Gear.Club Unlimited

En résumé

  • Sorties :
  • 1 Decembre 2017
  • 21 Novembre 2017
  • 14 Decembre 2017

L'avis de Chozo

Gear.Club Unlimited est techniquement un jeu de course arcade solide qui ne révolutionne bien entendu pas le genre. Les modèles de voitures sont tous très détaillés et lisses, tandis que l'action se déroule sans encombre même avec une douzaine de voitures affichées à l'écran. Cependant, les textures d'environnements sont malheureusement issues du monde mobile d'il y a quelques années et le jeu accuse quelques rares bugs sonores inhabituels que les développeurs devront éliminer lors d'une prochaine mise à jour. Très divertissant et complet, justifiant largement l’appellation « Unlimited », ce jeu demeure une expérience passionnante, surtout en mode portable, puisque le titre d'Eden Games est calibré pour les petites sessions entre deux arrêts de bus. Même si tout n'est pas parfait, Gear.Club Unlimited est un titre largement conseillé, surtout que le genre arcade n'est pour le moment que trop peu représenté dans la ludothèque de la Switch. À défaut d'un Gran Turismo like, le jeu propose avec ce qui se fait de mieux en course de voiture sans prise de tête et c'est déjà une excellente nouvelle.

Les plus

  • Une modélisation des voitures au top
  • Les excellentes sensations de vitesse
  • Un contenu énorme
  • Les mode multi local qui pourrait faire un jeu à lui tout seul

Les moins

  • Les environnements presque moches
  • Des bugs sonores
  • Pas de réel jeu en ligne
  • Le système de garage pas très bien adapté à la jouabilité sur console
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 13 décembre 2017 23:00

Adapter un jeu mobile sur console de salon pourrait se comparer à l’adaptation d’un manga au cinéma en prises de vue réelles. À l’instar de la toute récente première bande-annonce de la version hollywoodienne de Gunnm, réalisée par Robert Rodriguez et nommée en occident Alita : Battle Angel, ce premier aperçu a provoqué une onde de méfiance et de critiques que seul internet permet, sans qu’aucune réelle information sur le film n’ai filtré, outre ces quelques secondes d’images. L’annonce du portage de Gear.Club sur Nintendo Switch donne un peu les mêmes effets, à une échelle bien moindre cependant, comme si amener un jeu free-to-play très apprécié des joueurs et des critiques de l’univers iOS/Android à une version Unlimited payante sur Switch était quelque chose de contre nature, comme si cela n’avait et ne devait jamais exister. Par ailleurs, plusieurs portages récents sur la console de Nintendo n’ont pas amélioré le contexte, puisqu’outre d’excellentes surprises comme DOOM ou L.A Noire, certains jeux se sont vus pourvus d’une version Switch totalement ratée. Reste à savoir si, d’une part, cette appellation « Unlimited » est réellement justifiée par rapport à la version gratuite et, d’autre part, s’il s’agit d’un portage réussi et respectueux de la philosophie de jeu créée à l’origine.

Alors les bavaroises, ça va ? Toujours en tracteur ?

Première chose à mettre au clair, non, la Nintendo Switch n’a pas trouvé ici son Grand Turismo ou son Forza. Malgré la présence de marques de voitures réelles et de bolides existants, il s’agit bien ici d’un jeu de course purement arcade, tirant vers Mario Kart pour sa prise en main immédiate, mais récupérant certains aspects de Gran Turismo, comme l’absence de dégâts sur les carrosseries, tout en étant manifestement pondéré vers ce dernier. Frénétique et fluide, Gear.Club Unlimited amène une tenue de route tout en adhérence sur les parcours goudronnés avec des excursions hors asphalte des plus glissantes. Deux vues sont disponibles, avec la vue depuis le capot, offrant un excellent rendu pour peu que l’on apprécie de n’apercevoir aucune partie de notre voiture, et la vue classique derrière le véhicule, qui pourrait en énerver plus d’un tant cette vue se retrouve trop proche du bolide, offrant peu de vision d’ensemble des environnements. D’un autre côté, outre les modélisations des voitures très réussies et de jolis effets de lumière et de reflets, ce sont les textures des environnements qui font un peu mal aux yeux. Bien qu’ils soient relativement variés, entre villes méditerranéennes, plages, canyons ou déserts,  les décors demeurent assez décevants dans leurs rendus visuels et ne donnent aucun effet de relief. Un sentiment décuplé en mode docké, puisqu’un certain aliasing se remarque aisément sans que cela ne soit rédhibitoire, alors qu’à contrario le jeu est d’une fluidité exemplaire, engendrant une excellente impression de vitesse. 

Mais le meilleur rendu reste le mode portable. Graphiquement beaucoup plus agréable grâce à la taille de l’écran qui cache en quelque sorte les défauts du jeu, Gear.Club Unlimited devient ainsi l’un des meilleurs titres du genre sur console nomade. Enfin, côté bruitages, sans être exceptionnels, les sons des moteurs, des chocs ou des crissements de pneus restent corrects, avec une certaine inégalité de traitement en fonction des voitures. Pour faire simple, il faudra attendre de pouvoir acquérir les voitures les plus chères si on veut profiter à fond du travail sonore apporté au titre, surtout que musicalement parlant, le jeu souffre d’un certain problème de mixage sonore, entraînant une discrétion presque totale des musiques, pas folichonnes soit dit en passant, mais aussi quelques rares coupures nettes, faisant étrangement disparaître pendant quelques secondes bruits de moteurs et bande-son.

C’est pas de l’asphalte petit, c’est d’la terre !

C’est de notoriété publique, mais contrairement à ses sœurs rivales, la Nintendo Switch et ses Joy-Con ne disposent pas de gâchettes analogiques. Ainsi, pour accélérer et freiner, il faudra choisir entre les boutons de tranche Zl et Zr ou les boutons classiques des manettes, nous faisant revenir vers les sensations d’un Mario Kart. Contrôles mis à part et une fois désactivées les trop nombreuses assistances automatiques (essentiel si vous souhaitez atteindre les meilleures sensations de course et de liberté d’action), Gear.Club Unlimited réussi largement à nous filer la banane sur tous les circuits. Pour faire des progrès plus rapides et plus réguliers, il s’agira de freiner tôt dans les virages les plus serrés, de diriger la voiture de manière optimale et de foncer pleins gaz dès que le bolide est pointé dans la bonne direction. Des étapes de rallye sont également de la partie, mais celles-ci ne demandent pas d’ajustement radical au delà d’un peu plus de prudence en sortie de virage, avec une glissade plus marquée. D’autant plus que l’IA ne vous donnera pas réellement de fil à retordre, puisque tous les concurrents auront tendance à s’aligner poliment avant les virages, à freiner tôt plutôt que de se bousculer et laisser ainsi des trous béants pour que vous puissiez vous y engouffrer. Prendre une ligne de conduite légèrement différente et freiner un peu plus tard que les autres vous permettront de passer plusieurs fois en première place sans trop d’efforts. Le mode difficile ne semble pas non plus changer le comportement de base des adversaires, il rend simplement les voitures plus rapides. Étant donné que les bolides peuvent rapidement être améliorés dans les garages, ce pic de vitesse n’est pas des plus contraignants. Autre aspect positif, la bonne gestion des petites parties en relief générant longues montées puis descentes sèches dans un virage serré qu’il faudra anticiper, ainsi que des sauts qu’il conviendra de gérer puisque ceux-ci influencent grandement la conduite et la direction de la voiture.

En outre, en cas d’énorme erreur lors d’une mauvaise gestion de courbe, le jeu permet même à l’utilisateur de tricher. En effet, Gear.Club Unlimited propose une fonctionnalité de rembobinage illimité sur les dix dernières secondes, permettant de revenir sur sa faute en appuyant sur le bouton X. Très classieuse, cette option certes facultative réduit d’autant plus la difficulté du jeu. Mais une fois avoir accepté que ce jeu n’est pas une simulation de course, il procure beaucoup de plaisir à la conduite. Les courses nombreuses et courtes se déroulent à un rythme effréné et varient entre sessions de course classique et contre-la-montre. À bien des égards, il s’agit du jeu de course idéal pour la Switch, dans un concept donnant plus d’adrénaline qu’un Mario Kart 8 Deluxe, en tout cas dans ses sensations de conduite.

La route ? Là où on va, on n’a pas besoin de route

Comme cité plus haut, en dehors des simples compétitions, les bolides pourront régulièrement être améliorés dans des garages personnalisés, qu’il faudra étoffer au fur et à mesure des victoires avec de nouveaux ateliers et équipements. Mélange de stations de mise à niveau et de « bolidage », ces garages se développent dans un environnement limité qui peut être étendu au fil du temps. Même sans connaissance du passé de Gear.Club, il est évident que cette partie du jeu avait été conçue sur la base d’un système free-to-play. Alors que la monnaie virtuelle se gagne très facilement dans cette version Unlimited, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu’il aurait été préférable de transformer cette partie du jeu en alternative plus simplifiée et moins lourdingue. En effet, l’amélioration des voitures est ici à la fois très arbitraire et fastidieuse. Le fait de déplacer un curseur pour naviguer dans un menu déroulant trahit la philosophie mobile et tactile du jeu d’origine et casse littéralement le rythme du titre jusqu’alors sans temps morts. De plus, comme les collisions en course ne provoquent pas de dégâts, l’aspect « réparation » en garage est totalement mis à la trappe. Cela pousse d’ailleurs la dynamique de chaque course dans une direction toujours plus arcade, puisque les collisions sont pratiquement exemptes de pénalités, en dehors d’une perte momentanée de vitesse en ligne droite.

Gros point fort du jeu, son contenu gargantuesque. Avec une carte se dévoilant peu à peu en fonction des victoires, le jeu consiste à remporter trois étoiles à chaque course, pour un total de 455 étoiles à obtenir afin de débloquer l’ultime compétition. Ainsi, nous avons ici plus de 400 courses sur  200 circuits, avec plus de 30 voitures différentes. En débloquant les courses, les voitures toujours plus puissantes et les concessionnaires, le plaisir est surtout procuré une fois que l’on commence à accéder au matériel plus exotique. Soudainement, les courbes de direction et les freinages s’améliorent, témoignant d’une plus grande habileté et deviennent encore plus ébouriffantes. Les différences entre véhicules se font du coup aussi ressentir, allant de la précision et réactivité des voitures les plus légères à l’équilibre parfait des bolides les plus imposants. Enfin, même s’il n’existe pas réellement de mode de course en ligne puisqu’il faut se contenter d’une compétition contre-la-montre avec les ghosts des autres joueurs du monde entier, le mode local en écran partager avec 3 autres joueurs est simplement parfait. Constamment fluide à 30 images par seconde, ce mode multiplie le fun procuré par ce titre avec toutefois le gros conseil de sélectionner la vue depuis le capot. Proposant l’ensemble des circuits et des voitures, même s’ils ne sont pas tous débloqués, ce mode à tester plutôt sur téléviseur pour plus de lisibilité est une vraie réussite et témoigne d’un travail tout à fait spécifique à son égard.

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