Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Mars 2014
  • 29 Aout 2014
  • 29 Novembre 2012

L'avis de Klaus

Cet épisode hors série est relativement impressionnant au niveau de sa réalisation graphique extrêmement soignée et de ses musiques très réussies qui font de la bande-son une des meilleures des deux séries. On retrouve aussi un scénario plein de bonnes idées, du fanservice et un humour omniprésent durant les procès… mais beaucoup trop de défauts pour apprécier pleinement l’aventure, comme une intrigue au rythme souvent mal maîtrisé. Le mélange ne fonctionne pas non plus comme on l’aurait souhaité, le gameplay se rapprochant finalement trop d’un Professeur Layton. De plus, l’aventure se révèle être inutilement longue. Il faudra donc y réfléchir par deux fois avant de se lancer dans ce Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney, qui n’a malheureusement rien d’excitant et d’incroyable comparé aux opus précédents des deux séries.

Les plus

  • Réalisation graphique extrêmement soignée
  • Bande-son magnifique
  • Durée de vie très satisfaisante
  • Les DLC après avoir terminé le jeu
  • De l’humour
  • De bonnes idées…

Les moins

  • … Mais parfois mal exploitées
  • Narration maladroite
  • Quelques problèmes de rythme
  • Inutilement long et bavard
  • Layton, qui fait pratiquement tout le boulot
  • Phoenix, souvent pris pour un boulet
  • Nintendo-Difference

    par Klaus

    le 18 mars 2014 23:00

Il a fallu attendre plus d’un an depuis la sortie japonaise, mais Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney est enfin arrivé en Europe. Un cross-over de taille, puisque deux héros bien connus, également en dehors du Japon, se rejoignent dans un seul et même jeu. Une idée qui, sur le papier, donne vraiment envie. Car en dehors des héros, ce sont deux gameplay différents qui se réunissent dans une seule histoire. Mais qu’en est-il réellement in-game ?

La vérité, rien que la vérité

Un épisode hors série difficile à placer chronologiquement, que ce soit pour Professeur Layton ou Phoenix Wright. Mais une histoire qui, aux premiers abords, promet du lourd, avec un univers tout à fait intéressant, ajoutant pour la première fois un élément de taille : la magie. Pour deux séries avant tout très réalistes, c’est du jamais vu. Et pourtant, cela a très bien marché avec Umineko no Naku Koro ni, suite spirituelle d’Higurashi no Naku Koro ni dont le réalisme prenait une place très importante. Comme dans Umineko, la magie et le réalisme se retrouvent en conflit dans Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney, et nos deux héros accompagnés de leurs acolytes devront découvrir toute la vérité au sujet des évènements étranges se produisant dans la ville de Labyrinthia.

Tout commence à Londres, durant une nuit pluvieuse. Essayant d’échapper à on ne sait quoi avec leur voiture, un homme et une jeune jeune fille finissent par avoir un accident. Avant de s’évanouir, l’homme demande à la femme d’obtenir de l’aide auprès du fameux professeur Layton. Une fois cela fait, la pauvre jeune fille nommée Aria se fait finalement capturer par une des sorcières. Mais suite à une série de péripéties, Hershel Layton et son compagnon Luke Triton arrivent à la tirer d’affaire en la faisant monter sur un bateau. Malheureusement, le soulagement est de courte durée, puisque les deux compères se font aspirer par un livre après l’avoir découvert sur le sol. C’est alors que l’on retrouve Phoenix Wright et Maya Fey à Londres, convoqués pour défendre… Aria, accusée d’agression et de vol, au cours d’un procès. En réussissant à la défendre, ils se font également aspirer par un livre.

C’est à partir de là que l’aventure commence vraiment. On suivra tout d’abord Layton et Luke dans une étrange ville médiévale du nom de Labyrinthia. On découvre ainsi l’univers, semblant tiré d’un conte de fées, qui s’offre à nous, mais aussi et surtout l’intriguant Narrateur, le personnage à l’origine des évènements de cette ville mystérieuse. Tout ce qu’il écrit devient apparemment réalité, et les habitants de Labyrinthia le prennent visiblement pour un Dieu. Pourquoi exactement ? Ça, il faudra le découvrir à la toute fin du jeu. Quant à Phoenix et Maya, ils se trouvent eux aussi dans cette même ville, mais en tant que boulangers. Aria est également présente, et, tout au long de l’aventure, il faudra principalement la défendre pendant des procès de sorcières.

L’as des avocats, au rapport

Outre l’aspect exploration dont le gameplay, inchangé, se rapproche entièrement de celui d’un Professeur Layton (en prenant en compte bien sûr les deux opus sortis sur 3DS : le masque des Miracles et l’héritage des Aslantes), et non pas d’un Phoenix Wright, on prend part bien sûr à des procès qui, eux, subissent quelques changements bien sympathiques. Le but est toujours le même : suivre attentivement les dialogues, dont les dépositions des témoins, pour espérer obtenir l’acquittement de l’accusé. Pendant le contre-interrogatoire, la personne interrogée donne toujours des incohérences, des affirmations fausses ou des contradictions dans son témoignage. Pour faire face à cela, il suffit d’attaquer le témoin ou de lui présenter des pièces à conviction. Mais attention, il faut aussi garder un œil sur la crédibilité, car donner de mauvaises réponses à la cour ou ne pas présenter les bonnes pièces à conviction fait perdre des points et peut amener à la fin de la partie et donc au verdict coupable de l’accusé (alors qu’en général, ce n’est pas le cas).

Les nouveautés des procès résident surtout dans le fait que dans chacun d’eux, il est possible pour la première fois d’interroger plusieurs témoins. C’est là où Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney devient plus facile, puisqu’il est aisé de trouver des contradictions. Encore faut-il savoir bien les trouver, et si cela est impossible, les indices introduits dans tous les jeux Layton peuvent être utilisés pendant les procès. On le remarque donc tout de suite, ce cross-over est plus accessible que les opus principaux de chaque série, et cela ne s’arrête pas seulement aux procès, mais aussi aux énigmes qui deviennent plus faciles qu’à l’accoutumée.

Au niveau du scénario, les procès, tout comme les phases d’enquête dans Labyrinthia, subissent malheureusement quelques problèmes de rythme et une narration maladroite, malgré le découpage simple en une dizaine de chapitres. On apprécie toutefois les nouvelles règles pendant les procès, où les nouveaux procureurs (qui deviennent, dans Labyrinthia, des Inquisiteurs – trois au total en prenant en compte la fin du jeu -) n’acceptent pas toutes les règles présentes dans la réalité. Par exemple, pour un mystère/énigme en chambre close, le Juge, l’Inquisiteur et les spectateurs peuvent déclarer coupable une personne, ou une sorcière dans le cas présent, qui a utilisé de la magie pour le crime.

C’est aussi là que le grimoire, en plus du dossier de l’affaire contenant les pièces à conviction, entre en jeu pour trouver de nouvelles contradictions dans les témoignages ou affirmations de l’accusation. Le grimoire contient simplement des informations sur les sorts pouvant être utilisés par les sorcières de Labyrinthia. À noter enfin que la crédibilité des procès, tout comme la victoire dans les énigmes, fait gagner des Picarats, la monnaie que l’on pouvait utiliser pour débloquer des Extras dans les anciens Professeur Layton. Ici, cette monnaie n’a pas cette utilité, puisque les Extras (musiques, images, voix des personnages et cinématiques) sont tous automatiquement débloqués. De plus, des DLC sont offerts par Nintendo, également après avoir terminé le jeu une première fois. La première série comprend 12 mini-épisodes spéciaux ayant un rapport avec certains évènements du mode histoire et la deuxième une galerie avec 60 illustrations et quelques commentaires des développeurs nous expliquant comment le projet a vu le jour.

Un joli pétard mouillé

Mais entre toutes ces innovations dans les procès, Professeur Layton vs. Phoenix Wright : Ace Attorney contient de nombreux défauts. Durant la phase d’aventure avec le mode Enquête et le mode Déplacement, on utilise seulement le gameplay des Professeur Layton. Il s’agit d’une première preuve montrant que Phoenix Wright est délaissé, car cette phase est tout de même imposante et pleine de dialogues importants. Cependant, il aurait été difficile de faire mieux, car switcher librement entre les deux gameplay des deux sagas aurait été assez mal amené. On remarque ainsi que le mélange Layton x Phoenix Wright a été fastidieux, à cause des problèmes de rythme. Les phases d’interrogation à la Phoenix Wright en dehors des procès sont néanmoins conservées pour le plus grand plaisir des fans, tout comme l’humour omniprésent.

Il faut savoir que cet épisode est avant tout consacré aux fans des deux séries. Les apprécier pour tous leurs côtés est donc nécessaire pour profiter pleinement de l’expérience assez intéressante proposée par ce cross-over. Et côté réalisation, on voit clairement que Capcom et Level-5 ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ainsi, on reconnaît facilement les personnages créés par Capcom grâce aux bruitages des Phoenix Wright accompagnant leurs dialogues, de même pour les protagonistes de Level-5, moins nombreux cependant. Des doublages en français d’une assez bonne facture sont également proposés, prouvant que Nintendo n’a pas chômé pour la localisation du jeu dans nos contrées.

Graphiquement, ont est surpris par la beauté des décors ou des modèles 3D des personnages qui sont visuellement très réussis. Il s’agit d’ailleurs, avec la bande-son magnifique et variée aux remix d’une qualité notable, d’un des points très positifs du jeu. Le gameplay a lui aussi été très soigné, le tout étant très accessible, autant pour ceux qui n’ont jamais joué à Layton que les joueurs qui n’ont pas eu la chance de s’essayer à Phoenix Wright. De toute façon, comme dans tout visual novel, tout est centré autour de l’histoire, ce que fait très bien ce Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney en proposant un gameplay simple aux petits oignons.

Verdict ? Était-ce vraiment nécessaire de réunir Hershel Layton et Phoenix Wright dans un même jeu ? Peut-être, ou peut-être pas. L’ambiance est clairement unique, on peut facilement y entrer grâce à l’accessibilité offerte par Level-5. Mais d’un autre côté… Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney est, il faut bien l’avouer, une sorte de pétard mouillé. Le mélange ne fonctionne pas très bien, et pour preuve, les personnages de Layton et Phoenix sont à l’opposé, l’un faisant pratiquement tout le boulot en nous donnant les réponses les plus importantes avec l’aide de Luke Triton, l’autre étant pris pour un boulet tout au long de l’aventure en formant finalement un duo comique avec Maya Fey. Et que dire d’Aria qui n’est autre que la plus grande victime jamais créée dans un Phoenix Wright ou dans un Professeur Layton… dommage de constater tous ces détails perfectibles qui auraient pu être mieux travaillés afin de proposer une aventure et une écriture digne de ce nom.

La durée de vie quant à elle, est étonnamment longue. Pour terminer le jeu en ligne droite, il faut environ 25 heures de jeu, une autre grosse dizaine d’heures étant nécessaire pour boucler le tout à 100%. Si cette durée de vie est aussi longue, c’est à cause des didacticiels cassant le rythme du jeu et du dénouement inutilement long, passant de nombreuses minutes à nous expliquer le pourquoi du comment des évènements de Labyrinthia. Les personnages principaux passent aussi beaucoup de temps à s’auto-congratuler, ce qui n’est finalement pas très utile malgré le genre du titre. Le jeu manque légèrement de cohérence en voulant à tout prix passer par les cases mêlant moments spectaculaires – mais tirés par les cheveux – et passages bourrés d’émotions. Enfin, même si l’on peut facilement s’ennuyer durant cette longue aventure, Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney est sympathique et mérite d’être fait, ne serait-ce que pour ses bonnes idées et son fanservice. Il faudra cependant peut-être y réfléchir par deux fois avant d’y mettre le prix fort…

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