[ZELDA] Episodes NES : la naissance d\’une Légende

Il est courant et commun de dire que toute légende se bâtit sur un fond d’authenticité. Si cette affirmation ne peut s’appliquer dans le cadre d’un jeu vidéo, il est pourtant évident que la série Zelda est tirée d’une vérité historique qui a comme personnage principal Shigeru Miyamoto : alors encore jeune bambin en culotte courte, la future star interne de Nintendo adorait battre la campagne à la recherche de nouvelles aventures que seules les enfants ont la capacité d’imaginer. Il paraitrait même que le petit Shigeru découvrit un jour une caverne mystérieuse en pleine forêt, et prenant son courage à deux mains, il se mit en tête de l’explorer.

Ce souvenir enfantin et presque infantile a servit de terreau à la création du concept de The Legend of Zelda sur NES. Miyamoto voulait retrouver dans son jeu le plaisir de l’exploration, de la découverte, la recherche constante d’un trésor caché au détour d’une colonne, gardé par de féroces cerbères imaginaires. Un rêve d’enfant à portée du pad ! À une époque où le jeu vidéo se résumait à avancer dans un niveau sans aucune réflexion, le Spielberg aux 8 Bits inventa ni plus ni moins que le principe du jeu d’aventure. Pour la première fois de sa vie, le joueur avait accès à un monde ouvert, étrange, où il pouvait prendre son temps pour explorer la moindre parcelle de pixel-carré sans qu’un timer ne vienne ne lui en tenir rigueur.

La liberté dans les vertes contrées d’Hyrule devint au fil du temps un espoir pour le gamer, une assurance que la série serait toujours présente pour lui apporter ce petit coin de paradis et d’évasion. Et dire que tout cela commença il y a fort longtemps….


The Legend of Zelda, un lien vers le passé

/wp-content/uploads/oldsite/24102/imgs/1.png 

Au début de l’année 1986 (1987 pour les pauvres européens), un étrange titre sort sur la Nintendo Entertainment System. Une cartouche dorée, un héros vert avec des oreilles d’Elfe, une épée… tout cela intrigue le joueur contemporain. Mais ce qui va définitivement troubler ce dernier est la présence d’une pile de sauvegarde intégrée dans le jeu. Pour la première fois dans l’histoire de Nintendo, il était permis de quitter la partie en cours puis de revenir sans passer par un système de mots de passe fastidieux à valider. Et pour la première fois, Zelda, Ganon et surtout Link apparaissaient à l’écran dans une flopée de pixels baveux, donnant naissance à la plus fabuleuse légende du jeu vidéo.

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, un petit monde nommé Hyrule sombrait dans les affres du chaos. Comme tout bon univers médiéval, Hyrule est une monarchie (Constitutionnelle ? Absolue ? L’histoire ne le dit pas) et à l’instar de chaque royauté imaginaire, une tuile modèle géant va coincer les rouages d’un système politique non-démocratique crée sur le sang des innocents. Un certain Ganon, encore inconnu à l’époque mais jeune premier dans la forfaiture et autres complots démoniaques, s’est mis en tête de devenir le maître du monde. Pas très original, mais efficace comme synopsis, en 1986 ça suffisait…

Et pour parvenir à son funeste dessein, Ganon vole la Triforce de la Force au royaume, source de pouvoir incommensurable, et s’apprête à faire main-basse sur les deux autres Fragments. Zelda, la princesse du pays, est capturée par Ganon mais a pris soin auparavant de cacher la Triforce de la Sagesse dans Hyrule. Elle charge Impa, sa gouvernante, de trouver un héros capable de défaire le fourbe putschiste. Après des jours de voyage, la préceptrice tombe nez-à-nez avec Link, à qui elle révèle toute l’histoire. Le jeune preux va partir en quête du Fragment de la Sagesse jusqu’à l’inévitable combat contre Ganon

The Legend of Zelda était une véritable révolution pour l’époque, posant de nombreuses bases à une série formidable. Un trio de personnages venait d’entrer dans le panthéon des héros de jeux vidéo : Link, Zelda, Ganon, autant de noms qui résonnent depuis 25 ans comme un gage de qualité, synonymes d’aventures riches en quêtes et exploration. Cet épisode pilote met également en place un monde, Hyrule, avec sa propre mythologie, son bestiaire, son histoire, et tous ces éléments vont se développer au fil du temps, à chaque opus, afin de devenir la Bible numérique que tout le monde connait. Même certains boss de fin de donjon seront recyclés plus tard dans d’autres épisodes, à l’instar de Gohma qui refait son apparition dans Link’s Awakening, Oracle of Seasons et Ocarina of Time

Le système de jeu, révolutionnaire à l’époque, est tiré de l’imaginaire enfantin de Miyamoto, et propose une quête établie sur un édifice que l’on retrouva à chaque nouveau Zelda : une aventure principale, parsemée de donjons, entrecoupée de péripéties dans un vaste univers. Car rien n’est plus dogmatique qu’un Zelda, et cette évidence commence dès le premier épisode.

Dans une recette épuisée de nos jours jusqu’à sa dernière substance, répétée de nombreuses fois, The Legend of Zelda propose à chaque opus le même rythme de progression. Link explore le monde, trouve un donjon, récupère l’objet sacré à l’intérieur qui va lui permettre de battre le gardien des lieux, puis réitère plusieurs fois ce chemin de croix jusqu’au boss final. Si Nintendo a surement besoin maintenant de renouveler le cheminement de ses Zelda, il est de bon ton de constater que cette suite de donjons aux thèmes variés était une petite merveille en son temps.
Et le consommateur (hou le vilain mot !) ne s’y est pas trompé ! Vendu à plus de 6,51 millions d’exemplaires à travers le monde, The Legend of Zelda est un des plus grands succès de la NES.


Zelda II : The Adventure of Link, le changement dans la continuité

  

« Précédemment dans Zelda II : il y a quelques temps de cela, un puissant magicien a plongé la princesse Zelda dans un profond sommeil car cette dernière refusait de dévoiler les emplacements de la Triforce. »

De nos jours, Ganon est défait, le Royaume d’Hyrule est écarté un temps de la terreur qui le guette et panse ses plaies. Mais c’est sans compter sur les sbires du seigneur noir déchu qui ont trouvé un moyen de ressusciter leur maître en versant le sang de Link sur les cendres encore fumante de Ganon.

À l’âge de 16 ans, la marque du triangle sacré apparut sur la main de Link et Impa, reconnaissant l’Elu, emmena notre héros près du corps endormi de Zelda et révéla au jeune éphèbe une légende bien singulière :
À l’aube de la création du domaine d’Hyrule, le roi gouvernait grâce au pouvoir de la Triforce. Mais lorsque ce dernier décéda, son fil n’hérita que d’une seule partie de l’artefact. Il partit donc à la recherche des autres morceaux mais échoua. Pourtant, un espoir naquit dans son cœur lorsqu’il apprit que la princesse endormie connaissait l’emplacement des triangles d’or. Il comprit que la jeune fille portait celle de la Sagesse mais que la Triforce du Courage manquait toujours à l’appel. Le cœur emplit de chagrin, le prince ordonna que dorénavant chaque fille qui naitrait dans le royaume porte le nom de Zelda.

Link apprend alors que pour réveiller la Princesse, le roulage de galoche à la Blanche-Neige est proscrit, et que seule la collecte du dernier fragment de Triforce permettrait à Zelda de sortir de son sommeil. Pour cela, le héros d’Hyrule devrait collecter six cristaux gardés par six monstres dans six palais… de là à y voir le chiffre de la Bête…

L’histoire de The Adventure of Link est donc bien alambiquée, presque confuse, et on sent bien que Nintendo s’est perdu dans son propre scénario. Pourtant, jamais aucun Zelda ne connut un tel background et une écriture aussi poussée en amont. Et c’est bien le problème avec ce jeu : c’est un bon titre mais un mauvais Zelda, trop différent des autres pour s’inscrire dans le coup de cœur des joueurs. Sa façon de copier Dragon Quest dans ses déplacements sur un carte du monde, avec des combats générés de façon aléatoire, sa vue de profil dans les villages et les donjons, et enfin ce périple d’un Link qui se perd dans des copies de ruines gréco-romaines : tous ses élément font de ce titre l’enfant caché de la série, le cousin que l’on cache aux baptêmes car il a une bosse dans le dos, un pied-bot et une haleine à faire fondre la Master Sword.
Cependant, malgré son côté atypique, cet épisode se classe à un bon niveau de vente. 4,51 millions d’exemplaires, ce n’est pas si mauvais pour un jeu répudié par les fans de Zelda.

Pourtant, à lui tout seul, Adventure of Link est à la source de nombreuses idées reprises plus tard dans les suites de l’Elfe d’Hyrule.
Tout d’abord, Zelda II montre la prépondérance de la Triforce, qui devient alors un objet de convoitise mais surtout le point central de la série. Puis vient la jauge de magie, reprise ensuite dans plusieurs séquelles. Ensuite, le passage à une vue de profil fut gardé plus tard lors des quelques phases spéciales de plateformes, en atteste certains passages dans les donjons des épisodes Gameboy et Gameboy Color.

Mais la grande force de cet opus se présente pendant l’exploration des villes. Les bourgs et bourgades sont peuplés de quidams, de manants, de femmes aux mœurs légères (Authentique ! Elles soignent le héros en l’invitant chez elles), rendant les aventures de Link plus vivantes, moins solitaires. Et tout comme les derniers épisodes, des chevaliers vivants en communauté peuvent entrainer Link et lui apprendre de nouvelles techniques. La sociabilité de la série est née dans Zelda 2 !

/wp-content/uploads/oldsite/24102/imgs/4.png

Et pour finir sur les apports de cet épisode dans l’univers Zelda, le joueur averti prendra soin de remarquer le nom de quelques villes parcourues par Link : Rauru, Ruto, Mido, Nabooru, Darunia… n’y aurait-il pas une certaine correspondance avec des personnages d’Ocarina of Time ?

Il est certain que Miyamoto a construit les Zelda sur la base des deux premiers épisodes. Chaque titre, depuis la Super Nintendo à la Wii, se déroule selon un schéma tracé par Legend of Zelda, tout en incluant quelques spécificités tirées de The Adventure of Link. Il est même préférable de prétendre que tous les épisodes tirent leurs essences de ceux qui les précédents, mais la substance même de la série, son corps, son âme et son esprit proviennent de la NES. Un NES qui a grandement contribué, décidément, aux jeux vidéo…


Article rédigé par Artemus

# N’oubliez pas de visiter notre site réseau entièrement consacré à Zelda : Zelda-Source (site cliquable à tout moment en sélectionnant l’icône Triforce dans le menu haut du design Nintendo-Difference)!

  • Nintendo-Difference

    par Tao

    le 31 octobre 2011 à 23:15

Partager sur

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101