Test de la Nintendo Switch modèle OLED

Ils nous la promettaient 4K, avec du DLSS 2.0 et un hardware globalement plus puissant. Ils nous la disaient game changer, véritable revisite d’une Nintendo Switch jugée vieillissante, similaire au bond effectué par les modèles Pro et X des PlayStation 4 et Xbox One. Ces gens-là, les insiders d’on ne sait trop quoi, ont eu une vision ; plus illuminée que prophétisée, certes. À force de colporter rumeurs bidons et ragots foldingos, il y a de quoi se montrer déçu. Déchanter, ils l’ont certainement rapidement fait à la suite de l’annonce officielle du petit artisan : un nouveau modèle est bien là, mais peu ou prou similaire à la première version à laquelle on aurait collé un bel écran OLED. Soyons bons seigneurs et pardonnez-les pour leur tentative de devenir célèbre, mais surtout, ne tombons pas trop rapidement sur Nintendo pour avoir porté son dévolu sur une nouvelle itération certes cheap, mais somme toute logique. Disséquons plutôt sérieusement cette troisième vague de la plus belle des consoles hybrides (le Steam Deck n’est pas encore disponible), ses points positifs et négatifs, et surtout si elle mérite son achat ; a fortiori quand on possède déjà le modèle de base.


 

OLEDingueries… !

Au premier coup d’œil, ce qui frappe le plus sur cette Nintendo Switch – ingénieusement – titrée OLED, c’est bel et bien sa nouvelle apparence. Outre un nouveau coloris blanc à l’allure luxueuse, on apprécie la forme générale du dock et la structure extérieure de la tablette. « Plus adulte, moins jouet » si on devait absolument donner un avis purement esthétique. Toutefois, ce n’est pas que sur la plastique que les différences se jouent. Ainsi, le dock se pare désormais d’un anti-grip recouvrant toute sa face inférieure, d’un protège-câbles plus facile à démonter, ainsi que d’un port Ethernet auquel l’on pourra brancher directement sa box internet. De plus, si vous souhaitez conserver votre ancienne Nintendo Switch, sachez que le modèle OLED est compatible avec le dock original et vice-versa.

 

 

Les amateurs de jeu en mode sur table apprécieront également la nouvelle béquille intégrée à la coque de la machine. Adieu l’ancienne un peu trop fragile et facile à disloquer, on accueille désormais un support bien plus large, costaud et paramétrable : prenant toute la largeur de la tablette, il ne peut pas se retirer comme l’autre, mais il peut être positionné dans une myriade de degrés différents (non, on ne peut pas « taper un 180° ou un 360° », les plaisantins). En résulte un confort optimal lors de voyages en train, ou tout simplement d’une petite partie-apéro sur table en attendant le dessert.

Ce changement en apporte d’autres, plus secondaires, comme un repositionnement et un redimensionnement du logo au dos de la console, mais aussi le sens d’insertion de la Micro-SD. En parlant de Micro-SD, il faut également noter que la machine possède désormais 64 Go de mémoire, contre 32 Go sur les modèles précédents ; un gain bienvenu, surtout pour ceux qui n’achètent leurs jeux qu’en dématérialisé. Plus discrets, les boutons dédiés au volume sonore et à l’allumage de la console sont également un peu plus difficiles à discerner au toucher dans le noir complet. Du chipotage donc, surtout en comparaison de l’accès au port cartouche, bien plus embêtant lorsqu’on ne dispose pas d’ongle comme le rédacteur de ce test.

Rien d’impossible bien évidemment, mais la « trappe » étant bien plus fine, il a été parfois complexe de retirer une cartouche de jeu pour la remplacer avec une autre dans l’exercice des comparaisons visuelles. Un choix étonnant pour un point franchement annexe et qui ne demandait pas vraiment de retouche. Terminons enfin avec les haut-parleurs, dont la qualité a été franchement améliorée en comparaison des anciens modèles ; même si le casque leur sera préféré, jouer sans écouteurs ne sera désormais plus un sacrifice pour les amateurs de bon son. Pour le reste (prise jack, vibrations HD, gyroscopie, etc.), rien ne change. Même les Joy-Cons (et donc leur drift, toujours présent) !

Noir, c’est noir (pour de vrai de bon)

Parlons désormais de l’argument de vente principal de cette Nintendo Switch OLED : son écran. Déjà, il est plus grand (17,78 centimètres, soit un gain de plus de 2,5 centimètres), Nintendo ayant rogné les vilaines bordures noires qui entachaient l’ancien modèle. C’est évidemment plus agréable, mais également moins dérangeant lorsqu’on y joue en pleine journée ou à la lumière d’une lampe. Ce confort visuel, il devient encore plus palpable lorsqu’on allume la machine pour la première fois, et plus encore en la mettant côte à côte avec l’ancienne tablette.

Délaissant les écrans LCD pour de l’OLED, les couleurs gagnent en vivacité ; les couleurs chaudes le sont encore plus, les blancs sont plus éclatants et les nuances de noir plus profondes et marquées. Après avoir testé l’offre sur tout un tas de titres variés (Mario Kart 8 Deluxe et Super Mario Odyssey pour les couleurs, Mini Metro et Animal Crossing : New Horizons en hiver pour les blancs, ainsi que Creature in the Well et Metroid Dread pour les noirs), la comparaison est indéniable.

L’écran rend ainsi honneur et plus encore à toute une pléthore de jeux, indépendants comme maison : Hollow Knight, Sonic Mania, Wonder Boy : The Dragon’s Trap et Streets of Rage 4 y sont sublimes, comme Mario Party Superstars, Astral Chain ou encore Dragon Quest XI S : Les Combattants de la destinée – Édition ultime. En fait, c’est bien simple : on a envie de redécouvrir toute sa ludothèque uniquement en mode portable pour admirer ces directions artistiques et couleurs magnifiées. Hypnotique, presque magique. Comme toutes choses, on s’y habitue très rapidement, mais en relançant le modèle de base, il est évident qu’un retour en arrière serait trop douloureux.

Un petit conseil toutefois : il existe deux modes d’affichage, l’un étant nommé « Couleurs vivaces » et l’autre étant l’option dite standard ; tout dépend des jeux parcourus, mais dans l’ensemble, mieux vaut ne pas rester sur les couleurs vivaces, beaucoup trop saturées pour être agréables à l’œil. Un peu comme ces rayons de télévisions aux écrans prêts à exploser, tellement leurs paramètres ont été poussés à l’excès. On se demande pourquoi Nintendo a fait le choix d’en faire sa configuration de base.

Nintendo Switch ALED ?

Concluons ce test avec un point essentiel de la Nintendo Switch OLED : non, ce nouveau modèle ne présente aucun changement dans ses composants informatiques, et donc aucun gain de puissance ou autre. L’autonomie de la batterie est sensiblement la même que celle des dernières versions de la Nintendo Switch classique. Un choix logique, presque évident, tant un modèle plus moderne aurait tôt fait d’embêter joueurs comme développeurs ; les seconds parce qu’il aurait fallu développer plusieurs versions pour une console déjà en retrait technologiquement parlant, mais surtout les premiers, potentiellement mis de côté sur certains titres.

Imaginez donc un Metroid Prime 4 ou un Breath of the Wild 2 réservé à une potentielle Switch Pro : la majorité des possesseurs de Nintendo Switch se retrouveraient alors complètement lésés et le succès des jeux franchement amoindris. Avec cent millions de machines écoulées à travers le monde, de nombreux visages défaits se rejoindraient pour la plus grande soupe à la grimace que l’entreprise n’ait jamais connue. Ne jouons pas les déçus et attendons sagement la nouvelle génération by Nintendo, avec ou sans OLED pour patienter.

 

Conclusion

Alors qu’une baisse de prix du modèle original a été annoncé il y a peu en Europe, la Nintendo Switch OLED se place officiellement sous la barre des trois cent cinquante euros. Or, après plus de 170 heures passées en sa compagnie, il est évident que ce nouveau modèle apporte davantage de confort qu’une réelle révolution (surtout quand la PS Vita emportait déjà un écran OLED avec elle en… 2011). Il n’empêche, le jeu en mode portable y est transfiguré, absolument parfait, peu importe le titre joué. En revanche, si le jeu portable n’est pas dans vos habitudes, mieux vaut passer son chemin. La Nintendo Switch OLED est amenée à cohabiter parfaitement avec l’ancien modèle, tout en proposant un produit à la finition et aux propriétés plus luxueuses. Si vous ne possédez pas encore de Nintendo Switch et que vos moyens vous le permettent, cette dernière mouture est donc à privilégier. Pour un mode portable uniquement, si les dimensions, le poids et la différence de prix avec la Lite ne vous dérangent pas, faites de même. À contrario, si vous possédez déjà une Nintendo Switch classique et que repasser à la caisse s’avère trop coûteux pour vos économies, alors mieux vaut passer son chemin et rester sur l’ancien modèle (dont le prix est récemment passé sous la barre des 270 €, parfois même accompagné d’un ou deux jeux offerts).  Quant à ceux et celles qui désirent simplement se faire plaisir ou donner un repos bien mérité à leur Day One souffreteuse, vous n’avez certainement pas attendu ce test pour vous la procurer !

Les plus :

– L’écran OLED apporte un réel plus pour le jeu nomade
– La disparition des bandes noires entourant l’écran
– La nouvelle béquille, plus solide et modulable que l’ancienne
– Les haut-parleurs, bien meilleurs qu’auparavant
– Le double de mémoire dans la console
– Le nouveau dock, plus ergonomique et stable
– Partage la même ludothèque que l’ancien modèle

Les moins :

– Le port cartouche, assez pénible à ouvrir
– Le mode « Couleurs vivaces », beaucoup trop saturé
– Un poil plus lourde, pour une console portable déjà relativement lourde

  • Nintendo-Difference

    par Kalimari

    le 20 février 2022 à 16:37

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