Last Window : Le Secret de Cape West

En résumé

  • Sorties :
  • 17 Septembre 2010
  • Non renseignée
  • 14 Janvier 2010

L'avis de Tails

S'il s'agira pour certains d'un non-jeu, trop linéaire pour être intéressant, ceux qui considéreront Last Window pour ce qu'il est, un roman interactif revendiqué, découvriront une histoire de première envergure et une ambiance particulière servies par des mécanismes bien pensés. Last Window constitue bien le chant du cygne pour Cing et c'est avec une joie mêlée d'une pointe de tristesse que l'on appréciera les aventures de Kyle Hyde pour la dernière fois...

Les plus

  • Un scénario bien ficelé
  • Un chara-design original
  • Des énigmes bien pensées

Les moins

  • Extrêmement linéaire
  • Des musiques oubliables
  • Nintendo-Difference

    par Tails

    le 29 septembre 2010 22:00

Sorti en 2007, Hotel Dusk s’est présenté comme une bonne petite surprise
pour tous les amateurs d’histoires bien ficelées pleines de mystères.
Cette année, c’est sa suite qui parvient jusqu’à notre continent, malgré
la faillite de Cing, dans une version intégralement traduite en
français. Cette seconde aventure de Kyle Hyde a donc la lourde tâche de
faire honneur à son développeur en tant que dernier jeu produit par la
société, en nous offrant tout ce que Cing sait faire de mieux.

Un endroit pas si familier…

Un
an après les évènements d’Hotel Dusk, Last Window nous replonge dans la
peau de Kyle Hyde. Cet ex-inspecteur de police, qui a quitté son poste
suite à une trahison de son partenaire, travaille maintenant comme
représentant pour la société Red Crown. Cependant, derrière cet emploi
classique se cache en fait une activité parallèle : retrouver des objets
bien particuliers, souvent de grande valeur, suite à la demande de
clients. Kyle est donc régulièrement chargé par son patron, Ed Vincent,
d’aller fouiller divers endroits à la recherche de l’objet convoité. Un
travail qui lui a déjà permis de découvrir bien des mystères et des
secrets.

Alors qu’il retourne à la résidence de Cape West où il
loue un appartement après avoir terminé une mission, Kyle manque un
appel de son patron, une habitude dont il est très coutumier. Si Ed sait
se montrer conciliant face au manque de sérieux et de ponctualité de
son employé dans son travail, cette fois, c’en est trop : Kyle est viré.
Celui-ci n’a du fait d’autres choix que de rester chez lui, à la
résidence. Pourtant, une nouvelle demande de recherche lui parvient,
sous la forme d’une lettre anonyme. Il s’agit de retrouver un objet
appelé l’Étoile Rouge, ici même à Cape West. Étrange, sachant qu’il ne
reçoit les demandes que d’Ed lui-même et que personne n’est censé être
au courant de son activité parallèle. Toujours à la recherche de
nouvelles enquêtes à mener (et puisqu’il n’a rien d’autre à faire suite à
son licenciement), Kyle décide d’accepter la requête.

Cette
demande sera le point de départ d’une histoire qui se révèlera en fait
très personnelle pour Kyle puisqu’elle concernera aussi son père,
assassiné il y a 25 ans dans des circonstances inconnues. La résidence
même dans laquelle il vit depuis plusieurs années sera le théâtre de la
révélation de nombreux secrets, que ce soit par rapport au bâtiment
lui-même ou ses quelques habitants. En prenant le temps de leur parler,
ce qu’il n’avait jamais vraiment fait avant, Kyle découvrira en fait que
chacun cache un lourd passé et que tous sont ici pour une raison
personnelle bien précise…

Last Window reprend donc le même
schéma qu’Hotel Dusk dans son scénario : un lieu plein de secrets à
explorer, des personnages à première vue sans histoire qui ont en fait
beaucoup à dire et une motivation personnelle pour Kyle de poursuivre sa
mission. Les amateurs du premier épisode retrouveront ici une
progression et des ressorts scénaristiques déjà connus. Pour autant,
cela ne veut pas dire que le scénario n’est pas de qualité. Avec une
bonne base de départ et de nombreux rebondissements, il donne toujours
envie d’en savoir plus après chaque nouvelle révélation et de progresser
dans l’enquête afin d’enfin retrouver l’Étoile Rouge et de découvrir
les raisons de la mort du père de Kyle.

Exploration, observation, discussion

La
première chose à noter concernant le gameplay de Last Window, c’est
qu’il impose de tenir la DS à la verticale, comme un livre. Une bonne
idée qui permet de renforcer l’impression de lire un bon bouquin et de
présenter les dialogues avec les personnages face-à-face, chacun sur un
écran. Il ne faudra que quelques minutes aux nouveaux joueurs pour s’y
faire, alors que ceux qui ont fini Hotel Dusk retrouveront immédiatement
leurs vieilles habitudes.

Pour découvrir tous les secrets de la
résidence, Kyle va devoir la fouiller de fond en comble. Lors de ces
phases d’exploration, l’écran tactile présente une vue de haut de
l’endroit où vous vous trouvez, sous la forme d’un plan. Sur l’autre
écran, une vue subjective en 3D permet de s’immerger un peu plus et
d’observer tous les petits détails qui se trouvent dans la pièce. Les
déplacements se font au choix au stylet, aux boutons ou à la croix, de
manière très simple et sans accrocs. La majorité des informations que
vous glanerez ne parviendra cependant pas de l’exploration mais de
l’observation. Lorsque vous approchez d’une zone observable de plus
près, l’icône « Loupe » s’illumine. Un simple clic permet alors de se
rapprocher des objets aux alentours. À ce moment, le gameplay se
rapproche plus d’un point and click, puisqu’il faut cliquer sur les
objets qui vous intéressent pour que Kyle en fasse une petite
description, les observe de plus près pour découvrir ce qu’ils cachent,
ou les prenne s’ils paraissent utiles. Dans cette vue, une barre de défilement en bas de l’écran permet de regarder dans d’autres directions
afin de pouvoir observer tous les objets.

La 3D utilisée pour
représenter les lieux n’a que peu évolué depuis le premier épisode, avec
notamment des textures un peu moins vilaines qu’avant, mais toujours
très pixelisées. Elle reste tout de même de qualité correcte pour la
console et on finit vite par s’y habituer.

Lors de ces phases
d’exploration, vous allez donc souvent passer d’une vue à l’autre : il
faudra se déplacer dans la pièce et se rapprocher des zones
intéressantes, les observer de plus près et regarder un à un les objets
pour trouver ce qui paraît suspect ou important. L’ensemble se joue de
manière fluide et reste toujours intéressant, la description des objets
donnée par Kyle étant souvent amusante#row_end voire carrément pince-sans-rire.
Lors de votre exploration, vous collecterez également de nombreux objets
qu’il sera possible d’utiliser plus tard ou de combiner avec d’autres,
dans la plus pure tradition des jeux d’aventure. L’observation ou
l’utilisation d’un objet entrainera parfois le démarrage d’une énigme
qu’il faudra résoudre, la plupart du temps grâce à une utilisation
ingénieuse des capacités de la DS. Comme dans les autres jeux Cing sur
la console, il est souvent nécessaire de penser d’une façon débridée,
vous obligeant à considérer que vous tenez réellement l’objet avec
lequel vous interagissez entre les mains. Même si la formule est moins
originale maintenant, elle est toujours efficace et amène des énigmes
qui vous donneront parfois beaucoup de fil à retordre.

Pour
finir, que serait un jeu d’aventure sans dialogues ? Last Window en
contient, et pas qu’un peu. D’ailleurs, il va falloir aimer lire des
quantités de texte pour pouvoir apprécier ce jeu, les différents
personnages que vous rencontrerez ayant souvent beaucoup de choses à
dire. Ce n’est pas un défaut en soi et c’est évidemment nécessaire pour
raconter une histoire complexe, mais autant être prévenu. Les dialogues
se déclenchent soit à la suite d’évènements, soit quand vous vous
approchez d’un personnage et que vous entamez la conversation vous-même.
Kyle apparaît alors sur l’écran tactile, son interlocuteur sur l’autre,
avec les répliques prononcées par chacun en dessous de leur portrait.
Le style graphique bien particulier de ceux-ci est ce qui a fait une
partie de la renommée du précédent épisode : en noir et blanc, avec un
aspect crayonné et un grand contour blanc, toujours en mouvement comme
si un dessinateur rajoutait constamment un coup de crayon. L’ensemble
semble sortir tout droit des illustrations d’un livre, ce qui renforce
encore l’impression de lire un roman.

Le déroulement des
dialogues reste quant à lui assez classique : un simple clic ou un appui
sur un bouton fait défiler les répliques. Les conversations sont en
général très linéaires, puisqu’il n’y a pas d’arbre de conversation à la
manière d’un Monkey Island. Kyle pourra parfois rebondir sur un point
particulier abordé par son interlocuteur, ou carrément l’interrompre
pour lui demander des précisions, mais vous devrez de toute façon
discuter de tous les sujets pour pouvoir faire avancer l’histoire.
Heureusement, les dialogues eux-même sont bien écrits et les personnages
que vous rencontrerez ont chacun une personnalité bien tranchée. Il est
toujours particulièrement amusant de voir à quel point Kyle semble
complètement inattentif à ce que racontent ses interlocuteurs, au point
d’en devenir insultant, sauf lorsque cela concerne un sujet qui
l’intéresse directement.

Un seul objectif en tête

La
progression de Last Window est découpée en chapitres, avec un jour du
calendrier par chapitre. Presque tous démarrent avec Kyle réveillé par
son téléphone, qui s’habille ensuite afin de repartir en exploration. Et
dans la plus pure tradition des jeux Cing, ils se terminent tous par un
résumé de ce qui vient de se passer, avec un petit questionnaire à la
clé pour vérifier que le joueur n’a pas oublié d’informations
importantes en cours de route. De plus, à chaque fin de journée, un
nouveau chapitre se débloque dans le roman « Last Window », que le
joueur peut consulter à tout moment. Celui-ci présente les évènements du
jeu racontés par un narrateur extérieur, à la manière d’un roman
policier qui relaterait les aventures de Kyle. Plaisant à lire, il
s’adapte en fonction des actions du joueur : par exemple, si une énigme
peut être résolue de différentes façons, c’est celle que vous aurez
utilisée qui sera décrite dans le roman. Il s’agit cependant d’un petit
bonus sympathique, mais dont la lecture n’est pas indispensable pour
apprécier le jeu.

Comme dit plus haut, Last Window reprend trait
pour trait le déroulement employé dans Hotel Dusk. Autrement dit, vous
allez alterner entre phases d’exploration et phases d’interrogatoire.
Dans la première, vous parcourrez la résidence à la recherche de secrets
et discuterez avec les résidents. Les informations et preuves
collectées vous permettront souvent d’apprendre que tel ou tel habitant
sait plus de choses qu’il ne veut bien le dire : c’est à ce moment que
démarre la seconde phase. Il faudra alors trouver le personnage en
question, puis l’interroger afin de lui faire cracher le morceau. Cela
implique d’aborder différents sujets avec lui, de deviner ce qu’il ne
veut pas vous dire, de le convaincre de votre bonne foi, ou de lui
présenter des preuves quand celui-ci nie vos accusations. Si vous faites
trop d’erreurs, votre interlocuteur refusera de vous faire confiance,
ce qui entrainera un Game Over. Mais si vous ne vous plantez pas trop,
il acceptera alors de se confier à vous et vous racontera son histoire.
La plupart parlent des meurtres, de vols et de trahisons, tous liés de
près ou de loin à la résidence… Autant dire que les occupants de Cape
West sont beaucoup plus tourmentés qu’ils n’en ont l’air.

Le
déroulement de l’histoire se veut extrêmement linéaire : vous saurez
quasiment toujours ce que vous avez à faire et où aller pour le faire.
Quand ce n’est pas le cas, il suffit de flâner un peu à gauche et à
droite jusqu’à ce qu’un événement particulier se produise. Vous ne
pourrez donc pas explorer la résidence comme bon vous semble ou parler à
tous les personnages quand vous le souhaitez. Il faudra simplement vous
rendre à votre destination, afin d’y chercher l’objet qui fera avancer
le scénario, ou de discuter avec un personnage en particulier pour
continuer à progresser. Cette linéarité sera vécue pour certains comme
un gros défaut du jeu, puisqu’elle oblige le joueur à suivre le
cheminement du scénario en ayant l’impression de n’avoir quasiment
aucune influence sur son déroulement. S’il s’agit d’un argument valide,
cela s’avère là encore nécessaire pour pouvoir présenter au joueur une
histoire complexe et bien ficelée. De plus, cela évite d’être
complètement perdu, sans la moindre idée de ce que le jeu attend de vous
et avec trop de possibilités à prendre en compte pour pouvoir s’y
retrouver. Là encore, il faut considérer Last Window comme un roman
interactif, non pas comme un jeu d’aventure classique.

Last
Window, comme la majorité des jeux Cing, s’adresse donc à une catégorie
particulière de joueurs. Ceux à la recherche de jeux où l’histoire porte
une place prépondérante, qui considèrent que lire de nombreux dialogues
fait également partie de l’expérience et qui sont capables de passer
outre une progression extrêmement linéaire. Si vous faites partie de
cette catégorie, vous découvrirez un très bon jeu au scénario et à
l’ambiance travaillés, capable de vous tenir en haleine pendant de
nombreuses heures.

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