Tales of Phantasia

En résumé

  • Sorties :
  • 31 Mars 2006
  • 6 Mars 2006
  • 1 Aout 2003

L'avis de Pierre

Tales of Phantasia est en 2006 un jeu qui a très mal vieilli et qui fait pale figure par rapport aux autres hits RPG sortis sur GBA. Les nostalgiques devraient y trouver leur compte mais les autres feraient mieux de se rabattre sur un autre soft. Dommage, car on attendait beaucoup de cette réédition.

Les plus

  • - enfin une sortie européenne
  • - qui dit RPG dit long
  • - le système de combat

Les moins

  • le système de combat
  • les clichés
  • les graphismes
  • les nouveautés
  • Nintendo-Difference

    par Pierre

    le 31 mai 2006 22:00

Victoire ! Telle sera l’expression du fan de RPG quand il verra dans nos bons vieux rayons français la boîte de Tales of Phantasia sur GBA. En effet, à l’instar de nombreux hits de la SNES, le RPG de Namco n’était jamais sorti en Europe, et ce même sur Playstation lorsqu’il a été réédité il y a quelques années. Malgré cet enthousiasme, est-ce que Tales of Phantasia tient aujourd’hui la route face à tout ce qui s’est fait depuis dans ce domaine ? Pas si sûr…

Vieux croûton !

Sorti en 1994 sur Super Famicom, Tales of Phantasia est le point de départ de LA série de RPG de Namco, que la GameCube a récemment accueilli grâce à Tales of Symphonia. Au Japon, le succès de cette série est énorme, à tel point qu’elle se place juste derrière Dragon Quest et Final Fantasy en terme de vente. Cependant, cet engouement n’a jamais vraiment atteint l’Europe, même si l’épisode GameCube a eu un succès très honorable. Cette nouvelle réédition sur GBA est donc l’occasion pour les européens de découvrir ce classique de la SNES.

Cependant, autant le dire tout de suite, le jeu a plutôt mal vieilli. En 1994, sa force résidait essentiellement dans ses graphismes léchés et son système de combat extrêmement innovant. Mélange de beat-them-all à la Legend et de RPG old school, cette innovation avait su s’imposer comme la marque de fabrique de la série. Sur Tales of Symphonia, cela aboutissait à une très grande liberté lors des combats qui tranchait radicalement par rapport aux concurrents. Cela dit, il faut bien avouer qu’à l’heure actuelle le système de combat de Tales of Phantasia semble vraiment désuet. Passionnant de prime abord, il se montre très vite agaçant et l’engouement des premières minutes de jeu s’essouffle rapidement. Sans doute est-ce dû à un manque de dynamisme flagrant quand on compare à des jeux comme Golden Sun, qui pourtant propose un classique tour-par-tour, et à une forte impression de ne pas contrôler grand chose dans ce qui devient souvent un beau bordel. Rajoutez à cela une fréquence trop importante et une difficulté mal dosée et vous obtiendrez frustration et agacement. Cela commence donc mal pour le jeu, dont le principal atout est très vite anéanti.

Ha ! Les Grottes de Tora Bo…

Fait froid ici… ou ca vient d’moi ?

En ce qui concerne le scénario, on a affaire à une classique histoire de gros méchant qui veut anéantir le monde (faudra un jour qu’on m’explique à quoi ça sert d’anéantir le monde), de voyage dans le temps, de magie et de batailles héroïques, le tout agrémenté de références à des monstres de l’heroic-fantasy tels que le Seigneur des Anneaux. Ainsi, les héros devront à un moment traverser les mines de la Morlia. Oui, vous avez bien lu, c’est à se demander si ça n’en devient pas du pompage en lieu et place d’un simple clin d’œil qui aurait pu être plus intelligemment pensé. Bref, tout cela pour dire que l’on nage en plein cliché vu et revu des milliers de fois, autant dans la littérature fantastique de bas étage que dans le jeu vidéo.

Si l’on se place donc du point de vue d’un joueur lambda n’ayant jamais touché à un Tales of Phantasia, le jeu souffre d’ores et déjà de gros défauts. Moi-même ayant connu le jeu avant ces rééditions, j’ai été surpris de me rendre à l’évidence que l’ensemble a très mal vieilli. Un comble pour ce qui est considéré comme un des meilleurs jeux de rôle de l’ère 16-bits.

Ravalement de façade

Malgré ces gros points noirs dégueulasses évoqués plus haut, Namco ne s’est heureusement pas contenté de nous pondre un portage basique de l’épisode SNES. Ainsi, certaines idées ont été volées à l’édition Playstation, histoire de satisfaire les gens qui auraient déjà fini le jeu (ils doivent se compter sur les doigts d’une main en Europe, cela dit).
#row_endAinsi, on trouve au menu ce que les fans de Symphonia devraient goûter avec plaisir, à savoir la cuisine. Oui, à vous de récolter divers ingrédients, de chercher des recettes en interrogeant les cuistots ou en fouillant dans les bibliothèques, et de préparer de bons petits plats qui viendront vous aider en cours de route. Ca a le mérite d’être amusant et relativement original mais on se demande clairement l’intérêt d’une telle trouvaille. Si vous voulez vraiment cuisiner, rabattez-vous sur Cooking Mama, le jeu de chef de la DS, qui selon les dires de notre mangeur de nem national est plutôt réussi. Bref, je m’égare.

À genoux, chien !

Dans le rang des nouveautés également, de beaux artworks qui égaient les menus, ainsi que le système de « classes » pour les personnages, qui ne sert pas à grand chose, il faut bien le dire. Le but est certainement de fermer le clapet des gens qui affirmeraient que cette version est identique à ce qui a été proposé sur SNES. Cela dit, on ne peut pas dire que l’ensemble soit très convaincant. La seule bonne chose dans toutes ces futilités est l’ajout de nouvelles quêtes présentes d’ores et déjà dans la version Playstation. Pour ceux qui ont déjà terminé le jeu, ce sera le seul véritable intérêt de s’y replonger, et encore…

Cependant, les changements ne s’arrêtent pas là…

Mise à jour technique ? Que nenni !

Vous l’aurez compris : techniquement, strictement rien n’a changé par rapport à la version SNES. Pire, certains effets ont été abandonnés ! Oui, vous ne rêvez pas, nous avons en face de nous un jeu moins beau que sur 16-bits. Ainsi, exit les reflets des personnages sur l’eau. Pourquoi ce retrait ? Quel est l’intérêt ? Alors que je découvrais le jeu il y a quelques années, c’était ce genre d’effets sympas et simples qui m’avaient fait apprécier les graphismes de Tales of Phantasia. C’est ce qu’on appelle le sens du détail. Ici, rien de tel, et cela plonge le connaisseur dans une incompréhension totale. Au final, Tales of Phantasia, qui était superbe sur SNES, est tout juste correct sur GBA, qui je le rappelle est une 32-bits qui nous a servi depuis Golden Sun et The Minish Cap. Les couleurs ne sont pas très vives, comme sur l’original, ce qui donne une ambiance relativement originale, et les décors sont assez jolis. Les graphismes des combats sont également sympathiques, mais commencent également à se faire vieux.

À la fin de l’envoi… je touche !
Il est libre Max !

En ce qui concerne le son, rien de transcendant. On a droit à quelques voix digitalisées anglaises globalement assez ratées, tant au niveau de la qualité du son que de la conviction des doubleurs. On ne peut pas dire non plus qu’elles apportent grand chose à l’ambiance, et elles ne sont pas très accrocheuses, au contraire de celle de Link par exemple. Les musiques sont quant à elles assez insignifiantes. On est très loin des hymnes de Nobuo Uematsu ou de Koji Kondo. Tant pis.

Enfin, un dernier mot à propos de la durée de vie, juste pour vous dire que comme tout RPG de la « grande époque » qui se respecte, Tales of Phantasia est long et vous tiendra en haleine quelques dizaines d’heures, pour peu que vous passiez outre les nombreux défauts évoqués tout au long de ce test.

Pas glorieux, tout cela

Tales of Phantasia est en 2006 un jeu très décevant. Difficile, relativement moche, bourré de clichés, il ne tient pas la route face à tous ses concurrents sur GBA. Les quelques nouveautés ne sont pas franchement glorieuses et ne devraient intéresser que les fans purs et durs du jeu. Dans tous les cas, il ne mérite pas de figurer absolument dans votre ludothèque.

Je me les gèle, lalalalaa….
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