Dragon Quest VI : Le Royaume des Songes

En résumé

  • Sorties :
  • 20 Mai 2011
  • 14 Février 2011
  • 28 Janvier 2010

L'avis de Ramzabeoulve

En s’aventurant dans Dragon Quest VI, autant être prévenu : ce titre est cruel, situé hors du temps, comme les songes de son histoire. Mais pour qui cherche un titre old-school long, passionnant et possédant une véritable identité sans vendre son âme à de vains artifices, il s’agit d’un des meilleurs représentants du genre sur la console.

Les plus

  • Belle remise au goût du jour
  • Un titre mythique
  • Très bonne durée de vie
  • Une simplicité bienvenue

Les moins

  • Old-school jusqu'au bout des ongles
  • Grind, grind, grind...
  • Nintendo-Difference

    par Ramzabeoulve

    le 21 août 2011 22:00

Ah, Dragon Quest. Emblème du RPG nippon, assuré de faire exploser les charts Media Create à chaque nouvel épisode, même si c’est un spin-off. Là où Final Fantasy s’est complexifié (en bien ou en mal) au fil des années, la série de Yuji Horii a toujours misé sur des bases simples sans pour autant virer dans le simpliste. Cela explique sans doute son succès transgénérationnel sur l’Archipel. Seul volet 16-bits à n’avoir jamais connu de remake ou de portage, Dragon Quest VI : Le Royaume des Songes nous offre aujourd’hui un bain de nostalgie…

On ne touche pas à Dragon Quest. Véritable institution du côté des mangeurs de sushi, tout comme Call of Duty l’est chez l’Oncle Sam, toute modification de la formule entraîne une levée de boucliers générale. Simple exemple, la première présentation de Dragon Quest IX sur DS, qui montrait un jeu plus orienté action. La réaction des fans nippons fut unanimement négative, et retour en arrière pour DQ IX. Ou plutôt, immobilité totale ou presque. Après tout, il aura bien fallu attendre la sortie occidentale de Dragon Quest VIII pour que les joueurs n’aient plus à passer par des menus d’un autre temps pour une action aussi simple qu’ouvrir une porte et taper la causette avec un villageois. Et que dire des bruitages recyclés depuis l’époque 8-bits jusque sur PS2, dont les joueurs nippons, aussi fétichistes qu’un Georges Tron des grands soirs, ne voulaient pas se départir ?

A dream within a dream within a dream…

Dragon Quest VI se place donc totalement dans la continuité des deux remakes précédents, et boucle en beauté la trilogie Zénithia. Et ce, d’autant plus qu’il s’agit du seul volet SNES à n’avoir jamais eu droit à son remake. Et quel meilleur moment pour le sortir que durant cette vague de recyclage qui touche l’industrie vidéoludique comme l’un des sept fléaux d’Égypte ? Ceci étant dit, sur le coup, l’initiative est plus que justifiée, puisqu’elle permet de découvrir cette sommité du genre sous un autre jour. Et tout comme pour DQ IV et V, le coup de Ripolin est une franche réussite. Pas étonnant, le moteur graphique utilisé ayant déjà fait ses preuves par le passé. Sprites magnifiques, décors léchés… Le passage à la 3D ne trahit pas les origines rétro du titre, il les sublime. Bien sûr, on notera un peu de recyclage d’anciens décors par ci-par-là, mais pas de quoi chipoter non plus.

Comme tous les titres de la série, Le Royaume des Songes pose les bases d’une histoire résolument simple, se rapprochant plus du conte qu’autre chose. Pas de cinématiques resplendissantes à la Michael Bay, pas de longues diatribes pénibles… Ici, les situations sont posées en quelques lignes, sans artifices de mise en scène. C’est ce qui fait une des forces de la série depuis des années. Les canons du genre y passent tous : le héros amnésique, villageois paumé qui par un coup du destin se retrouve à lutter contre les forces démoniaques, dans deux mondes parallèles, entre réalité et rêve, c’est un peu tous les clichés du genre qui se seraient donné rendez-vous pour une soirée mousse.#row_endAjoutez à cela le design made by Toriyama et vous obtenez le concentré pur du RPG nippon. Sauf qu’ici, la sauce ne vire pas à l’aigre et l’indigeste : cela fonctionne, et le joueur se retrouve vite emporté dans cette épopée, surtout que la localisation française, en dehors de quelques errements pour le choix des noms (Olivier, très glamour), s’avère de qualité. Surtout quand l’idée de l’opposition entre monde réel et monde des songes est aussi bien intégrée.Chaque action dans un monde aura ainsi une répercussion dans l’autre… Japonais certes, mais pas japoniais, en somme.

Je vous parle d’un temps…

Le système de combat est à l’avenant du reste : simple mais efficace. En ne cherchant pas à compliquer les choses via 15000 sous-systèmes pénibles au tutoriel effrayant, DQ a su préserver une certaine intégrité qui permet de se plonger d’autant plus facilement dans l’aventure. Attaque, Magie, Objets, que d’autre demande le peuple ? Il faudra passer par la case Options pour configurer la vitesse 1 pour apprécier le dynamisme des combats, mais une fois ceci franchi, c’est du tout bon. Disponible assez tôt dans l’aventure, l’abbaye des Vocations ajoute un système de classes, bien connu des amateurs de la série, pour pimenter un peu les choses. Sans en faire des tonnes, ce système permet de passer par les grands archétypes du genre (mage, guerrier, prêtre…) ou des métiers plus originaux (marchand, danseur…) pour débloquer d’autres classes plus puissantes ou intéressantes. Sachant que l’augmentation de ces classes passe par le nombre de victoires décrochées, il s’associe fatalement aux sacro-saintes phases de level-up. Malgré la fréquence de combats élevée, ici, la douloureuse passe finalement très bien, grâce au dynamisme et à la rapidité des affrontements.

Difficile cependant de recommander Dragon Quest VI à tout un chacun. Il fait partie du temps quasi révolu où le joueur n’était pas guidé par des aides multiples. Largué dans la nature, notre brave troupe de compagnons n’aura assez souvent que de vagues indications sur la destination à poursuivre. Tout se mérite, et l’exploration est largement récompensée. DQ VI est un jeu où le terme « level-up » est un leitmotiv constant. Où l’on crève la thune pour pouvoir s’acheter de l’équipement décent. Pas de grosse flèche pour indiquer où aller. Ni de « Press A to win », d’ailleurs. Marque de fabrique de la série, les combats contre les boss se finiront souvent avec la moitié de l’équipe décimée, plus de magie, et un bon nombre d’objets sacrifiés. Et encore, c’est quand toute la troupe n’a pas connu quelques aller-retour donjon-église pour cause de mort express auparavant. Mais quel plaisir d’avoir enfin remporté la victoire sur ce $# !g de boss qui bloquait notre progression. Un plaisir d’un autre temps, que le profane savourera comme sa madeleine de Proust.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101