[E3 17] Ubisoft évoque sa collaboration avec Shigeru Miyamoto

Lors d’une interview donnée au site Gamesindustry, Davide Soliani (le directeur créatif du studio Ubisoft de Milan) dévoile une partie des coulisses du développement de Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle et sa relation avec Shigeru Miyamoto.

En tant que fan du travail du créateur de Mario, Soliani raconte que lorsqu’on lui a expliqué qu’il allait travailler sur un jeu mêlant l’univers du plombier moustachu à celui des Lapins Crétins il a de suite compris qu’il s’agissait « de l’opportunité de toute une vie ». Il ajoute que depuis ce jour, son équipe et lui ont passé « nuits et jours à travailler pour lier au mieux ces deux univers » et « proposer quelque chose d’unique ».

Soliani estime justement que l’aspect unique est respecté avec ce titre : « nous avons fabriqué un nouveau genre. En tant que fans de jeux tactiques, nous avons adoré l’idée de proposer quelque chose de différent pour les jeux au tour par tour ». Une approche différente tout en respectant l’univers de Mario a donc poussé l’équipe à « mélanger les phases de combats tactiques avec des phases d’aventures ».

Seulement trois semaines et demie de travail plus tard, Davide Soliani a eu l’opportunité de présenter un petit prototype à Nintendo et Shigeru Miyamoto. Il explique qu’en tant que fan de Miyamoto qui a « inspiré » sa carrière, il était divisé entre son côté « joueur passionné de Nintendo » et son poste chez Ubisoft : deux sentiments le travaillaient, d’une part « l’envie pressante de demander un autographe » à l’homme dont il est fan, mais aussi « la responsabilité de présenter le jeu d’une manière la plus professionnelle possible ».

Davide Soliani, lors de la conférence Ubisoft à l’E3 2017

« Il nous a dit qu’il était impressionné » explique Soliani, qui s’est de suite senti plus léger, à propos de Shigeru Miyamoto. Il ajoute ensuite que c’est les questionnements de Miyamoto qui les a poussés à « recréer Mario et Luigi depuis le tout début » et qu’ils se sont inspirés de ce qu’avait fait Nintendo. « Nous avons observé tout les jeux Nintendo que nous pouvions » précise-t il, afin d’être sûrs « de retranscrire leur essence » dans ce nouveau titre. D’après Soliani, c’est à ce moment-là que Nintendo fut convaincu de leur motivation et leur passion. « Après ça, tout s’est passé très vite » conclut-il.

Xavier Poix, directeur des studios français d’Ubisoft, a ajouté que « Miyamoto était très enthousiaste à propos de trois choses ». Tout d’abord, leur compréhension de l’univers de Mario, leur capacité à proposer un genre de jeux qui n’a pas été « tant couvert que ça » et enfin, leur passion en tant que développeurs et « notamment Davide ». « C’était le point de départ d’une relation forte entre les équipes de Milan, Paris et celle de Nintendo à Kyoto » explique Poix.

L’autre chose que Soliani a faite pendant le développement du titre, en tant que fan de Nintendo passionné, est de s’assurer que Grant Kirkhope (Donkey Kong 64, Banjoo Kazooie ou encore Goldeneye) fasse partie du projet lui aussi. « Ce mec est tellement tombé amoureux de ce jeu » explique Davide Soliani, « il me téléphonait régulièrement à 3 heures du matin pour me demander si j’avais écouté les sons qu’il m’avait transmis ». Il ajoute qu’il a dû lui expliquer le principe du décalage horaire entre Los Angeles et l’Europe, mais qu’au final c’était totalement inutile. Il conclut en expliquant qu’en tant que développeur et joueur, cette aventure est « un rêve devenu réalité ».