possibilité de rejoindre l’escouade choisie par un ami en ligne, et même d’envoyer une requête d’ami à un joueur rencontré au hasard au cours d’une mission escouade. On peut même bloquer certains joueurs, les ajouter en favoris, les recruter pour les combats pendant 30 ou 120 minutes en les rencontrant respectivement au hasard sur Mira ou en les cherchant dans le hall de BLADE, et même leur offrir des objets en sélectionnant “offre rare” après avoir reçu les récompenses d’un combat. De plus, il est à noter qu’en rencontrant l’avatar d’un joueur rencontré sur Mira, on peut lui demander le soutien de sa division, c’est-à-dire que l’on recevra parfois les bonus liés à sa profession.
Après avoir accompli des missions escouade avec d’autres joueurs, des missions en ligne se débloquent. On peut les accomplir avec les autres joueurs qui le souhaitent en les sélectionnant sur la console réseau de la caserne du BLADE. Ces missions en ligne permettent de recevoir des matériaux rares et de combattre des adversaires extrêmement puissants, encore plus que les tyrans et les boss des missions principales, appelés « Ennemis du monde ».
Si le joueur préfère les fonctionnalités en solo, ou s’il ne peut pas se connecter à Internet, il peut aussi trouver d’autres missions dans la console réseau qui permettent d’améliorer le niveau d’entente avec les personnages et donnent même accès à des récompenses très utiles, dont des points d’expérience, des matériaux rares ou des crédits.
N’ayons pas peur des mots : Xenoblade X est sans le titre le plus dense et complet de la ludothèque de la Wii U, aux côtés d’un certain Super Smash Bros. for Wii U. Le jeu brille par sa fluidité, sa direction artistique magnifique, son univers complexe et cohérent, ses combats nerveux et soignés, ainsi que ses options de personnalisation très poussées. Concernant les graphismes, Monolith Soft, en plus de donner une très bonne leçon de design, a réussi à développer l’un des plus beaux jeux de la Wii U, même si quelques concessions ont du être réalisées ici ou là.
Ainsi, le rendu visuel n’est pas toujours parfait et certaines textures laissent un peu à désirer ou s’affichent avec un léger retard. Le pop-in est en outre très marqué dans New Los Angeles, et s’il s’avère moins fréquent lorsqu’on explore les vastes étendues de Mira, il arrive que des monstres ou des éléments de décors apparaissent un peu soudainement à l’écran. On peut également noter une absence totale de collisions avec certains éléments graphiques (comme les véhicules de NLA par exemple), et une gestion assez étrange de certaines ombres qui restent statiques au fil de la journée (et ce malgré la gestion du cycle jour / nuit). Autant de petites lacunes techniques qui pourront donc titiller les plus perfectionnistes, mais qui ne sont finalement qu’un maigre prix à payer pour pouvoir se balader en toute liberté dans un univers aussi impressionnant avec un framerate quasi-constant à 30 images par seconde.
On ne s’ennuie pratiquement jamais en explorant Mira et la durée de vie est gigantesque. Environ 70 heures seront nécessaires pour boucler les missions principales, et plus de 200 heures supplémentaires permettront de compléter le jeu à 100 %. De nombreuses menaces pèsent sur l’humanité et si l’on souhaite la sauver et profiter pleinement du jeu, il faut vraiment s’impliquer. Encore une fois, il ne faut pas avoir honte d’utiliser le mode d’emploi et des guides, car Xenoblade X est un titre relativement complexe.
En ce qui concerne la bande-son, c’est Hiroyuki Sawano qui s’est occupé de composer toutes les musiques du jeu. Le compositeur travaille (et a travaillé) sur de nombreux dramas (Team Medical Dragon, Maou, Triangle, Mare…), films (Higanjima, l’île des vampires, Platina Data…) et anime (Mobile Suit Gundam Unicorn, Guilty Crown, L’Attaque des Titans, Kill la Kill, Aldnoah.Zero…). Cependant, c’est la première fois qu’il compose pour un jeu vidéo.
Malgré cette prise de risque venant de l’équipe de Takahashi, le travail de Sawano reste toujours aussi soigné. Les musiques et chansons orchestrales ou électroniques que l’on peut entendre dans Xenoblade X sont variées, entraînantes et souvent épiques. Le travail de Sawano sur ce jeu est assez différent de ses compositions précédentes. L’artiste a utilisé des sonorités et des instruments uniques, tout en travaillant encore une fois avec ses fameux amis musiciens, chanteurs et autres chanteurs, dont Mika Kobayashi, Aimee Blackschleger, Cyua, mpi, David Whitaker, Sayulee et Yumiko Inoue. Il faut également savoir que Sawano a encore décidé d’inclure des chansons en anglais et en allemand, tout en utilisant aussi des langues mortes et des paroles dont son équipe de musiciens et paroliers a le secret.
Les joueurs qui ne sont pas habitués au travail de Sawano risquent d’être surpris par le style atypique de l’artiste. Ce style risque de ne pas plaire à tout le monde, mais chaque morceau, chanté ou non, arrive à correspondre à l’ambiance du titre, ce qui lui donne une véritable identité. Aussi, nous recommandons fortement à ceux qui ont apprécié l’OST de Xenoblade X de s’intéresser de plus près à la discographie de Sawano, qui renferme des compositions vraiment soignées. Comme il l’avait fait avec Yasunori Mitsuda, Yuki Kajiura, Shinji Hosoe, Yoko Shimomura, ACE+ et Manami Kiyota pour les Xeno précédents, Takahashi a bien fait de choisir un artiste exceptionnel comme Hiroyuki Sawano pour la composition des musiques de son dernier JRPG. Le travail fourni par ce compositeur, tout comme celui des développeurs, des comédiens de doublage et des traducteurs, est vraiment hallucinant.