Ganbare Goemon Tôkai dôchû Ôedo Tenguri kaeshi no Maki

En résumé

  • Sorties :
  • Non prévue
  • Non prévue
  • 23 Juin 2005

L'avis de Xeen

Ganbare Goemon DS s’inscrit dans la lignée des précédents épisodes. Mélangeant les genres du jeu d’aventure et du jeu d’action/plate-forme, le titre propose de se replonger dans ce Japon de l’époque Edo complètement décalé, bourré d’anachronismes et de références autant vidéoludiques que culturelles. Le titre n’a pas pris une ride depuis sa sortie il y a cinq ans, que ce soit au niveau de la réalisation technique ou dans l’utilisation du stylet pour les énigmes ou les phases de plate-forme. Malheureusement, sa très faible durée de vie le destine surtout aux fans qui prendront plaisir à retrouver toutes les figures connues de la saga. Pour les autres, le titre n’a aucun intérêt si ce n’est de la découvrir. Du fait du nombre de références qui leur seront étrangères et des personnages non détaillées, il est probable aussi qu’ils aient du mal à entrer dans cet univers.

Les plus

  • Belle réalisation technique qui a peu vieilli.
  • Bonne exploitation du stylet pour l'époque.
  • Tout l'univers Ganbare Goemon.

Les moins

  • Court et facile.
  • Peu de phases de plate-forme.
  • Nintendo-Difference

    par Xeen

    le 10 mai 2010 22:00

Dans le monde du jeu vidéo, Goemon est une véritable institution, au
même titre que Mario, du moins au Japon car le personnage est peu connu
en Occident. Ayant débuté en arcade en 1986, la série Ganbare Goemon
compte près d’une quinzaine d’épisodes ayant vu le jour sur de très
nombreuses plateformes. Les U.S.A. et l’Europe ont pu approcher la
série, baptisée alors Mystical Ninja Starring Goemon, avec le premier
des quatre épisodes SNES et les deux sur N64. Le dernier Goemon en date,
Tôkai dôchu Ôedo Tenguri keashi no Maki, est quant à lui sorti sur DS
en juin 2005 et n’a jamais connu de localisation. À noter que Konami l’a
réédité fin octobre 2009 via sa gamme Konami Dendou Selection. Que vaut
cet épisode ?

Go Ninja Go Ninja Go !

C’est par une belle après-midi ensoleillée que
cette nouvelle aventure commence. Alors que Goemon, ninja et poète à ses
heures perdues, et son bon-vivant ami Ebisumaru ont l’intention de se
prélasser après un copieux repas chez eux à Edo, voilà qu’Ommi, l’idole
de la ville et amie des deux compères, entre précipitamment dans la
maison et leur annonce qu’un avis de recherche a été lancé contre eux.  À
peine ont-ils le temps de prendre conscience de la nouvelle qu’ils sont
arrêtés par les gardes de la ville et déférés devant un haut magistrat,
Kinemon. Le fonctionnaire les accuse alors d’avoir cambriolé la demeure
d’un riche notable et de nombreuses personnes auraient été témoins de
leur forfait.

En conséquence, Kinemon envoie au cachot les deux ninjas
sans qu’ils puissent se défendre. Toutefois, le temps passé dans leur
cellule sombre et humide est de courte durée. En effet, alors qu’ils
sont en train de faire le point sur la situation, ils sont libérés par
Yae, amie de Goemon et membre d’un clan de ninjas spécialisé dans les
missions de reconnaissances et d’infiltration. Maintenant libérés et
errant dans les rues d’Edo, nos deux héros vont devoir prouver leur
innocence.  Ils seront bien entendu aidés par Yae et Sasuke, le ninja
androïde créé par le génial et un peu pervers inventeur Monoshiri.

Leur
quête les conduira à retrouver les vrais coupables, dont le leader se
fait appeler Mr Goemon, mais surtout à affronter une mystérieuse
organisation composée de tengus s’attelant à la recherche de puissants
artefacts appelés les Trois Armes Célestes. Les tengus sont des
divinités mineures à l’apparence d’hommes-corbeaux que l’on retrouve
dans certaines religions comme le bouddhisme et le shintoïsme.

Tiens
bon, Goemon.

Pour les néophytes, Ganbare Goemon est une série se
déroulant dans le Japon féodal (durant l’Epoque d’Edo entre le début du
XVIIe siècle et 1868 vers la restauration Meiji) nourrie de références
culturelles (à l’image de Muramasa : The Demon Blade, par exemple) mais
en adoptant un ton humoristique en étant truffée d’anachronismes et
bourrée de clins d’œil aux univers télévisuel et vidéoludique. La
plupart des épisodes de la série se présentent comme un mix entre le jeu
d’aventure façon Zelda et le jeu d’action/plate-forme en 2D à scrolling
horizontal et/ou vertical pour les lieux faisant office de « donjons ».

Celui sur DS ne déroge pas à cette règle même si, malheureusement, la
partie aventure est bien plus prépondérante. Seuls quelques donjons sont
orientés action/plate-forme. Mis à part dans ces derniers, on peut
sauvegarder à tout instant. Décomposée en huit chapitres, cette dernière
aventure ne devrait pas bouleverser les fans qui retrouveront très vite
leurs marques.

Goemon et ses amis sont switchables à tout
moment de l’aventure. Tous possèdent en commun barre d’énergie et un
nombre de vies. Pour affronter leurs adversaires, ils disposent aussi
bien d’armes de contact que de projectiles mais dont l’utilisation coûte
quelques ryō , la devise de l’époque. Au fil de l’histoire, Yae pourra
avec son bazooka fétiche viser simultanément de multiples cibles alors
qu’Ebisumaru aura l’occasion de lâcher les gaz au sens propre. Les
ennemis vaincus laissent échapper des ryō , de la nourriture pour
reprendre de l’énergie et surtout des manekineko (les petites statuettes
en céramique de chats porte-bonheur) qui augmentent la force des armes
de contact tant que l’on n’est pas touché par l’ennemi.

Enfin, Goemon et
ses potes peuvent déclencher des jutsu dévastateurs éliminant tous les
ennemis présents à l’écran. Pour ce faire, il faut au préalable les
avoir appris auprès d’un maître dans l’une des villes parcourues. Il
s’avère nécessaire de passer de l’un des ninjas aux autres car ils
acquièrent durant leurs pérégrinations des équipements spéciaux leur
permettant de franchir des obstacles et/ou de résoudre diverses énigmes.
Ainsi, Goemon peut pousser des blocs de pierre avec des gants de force,
Sasuke franchir des précipices à l’aide de ballon. Quant à Ebisumaru et
Yae, ils peuvent respectivement creuser des trous dans le sol ou
traverser des rivières avec des tenues de ballerine et de poisson.

Les
villes et villages visités sont l’occasion de glaner de précieuses
informations auprès des citadins, de se reposer dans des auberges et
hôtels, dont l’état des chambres dépend du prix investi, ou de se
prélasser au spa et choisissant d’aller dans les salles réservées aux
hommes ou aux femmes (gags à la clef comme Goemon se retrouvant entouré
de vieilles dames). Les restaurants permettent de déguster des plats
traditionnels pour reprendre de l’énergie et les boutiques d’acheter
divers objets : vies, nourritures utilisables lors des combats, pièces
d’armures qui permettent de se faire toucher un certain nombre de fois
sans perdre d’énergie…

Enfin, le robot géant Goemon Impact créé
par le « Sage » Monoshiri répond aussi à l’appel. À l’inverse des autres
épisodes, l’action ne se déroule plus à l’intérieur du cockpit. Cette
fois, Goemon dirige son avatar de métal de l’extérieur grâce à une DS.
Dans les faits, ces phases de gameplay ressemblent à un classique jeu de
baston 2D. L’affrontement se déroule sur l’écran du haut alors que sur
celui du bas se trouvent diverses touches que l’on actionne avec le
stylet et auxquelles répond le G.I. Il peut donner des coups de poing ou
faire sortir des lasers par ses yeux. Il peut aussi empoigner l’ennemi
pour le projeter ou… l’embrasser. Il y a même un bouton
d’autodestruction.

Au final, cela donne des affrontements comparables à
ce que l’on voit dans des sentai comme Bioman comme à la fin du chapitre
6 où Goemon est sur une plage alors que les robots, dont on ne
distingue que les ombres, s’affrontent au loin dans l’océan bercé par un
magnifique soleil couchant.

#row_end

Pas de vrais sushis à se faire.

Même
si maintenant cela prêterait à sourire, Ganbare Goemon DS, sorti au
Japon six mois après la console, fut l’un des premiers titres à
réellement exploiter le stylet. Bien que l’essentiel du soft se joue à
la croix directionnelle et aux boutons, celui-ci est utilisé de bien des
manières, que ce soit lors des combats et bien sûr pour résoudre de
très nombreuses énigmes qui nécessitent parfois malheureusement la
compréhension de la langue. Ainsi, il faudra peindre sur le sol d’un
temple le nom « hotei » en hiragana  (nom du dieu du Commerce, un des
sept dieux de la Fortune)  ou encore frapper suivant un rythme précis
aux portes d’un autre.  D’autres demanderont de reconstituer sur des
visages en porcelaine ceux très disgracieux des trois filles d’un
notable. Il sert aussi lors des phases de plate-forme mais jongler entre
le stylet et la croix et les boutons n’est parfois pas aisé.

Enfin,
le stylet permet d’examiner les éléments du décor pour y débusquer les
30 statuettes de Nosutora-kun, un éléphant avec une bouse sur la tête.
Cette recherche constitue la principale quête annexe du jeu et permet de
débloquer de nouvelles tenues pour les héros. Afin de les localiser
plus facilement, on peut toujours demander de l’aide à Plasma, un
personnage très gay-friendly, vêtu seulement d’un pagne et d’une
cagoule, dansant dans des boîtes de nuit aux côtés de pantins de bois.
Une autre quête annexe consiste au fil de l’histoire à aider un ami de
Goemon, Tokutaro, à se rendre jusqu’à la capitale pour y devenir
l’apprenti d’un artiste en échange de porte-monnaie permettant
d’accumuler de plus en plus de ryō, chose indispensable pour apprendre
les jutsu. Une dernière influe même à différents stades sur l’apparence
du boss de fin.

En plus des quêtes annexes, le jeu propose
quelques mini-jeux. Dans l’aventure même, Goemon pourra faire de la
poterie. Autrement, les autres sont accessibles à partir de la page de
présentation. Le premier, Quarth, est un mélange entre le shoot’em up à
défilement vertical et le puzzle façon Tetris. Dans les faits, le
vaisseau, qui s’avère être le G.I., se déplace de gauche à droite en bas
de l’écran et doit, en tirant des carrés, donner de l’épaisseur à des
barres métalliques dans le but de les détruire une fois que ces
dernières ont l’apparence dune forme géométrique.

Petit exemple, si la
pièce qui tombe a la forme d’un « T », il faut rembourrer chaque côté de
la tige vertical pour que le T devienne un rectangle puis disparaisse. À
l’occasion, il faut parfois affronter le boss emblématique de la série
Gradius.  Le second, un vrai shoot’em up cette fois, sera
malheureusement inaccessible au plus grand nombre. En effet, il faut
pour y jouer posséder la cartouche GBA « Ganbare Goemon 1 & 2 ».

Techniquement,
malgré cinq années écoulées, Goemon reste très actuel et agréable à
regarder même si les modèles en cel-shading 3D des personnages ont un
peu vieilli. Que ce soit durant les phases d’aventure ou de plate-forme,
l’ensemble reste fluide même si, pour les secondes, on note une petite
rigidité concernant les sauts. Les décors, entièrement en 2D, sont
superbes avec un style graphique proche de celui-ci de Saga Frontier 2
sur PSone, à savoir des environnements donnant l’impression d’avoir été
dessinés à la main. Chaque lieu visité a ses propres personnalité et
ambiance exception faite des donjons orientés plate-forme où on note
hélas des redondances et parfois un level design quasi-identique. Avec
des couleurs vives et regorgeant de détails ou de clins d’œil, ils
renforcent l’immersion dans l’aventure et servent de soutien à un humour
toujours omniprésent.

Plus c’est court, mieux c’est ou non ?

Difficile
d’énumérer  tous les gags, clins d’œil et références tant il y en a :
des statues de tanuki tirant la langue peuvent être aperçues dans le
fourbi des boutiques, des animaux et démons regardent d’un air médusé
Goemon entrant dans un théâtre kabuki. Jurôjin, un des sept dieux de la
Fortune symbolisant la prospérité et la longévité, médite sous une
cascade dont l’eau s’écoule d’une narine d’un visage sculpté dans la
montagne.
À un moment donné, Ebisumaru goûte une mixture mijotée par Mr
Goemon qui le transforme en ballon de baudruche. Il faut alors l’amener à
un guérisseur, sauf qu’il a peur d’être capturé par un couple de petits
vieux à l’appétit gargantuesque le confondant avec un goret géant. Les
ennemis ne sont pas en reste. Se battre contre des marrons ou des sushis
mutants sur un pâté en croute en train d’être débité en tranches par un
couteau géant provoque son petit effet.

Question références
culturelles, la principale concerne Goemon lui-même puisqu’il est
inspiré de Ishikawa Goemon (1558-1594), sorte de Robin des Bois nippon
qui donna naissance à pas mal de légendes et de pièces pour le théâtre
kabuki. Vient ensuite dans le chapitre 6 les sept dieux de la Fortune
(Fortune = Bonheur ici) que Goemon doit trouver. Ces derniers l’aideront
après cela à rejoindre une des bases des tengus grâce à leur navire :
le Takarabune (ou Navire aux Trésors). Les Septs dieux sont d’ailleurs
souvent représentés dans leur embarcation. Notre héros et ses amis
croisent aussi l’esprit de Masakado, un samurai ayant vécu dans la
première moitié du Xe siècle, détenteur d’une des Trois Armes Célestes :
l’Épée de Kusanagi, apparaissant aussi dans Okami.

D’ailleurs, ils
rencontrent à l’occasion dans un village isolé l’incarnation de la
déesse du Soleil Amaterasu (incarnée dans une louve dans Okami) et ainsi
que celle du dieu des tempêtes Susanoo. Sauf qu’ici, Amaterasu est une
gamine aimant les fleurs et s’ébrouer façon Laura Ingalls de La Petite
Maison dans la Prairie alors que Susanoo est un mioche pétochard avec de
sérieux problèmes de vessie.

Les références vidéoludiques
concernent certes Gradius mais principalement la série Goemon. Lors du
chapitre 2, Goemon en investissant les geôles de la base tengu de
Kanakawa va tomber nez à nez avec Monoshiri mais aussi « New Aged Goemon
» qui va lui expliquer qu’il est ici pour un « crime ». Le crime en
question est le suivant. Pour essayer de conquérir un nouveau public,
Konami décida à partir d’un épisode donné de changer le design de Goemon
pour le faire plus tendance, djeun’s. Cette version « New Aged »
scandalisa les fans et les versions dans lesquelles elle apparut
n’eurent que très peu de succès.

En conséquence, Konami décida de ne
plus la réutiliser. Le chapitre 4, se déroulant dans le village d’Eijiri
alors en pleine festivité, est quant à lui un véritable hommage au
niveau 2 du premier Ganbare Goemon sur SNES car on y croise des danseurs
portant le masque de Hyottoko ainsi que le même boss. Une des séquences
a même été reprise ainsi que la musique qui allait avec. Pas mal de
compositions sont tirées de cet épisode d’ailleurs. Le thème d’ouverture
collant à la série est également là. Même si elles ne sont pas
inoubliables, les différentes musiques sont en adéquation avec
l’ambiance décalée du titre et garantissent l’immersion dans le titre.
Enfin, le jeu est doublé lors des séquences introduisant chaque
chapitre.

Malheureusement, toutes les qualités de Ganbare Goemon
DS sont plombées par un très lourd défaut à savoir une durée de vie
famélique. Quêtes annexes comprises, l’aventure se boucle en 6 heures
environ, d’autant que le niveau de difficulté est peu élevé.
Du coup,
cet épisode se destine principalement au noyau dur des fans. En
revanche, certains se plaindront des phases de plate-forme, trop peu
nombreuses et redondantes dans leur level design et/ou leurs
environnements. Pour les nouveaux venus, cet épisode, pas le meilleur en
plus (il lui manque le petit vent de folie et d’originalité des volets
SNES), peut être l’occasion de découvrir la série et son univers mais
ceux-ci regretteront une durée de vie trop faible et passeront à côté de
nombreuses références et se sentiront pour le coup largués (le
background des héros n’étant pas évoqué par exemple).

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