Test Nintendo Switch de Cars 3 : Course vers la Victoire, alors trace de pneus ou pas ?

Bien que la rédaction de Nintendo-Difference défende l’image d’un site mis à disposition par des adultes pour des adultes, les jeux adaptés de films d’animation Disney, clairement destinés aux plus jeunes, peuvent également s’apprécier d’un point de vue plus mature. De plus, ce traitement s’élabore avec un regard indépendant aux raz-de-marée commerciaux et iconiques d’un véritable phénomène culturel chez les petites têtes blondes, échappant ainsi à l’influence du simple fan service. Car avant le mastodonte Reine des Neiges, Disney habillait (et habille toujours) les gamins de la tête aux pieds en passant par les accessoires à l’effigie de Flash McQueen et de l’univers Cars, sans parler des milliards de jouets et de jeux vidéo déjà vendus. Problème, cette génération hypnotisée par les « Ka-Chow » du héros a grandi, et son admiration pour le plus grand pilote de la Piston Cup a évolué. Et c’est bien ce rapport au temps qui passe qui pose les bases du troisième volet sorti l’an dernier. Cet épisode poussait la réflexion jusqu’à la prise en compte de la vieillesse et de la mort, comme si le film cherchait à légitimer son existence en faisant comprendre que l’ensemble de ses intrigues repose dorénavant sur des questions bien plus adultes qu’à l’accoutumée. Nouveau film, nouveau jeu vidéo, cette fois bénéficiant étrangement de très peu de couverture médiatique, Cars 3 : Course vers la victoire se distingue également très légèrement des anciennes réalisations, tout en prenant le minimum de risque pour continuer à toucher sa jeune cible privilégiée. En résumé, on ajoute de la qualité en conservant les défauts.

Un test rédigé par Chozo.


La vie est trop courte pour attendre qu’on vous invite

Comme cité en introduction, Cars 3 dévoile certaines idées sombres amenées par le héros. Outre le refus de perdre, McQueen a surtout ici peur de disparaître et, avec lui, une philosophie de la course plus authentique, en marge des améliorations techniques et électroniques dernier cri. Cette idée, c’était également celle de l’équipe de développement du jeu, Avalanche Software, qui, après l’abandon du fiasco Disney Infinity, a été laissé à l’agonie et fermé par la firme de Mickey en mai 2016. Ce n’est qu’au début de l’année dernière que Warner Bros a annoncé le rachat du studio de développement, qui a emporté dans sa besace le moteur Octane, sur lequel tourne aujourd’hui ce nouveau jeu associé à l’univers du dernier film de la saga. Bien entendu, ce titre souffre d’un a priori négatif, étant donné que les jeux à licence de ce type ne sont pour la majorité que des réalisations paresseuses et opportunistes. Il n’y a qu’à voir les nombreux jeux adaptés des deux premiers volets de la série Cars pour se dire que les développeurs ne délivrent généralement que peu de contenu, et engendrent donc peu de durée de vie ou d’intérêt. Cars 3 : Course vers la victoire est en cela une excellente surprise.

Bande-annonce officielle !

Chronologiquement parlant, ce nouveau titre pose son histoire à la suite directe des événements du film (spoil : oui McQueen est toujours en vie) et développe donc un contexte inédit, tout en reprenant bien sûr de nombreuses références au long métrage. Ainsi, le jeu propose pas moins de 21 pistes de course différentes, dont 15 sont tirées du film, le tout organisé autour de quatre modes principaux : les séries de coupes, une suite de mini-championnats chacun composé de trois courses personnalisables, le jeu en équipe matérialisant le multijoueur local jusqu’à quatre utilisateurs, le terrain de jeu de Thomasville, une sorte de monde ouvert d’une taille assez importante et permettant de relever des défis, et surtout le mode « Rencontres ». Ce mode se divise en plusieurs types de courses, avec en premier lieu l’épreuve de course classique qui permet de choisir entre les 21 tracés. Ensuite, tous ces circuits se retrouvent également dans la « Course combat », une sorte de Mario Kart-like repris de l’adaptation vidéoludique du second film de la série, accompagné de ses bonus, comme les missiles, les flaques d’huile ou les bombes.

Le jeu propose aussi d’autres types de course, des modes constitués de défis, avec la démonstration de cascades qui permettra de réaliser des figures dans les airs pour obtenir le plus de points possibles, le défi stock-car qui consiste à démolir un maximum de vagues de voitures concurrentes à l’aide des armes mises à disposition, et le plus classique top-chrono, un simple contre-la-montre. Enfin, le jeu dispose de la fonctionnalité « Rencontre de niveau expert », qui se dévoile au fur et à mesure de la réussite des défis, et qui permet de débloquer les personnages les plus emblématiques de Cars 3 (dont bien sûr le fameux Jackson Storm et Miss Fritter) après les avoir battus en affrontement direct.

Tous ces défis remportés s’affichent dans le menu « Panthéon », témoin de la richesse du contenu de ce jeu. Il s’agit en effet de débloquer un total de 136 trophées, en réalisant des prouesses dans l’ensemble des modes. Certaines d’entre elles seront aisées à maîtriser, comme conduire en marche arrière ou sur deux roues pendant plusieurs secondes, ou remporter des coupes, mais la plupart requerront un peu plus d’expérience et de patience. Avec une progression dans ce panthéon ponctuée régulièrement par quatre duels marquants de l’univers Cars, ce principe de défis à relever s’adresse ainsi non seulement aux plus jeunes qui chercheront à récupérer tous les personnages jouables, mais aussi aux plus grands. Le challenge s’avère rapidement assez relevé, mais aussi étonnamment motivant. Grand absent du tableau, le jeu en ligne n’est toujours pas intégré dans un titre de la saga, même sous forme de classement en ligne. Cela reste bien dommage puisque cet épisode s’y serait prêté à merveille, au vu de tous les modes disponibles.

Un menu maxi McQueen s’il vous plaît

Clairement conçu pour toucher un éventuel public plus large et plus âgé, Cars 3 : Course vers la victoire fait donc le constat du film dont il s’inspire. Son public a gagné en réflexion et en exigence, poussant les développeurs à faire évoluer l’intérêt de ces courses. Ainsi, outre le contenu satisfaisant, le jeu présente une difficulté certes progressive, mais qui se fait ressentir rapidement. Bien entendu, en mode facile, les opposants ne donnent pas réellement de fil à retordre, mais en mode normal par défaut, il faudra au moins vingt à trente heures de jeu pour accéder à tout le contenu. Mais là où le changement est le plus notable est sans aucun doute manette en main, en pleine course. Avec un gameplay de base très proche d’un Mario Kart, le joueur pourra accélérer, freiner, sauter et même déclencher des accélérations brutales en sortie de virage ou en réussissant des figures aériennes. Cette base se voit cependant complétée par une multitude de possibilités, avec entre autres la conduite en marche arrière, sur deux roues ou contre les murs, ou encore la possibilité de remorquer un adversaire, amenant plus de variété à la jouabilité. En outre, les circuits se découvrent peu à peu au fur et à mesure des courses, avec chacun ses raccourcis, ses rampes de sauts, ses zones de boost ou ses décors destructibles.

Phases de gameplay !

Avec un total de 22 engins disponibles et fidèlement modélisés par rapport au film, le jeu souffre cependant d’une absence presque totale de différence de contrôle entre chaque véhicule. Mis à part une (très) légère sensation de poids qui les distingue, tous manifestent finalement exactement le même comportement en session de course. Bien que le côté arcade soit largement assumé ici, le joueur remarquera assez rapidement que le gameplay accuse un petit temps de latence, avec des sauts, des accélérations et des figures qui ne surviennent pas immédiatement lorsque le bouton est appuyé. Il faut savoir que ce problème est récurrent dans les jeux Cars et qu’il en est même devenu une marque de fabrique, mais il est navrant de voir que les intentions de renouveau de la part du studio n’aient pas amené à améliorer cette partie du jeu pourtant essentielle. Il faut donc se poser la question de la volonté de rajouter du challenge au titre, et surtout si cette difficulté n’est pas finalement en partie involontaire, compte tenu de ces soucis de latence. Un jeune joueur n’y verra bien sûr que du feu, mais un trentenaire comprendra aisément ce qui peut clocher.

D’un point de vue purement technique, Cars 3 : Course vers la victoire reste dans le standard de la série : bof. Doté de musiques bien plus agréables que dans les anciens opus et de bruitages de véhicules corrects, le jeu propose cependant des punchlines entre concurrents en pleine session de jeu souvent totalement inadaptées à la situation et ultra répétitives. Bien que ces répliques tentent de garder l’esprit du film, elles sont placées de telle manière qu’elles en deviennent presque énervantes, tant elles polluent le reste de la bande-son. Visuellement, malgré la modélisation fidèle et colorée des protagonistes et des circuits, ces derniers bénéficient d’un traitement très inégal. Il n’y a qu’à comparer le travail sur les détails du circuit de Londres qui s’avère relativement correct, avec celui de l’Italie qui est totalement vide d’intérêt.

Par ailleurs, les animations, même si elles restent elles aussi assez agréables et proches de ce que présente le long métrage, souffrent malheureusement de chutes de framerate, surtout en session multijoueur en mode sur table. Ces ralentissements ne nuisent en rien l’excellente sensation de vitesse et le côté très nerveux des phases de combat. Mais encore une fois, la fonctionnalité hybride de la Switch n’a pas bénéficié du soin nécessaire pour en faire une expérience optimale, surtout au vu de la qualité technique moyenne du jeu. De plus, cet aspect multijoueur, qui devrait pourtant être un atout dans son adaptation à la console de Nintendo, trahit par ailleurs le manque de travail sur ses fonctionnalités. En effet, bien que le titre soit utilisable à quatre, il n’est pas possible de ne jouer qu’avec un seul Joy-Con. Ce qui amène donc à ce que chacun dispose d’une paire de manettes ou d’une manette pro, engendrant un investissement supplémentaire pour de simples parties de Cars.

 

Conclusion : Peut-Être !

Cars 3 : Course vers la victoire représente la meilleure adaptation vidéoludique de l’histoire de la saga. Avec un rendu ultra fidèle à son modèle, un contenu énorme et supérieur à l’ensemble des précédents jeux cumulés, le titre d’Avalanche Software a su réadapter les mécanismes du jeu pour les rendre plus attrayants. Il fallait au moins ça pour que le public cible dépasse largement les seuls enfants souvent évidemment accros au fan service. Doté de modes de jeux bienvenus, d’une sensation de vitesse réussie et de courses très nerveuses, le jeu pêche encore une fois sur le plan technique. Visuellement très moyen, le titre souffre de gimmicks frustrants qu’il aurait été facile de supprimer, d’autant plus que l’intention de base pouvait le laisser entendre. Le plus grave étant le manque de soin apporté à l’adaptation à la Switch, avec des ralentissements fatigants et l’impossibilité de jouer avec un seul Joy-Con, ce qui aurait pu au contraire amener cette version à être la plus aboutie toutes consoles confondues. Néanmoins, il se dégage de Cars 3 une agréable impression de fun, qui pourra être facilement partagée entre parents et enfants.

LES PLUS : 

+ Un titre ultra complet
+ Des courses fun et nerveuses
+ Une adaptation très fidèle au film sans tomber dans le fan service à outrance
+ Une bonne dose de difficulté pour les plus grands

LES MOINS :

– Une jouabilité souffrant de latence
– Techniquement pas à la hauteur
– Pas de mode en ligne
– Un investissement en Joy Con nécessaire
– Les chutes de framerate

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 26 janvier 2018 à 17:37

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