Quand le très célèbre studio Sonic Team décide de s’atteler à deux monstres sacrés du jeu vidéo pour les faire cohabiter il y a de quoi y croire. Historiquement, c’est ce développeur qui s’occupe depuis longtemps de la saga Puyo Puyo dont le principe s’inspire de Tetris, le célèbre casse-tête créé par le concepteur de jeu vidéo russe Alekseï Pajitnov (qui a depuis fondé The Tetris Company pour protéger les droits de son jeu vidéo). Dans les deux cas, il s’agit de jeux vidéo mêlant adresse, matière grise et rapidité de réflexion. Le but premier est simple : assembler les blocs entre eux avec les bonnes formes ou les bonnes couleurs. Si certains peuvent croire que ce concept a largement été usé et qu’il n’a plus rien à offrir, force est de constater que non seulement le concept amuse toujours, mais qu’il rend aussi addictif qu’aux premiers jours, le tout à un prix très correct. Il serait donc bête de ne pas en profiter et on va vous dire pourquoi…

Tetris ? Puyo Puyo ? C’est quoi ?

Reprenons à la base. Tetris est historiquement le premier jeu de ce style dans l’histoire du jeu vidéo. Ce jeu de puzzle qui demande d’emboîter des formes entre elles afin de faire des lignes et ainsi réaliser des combos est sorti en juin 1984 sur Elektronika 60, un micro-ordinateur vendu à l’époque en Ex URSS. Le titre est alors développé par un certain… Alekseï Pajitnov (aidé dans le développement par deux de ses amis Dmitri Pavlovski et Vadim Guerassimov) qui va rentrer dans la légende. Après une guerre acharnée de droits d’auteurs, Pajitnov a pu en récupérer légalement l’exploitation et les a depuis cédés sur console à Ubisoft (et EA sur mobile). SEGA a décidé de conclure un accord pour développer un jeu qui réunirait la franchise Tetris avec celle de Puyo Puyo, sa version japonaise de Tetris. Créé en 1991 sur MSX et Famicom Disk System, le jeu est un dérivé de Columns (créé lui aussi par SEGA) inspiré de… Tetris. Les personnages de Puyo Puyo, sont issus d’un Dungeon-RPG jamais sorti hors de l’archipel du nom de Madou Monogatari. À la différence de Tetris, où l’on utilise des pièces de formes différentes en les emboitant les unes aux autres, dans Puyo Puyo le joueur dispose de pièces de couleurs composées par exemple de 3 blocs et dont les couleurs respectives sont aléatoires. Le but est de permuter ces 3 blocs à l’aide d’une touche, et de déplacer la pièce vers la droite ou la gauche afin de faire coïncider les couleurs entre elles et de réaliser des combos. Ces deux concepts de puzzle/réflexion sont aujourd’hui enfin réunis dans un même jeu et le moins que l’on puisse dire c’est que cette fusion fonctionne à merveille !

Un jeu très complet et très addictif !

Puyo Puyo Tetris fait donc cohabiter les deux concepts, notamment lors de duels ou il faudra tantôt jouer à du Tetris, tantôt jouer à du Puyo Puyo. Pour cela, de très nombreux modes de jeu sont disponibles, dont un mode aventure. Prétexte pour débloquer des choses et découvrir le jeu, ce mode propose un scénario qui se débloque au fur et à mesure que l’on remplit les objectifs fixés. Que ce soit un duel contre la machine ou en course contre la montre pour accumuler le plus de lignes possible, le mode histoire n’est qu’une excuse à la découverte. Ne vous attendez donc pas un vrai scénario, il n’y en a pas. Très rapidement, vous ne lirez probablement même plus les échanges entre les différents personnages. Le mode histoire permet donc de s’échauffer et surtout de débloquer tout un tas de contenu (musiques, stages, personnages…). Concernant les personnages justement, sachez qu’il y en a 24 en tout dont 8 qu’il faudra débloquer. 

Outre le mode en ligne qui rajoute une forte dose de rejouabilité, la zone Solo Arcade renferme 6 modes de jeu qui vous tiendront en haleine d’innombrables heures. Il y a le mode « Versus » où l’on peut choisir d’affronter l’IA avec Tetris ou avec Puyo Puyo, le mode « Fusion » qui permet de combattre deux ou trois IA sur un système ayant fusionné les deux jeux (Tetris et Puyo Puyo), le mode « Swap » qui propose de jouer alternativement toutes les trente secondes à Tetris puis à Puyo Puyo, le mode « Party » qui se révèle hilarant et hautement stressant selon le niveau de difficulté puisqu’ici des blocs spéciaux tombent conférant des bonus ou des malus à soi ou à son adversaire (il est possible par exemple de lui éteindre la lumière, de lui rajouter des lignes supplémentaires ou tout simplement d’accélérer la chute des blocs pendant un cours laps de temps) et enfin, le mode « Big Bang » qui demandera d’éliminer en combo des blocs déjà en place. Certains modes demandent de savoir parfaitement maitriser les règles du jeu, sans ça il ne sera pas possible d’établir de gros scores. Ça tombe bien, Sonic Team a développé une zone intitulée « Lessons » dans laquelle toutes les règles du jeu sont expliquées de façon ludique et pédagogique. Il est nécessaire d’en passer par-là pour progresser, car l’on est ici face à quelque chose de beaucoup plus complexe que Tetris ou Puyo Puyo. La raison en est très simple : de nouvelles règles sont venues se rajouter offrant une complexité plus poussée que jamais. Évidemment, jouer simplement à Tetris avec les règles et musiques d’époques est également possible, de même pour Puyo Puyo. Les développeurs ont en effet pensé à ceux qui ne voudraient pas s’embarrasser de nouvelles règles et d’une complexité trop accrue. Ces gens-là, souvent plus vieux, peuvent donc se rassurer : les modes classiques historiques sont bien là. De même au bout d’un certain nombre de tentatives échoué dans le mode histoire, le jeu vous proposera de passer à l’étape suivante, pratique pour éviter les crises de nerfs pour les moins bons (ou patients) d’entre nous.

Un mode en ligne pour parfaire le tout !

Si le challenge s’annonce corsé contre la machine, il en sera parfois davantage contre les humains. Le jeu propose différents modes de jeu en ligne avec évidemment des classements mondiaux qui forceront les experts à parfaire leurs techniques dans le mode « lessons » pour mieux grimper. Le mode League permet de jouer contre les joueurs du monde entier et de se rendre compte qu’il y a quelques maîtres en la matière. De nombreux paramétrages et filtres sont disponibles histoire de rendre l’expérience encore meilleure, les serveurs offraient pendant notre test un rendu sans lags. Si déjà en mode hors-ligne le jeu tient de très longues heures, la rejouabilité est quasi illimitée avec ce mode en ligne bien pensé.

À noter que le jeu est compatible avec les vibrations HD (HD rumble) et que les amateurs de jeux à session courte seront particulièrement heureux de retrouver un tel jeu en mode nomade. Jouer quelques minutes dans les transports en commun rappellera l’immense plaisir que procurait jadis Tetris sur Game Boy, un excellent point supplémentaire offert par la Switch. Et justement, concernant la console, elle offre la particularité de jouer soit sur l’écran de la télévision jusqu’à 4 joueurs en mode multi, soit de jouer chacun sur sa console en local (via le réseau wi-fi). Le mode sur table (c’est-à-dire l’écran de la Switch sur une table sans téléviseur) offre également la possibilité de jouer à deux, trois ou quatre joueurs. Un Joy-Con pour deux (manettes supplémentaires à prévoir en cas de jeu à 4) ou à quatre. Puyo Puyo Tetris fait donc partie de ces jeux intemporels, qui bien que remis au goût du jour opère avec magie.