Test Nintendo Switch de Summer in Mara, un été sympathique, mais sans éclat

Après un confinement et un début d’année relativement stressant, les Français ont envie de douceur et de vacances. Certains jeux tels qu’Animal Crossing : New Horizons ont su le comprendre en proposant une expérience relaxante et fraîche qui permet de voyager virtuellement en attendant de pouvoir se précipiter à la plage. Mais Nintendo n’a pas le monopole des jeux dépaysants, et le petit studio espagnol Chibig a développé un « petit » titre ambitieux, financé à l’aide de Kickstarter. Au travers des bandes annonces, Summer in Mara semblait promettre des mécanismes de production agricole rappelant Story of Seasons et de la navigation maritime similaire à celle de The Legend of Zelda : The Wind Waker. Ce jeu fait-il honneur à ces sources d’inspiration ou les développeurs ont-ils voulu voir trop grand par rapport à leurs moyens techniques et financiers ?


Un test rédigé par Skyward.

# Note importante : jeu actuellement en promo à 18,69 € au lieu de 21,99 € sur l’eShop (jusqu’au 10 août 2020).

 


Tu vas faire Koa ?

Le joueur incarne une adorable insulaire humaine nommée Koa, adoptée à la suite d’un naufrage par Haku, gardienne de l’île du Foyer et appartenant à l’espèce des Qüidos, poissons humanoïdes gélatineux. Haku enseigne beaucoup de choses à Koa, y compris l’agriculture et l’artisanat, et elles passent des jours heureux ensemble jusqu’à ce qu’Haku perde la vie. Koa, bien qu’elle soit encore très jeune, décide de reprendre son île en main et de partir à l’aventure dans l’Océan de Mara. L’île du foyer où vit Koa n’est par ailleurs pas une île normale puisqu’elle contient de nombreux secrets liés à une porte mystérieuse qui ne peut s’ouvrir qu’à l’aide d’orbes aujourd’hui disparus.

Koa rencontre au cours de son aventure une panoplie de personnages colorés et dynamiques, aux personnalités variées et au design original. Ces derniers lui donnent l’occasion de progresser, de s’améliorer et de faire de son île un véritable coin de paradis. La narration ne demeure pas simple et s’enrichit rapidement avec une trame de fond impliquant des Élites, une espèce extra-terrestre développée, mais froide et dominatrice. Les Élites ont un comportement impérialiste et souhaitent notamment s’enrichir en exploitant les territoires situés dans l’Océan de Mara. Koa doit donc s’occuper de son île, aider de nombreux insulaires, et comprendre les motifs de ceux qui pourraient mettre en danger son petit monde.

Plaisir auditif, déception visuelle

Visuellement, le jeu propose un contraste entre des cinématiques animées véritablement alléchantes et épiques (bien que peu nombreuses) et un environnement 3D assez sommaire, aux textures grossières et blindé de petits bugs. Pour un petit budget comme celui de Summer in Mara, cela peut se comprendre, mais n’est pas moins décevant pour un jeu de 2020. Musicalement c’est en revanche une petite perle, avec des ambiances maritimes, exotiques et relaxantes qui permettent de se mettre à l’aventure sans se stresser, ni se presser. Le ukulélé domine et presque chaque personnage a son propre thème qui s’active lorsqu’on lui parle.


Cueillette à la cool

D’un point de vue gameplay, Summer in Mara comporte trois composantes principales : la navigation maritime, l’aménagement de l’île, et l’exploration des îles de Mara. Le joueur découvre les activités de customisation et d’agriculture sur son île dès le tutoriel. Au départ du jeu, l’île du foyer ne comporte que quelques buissons de mûres et des orangers, mais il est possible de rapidement développer son potentiel en important des ressources et des denrées pour en faire un lieu plein de vie.

Sur l’île, Koa peut principalement planter des arbres, faire pousser des fruits et légumes, extraire du minerai et pêcher. Il est ensuite possible de transformer cette matière première en outils, accessoires et en plats cuisinés. Les outils que Koa fabrique lui permettent principalement d’avancer dans l’aventure et de développer son île, tandis que les plats qu’elle cuisine lui permettent de se rassasier et de gagner de l’argent en les revendant. Koa peut également adopter des poules, des cochons et des moutons pour produire respectivement des œufs, de la truffe, et du lait.

Le principal problème avec les activités de production dans Summer in Mara, c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’enjeu et globalement aucun challenge. Il est compréhensible que le jeu ait été pensé comme une expérience purement relaxante, mais la moindre difficulté étant neutralisée, le résultat est franchement ennuyeux. En effet, Koa possède une barre de faim qui baisse tous les jours si Koa ne mange pas, et une barre d’énergie qui diminue lorsque Koa fait des efforts, court ou effectue n’importe quel type d’activité. Contrairement à d’autres jeux où épuiser ce genre de paramètres peut avoir des conséquences (comme voir ses récoltes se gâter ou perdre de l’argent) qui incitent le joueur à être prudent dans la gestion de ses ressources, dans Summer in Mara, si Koa s’évanouit il ne se passe absolument rien. L’héroïne se réveille simplement le lendemain avec une barre d’énergie réduite.

Par ailleurs, c’est un véritable jeu d’enfant de remplir les deux barres, puisque manger un aliment (même basique et facile à produire comme les pommes) permet de remonter de manière conséquente l’état de santé global de Koa. De même, les légumes et arbres du jeu semblent indestructibles. Il leur faut à peine quelques jours pour atteindre maturité, et le fait de ne pas les arroser ou de les abandonner pour partir à l’aventure n’impacte absolument pas leur croissance. L’arrosage servant juste à accélérer la pousse en faisant baisser le délai de récolte d’un jour, on finit par ne plus s’occuper des plantes et dormir jusqu’à ce que tout soit mûr pour la cueillette.


Bateau sur l’eau

Heureusement, Summer in Mara ne se résume pas à ces activités agricoles, et le jeu intègre également des éléments d’aventure et d’exploration. Pour percer les secrets de son île, Koa parcourt le grand océan de Mara à bord de son petit bateau. Sur la mer, la navigation rappelle un petit peu The Wind Waker avec une belle sensation de liberté.

Cependant, cette sensation est limitée par le fait que pour se déplacer d’une case de l’océan à une autre (et cela arrive très fréquemment, une case correspondant à une île), on se mange systématiquement un temps de chargement. Sur la mer, Koa peut faire plusieurs types de rencontres et trouvailles : des animaux à sauver pour les ramener sur l’île du Foyer, des spots de pêche ou de chasse au trésor, et des petites îles à explorer et où il est possible d’extraire des ressources. De nombreuses îles sont malheureusement un petit peu vides et « gadgets », ce qui est dommage car cela rend l’exploration moins excitante. D’autres sont très buggées et il vaut mieux les éviter pour ne pas faire freezer la console.

Amazon adventure

Il existe cependant au moins une île d’intérêt où Koa passe beaucoup de temps : Qälis. Cette île est un grand port blindé de PNJ avec qui interagir (amis ou commerçants) et également un hub central pour l’histoire du jeu. Pour faire avancer l’histoire, il faut parler à un maximum de gens et les aider afin qu’ils donnent de précieux conseils pour la suite. Malheureusement, les quêtes de Summer in Mara sont à 95 % de type Fedex, et tous les personnages du jeu prennent un malin plaisir à exploiter Koa en lui faisant trimbaler ou fabriquer divers objets et plats pour leurs gains personnels. Pour subvenir à leurs besoins, Koa doit régulièrement retourner sur son île pour produire des aliments ou des outils spécifiques et nécessaires à la suite de l’aventure. Le jeu devient donc très vite une série d’allers-retours entre Qälis, l’île du foyer et éventuellement parfois les autres îles pour faire pousser des carottes et effectuer des livraisons.

C’est d’autant plus décevant que la plupart des personnages que le joueur rencontre sont très sympathiques avec des personnalités travaillées et riches en couleur. On a réellement envie de faire connaissance et les aider au maximum, mais la perspective d’une quête barbante pour rapporter une soupe aux palourdes ou un sac de couchage à tel ou tel bonhomme est vite décourageante.

 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Summer in Mara est un jeu avec beaucoup de potentiel : une héroïne charmante, un univers avec un lore intéressant, un mix d’aventure, de farm management et de navigation sans pression dans une ambiance de vacances. La petite équipe qui l’a développé y a clairement mis du cœur, et on retrouve cette passion notamment dans la musique, le chara design et les séquences animées en 2D. Malheureusement, le gameplay est loin d’être ambitieux avec de la gestion de ferme poussive et sans challenge, et des quêtes Fedex à gogo. Ces soucis, combinés avec des graphismes très moyens pour 2020 et des bugs à foison font que l’on ne peut décemment pas le recommander comme une expérience incontournable, surtout quand Animal Crossing : New Horizons est sorti la même année. Le prix de 21,99 euros sur l’eShop est en revanche correct pour une durée de vie assez longue si on prend le temps de finir toutes les quêtes.

LES PLUS : 

+ L’histoire et le lore du jeu
+ Les personnages attachants
+ La musique du foyer

 

LES MOINS :

– Les quêtes Deliveroo
– Les bugs
– Les graphismes poussifs
– Le manque de défis

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 5 août 2020 à 13:26

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