Test Nintendo Switch de Aces of the Luftwaffe – Squadron, un Shmup particulièrement réussi

Après un Aces of the Luftwaffe sorti sur PS4, PC et mobiles en 2015 et très moyennement reçu par la critique, le studio allemand HandyGames s’essaie à nouveau au shoot ‘em up avec une suite exclusive à la Nintendo Switch, intitulée Squadron. Ultérieurement aux combats contre les forces de l’Axe en Grande-Bretagne mis en scène dans le premier épisode, ce nouvel opus transfère la bataille aux États-Unis, où des troupes aériennes d’élite allemandes, les Aces of the Luftwaffe, tentent de conquérir le pays. Alors, changement de pays certes, mais le tir a-t-il été corrigé par ailleurs ? Réponse détaillée ci-dessous, mon général.

Note importante : Le jeu est actuellement en promotion sur l’eShop à 9,99 € au lieu de 14,99 € jusqu’au 8 février.

 

Un test rédigé par Greg-sHAOlink.


Une équipe de bras cassés

Aces of the Luftwaffe – Squadron est un shoot ‘em up à scrolling vertical, qui, à première vue, semble on ne peut plus classique. Le niveau commence à un point A et se termine à un point B, qu’il faudra atteindre en détruisant un maximum d’avions adverses, tout en évitant de recevoir trop de tirs ennemis et d’exploser soi-même. Le joueur prend les commandes de la tête d’un escadron composé de quatre vaisseaux, les trois autres appareils suivant automatiquement les directions imposées par l’avion de tête. Chaque chasseur est piloté par un personnage spécifique, ayant chacun sa propre personnalité, que l’on peut découvrir par le biais de nombreux dialogues, entièrement doublés, tout au long de l’aventure. On saluera l’effort de doublage en anglais pour l’intégralité des conversations du jeu, mais on regrettera les côtés stéréotypés et fortement exagérés des échanges entre, entre autres, un type bourrin et grognon, et un petit rigolo, qui rendent l’ensemble quelque peu indigeste. Les spécialistes de la langue de Shakespeare noteront en outre le fort accent allemand des personnages soi-disant américains, ce qui enlève toute possibilité d’immersion dans un scénario opposant les Américains aux Allemands, puisque tout le monde est à peu près Allemand…

Bande-annonce officielle !

En revanche, et c’est déjà plus intéressant, les quatre pilotes sont sujets à des « complications » particulières qui surviennent durant certaines missions, ajoutant du piment à celles-ci. Par exemple, le chef de file est régulièrement frappé de nausée, ce qui obligera le joueur à piloter en faisant le moins de mouvements possible pendant un certain laps de temps. Un autre personnage est lui atteint d’accès de rage soudains, qui le feront se déplacer de manière erratique sur l’ensemble de l’écran, percutant aussi bien les ennemis que les autres appareils de l’escadron, causant ainsi de gros dégâts si l’on ne l’esquive pas. Ces difficultés supplémentaires apportent un plus au gameplay et permettent de varier le déroulement des missions.

À la conquête du Far-West !

Les missions sont divisées en cinq chapitres, de cinq niveaux chacun, portant donc le total à 25. Chaque début et fin de niveau est accompagné de dialogues, et chaque début et fin de chapitre de cinématiques statiques, entre les quatre personnages principaux, parfois avec d’autres personnages alliés, ou au contraire avec certains Aces ennemis, qui sont eux par contre brillamment réussis, autant par leur originalité que par leur design. L’ensemble donne ainsi un peu de substance à cette uchronie sur la Seconde Guerre Mondiale.

L’objectif principal de chaque mission est d’arriver sain et sauf au point B, comme déjà indiqué précédemment. Le jeu offre également la possibilité d’accomplir une mission secondaire, et ce pour tous les niveaux. Il faudra par exemple protéger un vaisseau allié en servant d’écran contre les tirs ennemis, ravitailler des forces au sol en surplombant pendant quelques secondes un lieu donné, poursuivre un adversaire sans se faire toucher, traverser une zone sans se faire repérer par les éclairages des patrouilleurs, etc. Bien entendu, toutes ces missions annexes sont optionnelles, et rien n’empêche de parcourir l’ensemble des niveaux en passant outre, mais cela enlèverait énormément de variété au gameplay. Grâce à cette diversité dans les missions, à aucun moment on ne ressent une quelconque répétitivité, ce qui n’est pas anecdotique dans un shoot ‘em up.

Mais ce n’est pas tout ! La traversée des missions s’accompagne évidemment de son ensemble d’upgrades, par le biais de caisses que l’on obtient en exterminant certains vaisseaux adverses ou qui sont larguées aléatoirement, et qui renforceront sensiblement la force de frappe de l’escadron. La façon de procéder est assez intéressante, en ce qu’elle fait de l’arme secondaire (plus puissante de base que l’arme principale) l’arme principale et donne une arme secondaire encore plus puissante. Ce petit processus fonctionne jusqu’à obtenir des lasers dévastateurs qui ne laisseront plus aucune chance aux appareils allemands. Il est à noter que seule l’arme principale est contrôlable (bouton A) et que l’arme secondaire s’active automatiquement. De plus, à force d’utiliser son arme, le nombre de munitions (indiqué par une jauge) diminue ; une fois à sec, on repasse au couple arme principale / secondaire d’un cran inférieur. En somme, appuyer constamment sur le bouton de tir n’est pas la stratégie encouragée pour être le plus efficace.


L’arbre de la connaissance

Le vaisseau piloté a une barre de vie, ce qui permet de ne rendre l’âme qu’après avoir été touché plusieurs fois, auquel cas l’appareil réapparaît au même endroit, avec les mêmes upgrades, mais une vie en moins ; le nombre de vies dépendant du mode de difficulté (Normal, Difficile ou Extrême, ce dernier étant débloqué une fois le jeu fini dans l’un ou l’autre mode de difficulté). Les autres membres de l’équipe peuvent également être détruits, mais ont un nombre de vie illimité. Cependant, ils ne réapparaissent qu’après 30 secondes d’attente. Outre les upgrades, on récupère des médailles en cours de mission, après avoir détruit les appareils adverses, afin d’augmenter le niveau de son rang, ce qui permet l’acquisition de pièces de capacité. Ces dernières permettent d’acheter des capacités spéciales et permanentes, pour chacun des quatre pilotes. Un arbre de capacités met à disposition diverses aptitudes augmentant l’attaque ou la défense, donnant des bonus temporaires tels qu’une cadence de tir renforcée ou un bouclier contre tout type de tir adverse, ou encore allouant des pouvoirs spéciaux, utilisables après un certain temps de recharge (que l’on peut d’ailleurs raccourcir avec d’autres capacités), comme une pluie de météorites ou des largages d’upgrades sur commande. Bref, un côté stratégique des plus astucieux, que l’on se doit de féliciter.

Vidéo de gameplay (les 25 premières minutes de jeu)

Pour être tout à fait honnête cependant, il faut avouer que l’obtention des pièces de capacité devient de plus en plus complexe, forçant le joueur à refaire plusieurs fois des niveaux déjà parcourus, afin de récupérer davantage de médailles. Même s’il est possible de réinitialiser son arbre de capacités et récupérer toutes ses pièces de capacité pour prendre un autre embranchement, l’aspect farming reste dommageable, quand bien même n’est-il pas outrancier pour autant. Il est également malheureusement impossible de décider à quel moment les autres pilotes déclencheront leurs techniques spéciales, puisqu’elles sont utilisées aléatoirement par l’IA, qui n’est pas des plus éclairées. Ainsi, avec une barre de vie quasiment pleine, il n’est pas rare de voir le pouvoir de réparation se lancer. Pas très malin, mais toutefois rarement pénalisant.

Vers la suprématie totale

Ce problème est corrigé en mode multijoueur, puisque chaque joueur prend le contrôle d’un avion et peut ainsi décider du meilleur timing pour utiliser les différentes techniques disponibles. Le jeu à plusieurs est très bon, augmentant sensiblement la difficulté du jeu, mais permettant de couvrir plus de surface à l’écran, ce qui donne un équilibre tout à fait correct à l’expérience.

Au niveau de la difficulté, si le mode Normal est plutôt facile durant les quatre premiers chapitres, il donnera du fil à retordre lors de la dernière partie du jeu. Le mode Difficile semble être un bon compromis pour les plus expérimentés. Le mode Extrême, lui, s’avère démoniaque et doit être réservé aux Aces… de la gâchette. La parallèle peut être faite avec les boss, qui sont globalement tous très réussis et dont la difficulté va crescendo, atteignant l’apothéose avec le boss final, qui vaut son pesant de cacahuètes même en mode Normal. Chacun des Aces de la Luftwaffe dispose de plusieurs patterns ingénieux, qu’il faudra étudier à travers plusieurs essais avant d’en arriver à bout.

Outre ce contenu déjà foisonnant, il faut savoir que des modèles d’avions supplémentaires peuvent être débloqués, en battant les différents boss avec plus ou moins de réussite, bien que l’obtention des modèles en question semble, au final, relever du hasard. Ces nouveaux appareils ont des statistiques d’attaque, de défense, de rapidité, etc., différentes des vaisseaux de base, ce qui peut être préférable pour tel ou tel type de mission, outre le côté collection qui intéressera sans doute les plus perfectionnistes. Pour les plus sérieux d’entre eux, une série de défis, ou Succès, sont à accomplir, afin de donner à son tableau de chasse tout le lustre qu’il mérite. Certains sont assez simples, comme perdre toutes ses vies ou terminer un chapitre, d’autres demanderont beaucoup plus de hardiesse, tels que l’accomplissement de toutes les missions optionnelles du jeu ou terminer un niveau donné sans recevoir de dégâts ! Pour faire la fine bouche, on regrettera l’absence de mode en ligne et de leaderboard, et l’on devra se contenter de statistiques en mode local pour analyser ses propres exploits et tenter de faire mieux encore.


L’Anneau du Nibelung

D’un point de vue technique, Aces of the Luftwaffe – Squadron rend une copie plutôt propre. Le style graphique adopté est un mélange de cartoon et de backgrounds aux traits assez simples, ce qui lui donne un charme assez spécial. On remarque une grande variété au niveau des vaisseaux ennemis, ainsi que des différents types de tirs, créant des passages de manic shooter des plus explosifs et jouissifs pour les yeux. Revers de la médaille, cela cause parfois quelques ralentissements, notamment en mode docké, mais moins en mode portable, ce qui est suffisamment surprenant pour être noté. Les modes de difficulté supérieurs sont davantage sujets à ces ralentissements, pour des raisons évidentes. Dans la catégorie des points négatifs, il faut ajouter les temps de chargement qui sont parfois monstrueusement longs, surtout en mode portable pour le coup, ce qui est extrêmement pénible lorsque l’on veut seulement revenir au menu après une mission.

Au niveau sonore, l’effort des doublages en anglais déjà mentionnés précédemment est à saluer malgré sa perfectibilité au niveau des accents et ses quelques coquilles dans les sous-titres en français. Il faut ajouter à cela le fait que les interventions étant parfois trop nombreuses, la bande-son passe inopportunément au second plan, bien qu’elle soit entièrement orchestrale : ses airs épiques donnent aux campagnes aériennes des élans héroïques tout à fait jubilatoires. Il suffira de régler le niveau sonore des voix au minimum dans les options, afin de partir à l’attaque des vaisseaux allemands accompagnés de tonalités wagnériennes.

 

Conclusion : OUI !

HandyGames semble avoir tenu compte des critiques émises à l’encontre de son premier essai et propose sur Switch un nouvel épisode magnifique de ses Aces of the Luftwaffe. Basé sur un gameplay classique et bien maîtrisé, le développeur allemand a su y apporter en outre des spécificités novatrices, notamment l’arbre de capacités, qui donnent un côté stratégique des plus intéressants. Les nombreux bonus à débloquer, ainsi que les missions secondaires combleront les aficionados en manque de challenge, tandis que les niveaux de base auront déjà de quoi occuper les novices pendant plusieurs heures, sans les lasser. Servi par une réalisation technique très correcte, malgré quelques couacs somme toute relatifs, et accessible à tous grâce à différents modes de difficulté suffisamment larges, Squadron entre parmi les tout meilleurs jeux du genre sur l’eShop de la Switch.

LES PLUS : 

+ Un gameplay solide
+ Des missions et sous-missions variées
+ Le côté stratégique de l’arbre de capacités
+ Riche en contenus
+ Les Aces ennemis, très réussis
+ Un mode multijoueur jouissif

LES MOINS :

– Un doublage en anglais perfectible et parfois encombrant
– Quelques ralentissements
– Des temps de chargement très longs
– Une IA qui fait parfois des choix discutables
– Absence de mode en ligne digne de ce nom


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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 25 janvier 2018 à 15:15

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