Test Nintendo Switch de SEGA AGES Sonic The Hedgehog 2, un classique magnifié

Disponible depuis le 20 février dernier sur le Nintendo eShop, Sonic The Hedgehog 2 a enfin eu droit à son portage amélioré sur Nintendo Switch via la gamme SEGA AGES. Originellement paru sur Mega Drive il y a un peu moins de ving-huit ans, Sonic The Hedgehog 2 enrichissait et définissait même l’ADN de la franchise, tout en se hissant au rang de mascotte de SEGA, encore constructeur à l’époque. En charge de sa collection rétro, le studio M2 doit quant à lui prouver qu’il est possible d’offrir plus d’ajouts aux classiques du hérisson bleu ; un manque de nouveautés souligné dans notre test du premier opus, qu’on espère voir ici corrigé.


Un test rédigé par Kalimari.


J’entends l’œuf, le renard et le hérisson

Défait à la fin du premier volet, le Dr. Ivo Robotnik est de retour, plus méchant que jamais. Non content d’avoir capturé à nouveau les animaux de South Island pour en faire de vils robots, le génie du mal les met à contribution dans le but de créer l’arme ultime : l’Œuf de la Mort. C’est donc à Sonic qu’incombe le devoir de sauver la faune et d’en finir avec son ennemi juré une bonne fois pour toute. Un objectif cette fois-ci partagé par Miles « Tails » Prower, un renard à deux queues complètement fan du hérisson bleu. C’est donc à travers cet opus que SEGA introduisit le célèbre canidé, lequel est à la fois jouable par un deuxième joueur ou le joueur principal (Sonic n’apparaît pas dans ce cas-là), contrôlable par l’ordinateur ou tout simplement désactivable. À peine plus long que son prédécesseur, le titre se compose de près de vingt niveaux et se boucle entre une heure et demie et trois heures, selon le talent du joueur. Cependant, Sonic The Hedgehog 2 a la bonne idée de varier bien plus ses environnements, mêlant stations balnéaires, zones industrielles et ruines antiques englouties ; en dehors de quelques exceptions, chaque monde possède deux niveaux, contre trois dans le premier opus.

On y retrouve quelques zones devenues aujourd’hui très populaires, comme la légendaire Chemical Plant Zone (reprise dans Sonic Generations ou Sonic Mania) ou la Casino Night Zone, mais toutes offrent des panoramas divers, le tout en restant cohérent à une direction artistique décidément unique. Le pixel-art, plus coloré et rondouillard qu’avant, parvient même à créer un mini-fossé visuel avec son grand-frère. À la bande-son, il s’agit toujours de Masato Nakamura, et c’est encore plus fort que le compositeur revient, enchaînant perle sur perle (ces lignes de basse, bon sang !). Question gameplay, la grosse nouveauté de Sonic The Hedgehog 2 réside dans l’introduction du Spin Dash, ce mouvement iconique permettant au hérisson de rouler-bouler sur place pour accélérer et effectuer une ruée rapide. Avec la version SEGA AGES, il est également possible d’activer le Drop Dash, apparu bien après dans Sonic Mania ; le Drop Dash offre l’élan du Spin Dash, mais uniquement si la charge a été effectuée dans les airs avant que le hérisson ne retouche le sol.


DO YOU KNOW DA WAE?

L’autre grosse différence avec le premier opus de Sonic The Hedgehog réside dans le level design, bien moins axé sur la plate-forme pure et dure, puisqu’il lui préfère l’horizontalité à la verticalité. En découle une vitesse moyenne largement supérieure, tout en n’omettant pas la rejouabilité du premier opus. En effet, comme son aîné, le titre propose plusieurs chemins au sein de ses niveaux, chacun d’entre eux relevant plus ou moins de challenge. Il faudra donc là encore jouer et rejouer les mêmes niveaux pour pouvoir profiter pleinement du soft, enchaînant looping sur looping tout en esquivant les pièges qui se présenteraient comme un garde-fou ; un jeu de speedrun, assurément. Et, comme le premier volet, c’est avec un plaisir non-négligeable que se parcourt ce Sonic The Hedgehog 2. Moins punitif, le jeu n’empêche pas de se retrouver face à certaines situations relevant presque de l’injustice : on se souvient par exemple de ce fameux trou blindé de pics dans le second niveau de la Mystic Cave Zone, à la limite de la plaisanterie.

Une approche « par cœur » – certes un peu moins exacerbée que dans le premier jeu – qui aurait pu réfréner les ardeurs de certains à l’époque, mais qui, une fois de plus, a été corrigée par M2 via son Ring Keep Mode. Comme dans SEGA AGES Sonic The Hedgehog, il se présente comme un mode « débutant », et pour cause : en temps normal, se prendre un coup fait perdre au joueur tous ses anneaux (ou une vie, s’il n’en dispose plus d’aucun) ; ici, ce mode octroie la capacité de ne s’en défaire que de dix, en plus de commencer le niveau avec dix anneaux. De quoi traverser l’ensemble du titre sans trop de frustration, même si le jeu de base est bien plus équilibré que le premier opus. Autre grosse « nouveauté » de ce portage : la possibilité de jouer au titre avec Knuckles (et seulement lui). S’il est capable de courir aussi vite que Sonic et de se mettre en boule, c’est davantage sa capacité à planer dans les airs et à s’accrocher aux parois qui retient l’attention du joueur. De quoi redécouvrir le jeu sous un nouvel angle, bien qu’à la base, le level design n’ait pas été pensé pour. Cette fonctionnalité était pourtant déjà possible à l’époque en insérant la cartouche de Sonic the Hedgehog 2 dans celle de Sonic & Knuckles.


Under Tails

Finir le jeu, c’est bien, mais avec les – désormais – sept Émeraudes du Chaos, c’est encore mieux ! Exit les bonus stages labyrinthiques et hallucinés du premier opus, place désormais à une course aux anneaux dans des tubes sans fin et en fausse 3D. Pour y accéder, il faudra désormais passer un check-point avec cinquante anneaux et sauter dans le portail qui en naîtra ; en en ressortant, le joueur ne possède plus d’anneaux et il lui faudra parfois retourner sur ses pas pour en récupérer, sous peine d’affronter un boss vierge de protection. S’ils sont moins mous que leurs prédécesseurs, force est de constater qu’ils sont également moins bons. La lisibilité y est assez peu claire (les anneaux et les pièges ne s’affichent que peu de temps avant leur potentiel impact, tandis que les virages cachent ce qui arrive) et la difficulté trop élevée quand on joue accompagné d’une IA ; l’ordinateur effectue la même action que le joueur, mais avec une seconde de délai, ce qui suffit à lui faire perdre des anneaux au moindre contact d’un piège. Frustrant.

On notera la présence d’un mode duel à deux joueurs, déjà présent sur la version originelle, dans lequel Sonic est opposé à Tails dans trois niveaux tirés de l’aventure solo ; les musiques sont quant à elles différentes. On peut y trouver deux nouveaux pouvoirs, à savoir une téléportation aléatoire et une caisse spéciale Robotnik ; le joueur qui la brise perd de nombreux anneaux. La version SEGA AGES permet également de gérer la taille de l’écran de jeu en modifiant sa résolution (mais pas son affichage), avec un filtre cathodique ou non, en plein écran ou pas, mais toujours uniquement en 4:3. L’enrobage visuel est toujours aussi réussi, ce dernier usant d’anciens artworks officiels. Il est aussi possible pour celui qui le désire de jouer avec la version japonaise ou américaine du titre, comme sur le premier opus. On retrouvera également la présence d’un oubliable time-attack sur le niveau de départ, lequel demandera cette fois-ci de collecter cent anneaux avant de passer le check-point final. Enfin, on appréciera surtout l’ajout de vibrations HD, inexistantes sur SEGA AGES Sonic The Hedgehog, ces dernières retranscrivant parfaitement les actions à l’écran, comme le Spin Dash, les coups reçus et portés ou encore les anneaux récoltés. Un vrai et bon bonus.


Conclusion : OUI !

Meilleur sur bien des points que son prédécesseur (bande-son, graphismes, direction artistique, etc.), Sonic The Hedgehog 2 profite également d’une version SEGA AGES plus riche en contenus. La présence de Knuckles et des vibrations HD, lesquelles s’ajoutent au retour du Ring Keep Mode pour les débutants, la possibilité de choisir le niveau désiré, les sauvegardes à la volée ou l’ajout du Drop Dash, font de cet opus un achat vivement recommandé, pour la culture, la nostalgie ou tout simplement le plaisir brut qu’il procure. On pourra toujours reprocher au titre originel d’être un poil court en ligne droite et de posséder des bonus stages frustrants, il n’empêche que ce second opus est celui qui aura tracé dans les grandes lignes ce que devait être un – bon – jeu Sonic. Sublimé par le travail d’émulation de qualité de M2 (comme toujours), ce qui inclut toutes les tares techniques d’origine (les chutes de framerate dans les passages aquatiques), les 6,99 € demandés au passage en caisse paraissent bien dérisoires, tant le titre brille toujours autant après plus de dix-sept ans d’existence.

LES PLUS : 

+ Une émulation toujours aussi fidèle…
+ Cette bande son, mes aïeux !
+ Un level design fantastique qui prône plus que jamais la vitesse
+ L’ajout du Drop Dash, toujours aussi essentiel
+ Une difficulté enfin équilibrée
+ Knuckles est jouable ? « Oh Yes! »
+ Le mode à deux joueurs, assez rigolo
+ Toujours aussi beau malgré les années passées
+ Une direction artistique unique et cohérente
+ La présence d’un mode facile
+ L’habillage autour du titre, agréable et modulable
+ Encore meilleur en mode portable

 

LES MOINS :

– … et donc toujours aussi sujette aux problèmes originels (baisses de framerate)
– Les combats de boss, agréables, mais aux patterns franchement « abusables »
– Une durée de vie faiblarde, encore
– Une navigation dans les menus toujours aussi perfectible
– Des bonus stage particulièrement frustrants
– Le mode time attack, encore moins intéressant que précédemment

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir. 

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 20 avril 2020 à 12:18

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