Star Fox 64 3D

En résumé

  • Sorties :
  • 9 Septembre 2011
  • 9 Septembre 2011
  • 14 Juillet 2011

L'avis de Kayle Joriin

Star Fox 64 était un excellent jeu sur N64 et 14 ans après il conserve toutes ses qualités. Malheureusement, il faut bien avouer que ce remake 3DS un peu feignant n’offre pas grand chose de neuf pour justifier son prix. La mise à jour graphique est agréable mais assez superficielle, le contenu et le gameplay n’ont guère évolué, et les rares nouveautés ne sont pas toujours convaincantes. Reste le plaisir de jouer sur portable et en 3D à un titre qui a marqué son époque, et finalement c’est déjà bien suffisant. Les aventures de Fox McCloud s’imposent donc comme le meilleur shoot them up de la console et constituent un titre incontournable dans une ludothèque 3DS pas encore très fournie.

Les plus

  • Gameplay et univers indémodable
  • Jolie remise à niveau graphique
  • Ambiance du tonnerre
  • Effet 3D agréable
  • Mode multi enrichi...
  • ... et jouable avec une seule cartouche

Les moins

  • Très peu de nouveautés
  • Des lacunes techniques
  • Gyroscope inutile
  • Pas de jeu en ligne...
  • ... ni de tableaux de scores
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 20 septembre 2011 22:00

Après Ocarina of Time, c’est au tour d’une autre vieille gloire de la N64 de se voir adapter sur 3DS. Sorti en 1997, Star Fox 64 fut en effet l’un des gros succès de la 64-bits de Nintendo et il reste encore aujourd’hui une référence pour de nombreux fans de la franchise. L’excuse était donc toute trouvée pour ressortir le renard du tiroir et lui offrir une seconde jeunesse sur une 3DS pas vraiment gâtée coté shoot’em up, ou même coté bons jeux.

De manière assez ironique, il faut noter que Star Fox 64 était lui-même un remake largement amélioré de l’épisode fondateur sorti quatre ans plus tôt sur Super Nintendo. La version N64 reprenait en effet le cheminement du Star Fox original, mais y ajoutait un certain nombre d’idées venues de Star Fox 2 (un épisode Super Nintendo qui n’a jamais vu le jour), ainsi que quelques nouveautés. Pour ce remake 3DS, la question était donc de savoir si les développeurs allaient intégrer de nouveaux éléments ou se contenter d’une couche de Ripolin agrémentée de deux ou trois fonctionnalités gadgets, histoire de faire passer la pilule.

Ben pourquoi t’as enlevé tous tes poils ?

La principale amélioration offerte par cette nouvelle version des aventures de Fox McCloud est logiquement d’ordre graphique. Tout comme Ocarina of Time, le jeu a ainsi bénéficié d’un lifting plus ou moins conséquent afin de le rapprocher des standards actuels. La modélisation et les textures sont donc nettement plus fines, et de nombreux effets visuels ont été ajoutés ou améliorés (reflets, lumières, nuages, etc.). En revanche, si la forme s’est clairement bonifiée, rien n’a fondamentalement changé sur le fond. Star Fox 64 3D est une réplique exacte de son aîné sur laquelle les développeurs ont simplement appliqué une bonne couche de crème anti-rides. Et si le résultat global est plutôt concluant, le jeu est loin d’exploiter toute la puissance de la console.

Certains aspects vieillots de la version originale n’ont ainsi pas été retouchés et montrent que sous la surface, le squelette du jeu reste identique. L’animation des personnages lors des rares scènes cinématiques est par exemple toujours aussi raide, donnant aux membres de l’équipe l’apparence de figurines en plastique mal articulées. En outre, cette version 3DS souffre des même problèmes de clipping que la version N64, mais il n’y a désormais plus de brouillard hardware pour jouer les cache-misère. Ce n’est pas forcément gênant dans tous les niveaux, mais voir apparaître comme par magie des pans entiers d’une station spatiale a tout de même quelque chose de dérangeant, surtout en 2011. Enfin, il faut bien avouer que malgré les retouches graphiques, certains niveaux restent parfois assez moches ou en tout cas très irréguliers. En témoigne ce passage sur Solar, où se côtoient de jolis effets de lumière et une immonde modélisation du magma solaire…

Bref, la réalisation technique de cette version 3DS s’avère somme toute plutôt mitigée. Il ne fait aucun doute que le jeu surclasse largement la version N64 et qu’il reste globalement très agréable à l’oeil. Cependant, nous pouvions légitimement attendre mieux de la part d’un remake vendu plein tarif, et la mise à jour graphique est finalement assez superficielle. Même la 3D stéréoscopique, très convaincante dans l’ensemble et apportant un vrai plus à l’immersion, souffre de quelques soucis dans certains des niveaux traversés. L’impression de profondeur y est en effet atténuée par une étrange « proximité » de l’arrière-plan, comme s’il se situait seulement à quelques centimètres au fond d’une petite boite. Une sensation pour le moins troublante, surtout lorsque le décor est censé représenter l’espace intersidéral. Heureusement, il est toujours possible de contourner le problème en baissant l’intensité de la 3D.

Stase temporelle interrompue

Coté gameplay, Star Fox 64 3D est également une réplique fidèle de son ancêtre. Nous retrouvons donc le plaisir d’un bon vieux shoot them up en vue arrière, alternant des niveaux sur rails et des combats libres en arène. Abattre un maximum d’ennemis pour engranger des points, ramasser des bonus pour booster ses armes, esquiver les tirs adversaires et les obstacles, rien de tout cela n’est particulièrement original. Cependant, la série Star Fox se distingue d’autres jeux du genre par la présence d’une jauge de vie assez généreuse qui évite la destruction de notre engin à la moindre collision, mais finit par en limiter la manœuvrabilité lorsque les dégâts s’accumulent.

Trois appareils différents sont disponibles suivant les missions, mais la grande majorité se déroule aux commandes du célèbre Arwing, dont la palette de mouvements à base de looping, de virages serrés et de tonneaux, n’a guère évolué depuis 1997. Même chose du coté de l’armement, toujours limité d’un tir simple qu’il est possible d’améliorer en ramassant divers bonus, d’un tir chargé permettant de verrouiller un adversaire et d’une quantité limitée de bombes susceptibles de faire le ménage à l’écran. Bref, rien de nouveau sous les étoiles, mais comme le jeu reste aussi fun et nerveux qu’au premier jour, nous n’allons pas nous plaindre. De plus, les niveaux terrestres aux commandes du Landmaster, ou le niveau aquatique à bord du Blue-Marine, apportent toujours un peu de variété, malgré une prise en main moins souple.

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Au final, la seule réelle nouveauté de cet épisode 3DS, réside dans l’intégration de la fonction gyroscope pour diriger son appareil. Malheureusement, il faut bien avouer que cette fonctionnalité ne convainc guère, malgré son côté un brin immersif. La faute à un manque de réactivité qui s’avère rapidement rédhibitoire, surtout dans un shoot’em up. Les développeurs, apparemment bien conscients de ces limitations, ont d’ailleurs laissé le contrôle au pad analogique accessible à tout moment, même lorsque le gyroscope est activé. Néanmoins, le résultat n’est pas particulièrement probant. Immersion ou précision, chacun verra donc midi à sa porte, mais contrairement à Ocarina of Time 3D qui offrait une utilisation pertinente de la détection de mouvement, Star Fox 64 3D se contente du minimum et ne le fait pas spécialement bien.

Une équipe, un esprit !

Leader avant tout, Fox est toujours accompagné de ses collègues mercenaires qui, non contents de se charger de certains ennemis, lui fournissent également divers bonus. Peppy Hare, le lapin vétéran, nous dispense ainsi des conseils avisés sur les objectifs à remplir, alors que Slippy Toad, le mécano rookie, est capable de scanner les boss pour afficher leur barre de vie. Falco Lombardi, l’as du pilotage et grand rival de Fox, peut quant à lui ouvrir des chemins secrets dans certains niveaux, et enfin Rob64, le pilote du vaisseau-mère Great Fox, nous envoie régulièrement du ravitaillement.

Bien entendu, pour pouvoir profiter de ces précieux bonus, il faut veiller à la santé de sa petite troupe et abattre régulièrement les ennemis qui les prennent en chasse (sauf pour ce planqué de Rob qui reste bien au chaud en orbite). Un coéquipier subissant trop de dégâts retourne en effet à bord du Great Fox pour retaper son appareil et reste indisponible durant deux niveaux, ce qui nous prive de son support. Un cas de figure qui arrive fréquemment lors des premières parties, vu la propension de cette bande de boulets à se mettre dans la mouise et à réclamer une aide que l’on ne peut pas toujours leur apporter à temps.

Reste que ce sentiment d’appartenance à une équipe constitue l’un des gros points forts de la série et notamment de cet épisode. Ainsi, même s’il n’est pas possible de donner directement des ordres à ses coéquipiers, leur présence dynamise énormément les affrontements. Bavards, ils ne manquent une occasion pas de se vanter, de se plaindre ou de nous remercier, suivant la situation. Le briefing de chaque mission tenant en deux lignes, le scénario et l’ambiance du titre tiennent d’ailleurs essentiellement à ces dialogues en « live ». Au détour d’une conversation avec un allié ou d’un échange d’amabilités avec nos rivaux de Star Wolf (des mercenaires à la solde du vil Andross), il est ainsi possible d’en apprendre plus sur l’univers du jeu ou sur les liens unissant les différents personnages. L’ensemble reste cependant plutôt sobre et nous sommes bien loin du verbeux Star Fox Command.

Quoiqu’il en soit, contrairement à de nombreux shoot’em up qui nous placent dans un environnement assez froid et déshumanisé, Star Fox 64 porte avec lui cette « Nintendo Touch » qui en fait un titre chaleureux et plaisant. Un sentiment toujours aussi fort, même 14 ans après sa sortie, et qui suscite une réelle affection de la part du joueur.

Vers Venom et même au-delà

Plutôt joli et toujours aussi agréable à jouer, ce Star Fox 64 3D se distingue également par une gestion de la difficulté plutôt bien fichue. Là encore, rien de bien nouveau par rapport à la version N64, mais le jeu sait rester accessible tout en offrant une bonne marge de progression. Différents chemins nous sont ainsi proposés en fonction de la réussite de petits objectifs annexes et l’enchaînement des niveaux peut donc changer du tout au tout suivant nos agissements. Nul besoin de préciser que ces objectifs ne sont pas forcément évidents à réaliser du premier coup et que seuls les joueurs les plus adroits pourront accéder aux zones les plus difficiles afin de découvrir la vraie fin du jeu. Quant aux autres, ils auront tout le loisir de recommencer l’aventure ou de s’entraîner dans le nouveau mode Défi Score qui permet de rejouer indépendamment chaque niveau débloqué afin de décrocher l’une des trois médailles disponibles (bronze, argent et or). Et si cela ne suffit pas, cette version 3DS propose également un mode de difficulté spécifique, plus accessible que les modes N64 et Expert de la version originale. L’utilisation du gyroscope n’est d’ailleurs disponible que dans ce mode, ce qui prouve bien que la détection de mouvement n’a qu’un intérêt très limitée lorsque les choses se corsent…

Quelle que soit la difficulté, il faut cependant reconnaître qu’une partie de Star Fox 64 3D se boucle assez rapidement, puisqu’il suffit d’une bonne heure pour enchaîner les sept niveaux réglementaires et abattre le Boss final. C’est court, certes, mais l’intérêt du jeu ne s’arrête évidemment pas au générique de fin. Pour pouvoir découvrir les quinze zones que compte le système de Lylat et débloquer tout ce que le jeu a à nous offrir, il faudra ainsi passer de longues heures à se perfectionner et refaire les différents niveaux. Une rejouabilité typique d’un shoot them up qui permet de fortement relativiser la brièveté de chaque partie.

En complément de ce solo classique mais bien structuré, le mode Combat nous offre aussi une petite relecture du mode VS de la version N64, désormais jouable seul contre l’IA ou jusqu’à quatre joueurs en local. Les variantes restent les mêmes (Survie, Score et Temps), mais offrent davantage d’options et de niveaux. Un tout nouveau système d’armes et d’objets bonus fait même son apparition pour dynamiser les parties façon Mario Kart. De quoi renouveler les affrontements entre amis, même si l’absence de jeu en ligne est assez inexcusable sur une console comme la 3DS. Toutefois, nous saluerons la possibilité toujours appréciable de jouer en local avec une seule cartouche.

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