On a joué à Tokyo Mirage Sessions #FE Encore, notre premier avis avant le test final

Comme annoncé durant le Nintendo Direct du 5 septembre dernier, Tokyo Mirage Sessions #FE Encore viendra bientôt grossir la liste des anciennes exclusivités Wii U ayant eu droit à une seconde chance sur Switch. Une stratégie désormais bien rodée chez Nintendo qui permet à la fois de remplir le planning à moindre de frais et de valoriser des productions n’ayant pas forcément touché l’ensemble de leur public sur la regrettée console au GamePad. Or, si la manœuvre peut paraître un brin opportuniste lorsque les jeux en question se sont déjà écoulés à plusieurs millions d’exemplaires, le surprenant crossover entre Shin Megami Tensei et Fire Emblem avait, quant à lui, réalisé des scores assez modestes lors de sa sortie initiale. On peut donc espérer que cette réédition « Deluxe » aura davantage de succès car les premières heures que nous avons pu passer dessus semblent augurer d’un portage tout à fait correct.

Une preview rédigée par Kayle Joriin.

 

En termes de réalisation, tout d’abord, le titre s’avère aussi à l’aise sur Switch que sur Wii U. Comprenez par-là que malgré quelques lacunes techniques toujours d’actualité, comme un aliasing assez présent et des saccades dans le défilement de certains décors, l’expérience reste visuellement plaisante, profitant notamment d’une direction artistique très flashy, qui pourra séduire autant que rebuter. Si les menus stylisés rappellent en effet ceux des Persona (en moins osé), l’aventure baigne plus généralement dans un univers coloré et acidulé s’inspirant de la pop culture nippone. Pour l’apprécier totalement, il est dès lors préférable d’avoir un minimum d’affinité pour les drama, les séries Super sentai et les idoles japonaises. Ou en tout cas de ne pas y être totalement réfractaire. D’autant que la bande-son offre également de nombreuses sonorités J-Pop – les chansons principales ayant même droit à leur propre clip animé.

Bien qu’assez éloignée de ce que proposent habituellement les franchises Fire Emblem et Shin Megami Tensei, cette ambiance légère est pourtant en parfaite adéquation avec l’histoire plutôt extravagante que nous ont concocté les scénaristes. Tokyo Mirage Sessions #FE nous raconte en effet les péripéties d’Itsuki Aoi, un lycéen a priori banal qui va être amené à découvrir peu à peu le monde du divertissement tokyoïte sur fond de guerre inter-dimensionnelle avec les Mirages, des créatures n’hésitant pas à enlever et posséder des humains pour leur voler une énergie artistique nommée Performa. Or, c’est précisément ce qui va arriver à son amie d’enfance, Tsubasa Oribe, à l’occasion d’un casting auquel elle participait. N’écoutant que son courage, notre héros va alors se précipiter dans une dimension parallèle pour sauver sa camarade, et après une première rencontre tendue, les deux jeunes gens finiront par obtenir l’aide de Chrom et Shiida, deux Mirages amnésiques, mais amicaux.

 

Devenus des Maîtres Mirages, capables de matérialiser le pouvoir de leurs nouveaux coéquipiers sous la forme de puissantes armes – les Carnages –, Itsuki et Tsubasa vont alors rejoindre l’agence Fortuna Entertainment où ils pourront développer leurs talents martiaux et artistiques (les deux étant intimement liés) tout en tentant de résoudre divers incidents provoqués par les Mirages à travers Tokyo. Bien entendu, ils ne seront pas seuls dans cette tâche et recevront l’aide d’autres compagnons d’armes, comme Touma Akagi, leur pote de lycée cachottier, ou Kiria Kurono, une idole populaire dont Tsubasa est totalement fan. En outre, le groupe bénéficiera du soutien logistique d’autres membres de l’agence : la pulpeuse directrice Maiko Shimazaki, le coach otaku Barry Goodman ou l’Uta-loid Tiki avec ses inestimables capacités d’artisanat. Des personnages supports qui peuvent d’ailleurs désormais se joindre au combat dans cette version Switch, même s’ils ne sont malheureusement pas jouables directement.

Nous n’en dirons pas plus sur le scénario dans le cadre de cette preview. Ses détails sont de toute manière disponibles depuis longtemps sur le net et déjà largement connus des joueurs ayant pratiqué le jeu sur Wii U. En revanche, on signalera la présence, dans cette réédition, de petites histoires inédites permettant d’approfondir les relations entre certains personnages et de visiter de nouveaux environnements. Des ajouts scénaristiques certes sympathiques, mais qui semblent, pour le moment, assez secondaires. Pas de quoi éclipser en tout cas l’arrivée inespérée d’une traduction française de très bonne qualité. Il s’agit en effet d’un argument de vente non-négligeable pour les anglophobes et on ne peut que saluer le geste. D’autant que le jeu n’est disponible qu’en Anglais, Chinois (traditionnel et simplifié), Français et Japonais.

Au-delà son ambiance et de son scénario qui pourraient rebuter les rôlistes les plus « sérieux », habitués à la noirceur philosophique des Shin Megami Tensei ou à la fantasy premier degré des Fire Emblem, Tokyo Mirage Sessions #FE Encore a heureusement quelques cartes supplémentaires dans sa manche. À commencer par une formule de gameplay très efficace se basant essentiellement sur celle des Persona, en un peu plus simple tout de même puisqu’il n’y a ici pas de calendrier scolaire à gérer. En pratique, le jeu alterne donc entre des phases d’exploration de donjons (ou Idolasphères), entrecoupées de combats contre diverses bestioles, et des phases « sociales » dans lesquelles on visitera les différents quartiers de Tokyo. L’occasion de faire ses emplettes, d’aider ses coéquipiers à progresser dans leur carrière respective, de discuter avec des PNJs pourvoyeurs de quêtes et de gérer sa petite équipe.

Outre les accessoires et les costumes que l’on peut acquérir en cours de partie, l’évolution de chaque personnage est ainsi largement basée sur les Carnages équipés. Ces armes influent en effet non seulement sur la plupart des techniques que peuvent apprendre leur utilisateur, mais aussi sur ses forces et faiblesses, selon un système typique des MegaTen qui intègre cette fois-ci le fameux triangle des armes. On sera dès lors amené à rendre régulièrement visite à cette chère Tiki pour améliorer l’arsenal et étendre le panel de compétences des combattants. Toutefois, il faudra souvent faire des choix cornéliens dans les techniques à conserver, car la place sera limitée. Une contrainte qui ne concerne pas les Radiant Skills, une catégorie de techniques passives s’apprenant non pas via les Carnages, mais en utilisant des Performa spéciales obtenues en réalisant certaines quêtes ou en faisant progresser le « Stage Rank » des protagonistes par le biais des combats.

Evidemment, tous ces préparatifs serviront in fine à botter les fesses des Mirages hostiles rencontrés dans les Idolasphères, le tout au cours d’affrontements au tour par tour très plaisants et plutôt dynamiques. Des batailles dans lesquelles il faudra apprendre à exploiter à bon escient le système de forces et faiblesses afin de toucher les points faibles des ennemis et d’obtenir des attaques bonus dans le cadre de combos nommés « Sessions ». Étant entendu que les adversaires pourront faire de même avec les membres de l’équipe et qu’il faudra donc être un minimum prévoyant pour ne pas se faire occire un personnage en quelques coups. Cela dit, le challenge est pour le moment loin d’être insurmontable et l’intégration par défaut des DLCs de la version Wii U donne de nouvelles manières d’améliorer son équipe à moindre frais, rendant l’aventure plus accessible.

Dans tous les cas, il faut reconnaître que rejouer à Tokyo Mirage Sessions #FE en 2020 reste une expérience très agréable. Le passage à un seul écran fait certes perdre un brin d’ergonomie, notamment en l’absence de fonctionnalité tactile qui permette de se déplacer plus facilement dans les anciens menus du GamePad. Néanmoins les informations restent facilement accessibles et une mini-carte désactivable est désormais disponible pour éviter d’avoir à consulter trop souvent la carte générale. Autant dire que cela ne pèse pas lourd par rapport à la possibilité de pouvoir profiter du jeu en mode portable.

 

 

Verdict préliminaire :

À l’époque de sa sortie sur Wii U, Tokyo Mirage Sessions #FE s’était imposé comme un J-RPG de bonne facture, au gameplay solide, mais à l’ambiance et au scénario potentiellement clivants. Sans surprise, cette version Switch conserve donc pour le moment les mêmes caractéristiques. Toutefois, avec sa traduction française et la possibilité d’y jouer désormais en nomade, elle affiche deux arguments non-négligeables pour ceux qui n’avaient pas sauté le pas en 2016. Et vu les ventes, ils sont manifestement nombreux. Si nous réserverons évidemment notre avis définitif pour le test, difficile d’imaginer, à ce stade, que le jeu puisse commettre de gros impair et ne soit pas au moins aussi recommandable que son aîné. Restera alors savoir si ses ajouts seront suffisants pour justifier de repasser à la caisse.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 6 janvier 2020 à 15:07

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