Test Nintendo Switch de The Mummy Demastered, un Metroid-like inspiré !

Grand classique du cinéma d’horreur des années 30, La Momie avait déjà fait l’objet d’une série de remakes cinématographiques entre 1999 et 2008. Dans le cadre du Dark Universe, relecture moderne des célèbres films de monstres d’Universal Picture au sein d’un univers partagé, un nouveau reboot est cependant sorti en juin dernier avec Tom Cruise en tête d’affiche. Et si le film d’Alex Kurtzmann n’a pas franchement séduit la critique ni les spectateurs, il a au moins eu le mérite de donner du boulot aux Californiens de WayForward Technologies en leur permettant de développer une adaptation vidéoludique plutôt libre, disponible depuis le 24 octobre dernier sur Switch, PS4, Xbox One et PC. Un timing pour le moins étrange qui ne devrait pas empêcher le titre de trouver son public vu la renommée grandissante de ses développeurs. À condition, bien entendu, que l’expérience soit de qualité.


Un test rédigé par Kayle Joriin.


C’était pas sa guerre

Au grand dam des gamers scientologues, il n’est toutefois pas question ici d’incarner le sergent Nick Morton, auquel le natif de Syracuse prête ses traits. Que ce soit pour des questions de droits ou de simple liberté créatrice, The Mummy Demastered préfère nous mettre dans la peau d’un agent anonyme du Prodigium, une organisation secrète dirigée par le Docteur Jekyll (alias par Russell Crowe dans le film) qui a pour rôle de localiser et d’étudier les monstres, voire de les éliminer le cas échéant. Sorte de croisement entre le SHIELD et le BPRD de Hellboy, cette agence est d’ailleurs censée faire le lien entre les différents films du Dark Universe, mais ceci est une autre histoire. Dans les bottes d’un soldat au look assez générique, on commence donc l’aventure par une petite en excursion en Irak qui fait office de tutoriel. L’occasion de faire la rencontre de la princesse maudite Ahmanet (interprétée à l’écran par Sofia Boutella) et de commencer à dézinguer quelques anciens collègues zombifiés par ses soins. On prend ensuite la direction de Londres, histoire de traquer la créature, ce qui nous amènera évidemment à traverser divers environnements plus ou moins classiques, comme un cimetière, une forêt lugubre, des grottes, d’anciens souterrains inondés, des catacombes, une incontournable tour horloge ou des rues soumises à de violentes tempêtes de sable (quand on vous dit qu’il fait un temps pourri outre-Manche). Le tout dans le cadre d’un Metroid-like fort agréable à prendre en main, même s’il ne brille ni par son originalité, ni par son scénario prétexte, soutenue par une traduction française largement perfectible.

Bande-annonce officielle !

Avec un monde semi-ouvert parsemé de points de sauvegarde et de « téléporteurs », l’acquisition progressive de compétences permettant d’accéder à de nouvelles zones, et une montée en puissance par le biais de différentes armes ou améliorations, l’expérience proposée par WayForward s’avère ainsi très scolaire. Néanmoins, le gameplay fonctionne bien, le level design est globalement réussi (malgré quelques facilités), et certaines idées, sans être fondamentalement inédites, offrent un minimum de personnalité au titre. Parmi la dizaine d’armes et d’explosifs que l’on peut récupérer, seule la mitraillette de départ dispose par exemple d’un tir illimité. Pour les autres, il faudra gérer intelligemment son stock de munitions afin de ne pas se retrouver à sec au mauvais moment, notamment face aux boss. Une gestion d’autant plus importante qu’hormis notre pétoire de base, on ne peut transporter que deux armes et un explosif à la fois, et qu’il n’est possible de changer d’équipement qu’en se rendant dans l’une des caches d’armes disséminées sur la carte.

Le cycle de la vie

Loin d’être anodine, cette contrainte prend tout son sens lorsqu’on finit par succomber aux attaques ennemies, puisque le cadavre de notre agent est rapidement réanimé et va grossir les rangs ennemis. On reprend alors au dernier point de sauvegarde avec un soldat tout neuf dont la première tâche va être d’abattre son prédécesseur afin de récupérer son équipement, sachant que le néo-zombi ne se gênera évidemment pas pour tenter de nous faire la peau avec. Heureusement, il est possible de retourner à une cache d’arme pour s’équiper avec le matos restant. Et on conserve au passage les compétences précédemment acquises, qui sont d’ailleurs souvent nécessaires pour retourner sur les lieux du décès. Néanmoins, la tâche demeure risquée et il est tout à fait possible de perdre un autre agent en cours de route, ce qui oblige à recommencer la manœuvre avec cette fois deux cibles à occire. De fait, plus on se rapproche de la conclusion du jeu, plus les morts deviennent punitives, avec un personnage de mieux en mieux équipé qui peut finir par se retourner contre son camp lorsqu’on commet trop d’erreurs (notamment face aux boss). Et si cette arme à double tranchant offre un peu d’originalité au titre, elle pourra également en frustrer quelques-uns.

La difficulté globale est d’ailleurs loin d’être négligeable avec des ennemis certes guère intelligents, mais plutôt nombreux, et des boss coriaces qui, sans être fondamentalement dangereux, demandent souvent pas mal de patience pour en venir à bout. Cela dit, c’est surtout la gestion de la jauge de santé qui s’avère délicate, cette dernière diminuant à la moindre occasion et ne se remplissant pas n’importe comment. Contrairement à d’autres Metroid-like, il n’est en effet pas possible ici de se soigner simplement grâce à des objets ou en sauvegardant sa partie. Malgré le fait qu’ils ne rendent que quelques maigres points de vie, on prend donc l’habitude de farmer les orbes rouges qui apparaissent régulièrement lorsqu’on dézingue un ennemi et on pousse un petit soupir de soulagement quand on tombe sur une trousse de secours permettant d’augmenter sa jauge d’un cran tout en bénéficiant d’une petite guérison complète.


Une technique mo-figue mie-raisin

Franchement sympathique à jouer, malgré son classicisme et quelques mécaniques qui peuvent déplaire, The Mummy Demastered flatte aussi la rétine avec sa 2D rétro qui rend parfaitement bien sur l’écran de la Switch. Et bien que le design de certains ennemis ne soit pas toujours très inspiré, le jeu propose quelques jolis décors, évoquant notamment ceux des Igavania. Quant aux musiques atmosphériques de Gavin Allen (alias Monomer), elles s’avèrent tout à fait adaptées à l’ambiance gothique du titre. En revanche, si l’aspect esthétique est convaincant, il faut bien avouer que d’un point de vue purement technique, le résultat est loin d’être irréprochable. Outre des frames qui disparaissent et des animations parfois un peu saccadées ou tremblotantes, quelques tableaux souffrent ainsi d’énormes ralentissements lorsqu’il y a trop d’éléments à l’écran, que ce soit en mode portable ou salon. Une situation assez inhabituelle pour une production WayForward, qui n’empêche certes pas d’apprécier le reste de l’aventure, mais peut provoquer un réel agacement. Notamment lorsqu’on a la malchance de mourir dans une de ces zones incriminées et qu’on galère à récupérer son équipement parce que l’action rame comme un Tony Estanguet en plein sprint. Nous avons même eu le loisir, durant notre partie test, de subir un petit plantage aléatoire lors de la récupération d’une arme et de bénéficier d’un vilain bug qui a opportunément figé sur place le boss final laissant tout le loisir de lui démonter la tête sans qu’il réagisse.

Du côté des regrets, on notera également une carte générale pas toujours très lisible en mode portable, qui aurait sans doute bénéficié d’une petite option de zoom, ainsi qu’une durée de vie peut-être un poil trop courte étant donné la vingtaine d’euros demandée. Bien qu’on puisse en effet consacrer une bonne dizaine d’heures à explorer les différentes zones de fond en comble et à dénicher la cinquantaine de reliques cachées (pour la beauté du geste, car cela ne débloque rien de particulier), la durée moyenne d’une partie tourne plutôt entre cinq et sept heures. En outre, s’il est possible d’obtenir trois fins différentes, l’une d’entre elles nécessitant de finir le jeu sans mourir, elles ne distinguent que par quelques lignes de textes et un artwork légèrement différent, ce qui n’est pas forcément hyper motivant. Au final, The Mummy Demastered demeure donc un petit plaisir ponctuel, que les fans de WayForward et de Metroid-like auraient tort de bouder, mais qui ne rivalise pas non plus avec les meilleurs représentants du genre sur Switch.

Conclusion : OUI !

Sans s’imposer comme une nouvelle référence, The Mummy Demastered est un bon Metroid-like qui propose une aventure classique, mais efficace. Et si certaines mécaniques de jeu ne font sans doute pas l’unanimité, il faut reconnaître qu’elles permettent au titre de se démarquer un peu de la concurrence tout en offrant un certain challenge. Outre un scénario sans grand intérêt et une durée vie que l’on aurait aimé un peu plus consistante, on regrettera donc surtout une technique parfois balbutiante qui ne rend pas forcément hommage au travail réalisé par les graphistes. Néanmoins, le titre de WayForward reste une expérience plaisante qui devrait satisfaire la plupart des amateurs du genre.

LES PLUS : 

+ Gameplay efficace
+ Graphismes néo-rétro très plaisants
+ Bande-son plutôt cool
+ Un minimum de challenge
+ Plusieurs mécaniques de jeu intéressantes…

 

LES MOINS :

– … mais potentiellement frustrantes
– Globalement très classique
– Quelques soucis techniques gênants
– Pas forcément très long

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 12 janvier 2018 à 12:15

Partager sur

  • Sorties :
  • 24 Octobre 2017
  • 24 Octobre 2017
  • 30 Juillet 2020
  • Sorties :
  • 24 Octobre 2017
  • 24 Octobre 2017
  • 30 Juillet 2020
LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

2

MAI.

Surmount

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Jasper Oprel et Indiana-Jonas popagenda - Jasper Oprel et Indiana-Jonas

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101