Shantae

En résumé

  • Sorties :
  • Non prévue
  • 2 Juin 2002
  • Non renseignée

L'avis de Kayle Joriin

Douze ans après sa sortie initiale, Shantae reste une pépite méconnue de la ludothèque Game Boy Color, et cette version Console Virtuelle est une occasion rêvée de la découvrir enfin. Certes, le jeu a un peu vieilli sur certains aspects, mais il reste extrêmement plaisant à jouer, offre un challenge intéressant, et bénéficie d’une réalisation toujours aussi charmante. Pour cinq euros, difficile donc de passer à côté, ne serait-ce que pour parfaire sa culture vidéoludique.

Les plus

  • Réalisation de grande qualité
  • Très agréable à jouer
  • Excellente bande-son
  • Challenge bien présent
  • Plus long et plus riche que l’épisode DSiWare

Les moins

  • On se perd facilement
  • Un peu trop d’aller et retour
  • Pas de mode « GBA enhanced »
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 6 juillet 2014 22:00

Même si on préfère souvent l’aborder par le biais des expériences qu’il nous propose, le jeu vidéo est aussi un business impitoyable dans lequel la frontière entre la gloire et l’oubli est parfois ténue. Sorti en 2002 sur Game Boy Color, Shantae aurait ainsi très bien pu rester cantonné au rang de chef-d’œuvre incompris. Heureusement, les petits gars de WayForward n’ont jamais cessé de croire en leur bébé, et après plusieurs tentatives avortées, ils nous ont offert un sublime Risky’s Revenge sur DSiWare. En attendant l’arrivée de Shantae and the Pirate’s Curse, qui se fait clairement désirer, il est possible depuis juillet 2013 de découvrir le premier volet de la série par le biais de l’eShop 3DS. Et autant le dire tout de suite : il met une bonne claque !

She’s sexy and she knows it!

Une claque technique, tout d’abord, avec une réalisation assez incroyable pour un jeu Game Boy Color. Le temps a fait son œuvre, c’est certain, et on peut notamment remarquer quelques clignotements, ici ou là. Néanmoins, la finesse de l’ensemble reste encore étonnante de nos jours, et certains passages n’auraient pas démérité sur des machines bien plus puissantes. Le tout est en outre fort bien animé, avec une mention spéciale aux mouvements de danse de la belle Shantae, et bénéficie d’une direction artistique très agréable, signée Matt Bozon. Quant aux compositions de Jake Kaufman, nul besoin de vous faire l’article si vous avez déjà touché à une de ses œuvres. Le bonhomme est extrêmement talentueux, et il le prouvait déjà à l’époque avec une bande-son pertinente et rythmée, aux jolies sonorités orientales. Un vrai bonheur !

Côté scénario, on reste en revanche dans le classique, avec une histoire somme toute banale, mais qui permet de découvrir une galerie de personnages plutôt sympathiques. Génie protecteur de la petite ville de Scuttle Town, Shantae débute ainsi son aventure en repoussant une énième attaque de la terrible pirate Risky Boots et de ses Tinkerbats. Malheureusement, les assaillants en profitent pour faire main basse sur l’inestimable moteur à vapeur de l’oncle Mimic, et notre héroïne va donc se lancer à leur poursuite, ce qui sera l’occasion de parcourir le monde de Sequin Land, d’explorer des donjons remplis de dangers, et de visiter différentes villes afin d’y obtenir objets ou conseils.

Épisode fondateur de la série, Shantae a logiquement posé les bases de gameplay que beaucoup ont découvert avec Risky’s Revenge, à savoir un mélange de plate-forme, d’action et d’aventure dans un monde semi-ouvert qui évoque parfois méchamment la série des Wonder Boy/Monster World. Petite originalité ici, les différentes régions traversées sont connectées les unes aux autres de manière circulaire, et en avançant continuellement dans la même direction, on finit par revenir son point de départ. Cela ne rend toutefois pas l’exploration plus simple, car le scénario n’hésite pas à nous faire faire de nombreux aller-retour (un peu trop même), et l’accès à certaines zones nécessite souvent une capacité spéciale. En outre, l’absence de carte n’aide guère à se repérer, et il n’est pas rare de s’égarer un peu, notamment dans certains donjons un poil labyrinthiques.

C’est passé à un cheveu…


Les premières heures de jeu ne sont d’ailleurs pas vraiment une promenade de santé, et on se familiarise dans la douleur avec un bestiaire assez costaud (notamment à la nuit tombée) et un level design classique, mais plutôt retors. Les morts sont ainsi fréquentes, mais pas forcément très punitives. En effet, tant qu’il nous reste des vies en stock, on recommence simplement au début de la zone en cours et les ennemis déjà éliminés ne réapparaissent pas (sauf ceux qui respawnent automatiquement). Continuer la partie après un game over s’avère en revanche un peu plus pénalisant, puisqu’on reprend alors au dernier point de sauvegarde, généralement situé dans une ville ou à proximité de l’entrée d’un donjon, et qu’il est fréquent de devoir parcourir à nouveau des zones entières pour revenir sur les lieux de son trépas. Les actions déjà réalisées, comme la résolution d’une énigme ou l’ouverture d’une porte, ne sont cependant pas perdues, et on conserve également tout son inventaire. Du coup, bien que le titre propose un certain challenge, il suffit d’être prudent et patient pour progresser sans trop d’encombre.

Qui dit bestioles agressives, dit évidemment techniques adaptées pour leur apprendre les bonnes manières. Et si notre héroïne possède une panoplie de mouvements de base relativement limitée, comme sauter, courir, ramper et donner des coups de cheveux, elle peut se procurer un véritable petit arsenal au magasin du coin. La plupart de ces objets dispose néanmoins d’un nombre d’utilisations limité, et il est souvent nécessaire de remettre la main à la poche pour regarnir son stock. Potions de soin ou d’intangibilité, boules de feu ou nuage foudroyant, bonus de dégâts et ou évasion rapide d’un donjon : les possibilités sont nombreuses, mais jamais gratuites. Surtout pas lorsqu’il s’agit d’acquérir de coûteuses pièces d’équipement qui permettent de débloquer de nouveaux coups dévastateurs.

Danse avec les bêtes

Et c’est sans compter sur les célèbres talents de danseuse de Shantae, qui après avoir appris les bonnes chorégraphies, peut se transformer en différentes créatures (singe, éléphant, araignée ou harpie) ou bien se téléporter dans les villes déjà visitées. Contrairement à Risky’s Revenge, dans lesquelles les techniques de danse étaient utilisables en maintenant simplement un bouton dédié, il faut toutefois rentrer ici les bonnes commandes en rythme. Une mécanique de jeu plutôt amusante au début, mais qui s’avère un brin agaçante à la longue, car elle ralentit le rythme et expose inutilement au danger avec des animations automatiques dont les ennemis profitent souvent pour nous mettre en difficulté. Pas de quoi gâcher le plaisir de jeu, cependant, d’autant que le système de transformation est un point central du gameplay et contribue énormément à la richesse du titre.

D’ailleurs, si l’épisode DSiWare péchait un peu en termes de durée de vie, Shantae offre pour sa part une aventure de taille très honorable qui s’étale sur une bonne dizaine d’heures, voire davantage. Le jeu possède en effet de nombreux à-côtés, comme la quête des lucioles (uniquement visibles la nuit), la recherche des bébés pieuvres (pour obtenir les danses de téléportation) ou encore la découverte d’artefacts améliorant les transformations. En revanche, on regrettera que cette version eShop n’intègre pas le mode « GBA enhanced » qui permettait de bénéficier de différentes améliorations (dont une transformation bonus) quand on utilisait la cartouche originale de Shantae sur Game Boy Advance.

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