Yooka-Laylee and the Impossible Lair

En résumé

  • Sorties :
  • 8 Octobre 2019
  • 8 Octobre 2019
  • 8 Octobre 2019

L'avis de Goonpay

Yooka-Laylee and the Impossible Lair est une réussite, à n’en pas douter. Est-ce que Playtonic Games s’inscrit dans la même veine qu’Image & Form avec sa licence SteamWorld qui change de genre à chacun de ses jeux ? Nous le saurons si un troisième volet des aventures du caméléon et de la chauve-souris sort. En attendant, l’équipe signe un excellent jeu de plates-formes, qui plus est, vendu à petit prix. Il ne révolutionne pas le genre, mais applique avec excellence des rouages qui tiennent en haleine et donnent envie de toujours sauter plus loin. Coloré, accessible, doté d’une belle bande-son et d’un niveau de difficulté ajustable (sauf pour le repaire de l’impossible qui peut en frustrer plus d’un), c’est un titre qui mériterait de figurer à côté d’un Donkey Kong Country : Tropical Freeze, Rayman Legends et consorts ! 

Les plus

  • Le concept des niveaux doubles
  • Le monde principal/carte à explorer
  • Le repaire de l'impossible, vraiment difficile
  • Joli et coloré
  • La bande son

Les moins

  • Un gameplay un peu classique mais maîtrisé et varié
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 5 décembre 2019 23:00

Après un premier épisode hommage au tandem de choc Banjo & Kazooie de feue la Nintendo 64, Playtonic s’est remis au travail pour proposer une « suite qui n’en est pas vraiment une » à sa licence Yooka-Laylee. Imparfait mais pas dénué d’intérêt pour autant, le premier épisode a su retranscrire une période faste du jeu de plates-formes 3D et posé les pierres d’un nouvel univers coloré. Yooka-Laylee and the Impossible Lair fait le pari de changer de genre en se transformant en jeu de plates-formes 2,5D à la Donkey Kong Country : Tropical Freeze. Réussite ou échec ? Le verdict.

Plan Bee

Capital B est de retour et veut prendre sa revanche sur le duo Yooka et Laylee. Plus question de retrouver des « Pagies » dans cet épisode, il a préféré se doter d’une arme très puissante, le dompteur d’essaim pour mettre à mal le Domiel Royal. Grâce à cet instrument, il contrôle chaque Soldabulles afin d’alimenter son armée de redoutables guerriers. Ces petits insectes sont donc à délivrer pour sauver le royaume !

La fin justifie les moyens

Parti pris original, à la manière d’un Breath of the Wild, la fin est accessible dès le début. Le premier niveau, qui sert usuellement de mise en bouche ou de tutoriel, est en fait une confrontation directe avec le repaire de l’impossible de Capital B. Ce nom lui va d’ailleurs comme un gant car il est très peu probable qu’un joueur l’achève au premier run (à peu près autant de chances que de gagner le jackpot de l’EuroMillions…).

Ainsi, une fois le premier passage dans ce niveau truffé de pièges effectué, la reine des abeilles, Queen Phoebe vient à la rencontre de Yooka et Laylee pour leur expliquer qu’à chaque Soldabulle libéré, une protection supplémentaire (le bouclier de Soldabeilles) viendra s’ajouter au compteur du duo, leur permettant ainsi d’arpenter plus sereinement cet enfer. Reste donc au sympathique binôme le choix entre retenter sa chance ou explorer le monde qui s’ouvre devant leurs yeux pour sauver ces braves petits soldats.

Bien qu’elle soit avant tout un moyen d’accéder aux niveaux du jeu, cette mappemonde ne se résume pas à une simple carte. Il s’agit d’un véritable champ de jeu en 3D vue du dessus façon Link’s Awakening, avec ses petits défis et ses petites zones secrètes.

Alors que le niveau final est disponible dès le départ, ce n’est pas le cas de toute la carte, qui se découvre au fur et à mesure de la progression, et souvent en remplissant les défis de Pagie (des niveaux tenant sur un écran, dans lequel il faut éliminer tous les ennemis), ou en troquant avec Trowzer, le serpent commercial, quelques T.W.I.T Coins (pièces) contre une ouverture de barrière.

C’est aussi en interagissant avec les éléments de ce monde et en résolvant de petites énigmes que l’on ouvre les versions alternatives des stages, une manière à la fois ludique et pratique de s’imprégner de l’univers et de faire connaissance avec les différents protagonistes du jeu.

Le Yin et Yang de la plate-forme

Les stages sont donc accessibles en deux versions qui renouvellent d’autant le gameplay de ces derniers et créent une véritable dynamique tout au long du jeu. Par exemple, en détournant le lit d’une rivière dans le monde principal, le stage concerné par ce détour se remplit d’eau. Un niveau était rempli de glace, avec des pentes bien glissantes ? Il suffit de faire fondre la glace sur la carte et tout aura disparu. Aidez une grenouille à retrouver sa canne à pêche et le batracien sera capable d’appâter l’autre partie du stage, activer un ventilateur pour faire souffler le vent dans la partie parallèle…

Au final, ce sont réellement 40 niveaux différents que vont arpenter Yooka et Laylee. On s’amuse réellement de bout en bout à découvrir ces variantes même si, évidemment, certains level designs sont mieux sentis que d’autres.

Le fait de jouer un duo dans des décors en 2,5D fera irrémédiablement penser à Donkey Kong Country : Tropical Freeze, et la malicieuse interprétation des mécaniques classiques des jeux de plates-formes au travers de ces niveaux à deux facettes est une véritable force. Ainsi, même si le véritable défi repose dans le Repaire de l’Impossible, dégoter toutes les pièces cachées des niveaux ne sera pas une si mince affaire. D’une certaine façon, Yooka Laylee and the Impossible Lair s’inscrit dans la plus pure tradition des jeux Nintendo, c’est-à-dire vouloir satisfaire les différents types de joueurs : les plus jeunes qui sont en découverte du genre, les plus aguerris qui cherchent un challenge correct mais non punitif, ou les plus acharnés à la recherche de difficulté.

Pour ajouter une touche supplémentaire à ces crans de difficulté, les développeurs ont eu la bonne idée de remettre à l’ordre du jour les fortifiants vendues par Vendi.

Tantôt purement cosmétiques, tantôt ayant une réelle incidence sur le gameplay, elles s’achètent, moyennant leur découverte dans le monde principal, avec les plumes récoltées dans les stages, et permettent donc de changer le look des héros ou carrément de s’ajouter des bonus/malus, comme un triple saut ou moins de checkpoints. Un coefficient est calculé en fonction des fioles équipées et fera gagner plus ou moins de plumes à l’arrivée. Autant dire que jouer avec les contrôles inversés sans checkpoint n’est pas chose aisée et sera grassement récompensé.

L’enrobage haut en couleur

Avec le premier épisode, les bases d’un univers coloré et un peu enfantin ont été posées. Que l’on aime ou pas l’univers ou le character design des personnages, force est d’admettre que le travail fourni par Playtonic Games continue d’agiter l’esprit « Rare ». En quittant le monde de la 3D, Yooka-Laylee and the Impossible Lair s’évite l’écueil des décors un peu trop cubiques ou vides, des problèmes de caméra, et, de fait, des ratés de déplacements inhérents au genre. Avec cette transformation de style de jeu, c’est donc aussi une véritable mutation graphique qui s’est opérée, et il serait très difficile de bouder son plaisir, car l’aventure est véritablement charmante. Couleurs chatoyantes, animations fluides, décors riches et variés, le tout couplé avec des musiques parfois entraînantes, parfois poétiques, poussant le détail jusqu’à devenir plus « étouffées » lors des passages aquatiques… The Impossible Lair surpasse, et de loin, son prédécesseur.

Certes, les ambiances restent classiques (la forêt, la neige, le feu, l’usine, etc.), mais l’ensemble est parfaitement maîtrisé. Les réinterprétations des niveaux grâce aux modificateurs du monde principal sont intelligentes, pas toujours parfaites, mais toujours agréables. C’est un jeu que l’on consomme de bout en bout sans s’ennuyer.

La bande son du premier volume était déjà sympathique, cette nouvelle mouture, avec une OST composée par David Wise, Grant Kirkhope, Matt Griffin et Dan Murdoch, est encore plus agréable à écouter. Déjà, les bruits de voix assumés du précédent jeu (pour coller à l’esprit Banjo-Kazooie), et qui pouvaient énerver à la longue, ont disparu. À la place de ce langage en morse bizarre, les protagonistes ont simplement gagné des petits bruits plus en adéquation avec l’action, comme ce joli petit « yum-yum ! » lorsqu’un T.W.I.T. Coin est avalé. Ensuite, on ne peut qu’apprécier la diversité des musiques alliant les sonorités énergiques, rythmées, sombres, rock, mélancoliques, planantes, joviales, légères ou très années 80 (la musique de Pagie !), dans lesquelles on retrouve un mélange de nombreux instruments : percussions, flûte, accordéon, banjo, guitare, xylophone, boîte à musique, etc. N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil au site de Playtonic Games pour vous faire une idée de la qualité des compositions.

De la plate-forme pure et dure

À l’inverse du premier opus, le tandem n’aura aucun apprentissage de mouvements à débloquer au cours de son aventure, et dispose des aptitudes habituelles de saut et autres roulades en guise d’accélération. Au complet, leurs capacités sont un peu supérieures, avec par exemple la frappe amicale (frapper le sol avec fracas) ou le petit tourbillon de Laylee qui permet de flotter un peu plus et donc d’atteindre des plates-formes plus lointaines, alors que sans Laylee, Yooka sera un peu plus limité.

Finalement, un peu comme dans Donkey Kong Country : Tropical Freeze, avec les cœurs en moins, le système de vie repose simplement sur la présence des deux personnages, soit deux chances avant de mourir. Au premier échec, Laylee prend peur et virevolte pendant quelques secondes avant de disparaître (assez proche du Baby Mario de Yoshi’s Island). Si Yooka ne le rattrape pas, il continue seul jusqu’à trouver une cloche qui rappellera son ami volant. Des checkpoints, représentés par un petit robot scanner, sont en général disponibles après chaque section importante mais peuvent être retirés avec le bon flacon équipé pour augmenter la difficulté. En cas d’échecs nombreux sur un même tronçon, le robot propose d’aider les deux compères en zappant purement et simplement ce passage jusqu’au prochain checkpoint, une aide qui peut s’avérer utile pour les moins dégourdis du pad.

Avec son lot de collectibles, de défis listés dans un tableau à cet effet, de sa difficulté croissante et personnalisable, le titre de Playtonic Games assure une durée de vie pouvant aller de la dizaine à la vingtaine, voire trentaine d’heures en fonction du talent de chacun. Il ne lui manque qu’un mode Time Trial pour cocher toutes les cases des objectifs annexes classiques à compléter.

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