Test Nintendo Switch de The Office Quest : itinéraire d’un salarié désabusé

Alors que de nombreux salariés découvrent actuellement les joies du télétravail en mode familial, et commencent donc à regretter leur vie de bureau, il est bon de se rappeler que l’être humain n’est pas forcément fait pour passer ses journées derrière un écran à s’abreuver les yeux de lumière bleue tout en s’acharnant vainement sur les touches d’un clavier. Une constatation quelque peu ironique venant d’un rédacteur en train de rédiger le test d’un jeu vidéo, mais il faut bien trouver une accroche, n’est-ce pas ? Ce qui est certain en tout cas, c’est que le héros anonyme de The Office Quest, surnommé « The Guy », en a marre de la routine. Du coup, lorsqu’une douce lueur colorée s’échappe de la fleur ornant son morne bureau d’open space, la tentation de zapper le boulot et de suivre le mystérieux phénomène se fait irrésistible. Une quête pas franchement de tout repos puisqu’elle l’amènera à affronter les absurdités du monde du travail et tous ses empêcheurs de buller en rond.


Un test rédigé par Kayle Joriin.


Le prix de la liberté

Initialement sorti sur iOS, Android et PC en mai 2018, ce jeu d’aventure et de réflexion a priori fort sympathique, développé par le petit studio israélien 11Sheep, est disponible depuis le 17 janvier 2019 sur l’eShop au prix de 11,99 €. Un tarif plutôt élevé, sachant qu’il ne faudra guère plus de quatre heures pour en voir le bout, sans réelle rejouabilité derrière. Mais heureusement, il est souvent disponible en promotion et c’est à la faveur d’une telle ristourne que l’auteur de la présente critique l’a acheté. Or, bien lui en a pris, car derrière son rapport prix/durée de vie quelque peu contestable se cache un titre charmant, aussi amusant qu’accessible, doté d’une direction artistique franchement réussie et d’un humour tout bonnement délicieux.

En termes de gameplay, The Office Quest n’a pourtant de bien original et propose une formule point & click assez simple, dans laquelle il faudra interagir avec un maximum d’éléments du décor – via le curseur ou l’écran tactile – afin de voir « ce que ça donne ». Nos tentatives étant illustrées par la trogne généralement désabusée du héros. Ce sera l’occasion de ramasser divers objets à l’utilisation parfois obscure, d’obtenir des indices pour résoudre les énigmes rencontrées et de croiser une jolie collection de personnages affublés de costumes improbables, de l’autruche à l’éléphant, en passant par la carotte, le cornet de frites ou le gros monstre à cornes. Pas question toutefois de se taper ici d’innombrables lignes de dialogue, nos collègues s’exprimant par le biais de bulles imagées ou de mimiques cocasses, ce qui rend l’ensemble abordable à tous. Sachant que les rares textes sont traduits en français.


Colore le monde

À l’exception de quelques casse-têtes un peu ardus et autres passages pas forcément très clairs, la progression ne souffre d’ailleurs d’aucun réel temps mort (hormis durant les nombreux chargements) et il est tout à fait possible de finir l’aventure en une grosse après-midi. Les puristes aimant cogiter pendant des heures face à une situation a priori insoluble avant de finalement surmonter la difficulté, en seront donc pour leurs frais. Car l’objectif de The Office Quest n’est pas du tout de rivaliser avec les ténors du point & click. Et malgré un gameplay somme toute efficace, il se concentre d’abord sur son univers et sa mise en scène, oubliant même parfois un peu la cohérence globale de son scénario afin de privilégier l’enchaînement de scénettes comiques parodiant le monde du travail.

Incontestablement, la grande force du titre de 11Sheep réside ainsi dans sa réalisation, ou plus précisément sa direction artistique, car d’un strict point de vue technique ses ambitions restent on ne peut plus modestes. Outre son character design réussi, le style visuel du jeu, tout en nuances de noir et de beige, sied à merveille à son monde désenchanté. La mystérieuse lueur rouge que poursuit The Guy ressortant comme une lueur d’espoir parmi cette monotonie dichromatique. Quant aux décors, leur côté statique est largement compensé par les animations très drôles des personnages. Il en résulte donc une aventure fort agréable à parcourir, mais malheureusement trop brève. Si les qualités de The Office Quest valent donc le détour, on préférera le conseiller à ceux pour qui le prix n’est pas un problème ou bien aux chasseurs de promos.

 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Offrant une aventure très plaisante à découvrir, entre sa direction artistique charmante, son humour permanent et son gameplay efficace, The Office Quest est un joli petit voyage métaphorique dans le monde de l’entreprise, dont le billet est malheureusement un peu trop cher. Surtout au vu de sa facilité et de brièveté. À acheter donc en connaissance de cause ou à l’occasion d’une baisse de prix temporaire.

LES PLUS : 

+ La direction artistique
+ L’humour
+ Du point & click accessible
+ The Guy, ce héros du quotidien

 

LES MOINS :

– Court et sans rejouabilité
– Pas mal de temps de chargement
– Globalement très facile
– Prix relativement élevé (11,99 €)

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir. 

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 14 avril 2020 à 10:53

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  • Sorties :
  • 17 Janvier 2019
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