Nights : Journey of Dreams

Tout possesseur de Saturn a au moins une fois entendu parler de NiGHTS into Dreams, un des meilleurs jeux sortis sur la console de Sega. Développé par la Sonic Team, le jeu avait étonné grâce à son gameplay atypique et à ses superbes graphismes pour l’époque, sans oublier le fait que l’équipe qui était aux commandes avait déjà largement fait ses preuves. Plus de dix ans après, Sega nous offre une suite de ce jeu qui avait tant fait parler de lui. Saura-t-il reprendre les qualités de son ancêtre tout en étant capable de rattraper la compétition d’aujourd’hui ?

Un monde de rêve

À l’instar du premier opus, NiGHTS: Journey of Dreams vous propose deux scénarios. Dans le premier, vous incarnez William, un jeune garçon en manque de confiance, et dans le second, Helen, une jeune fille qui doit encore prendre conscience de ses responsabilités. Alors qu’ils s’endorment, les deux pénètrent dans le monde de Nightopia, un monde accessible uniquement à travers les songes. À leur arrivée, ils rencontrent NiGHTS, un jeune et insouciant habitant du pays de Nightopia, ainsi que Owl, le sage du coin. Owl leur apprend que Wizeman, le maître du monde des cauchemars, a décidé d’envahir Nightopia. C’est donc à vous qu’il incombera d’aider NiGHTS à remettre les choses en ordre, afin de repousser l’invasion, de permettre au monde des rêves de retrouver son intégrité, et au passage, de sortir de cette aventure grandi par la sagesse acquise tout au long de celle-ci. Les deux histoires sont la plupart du temps séparées, ce qui fait que Helen et William n’interagissent que rarement ensemble. La grande différence se situe surtout dans les niveaux que vous allez traverser, qui ne seront pas du tout les mêmes en fonction du personnage choisi. Le scénario se développe tout au long de votre progression, et reste assez intéressant, sans pour autant être plein de rebondissements. Il est en tout cas plus fourni que celui sur Saturn, où le jeu ne contenait aucune cinématique. Un bon point, donc.

Vol en première classe

NiGHTS: Journey of Dreams reprend également le principe du premier épisode. En « dualisant » avec NiGHTS, le personnage que vous incarnez peut fusionner avec lui (ou elle, c’est vous qui voyez) afin d’utiliser son pouvoir de lévitation afin de voler comme bon lui semble, pour explorer les mondes à votre disposition. Le jeu démarre sur une place centrale, où  vous vous déplacez à pied, vous donnant accès à tous les endroits débloqués jusqu’ici. Chaque personne peut entrer dans sept mondes, composés de plusieurs missions chacun. L’une de ces missions n’est autre qu’une course en vol reprenant à 100% le gameplay de NiGHTS intro Dream. Vous devez donc utiliser le pouvoir de NiGHTS pour rattraper un oiseau qui possède la clé vous permettant de continuer l’aventure. En volant à travers les anneaux se trouvant sur votre route, vous remplissez une barre vous donnant accès à un boost, vous permettant d’aller plus vite quand bon vous semble, afin de rattraper plus rapidement votre ennemi. Comme dans le premier épisode, bien que le jeu soit en 3D, tous vos déplacements ne se font que sur deux dimensions, et NiGHTS suit un chemin prédéterminé. Cette limitation permet d’éviter de se perdre dans les niveaux, mais peut sembler assez étrange pour un jeu de nos jours. Cela n’empêche pas ces niveaux d’être amusants, et on prend vite plaisir à prendre de la vitesse et à voler dans tous les sens afin d’accomplir notre mission.

Mais, contrairement à son prédécesseur, le jeu comporte aussi des phases plus différentes, notamment beaucoup de mini-jeux. Vous pourrez par exemple, toujours en volant, rattraper le plus de Nightopians (habitants de Nightopia) afin d’empêcher les méchants Nightmarians de les capturer. Vous descendrez également des rapides en radeau pour sauver encore une fois des Nightopians qui menacent de se noyer, et parcourrez aussi une montagne russe afin de rattraper des Nightopians qui, décidément, n’arrêtent pas de se mettre dans de sales draps. Le jeu comporte de plus des phases de plate-forme à pied, qui se joue avec le personnage que vous avez choisi. Celles-ci se déroulent comme n’importe quel autre jeu du genre, puisqu’il vous faut traverser des niveaux en sautant à gauche à droite, en éliminant les ennemis qui vous barrent la route, en résolvant quelques énigmes… Bref, rien de bien original de ce côté, mais cela permet de faire une pause après toutes ces phases de vol. Enfin, vous aurez également à combattre des Boss, chacun ayant son point faible qu’il faut exploiter, comme par exemple lui foncer dessus en volant pour l’envoyer valdinguer dans un mur. Chaque Boss requiert un peu de réflexion, ce qui permet là encore de diversifier l’ensemble.

#row_endEn plus de finir chaque niveau, vous devrez également vous assurer de mettre le moins de temps possible et d’avoir un bon score. Car, comme dans le premier épisode, le jeu note votre performance sur une échelle de A à E, et une mauvaise note pourrait vous faire passer à côté d’évènements importants.

Avec tout ça, nous n’avons toujours pas parlé du gameplay en lui-même. NiGHTS: Journey of Dreams a cela de particulier qu’il vous offre beaucoup de possibilités de contrôle. Ainsi, vous pourrez choisir de jouer avec la Wiimote seulement, avec le Nunchuk en plus, avec la manette classique ou même avec le pad Gamecube. À vous ensuite de choisir votre moyen de contrôle en fonction de ce que vous possédez et de vos préférences. Jouer à la Wiimote uniquement est cependant loin d’être pratique : ce mode, dans les phases de vol, nécessite que vous visiez l’écran à tout moment pour indiquer à NiGHTS où aller, et n’est parfois pas précis, surtout quand votre vitesse augmente. À oublier donc. Heureusement, jouer au Nunchuk ou à la manette classique reste bien plus sympathique. Là, vous dirigez NiGHTS ou le personnage incarné à l’aide du stick, et vous utilisez les boutons comme dans n’importe quel autre jeu. Sur le coup, on préfère se passer des capacités de la Wiimote, ce qui est assez dommage mais nécessaire pour apprécier pleinement le jeu. À noter que le mieux reste tout de même d’utiliser un pad Gamecube : non seulement vous aurez droit aux vibrations de manière plus intense, mais le stick est bien plus précis que celui du Nunchuk et de la manette classique. Cependant, libre à vous de décider du moyen de contrôle qui vous convient, le fait d’avoir autant de choix étant une très bonne idée.

Vol international

En plus de l’aventure principale, le jeu propose également quelques autres possibilités. Vous pourrez ainsi explorer le monde de MyDream, reprenant le principe des Chao de Sonic Adventure, appliqués aux Nightopians et Nightmarians que vous avez capturés. Il vous est possible de vous balader autour d’eux, de vous en occuper, ou de simplement les regarder évoluer. De plus, le jeu interagit avec la Chaîne Météo, et le temps dans le monde de MyDream est ainsi le même que chez vous. À noter que, grâce à la Connexion Wi-Fi Nintendo, vous pouvez visiter le monde MyDream d’un ami, voir d’un inconnu. Cependant, ce mode est assez anecdotique et plutôt inintéressant. Les possibilités offertes sont trop pauvres pour vous donner envie de vous y rendre souvent, et la procédure pour visiter le monde de quelque d’autre est plutôt laborieuse. Une bonne idée à la base, mais pas assez bien exploitée. Enfin, deux jeux multijoueurs sont également présents. Le premier n’est ni plus ni moins qu’une course dans un des mondes que vous avez à votre disposition, le joueur franchissant la ligne d’arrivée en premier étant bien évidemment le vainqueur. Il faut ainsi s’arranger pour passer dans un maximum d’anneaux, afin de remplir sa barre de boost, mais également savoir s’en servir à bon escient. Il est possible de jouer à deux en local ou en ligne, contre un ami ou un inconnu.

L’autre mode vous permet de combattre votre adversaire dans une arène où des gros ballons flottent un peu partout. Le but est de foncer dans un ballon pour l’envoyer valser sur votre ennemi, le premier se faisant touché trois fois étant le perdant. Assez bizarrement, ce mode ne peut pas être joué en ligne, uniquement en local. Et c’est bien dommage, car c’est le plus intéressant des deux. La course ne propose du fait pas grand intérêt : en local, à cause de la séparation de l’écran, il est difficile de voir où l’on se rend. Et en online, il n’y a pas grande interaction possible avec votre adversaire : tout juste pouvez vous lui rentrer dedans pour lui faire perdre du temps, mais c’est tout. Vous n’avez aucun bonus à votre disposition pour embêter votre adversaire, il suffit juste de s’arranger pour ne jamais être à cours de boost et bien prendre ses trajectoires. L’autre mode présente un peu plus d’intérêt, puisqu’il faut aussi bien viser et esquiver les ballons envoyés par l’adversaire. Sans être absolument génial, cela reste assez amusant, et le fait de ne pas pouvoir jouer à ce mode en ligne constitue une perte regrettable. Bref, les ajouts restent assez anecdotiques et inintéressants, mais le jeu en solo est là pour faire redresser la balance.

On se réveille !

NiGHTS: Journey of Dreams parvient à faire retrouver les sensations de son ancêtre avec un principe qui n’a pas vraiment changé. Voler dans tous les sens, dans des niveaux beaux et variés, en traversant des décors à toute vitesse est réellement amusant, et on se prend vite au jeu. Les missions proposées sont diverses et variées, même si les phases de plate-forme offrent quelques problèmes de jouabilité, sans pour autant être énervantes à accomplir. Le scénario est également là pour pousser le joueur à en savoir plus, et l’histoire de manière générale est assez intéressante à parcourir et bien pensée. De plus, le jeu comporte une excellente musique, qui vous accompagnera tout au long de votre aventure, et dont certains morceaux rappelleront des souvenirs aux fans du premier jeu. Cependant, le principe original a un peu perdu de sa superbe, et ce qui était très sympathique il y a dix ans fait peut-être pâle figure par rapport à ce qui se fait maintenant. Ainsi, certains risquent de ne pas apprécier le fait de ne pas pouvoir voler librement, même s’il est évident que cette possibilité (ou absence de possibilité, dans notre cas) est ce qui a fait une partie du succès du premier opus. De plus, le jeu reste plutôt court, et finir les deux histoires peut se faire assez rapidement. Bien sûr, il est possible de refaire chaque mission pour améliorer son rang (le jeu permettant en plus de comparer son score avec celui des joueurs du monde entier grâce à Internet), mais cela n’intéressera pas grand monde. Enfin, les jeux multijoueurs ne sont pas vraiment intéressants.

NiGHTS: Journey of Dreams devrait plaire aux fans du jeu original qui ne s’attendent cependant pas à une vraie révolution du principe, ainsi qu’à ceux qui aiment les jeux ayant une petite touchée de féerie. Avec la possibilité de voler dans des univers variés et colorés, ainsi qu’avec son histoire intéressante et réconfortante, il s’agit là d’un bon petit jeu sur la console de Nintendo, qui, comme son modèle, n’est cependant réservé qu’à une partie des joueurs qui sauront apprécier ses qualités, en passant outre ses lacunes.