Luigi’s Mansion 3

En résumé

  • Sorties :
  • 31 Octobre 2019
  • 31 Octobre 2019
  • 31 Octobre 2019

L'avis de Draco

Luigi’s Mansion 3 cumule tout ce que l’on pouvait espérer, voire rêver : un gameplay facile de prise en main et néanmoins complet, une durée de vie solide, des graphismes au poil, une ambiance visuelle et sonore réussie, des étages fourmillants de détails et des énigmes très bien pensées. Celui que l’on n’attendait pas forcément au rang des jeux à posséder absolument sur la console, bascule clairement dans le bac des must-have alors que la Switch se remplit de gros titres exclusifs depuis quelques mois. Certains, et nous en faisions partie, pouvaient être tentés jusque-là de prioriser d’autres jeux que Luigi's Mansion 3, faute de deniers suffisants, mais en réalité, son excellence le place plutôt sur la liste des jeux à posséder et à jouer prioritairement. Il faut ajouter à tout ça, des références cinématographiques, un humour noir et un univers unique qui font de ce Luigi’s Mansion 3 un jeu de très très haute volée. Un titre qui plaira à tous, petits et grands. Un véritable vent de fraîcheur dans le jeu vidéo. Halloween peut débuter dignement !

Les plus

  • L’ambiance au top
  • Décors variés et level-design au poil
  • Des tonnes de détails
  • Gameplay accessible
  • Les références
  • Des énigmes bien pensées
  • Un vent de fraicheur
  • Bonne durée de vie (25/30 heures environ sans le mode multi)
  • Un vrai mode coopératif

Les moins

  • L’orientation dans l’espace de l’Ectoblast (la visée) difficile à appréhender au début
  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 27 octobre 2019 23:00

Luigi, le Charlie Chaplin de Nintendo renfile son costume de chasseur de fantômes à l’occasion d’Halloween. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si Chaplin, l’enfant chéri du cinéma muet en noir et blanc, naquit l’année même de la création de Nintendo, en 1889. Également Mime Marceau à bien des égards, Luigi nous sert un Luigi’s Mansion 3 des plus attachants. Mélange d’Hôtel Transylvania, d’Étrange Noël de monsieur Jack, de saison 5 d’American Horror Story (Hôtel) le tout dans une ambiance baroque et rococo réussie, Luigi’s Mansion 3 nous laisse la même impression que lors de notre preview, celle d’un jeu réussissant ce qu’il a entrepris : emmener le joueur au cœur de l’esprit d’Halloween.

Donc vous voulez que l’on réveille le maire de New-York à 4 heures du matin pour lui dire qu’un Dieu babylonien va se matérialiser et détruire la ville ?
–  Sumérien le Dieu, pas babylonien… (SOS Fantômes, 1984)

Luigi’s Mansion 3 est un jeu d’action, mais surtout d’aventure et d’exploration. Invitée à venir se reposer dans un hôtel en plein cœur de la nature, toute la joyeuse bande du royaume champignon ne se rend pas compte qu’il s’agit en fait là d’un piège fomenté par un personnage bien connu (NDLR : que nous vous laisserons découvrir) qui souhaite se venger. Cet hôtel n’est pas celui qu’il semble être… visiblement chic et rutilant, un sort empêche la fine équipe de se rendre compte qu’il s’agit en réalité d’un lieu hanté et décrépit. Durant leur première nuit de sommeil, un cri retenti dans la nuit. Luigi se lève, tremblotant. Ainsi commence son exploration à la recherche de ses amis disparus.

Cet Alone in the Dark version Nintendo annonce la couleur très rapidement, et dévoile une merveille de créativité, alliant ambiance baroque et rococo, films de fantômes d’époque, humour trempé dans du Chair de Poule et cinéma muet en noir et blanc. Rarement, une mise en scène dans un jeu Nintendo n’aura été aussi bien maîtrisée. La qualité du « jeu d’acteur » de Luigi est dans la droite lignée de ses ainés, tout en améliorant encore les choses. Que ce soit par ses onomatopées, ses gestuelles et l’humour décalé de ce personnage pétochard, tout a été savamment orchestré. Next Level Games rassure là où il pouvait inquiéter, lui qui n’a pas toujours tout réussi, mais qui avait su proposer, rappelons-le, un Luigi’s Mansion 2 sur Nintendo 3DS d’excellente facture (le premier épisode sur GameCube étant développé en interne par Nintendo). Le jeu fait également la part belle aux références, qu’elles soient cinématographiques avec Shining, The Ring ou encore le Virtual Boy, et le fait bien.

Avoir joué ou pas aux opus précédents n’est ici d’aucune importance. Fan de l’époque ou nouveaux curieux, cet épisode va mettre tout le monde d’accord, d’abord par une accessibilité diablement réussie, puis par une histoire très simple qui repart pratiquement de zéro, n’existant que pour servir l’ambiance et le gameplay. On peut donc arriver tout à fait neuf dans cette série, les commandes se maitrisent en quelques instants. 

Nous avons une bonne chance, tout à fait infime, de nous en sortir !

Un peu comme dans le Jeu de la Mort dans lequel Bruce Lee devait gravir tous les étages d’une pagode, y affrontant à chaque fois un boss pour atteindre enfin le haut de la tour, le concept est ici similaire. Luigi doit explorer l’intégralité de l’hôtel passant d’étage en étage grâce à un ascenseur dont les boutons manquants seront à récupérer sur les boss de chaque étage. L’exploration, justement, se fait majoritairement dans une ambiance sombre et feutrée, nécessitant bien souvent l’utilisation de la torche, qui s’active et se désactive par ailleurs automatiquement dans les endroits qui la nécessite.

Durant son exploration, torche à la main, il découvrira l’Ectoblast GL-U (ainsi que la présence du Professeur Karl Tastroff, mais pas seulement) lui permettant d’aspirer les objets, les fantômes (à la manière de Ghosbuster, dont le jeu d’inspire) et débloquant par la suite plusieurs fonctionnalités intéressantes, poussant encore un peu plus loin un gameplay qui parait simpliste au départ, mais qui se révèle subtil. Parmi ces subtilités : la possibilité d’invoquer Gluigi, un double fait de gelée qui peut atteindre des zones inaccessibles à un être humain (il peut par exemple traverser une clôture ou marcher sur des pics, mais ce double se détruit au contact de l’eau). Mais également celle de révéler au grand jour des secrets invisibles à l’œil humain. Ainsi, on se surprendra à éclairer tout ce qui nous parait suspect, car un sol peut révéler une trappe invisible permettant d’accéder à un sous-sol. L’arme principale offrira également des lancers de ventouses qui se colleront sur les éléments du décor approprié, permettant de faire bouger un meuble et de révéler ce qui s’y cache par un système de type grappin. En réalité, toutes ces facultés mises bout à bout laissent apparaître un jeu doté d’une belle richesse en termes de gameplay, tout en restant très facile d’accès. Simple à comprendre, simple à maitriser, mais réflexion exigée, c’est là l’une des grandes qualités de ce jeu, savoir être simple tout en réussissant à proposer du challenge.

Les level-designers ont fait un travail admirable, chaque pièce fourmille de détails et bénéficie d’une âme bien à elle. Tout est destructible ou « aspirable », et de petits détails peuvent recéler de grands secrets. Les centaines de pièces, couloirs et autres renfoncements de l’hôtel cachent de nombreux secrets et leur fouille minutieuse ne demandera pas seulement des talents d’observation, mais nécessitera également un peu de matière grise, à plus forte raison pour ceux qui voudront terminer le jeu en ayant tout découvert. Les secrets cachés dans ces pièces nécessitent donc une véritable analyse et parfois une réelle réflexion, d’autant plus qu’il faudra parfois y revenir avec la bonne compétence (Luigi ne dispose pas de tout d’emblée). Que dire de la physique des objets, excellente à tel point que l’on se surprend à passer de longs moments à faire le ménage dans toutes les pièces, en aspirant tout et n’importe quoi. Même les bordéliques de nature se surprendront à faire le « ménage » avec l’Ectoblast qui fait aussi office d’aspirateur et de ventilateur, aspirant les objets, mais pouvant aussi les repousser. Tout est bon pour débusquer ce qui se cache dans une pièce.

Car, l’un des nerfs de la guerre de ces fouilles de printemps, sera de récupérer l’argent caché dans les pièces, permettant de débloquer des compétences et des items au cours de l’aventure, dans la boutique de l’avide Pr. K. Tastroff. Il faudra donc faire le plein de dollars et de lingots d’or. Ces dizaines de milliers de pesos peuvent se ramasser souvent facilement, mais les gros magots sont, eux, beaucoup plus difficiles à dénicher et il faudra être très observateur. Pas de place ici pour celui qui court de pièce en pièce, car il oublierait là l’essentiel : l’argent et les secrets. Dans cette revisite de « Où est Charlie ? », souvenez-vous que seuls les plus grands observateurs, qui sauront se poser quelques instants dans une pièce pour observer, pourront se rendre compte de l’immensité du travail de Next Level Games, et pourront résoudre toutes les énigmes et apprécier le jeu à sa juste valeur. Seconde phase de ces explorations intensives : retrouver les six diamants cachés dans chaque étage du jeu. Et certains, difficiles à débusquer, rappelleront au joueur à quel point ce Luigi’s Mansion n’est pas si simple.

Il m’a tout englué !

Autre point de gameplay important :  la chasse aux fantômes. Ces derniers feront tout pour barrer la route de Luigi et l’empêcher de progresser dans les étages. Les techniques pour les attraper peuvent changer selon le type de fantôme, et il y en a pas mal, mais, globalement, un bouton permet de les éblouir avec la lampe torche et de les révéler au grand jour, puis une seconde action demandera de les aspirer. Évidemment, ils se débattront et une lutte s’engagera alors entre eux et le stick directionnel, un peu à la manière d’un jeu de pêche, lorsqu’un poisson est ferré. Une fois le combat gagné, le fantôme est alors totalement aspiré. Chaque fantôme dispose d’une barre de vie qu’il faut réduire à zéro pour espérer s’en débarrasser. Pour la faire tomber, là aussi plusieurs possibilités : les aspirer et lutter avec le stick, ou appliquer la même méthode, mais tout en faisant des mouvements de droite à gauche afin de les écraser, comme Obélix se saisissant d’un Romain. Cette seconde technique a un intérêt supérieur, il est possible de prendre un fantôme pour le cogner contre un autre, faisant d’une pierre deux coups. Le tout avec une prise en main immédiate, déconcertante de facilité et terriblement grisante. Petite note toutefois, au départ, il est possible d’avoir un peu de mal à se repérer dans l’espace lorsqu’il s’agit d’orienter la lampe torche et de viser, mais il s’agit d’un parti pris et on s’y habitue assez rapidement.

Chaque étage est gardé par un boss, qu’il faudra vaincre en usant de techniques différentes. Ces boss gardent une pièce importante du jeu : un bouton d’étage dérobé dans l’ascenseur principal. Seul cet ascenseur est capable de grimper les étages et Mario, Peach et les Toad sont prisonniers tout en haut. Il faudra régulièrement revenir dans les étages visités, principalement parce que certaines possibilités sont débloquées via l’Ectoblast et permettent d’atteindre certaines zones avec pour effet de compléter totalement un niveau (souvenez-vous, les fameux diamants à collecter). Il faudra également revenir régulièrement voir le laboratoire du Pr. K.Tastroff établi dans le garage au RDC . 

Des allées et venues qui évitent l’écueil de la répétitivité en variant l’esthétique et l’architecture de chaque étage traversé, ces derniers reprenant divers thèmes de l’univers d’Halloween, qu’il s’agisse d’une suite pharaonique (avec momies, sable et pièges), d’une discothèque ou d’un restaurant pirate.

Multi’s Mansion 3 !

Note de la rédaction : Malheureusement, impossible de tester correctement les modes multijoueurs, en raison du nombre insuffisant de joueurs sur les serveurs auxquels nous avions accès. Une mise à jour complète concernant cette partie sera ajoutée au test d’ici ce week-end.

Luigi’s Mansion semblait taillé pour le solo et pourtant, ici, plusieurs modes permettent d’y jouer à plusieurs. Il y a tout d’abord les Jeux de l’étrange jouables jusqu’à huit joueurs par équipe de quatre qui se décomposent de trois mini-jeux différents : Tombes à la pelle (dans lequel il faudra aspirer autant de fantômes que possible dans le temps imparti, tout en faisant attention aux spectres spéciaux cachés dans les tombes), Grands canons (où il faudra travailler en équipe pour toucher un maximum de cibles avec le canon, en ayant également la possibilité de voler les boulets de canon des adversaires) et Bassin miné (le but étant de se déplacer sur l’eau avec une bouée pour récupérer le plus de pièces possible tout en évitant les mines). Rendez-vous ce week-end pour en savoir plus… Mais de toute manière, il faut voir ces modes multi comme un petit plus ajouté à un jeu plutôt taillé pour le solo.

Le mode Tour Hantée, intronisé par Luigi’s Mansion 2 est de retour. Dans ce mode, jusqu’à huit joueurs peuvent collaborer en coopération locale ou en ligne. Les joueurs doivent vaincre tous les fantômes d’une zone dans un temps imparti et retrouver des Toads égarés. Là aussi, rendez-vous ce week-end.

S’il y a cependant un mode multi que l’on a pu largement essayer, c’est le mode coopératif qui offre une réelle et véritable coopération en mode aventure pour deux joueurs. C’est bien simple : il s’agit de l’un des seuls jeux Nintendo sur Switch à proposer une véritable aventure en coopération qui ne soit pas anecdotique. L’un incarnant Luigi, l’autre son double de gelée Gluigi. Chacun peut donc collaborer pour trouver les secrets d’une pièce et combattre les fantômes ainsi que les boss. Le joueur 1 qui incarne Luigi est le seul à pouvoir ouvrir et fermer les portes, mais le joueur 2 bénéficie, lui, des facultés de Gluigi (se faufiler dans une grille d’aération par exemple ou passer certains pièges). Si vous êtes deux à la maison, et que vous pestez de ne jamais trouver de jeux Nintendo jouables en coopération dans le mode principal, cessez de chercher : vous avez trouvé la perle rare.

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