Test de Samba de Amigo : Party Central sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 29 Aout 2023
  • 29 Aout 2023
  • 30 Aout 2023

L'avis de Kalimari

Quel crève-cœur que ce retour d'Amigo, de ses maracas fétiches et de son sombrero iconique ! Plein de bonnes intentions, fort d'un élan nostalgique et d'une invitation au fun immédiat et sans complexe, Samba de Amigo : Party Central pèche toutefois de contrôles au motion gaming peu précis, d'une répétitivité certaine, ainsi que d'une tracklist et d'une direction artistique certes solides, mais infiniment moins uniques que celles de son prédécesseur. On ne peut bouder son plaisir de voir SEGA relancer ses franchises que l'on croyait mortes et enterrées, mais comme pour Super Monkey Ball, ce nouvel opus méritait sans doute plus d'ambition et de finition pour s'offrir un véritable retour en grâce. Pas forcément mauvais, on ne voit cependant pas à qui le conseiller dans l'immédiat quand, dans le même genre, d'autres titres semblent le surpasser. Il y a mieux en scoring pur et dur, il y a mieux en party game et il y a mieux pour se défouler physiquement. Sous le coup d'une promotion intéressante, l'offre deviendrait assurément plus tentante et conseillée, même si de notre côté, on espère un nouvel épisode doté d'un périphérique dédié pour plus de précision dans son gameplay.

Les plus

  • Fun et accessible dans l'ensemble
  • Le jeu aux boutons est solide
  • Assez plaisant visuellement
  • Pas mal de choses à débloquer
  • Un jeu en ligne bienvenu et réussi
  • Une technique impeccable
  • Revoir Amigo et sa clique, ça fait du bien quand même !

Les moins

  • Assez vite répétitif dans son gamedesign
  • Une reconnaissance de mouvements permissive à l'excès, imprécise et peu adaptée à la série
  • La Roulette, définitivement la fausse bonne idée du titre
  • Une direction artistique et une tracklist éloignées du carnaval et de la samba
  • Des DLC payants pour des musiques détenues par SEGA
  • Nintendo-Difference

    par Kalimari

    le 25 septembre 2023 12:30

Née de l’imagination de la Sonic Team, Samba de Amigo est une série de jeux de rythme développée et éditée par SEGA à la fin de l’année 1999 sur arcade. Si le jeu a connu plusieurs versions au fil des années, notamment un portage Wii en 2008, c’est bel et bien sur Dreamcast qu’il marquera toute une génération de fans de la marque du hérisson bleu. Il aura fallu attendre vingt-quatre ans pour que ces derniers, plus que patients, aient enfin droit à un véritable nouvel épisode ! Disponible en exclusivité sur Nintendo Switch depuis le 29 août dernier pour 39,99 €, Samba de Amigo : Party Central entend réunir nouveaux et anciens joueurs sur le rythme endiablé d’une quarantaine de pistes musicales. A priori, pas de Sonic Team aux commandes cette fois-ci, mais Shun Nakamura – directeur emblématique du premier épisode – est quant à lui de retour, bien décidé à redonner un peu de gloire à cette série mythique. Sortez les Joy-Con (à défaut de maracas), l’heure est aux retrouvailles et à la fête !


Artwork de Samba de Amigo : Party Central


Maracas-noisettes


L’avantage avec un jeu de rythme, c’est que le joueur n’a pas à passer ses premières minutes de jeu à enchainer cinématiques et tutoriels à rallonge. Sur le papier, les mécaniques et autres règles sont simples et le fun immédiat. Aux boutons ou en se trémoussant, il suffit de réaliser les bonnes actions en rythme, au fil de la musique et des commandes affichées sur son écran. Dans les faits, ils sont un poil plus complexes que ça. Avec quatre niveaux de difficulté et des partitions parfois très techniques, il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à plusieurs fois avant de surmonter un obstacle hâtivement jugé d’insurmontable. Les années passant, le genre s’est même perdu à toujours vouloir se complexifier davantage, quitte à devenir résolument de niche. Fort heureusement pour les joueurs les plus occasionnels, quelques autres ont préféré s’ouvrir au plus grand nombre, comme Osu! ou Just Dance, chacun à sa manière.

Samba de Amigo premier du nom était relativement accessible, tout en exigeant des mouvements justes. Sa suite, Party Central, va encore plus loin en reprenant le mantra de la série dansante d’Ubisoft en faisant fi des gesticulations de son public, histoire de ne jamais le froisser. Si les amateurs de la franchise se souviennent amèrement de l’indigne portage Wii des premières chorégraphies d’Amigo (sa mascotte simiesque), il nous paraît difficile de les imaginer contentés avec cette suite. En effet, les joueurs à la recherche d’une expérience précise et d’un scoring rigoureux se retrouveront désemparés face à une reconnaissance de mouvements à la fois extrêmement généreuse et particulièrement peu précise. Posément ou de manière bien plus énergique, il n’est pas rare qu’un coup de Joy-Con soit reconnu sur plusieurs positions (en haut et au centre, ou au centre et en bas), ou passe carrément à la trappe.

Image de Samba de Amigo : Party Central


La Macaque Arena


S’il est fort possible que tous ces ratés et réussites soient essentiellement dus à notre manque de précision ou de talent, on ne peut s’empêcher de penser que l’ingénieux système de l’épisode Dreamcast – mêlant maracas et capteurs au sol – retranscrivait les mouvements exécutés avec bien plus de fidélité que ne le fera jamais la détection de mouvements made in Nintendo. Qu’importe, car comme dit plus haut, Samba de Amigo : Party Central reste gentillet quand il s’agit de donner des notes aux actions du joueur, là où l’opus Wii demandait une rigueur similaire à la version Dreamcast. Un Joy-Con dans chaque main, il faudra les secouer en haut, en bas ou au centre selon où se dirigent les billes de couleur défilant à l’écran. Lorsqu’elles sont jaunes, il faut secouer les deux manettes en même temps. Les bleues elles, ne nécessitent qu’une seule d’entre elles. Les violettes enfin, demanderont de secouer frénétiquement le ou les Joy-Con concernés.

Si l’on retrouve certains mouvements un peu plus dansants de Samba de Amigo, comme bouger les bras en rythme ou imiter une pause, Party Central propose également de tracer des figures plus ou moins complexes, avec un ou deux Joy-Con. Qu’il s’agisse de former un cercle dans le sens des aiguilles d’une montre, un W ou deux lignes parallèles, ces nouvelles actions apportent un peu plus de variété au gameplay assez basique et forcément répétitif de la série. De même, les joueurs peuvent activer la Roulette, laquelle lance une sélection faite de mini-jeux. Selon le tirage au sort, le titre demandera de courir le plus vite possible, taper dans les mains apparaissant successivement ici et là à l’écran, simuler une batte de baseball pour taper dans les projectiles. D’autres évènements peuvent ralentir ou accélérer le tempo de la musique, rapetisser ou agrandir les billes de couleurs. S’il est possible de désactiver cette option (hors mode StreamiGo!), il faut savoir que rater la Roulette ne fait pas perdre de points.


SingeStar


Si toutes ces nouveautés sont bienvenues, on ne peut s’empêcher – une fois de plus – d’être exaspéré par l’aspect permissif du titre. Il n’y a qu’à prendre le mini-jeu du baseball, dans lequel on s’est amusé à secouer frénétiquement nos Joy-Con, sans jamais tenter de taper une seule balle au moment parfait. Résultat de cette expérience déconcertante : on a enchainé les Home Run, nous gratifiant d’un score maximal. Bref, on a beau faire n’importe quoi ou presque, Samba de Amigo : Party Central ne nous sanctionne nullement. Comme dans un Just Dance, la satisfaction personnelle en prend un sérieux coup, à l’image du scoring dont l’intérêt devient questionnable. Pour dire, durant notre test, l’auteur de ces lignes a pu obtenir un score Parfait sur une musique en mode Délire (le plus haut niveau de difficulté d’une chanson), et ce dès le premier essai. À noter qu’un mode bouton existe, plus précis et donc objectivement meilleur, mais assurément moins fun et moins dans l’esprit de la franchise.

Plusieurs modes de jeu sont disponibles, en plus du très classique « Jeu de rythme » se présentant comme le mode arcade du titre, où chaque niveau possède un rang de difficulté (Normal, Difficile, Super Dur et Délire), en plus d’être noté sur dix maracas pour un peu plus de précision sur le challenge présenté. Le mode « Fiesta mondiale » n’est autre qu’un mode Battle Royale en trois manches (la dernière établissant le classement final), suffisamment simple et efficace pour en relancer régulièrement, notamment grâce à un online dénué de soucis techniques. « À deux c’est mieux » permet de partager l’écran avec un proche dans du jeu classique, des duels, un amour-o-mètre pour tester la coordination du binôme, mais aussi une sélection de mini-jeux issus de la Roulette pour un résultat pas franchement amusant. Enfin, le mode aventure ou solo savamment nommé « StreamiGo! » permet d’incarner Amigo, lequel s’est fraichement reconverti en streamer, dans l’unique but d’engranger un maximum d’abonnés. Il faudra venir à bout d’épreuves aux conditions multiples, comme atteindre le rang S sur une chanson, ou ne pas faire plus de deux notes dites « Bof ».

Image de Samba de Amigo : Party Central


Vamos a una Discoteca


Ces dernières peuvent devenir rapidement frustrantes, puisque soumises à une reconnaissance de mouvements pas toujours joyeuse, s’il fallait encore le signaler. Certaines missions bénéficient d’un bonus de récompense, permettant de devenir plus rapidement la star ultime. Ces missions, mais également n’importe quelle partie dans d’autres modes de jeu, rapporteront des récompenses multiples, comme des points d’expérience, des pièces de monnaie, mais aussi des trophées. Le système de niveaux permet de débloquer des cosmétiques, là où l’argent récolté est nécessaire pour acheter le gros de la boutique virtuelle ; on y trouve chapeaux, peaux, costumes, accessoires, sons et visuels pour ses maracas, icones de profil, etc. Rien de bien folichon, mais de quoi donner du contenu pour ceux qui apprécient déverrouiller tout un tas de choses. On regrette cependant qu’il n’y ait pas d’autres chansons à remporter ou acheter (notamment issues des jeux SEGA), à cause d’une série de DLC déjà prévue avant la sortie du jeu.

Plutôt joli visuellement, Samba de Amigo : Party Central aurait gagné à rester dans les tons chauds de son prédécesseur. Ici, point de carnaval, seulement les lumières froides de néons et autres projecteurs dignes d’une boîte de nuit. Il faut vivre avec son temps certes, et si elle ne trahit pas totalement l’esprit du premier opus, on s’avoue nettement moins convaincu vis-à-vis de la précédente direction artistique. Techniquement, il n’y a rien à redire au produit final, le titre restant modeste et très peu gourmand en ressources, même pour une Nintendo Switch. S’il y a un point qui peut toutefois créer la discorde dans le public, c’est davantage au niveau de la tracklist du jeu, assurément différente de son grand frère. Samba de Amigo : Party Central s’éloigne terriblement des sons latinos de ses débuts pour se concentrer sur des hits bien plus centrés sur la pop au sens large. On s’avoue surpris – et légèrement décontenancé – à l’écoute d’un titre de Kesha, des Jonas Brothers ou de Maroon 5. Quelques classiques du premier épisode sont évidemment de retour, ainsi que des morceaux issus de jeux Sonic.

Artwork de Samba de Amigo : Party Central


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