Splatoon

En résumé

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L'avis de Draco

Splatoon est un jeu de tir fun et terriblement bien pensé, mais il pêche par quelques manquements incroyables dont l’absence du mode deux joueurs en ligne. Malgré ses autres défauts comme l’impossibilité de communiquer avec les autres joueurs, la présence d’un mode solo qui fait plus office de mode d’entrainement et l’obligation d’avoir 8 joueurs pour pouvoir déclencher une partie, le titre apporte finalement tout ce que l’on attend d’une licence Nintendo : un jeu bien calibré, bien développé, sans aucun bug et offrant un gameplay encore une fois au millimètre. Le soft peut de prime abord repousser par ses graphismes enfantins et son univers particulier, mais s’est en s’y penchant que l’on y découvre toutes les subtilités. Malgré une sortie du jeu peut-être trop rapide n’ayant pas permis aux développeurs d’y implémenter tout ce qu’ils auraient voulu, Splatoon se place dans le haut du classement des jeux en ligne sur consoles et à un prix d’environ 35 € en moyenne en plus d'offrir un nouveau style de jeu à la console. Il serait bête de ne pas en profiter...

Les plus

  • Des armes nombreuses
  • L’ambiance, le fun et le gameplay
  • Le mode Gyroscope déroutant, mais bien réalisé
  • Le système de jeu
  • Pleins de customisation
  • Son prix (entre 32 et 39€ environ)

Les moins

  • Pas assez de modes de jeux au lancement
  • Le mode 2 joueur scandaleux et en hors ligne
  • Les musiques un poil gonflantes?
  • Pas de tchat ni de communication en ligne
  • Un mode en ligne encore trop rigide
  • Pas assez de maps au lancement du jeu...
  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 27 mai 2015 22:00

À en constater la promotion réalisée par Nintendo autour du jeu, il faut croire que l’entreprise y croit et y croit fermement. Pourtant le succès de ce Third Person Shooter annoncé lors de l’E3 2014 aura été développé relativement rapidement, en à peine un an. Ce manque de temps se ressent, chose inhabituelle chez Nintendo. Mais avec un prix conseillé de 39 € (soit à peine la moitié d’un jeu Xbox One ou PS4) : doit-on relativiser sur ces défauts qui risquent très bientôt d’être gommés par les mises à jour et DLC prévus ? Proposant un concept tout à fait novateur pour un TPS, à qui se destine réellement ce jeu ? Quelles sont ses qualités et ses défauts ? Réponse.

Une histoire à faire dormir les calamars debout !

Splatoon est un TPS, entendez par-là : un jeu de tir à la troisième personne (la caméra derrière le personnage) surtout orienté multijoueur online. Il dispose cependant d’un mode solo qui se termine rapidement (environ 4 heures) et qui a le mérite de poser les bases de la maigre histoire du jeu et de ses mécaniques innovantes.

Après la disparition de l’homme de la surface de la Terre, des espèces ont prospéré, notamment les calamars et autres poulpes peuplant alors les océans. La théorie de l’évolution étant ce qu’elle est, les calamars ont progressivement muté pour rejoindre le continent et devenir des humanoïdes, les Inklings, pratiquement humains sur terre et se transformant en calamar dans l’eau (ou la peinture devrions-nous dire). Inkling, vous avez dit ? Oui comme le cercle d’écrivain anglais des années 30 dont faisait partie entre autres un certain J.R.R Tolkien. Un joli nom à donner en hommage à des maitres de la plume pour des personnages s’arrosant d’encre. C’est à peu près tout ce qu’il faut retenir de l’histoire, si ce n’est que les pieuvres ont également évolué, provoquant une guerre mondiale avec les calamars, une vision plutôt marrante de ce qu’auraient pu devenir ces céphalopodes sans l’humain pour le décimer.

Système & mécaniques de jeu !

Qu’on se le dise, le mode solo fait plus office de mode d’entrainement qu’autre chose et c’est ainsi qu’il faut le voir, mais la mécanique que ces niveaux révèlent dresse un tableau vraiment intéressant pour ne pas dire innovant.

Splatoon est un jeu inédit, une guérilla urbaine façon Nintendo, où les comptes se règlent à grands coups de peinture ! À l’image de Mario Kart, le titre s’adresse aux joueurs de tous âges et de tous niveaux qui pourront s’amuser autour d’un jeu de tir et d’action multijoueur. Après avoir aspergé leurs adversaires et recouvert le stage d’encre colorée, les joueurs peuvent se transformer en calamars et nager rapidement dans leur propre encre, ou encore en tirer parti pour se mettre à couvert et se cacher de leurs adversaires. En arrosant d’encre un mur, on peut monter sur celui-ci pour accéder à des plates-formes alors inaccessibles en se transformant en calamars, ce qui améliore sensiblement la rapidité de déplacement et confère une disparition ninja (sauf pour les campeurs dans le mode en ligne qui reste trop longtemps à couvert dans leur peinture et où une grosse flèche pointant sur leur tête apparaîtra pour les dénoncer).

Pour le mode solo, ça se déroule un peu comme dans Super Mario 64 et les tableaux accrochés dans le manoir au travers desquels on devait rentrer pour arriver dans un monde, sauf qu’ici ce n’est pas un manoir, c’est en plein air et ce ne sont pas des tableaux, mais des bouches d’aération. Les niveaux se présentent tous de la même manière : des plates-formes flottantes avec des ennemis à détruire à coup de flingue à peinture et des parois verticales à arroser pour progresser (monter, descendre et atteindre la plate-forme suivante). Chaque niveau se termine très rapidement, en 5 minutes environ. Le mode solo se décompose en 4 zones, elles-mêmes composées de plusieurs petits niveaux. Une fois tous les stages d’une zone déverrouillés, la voie s’ouvre pour accéder à la zone suivante, après avoir affronté un boss. Les boss sont sympas, bien pensés mais terriblement faciles à vaincre… seul le boss de fin accorde un peu de ténacité.

Concrètement ce mode solo sert surtout à prendre bien en main le jeu pour les parties en ligne, déjà dit au début mais pas que, car il permet aussi de récolter de l’argent, ce qui permet d’acheter de l’équipement et autres améliorations. Il permet également de récolter des œufs de poissons qui offrent de façon définitive des fonctionnalités importantes concernant les armes du jeu comme la quantité du réservoir d’encre, ou encore la puissance des armes secondaires.

Concernant le mode en ligne il se décompose pour le moment d’un seul sous-mode : Guerre de territoire.

4 joueurs en affrontent 4 autres au travers, pour le moment, de 4 cartes qui tournent de façon automatique en fonction de l’heure qui s’écoule (une cinquième est réservée au mode Dojo qui n’est autre que le mode 2 joueurs), précisément, ça change toutes les 4 heures. Il n’y a en effet que 4 maps seulement dans le jeu, des arènes relativement petites, mais de tailles intelligentes pour faire en sorte que les batailles restent nerveuses et bourrées d’action. Chaque carte offre une façon  de jouer différente, elles sont donc très bien conçues. L’objectif  de chaque équipe ? Recouvrir les surfaces du niveau avec le plus d’encre possible. Chaque équipe se voit dotée d’une couleur et à la fin de chaque partie, l’arbitre, tout droit issu du Ghibli « Le Royaume des Chats », indique le pourcentage de peinture de chaque équipe recouvrant le niveau. L’équipe ayant recouvert le plus  de surface de sa couleur remporte la victoire. Seule l’encre aspergée sur le sol compte en tant que points. Asperger les ennemis peut être utile, mais cela n’aidera pas nécessairement son équipe à remporter la victoire (A noter aussi qu’éliminer un ennemi provoque un gros splash qui permet de recouvrir aussi d’encre donc l’intérêt est double). Car même si tuer les joueurs adverses apporte des points d’expérience personnels pour monter en level (on y reviendra après) l’objectif est bien d’arroser de peinture le plus de surface possible, en tout cas plus que l’équipe adverse. 

Quand on arrose de peinture, la jauge d’encre diminue. Pour la recharger, il suffit de plonger dans sa peinture, il faudra donc bien prendre garde de ne pas attaquer quelqu’un si l’on est pratiquement à court de liquide sous peine d’une sanction immédiate. En ligne il y a deux choses à prendre en compte : les points personnels qui vous permettent de monter en level (jusqu’au level 20 pour le moment à priori) et les points d’équipe qui permettent aussi de gagner des points d’xp et encore plus lorsque l’on est dans l’équipe gagnante (un bonus de points est alors conféré à tout le monde). Une fois le sol aspergé de sa peinture, il est possible de nager dedans en se transformant en calamar, ce qui donne une dimension unique à ce TPS. Une petite révolution dans le monde du TPS qui, il faut le dire, n’évoluait plus vraiment. Cela rajoute bien évidemment une dose de fun non négligeable et aussi une petite touche stratégique.

Tuer un adversaire le renverra automatiquement dans sa base et il sera banni quelques secondes avant de pouvoir revenir. Cette élimination donne l’opportunité à l’équipe adverse de jouer à 4 contre 3 durant un court laps de temps, permettant du coup de prendre l’ascendant. Concernant les armes, que ce soit de type Sniper, mitraillettes légères ou plutôt lourdes, toutes disposent d’une arme secondaire et d’une arme spéciale. L’arme secondaire diffère en fonction de l’arme principale : ainsi on peut disposer de mines, de bombes (gluantes, à têtes chercheuses ou classiques), mais aussi d’armes de défense comme la possibilité de lancer un mur de peinture pour se protéger par exemple. 

Concernant l’arme spéciale, elle se débloque dès que sa jauge personnelle de remplissage de peinture est au maximum : il suffit alors d’appuyer sur deux boutons du GamePad pour la déclencher (ou un seul selon ses choix dans les options). Selon les kits, on aura donc droit à un lance-tornade qui change son arme en bazooka et balance des tornades de peintures, à une autre permettant de lancer un missile en choisissant son impact directement en cliquant sur le hub du GamePad ou, pour ceux préférant jouer la stratégie, le bouclier qui permet, durant un laps de temps, d’être invincible, parfait à déclencher lorsqu’on est dans un duel avec un autre joueur. Il y a un aspect stratégique dans tout ça, car activer son bouclier par exemple permet, si un compatriote le touche de bénéficier aussi du bouclier… savoir déclencher son bouclier à bon escient peut renverser le cours d’une partie. À force, chaque joueur choisira son arme de prédilection non seulement en fonction de ses capacités propres (cadence, puissance etc…), mais également en fonction de son arme secondaire et de sa super arme. Ceci permettra de choisir sa façon de jouer, offensif ou défensif. En parlant du HUB, revenons un peu sur l’utilité limitée du GamePad dans le jeu Splatoon. 

Ici, le GamePad fait office de map, ce qui n’est pas pratique, car ça oblige à décrocher le regard de son écran de jeu pour regarder où sont ses coéquipiers, chose que ne fera pratiquement personne, car dans le feu de l’action et avec des parties de jeux très courtes (3 minutes) qui prendra le temps et le risque de le faire ? Le GamePad permet cependant une chose importante : en cliquant sur l’un de ses coéquipiers il est possible de faire un super saut et de le rejoindre. C’est pratique et stratégique pour aller d’un point à un autre, soutenir son coéquipier ou au contraire l’aider à enfoncer les lignes ennemies si l’on est dans un endroit trop lointain du sien. En cliquant sur la croix directionnelle, on peut mettre des messages pour appeler ses potes au secours… encore faut-il qu’ils répondent à l’appel. Le GamePad n’est donc pas exploité à 100% mais il fait bien son office, on regrette juste que l’emplacement de la carte ne soit pas possible aussi sur l’écran TV.

Boutiques de fringues et d’armements

Dans Splatoon on démarre en choisissant la tronche de son joueur ainsi que sa couleur de peau. On le remarque immédiatement, le jeu semble taillé pour le micropaiement et il serait étonnant de ne pas rapidement voir arriver des tonnes d’options pour customiser ses personnages, moyennant quelques euros. En attendant, le titre se base sur la customisation, et ça commence par les vêtements de son perso ainsi que ses armes. On démarre donc le jeu dans une sorte de Mii Plaza à la sauce Splatoon, une place branchée dans une ville huppée où se côtoient magasins de fringues et d’armes. On est amené à y retrouver les joueurs rencontrés en ligne (on peut inspecter leur niveau, leurs armes et les habits qu’ils portent actuellement). En parlant de fringues, il est possible, en dépensant l’argent récolté dans le jeu, d’acheter des accessoires permettant d’améliorer ses statistiques. Telle casquette permettra de courir plus vite dans le mode en ligne, tel bracelet permettra d’augmenter la taille du réservoir d’encre ou encore telle paire de chaussures améliorera le saut. Tout est personnalisable dans Splatoon à condition d’avoir gagné assez d’argent dans le jeu et surtout d’avoir le niveau…

Car pour obtenir des équipements performants donnant un avantage certain sur le terrain il faudra augmenter son level dans le mode en ligne et gagner de l’argent (l’argent se gagne en enchaînant les parties et les performances en ligne). Concernant les armes du jeu, elles sont relativement nombreuses et toutes ne sont pas équitables. Du constat que nous avons pu en faire, certaines armes sont totalement déséquilibrées face à d’autre, elles se repèrent assez vite en jouant au jeu. Pour qu’une équipe soit performante, il faut que les armes sélectionnées soient complémentaires. Mais étant donné qu’il n’est pas possible de choisir ou de savoir avec qui l’on va jouer ni de sélectionner avant un match l’arme avec laquelle on veut jouer parmi celles que l’on possède (il faut obligatoirement sortir du mode en ligne pour pouvoir sélectionner son arme par défaut, ce qui est d’une débilité absolue) il est donc possible de se retrouver parfois avec une équipe où chacun détient la même arme. Autant dire qu’une équipe où tout le monde possède des snipers à perdue d’avance, le snipe permettant de tuer du monde à une “relative distance”, mais pas d’étaler de la peinture. Aussi, dans une team, mieux vaut n’avoir qu’un seul sniper qui dégomme, ce qui permet aux autres d’arroser de peintures.

Certaines armes ne se débloquent qu’à partir du niveau 7 ou du niveau 10, voire 20. Autant dire qu’il va falloir enchaîner les heures de jeux pour atteindre le level 20 et pouvoir s’acheter une arme qui fera la différence sur le terrain même si les niveaux grimpent relativement vite.

Un mode deux joueurs au raz des pâquerettes…

C’est un peu comme quand Brutus assassina son père, ce fut un coup en traître auquel César ne s’attendait pas. Et ce coup en traître en fera réfléchir plus d’un qui comptait prendre Splatoon pour y jouer à deux en ligne, comme dans Mario Kart 8. Oui, mais non en fait, c’est juste que ce n’est pas possible. Le mode deux joueurs se résume à un mode hors ligne dans lequel chacun doit éclater le plus de ballons possible… jouez-y 5 minutes et on vous garantit que vous n’y reviendrez plus. Absolument scandaleux de la part de Nintendo, surtout à l’heure où beaucoup sont à la recherche d’un mode 2 joueurs pour y jouer avec un ami, son conjoint ou son gosse. Mario Kart 8 proposait ça, pas Splatoon. Si vous achetez ce jeu, faites-le en connaissance de cause, si vous l’achetez pour y jouer à deux surtout passez votre chemin. Ce mode 2 joueurs propose à l’un de prendre part à la partie sur le GamePad et à l’autre d’y jouer avec la Manette Pro (Wii ou Wii U). C’est le gros ratage et le gros point noir du jeu. 

Pourquoi ne pas avoir permis à au moins 4 joueurs de pouvoir s’affronter en local ? Cela aurait permis de faire passer un peu mieux la pilule, mais non… Les limitations en RAM et en processeur de la console en ont très certainement empêché les développeurs, du coup le mode 2 joueurs est à jeter aux oubliettes purement et simplement. Mario Kart 8 le proposait, mais pas Splatoon, trop de calculs à traiter en même temps ? Peut-être… ce qui relance le débat de sortir une console pas assez puissante pour se charger de proposer des modes  multijoueurs à deux décents… 

Des limitations et des ratés oui, mais à un prix imbattable.

Si Splatoon manque à priori de contenu en ne proposant que 4 cartes (qui vont vite s’étoffer à priori), il faut cependant rappeler que ce jeu est sorti à une vitesse record afin de proposer rapidement aux joueurs Wii U de quoi se mettre sous la dent. Moins d’un an de développement pour un jeu comme celui-là c’est tout de même une prouesse d’autant que le jeu est vendu entre 30 et 39 € en moyenne soit un prix très abordable. Le jeu se renforcera via de nouveaux modes, maps et armes au fil des semaines, voici d’ailleurs le planning connu à ce jour :

– Des niveaux supplémentaires
– Des équipements et des armes supplémentaires, comme par exemple l’Épinceau
– Le nouveau mode Match Pro : Expédition risquée
– Le mode Festival : les joueurs de toute l’Europe doivent répondre à une question simple par le biais de matchs en ligne. Le premier Festival se déroulera le 27 juin, son thème étant : Quel style de musique préférez-vous : Rock ou Pop ?
– Une grande opération de mise à jour en août qui activera une fonction permettant à 4 joueurs de former une équipe et d’affronter d’autres équipes et une fonction permettant de créer de façon privée des matchs de 8 joueurs, uniquement entre amis 
– Un nouveau mode Match Pro : Mission Bazookarpe
– De nouveaux équipements

Soit tout de même de quoi renforcer le jeu d’ici à la fin du mois août 2015. Parmi ces DLC gratuits, parlons du mode Match Pro qui ne sera disponible que quelque temps après le lancement du jeu, lorsque suffisamment de joueurs auront atteint le 10e niveau d’expérience (en jouant en ligne à Guerre de Territoire). Ce mode de jeu que nous avons pu tester renforce l’expérience du jeu en proposant des parties basées bien plus sur la stratégie que les parties en ligne classiques de Guerre de Territoire. Il est accessible uniquement aux joueurs de niveau 10 (au minimum) et demandera cette fois non pas de recouvrir le plus de surface d’encre, mais de défendre sa zone contre les assauts de l’équipe adverse. Ici on demande une plus grande maîtrise du jeu et des armes (secondaires et autres) afin que l’expérience soit optimale. Il s’avère très fun et complémentaire à Guerre de Territoire. D’ailleurs, ces deux modes sont inépuisables en termes de rejouabilité, mais un problème de taille pourrait venir ternir tout ça : le manque de joueurs présents sur les serveurs.

Car Splatoon à un problème, c’est qu’il se joue à 8, et des parties de 8 joueurs, ce n’est pas certain d’en trouver à chaque fois. Et c’est d’ailleurs l’une des grosses interrogations que l’on se pose : comment vont se dérouler les parties de joueurs qui se connectent à des heures particulières ? En dehors des plages horaires dites classiques. Vont-ils toujours réussir à trouver des parties remplies, leur permettant de lancer la partie ?  Une fois que l’on est dans la salle d’attente d’une partie en ligne (s’il n’y a pas encore 8 joueurs connectés) on est bloqué et on ne peut pas en repartir. Si dans Mario Kart 8 on pouvait sortir de la salle d’attente pour s’en aller, ici ce n’est absolument pas possible, la seule méthode pour s’en aller étant d’éteindre sa console…

Et l’attente peut s’avérer parfois interminable. Près de 4 ou 5 minutes, seul, sans personne, c’est ce qu’il faudra attendre jusqu’à ce qu’on vous dise que faute de monde la partie ne débutera pas. Parfois et même souvent, vous serez 7, il n’en manquera qu’un dernier et vous attendrez là aussi durant un timing interminable. Enfin, si vous n’êtes que trois ou quatre et que le décompte touche à sa fin il suffira que quelqu’un s’y connecte pour relancer le compteur pour encore de nombreuses secondes d’attente… Pour patienter, sur le GamePad Nintendo offre un mini jeu NES créé pour l’occasion intitulé « Saute Qui Peut », qui s’avère plutôt sympa. Mais à force d’y jouer, en attendant d’autres joueurs, vous ne pourrez bientôt plus le voir en peinture. C’est la limitation du système. En offrant des parties de 4 vs 4 Nintendo se risque, si les ventes ne sont pas importantes, à ce que les gens ne trouvant pas assez joueurs ne puissent pas jouer au jeu. D’où la question : pourquoi ne pas avoir proposé de compléter par des bots même si cela aurait réduit l’expérience de jeu ? Au moins, les parties en ligne auraient toujours été complètes. En gros, les chômeurs qui comptent y jouer lorsque les autres travaillent pourraient déchanter à moins que les ventes du jeu n’explosent, ce qu’on lui souhaite.

Enfin, le manque de maps rend les sessions de jeux parfois redondantes, et ce malgré des sessions courtes. On enchaîne très souvent la même carte ce qui peut poser problème. Là où dans un Mario Kart on enchaîne différentes cartes, ici le fait de recommencer sempiternellement l’une des 4 mêmes cartes peut amener à une certaine lassitude. Il est important que Nintendo se dépêche de sortir les maps supplémentaires promises au risque de voir décamper du monde et de ne pas les voir revenir en ajoutant celles-ci trop tard.

Graphismes, musiques et jouabilité

Concernant les graphismes il ne faut pas s’attendre à du grand spectacle, c’est tout sauf transcendant. Les textures sont joliment faites, mais simplistes, les personnages et les équipements sont cartoon, les level-design bien pensés, mais simples et ne cassent pas les rétines. Le jeu favorise donc le 60fps par seconde et la nervosité/réactivité. Certains risquent d’être vraiment déçus de la simplicité, voire de la pauvreté des décors, mais au final ils importent peu, car le gameplay du jeu réside véritablement dans ses parties nerveuses à souhait, son taux d’affichage et son système innovant. Passez outre les graphismes enfantins pour découvrir ce que recèle réellement ce jeu.

Concernant l’aspect musical du jeu, soit on déteste soit on aime, mais quoi qu’il en soit les musiques sont peu nombreuses et répétitives. Elles sont cependant pile-poil dans le thème du jeu. Si certains n’apprécieront pas le style, elles ont au moins le mérite de fonctionner parfaitement avec l’univers du jeu. C’est peut-être au travers du faible nombre de musiques qu’il faut pester comme une Mojo. Au niveau de la jouabilité du titre, si nous en avons déjà partiellement parlé, il convient de rajouter que le jeu se joue soit au Pad soit via la fonction gyroscopique du GamePad. À chacun son école, certains adoreront la visée au gyroscope, mais auquel cas il faudra un certain temps d’adaptation, d’autres encore préféreront la visée classique au stick. L’un comme l’autre, jouer à un TPS sur console reste déroutant au départ, car viser n’est pas la chose la plus aisée qui soit. La fonction gyroscopique répond d’ailleurs au doigt et à l’œil. Splatoon ne s’adresse pas aux joueurs de FPS PC habitués aux visées parfaitement millimétrées avec clavier et souris, il ne s’adresse pas non plus à ceux qui sont à la recherche d’un remplaçant de Mario Kart 8 pour y jouer à deux en ligne (oui, on préfère le répéter).

Malgré ses défauts comme le manque de cartes au lancement du jeu, l’attente d’autres joueurs dans les salles en ligne qui risque d’être longue en fonction de l’heure à laquelle on joue (sauf si le jeu se vend autant que Mario Kart 8, ce dont on est en droit de se douter), l’absence d’un mode 2 joueurs en ligne et d’un véritable mode solo (il y avait matière à offrir bien plus que ça) Splatoon est une très belle surprise. Car ce TPS est une réelle évolution du genre. Il propose de nouvelles mécaniques de jeu non seulement innovantes, mais surtout amusantes. Bien sûr on aurait aimé voir Nintendo positionner son jeu vers quelque chose d’un peu plus stratégique, en autorisant par exemple l’utilisation du micro pour communiquer entre les équipes. On aurait aimé voir aussi immédiatement, sans attendre, la fonction permettant de créer de façon privée des matchs de 8 joueurs, uniquement entre amis, mais voilà, le jeu sort avec un peu d’avance et certaines choses seront résolues dans des mises à jour à venir comme la création de salles privées, d’autres non. Splatoon est de ces jeux qui ne payent pas de mine au premier regard et qui ne sont pas parfaits sur toute la ligne, bien au contraire. Mais cette nouvelle licence Nintendo risque de faire l’unanimité auprès de ceux qui recherchent un jeu frais et fun avec de courtes sessions. Oui Splatoon aurait pu être mieux, tellement mieux, mais finalement n’occultons pas ni le prix de vente ni les DLC qui vont arriver gratuitement pour renforcer l’expérience de jeu. On obtient malgré tout là un titre made in Nintendo dans toute sa splendeur qu’il serait dommage de laisser passer.

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