L’UFC-Que Choisir met en demeure Nintendo dans l’affaire du Joy-Con drift

La puissante association française de consommateurs UFC-Que Choisir met en demeure Nintendo dans l’affaire du Joy-Con drift en lui reprochant deux choses : ne proposer aucune réparation gratuite ni échange standard aux joueurs alors que la plupart des produits sont sous garantie et avoir volontairement proposé des manettes embarquant de l’obsolescence programmée. L’association lance en ce moment un grand appel à témoignages afin de faire pression sur l’entreprise japonaise et réunir suffisamment de preuves pour l’attaquer en justice.

Pour l’UFC-Que Choisir, Nintendo utilise sciemment l’obsolescence programmée qui est, aux yeux de la loi française : « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Une technique employée par presque tous les acteurs de l’électronique, il y en aurait partout, dans les frigos, les machines à laver le linge, les téléviseurs, les casques audios, les téléphones portables… le but de la technique est simple : mettre à l’intérieur d’un produit électronique une pièce peu durable ou que l’on sait très souvent sollicitée sans la renforcer. Avec cette pratique, les constructeurs du monde entier sont alors à peu près certains que cette fameuse pièce piégée cassera ou cessera de fonctionner après un laps de temps défini, généralement après 2 ans, à la fin des garanties légales européennes. Parfois, ces constructeurs se font prendre à leur propre piège, la pièce en question pose alors des problèmes presque immédiatement et contamine des milliers voir parfois des millions de produits. C’est ce qui semble être arrivé à Nintendoi et c’est ce que reproche l’UFC-Que Choisir à l’entreprise japonaise.

Pour ceux qui n’ont pas bien suivi l’affaire du Joy-Con drift, petit rappel de ce que c’est. Ce problème, très connu et répandu (certains d’entre vous y sont sans doute peut-être confrontés avec leur Switch classique – ceux ayant acheté une Switch Lite, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires au bas de cet article) se manifeste par le fait que, sans action de la part du joueur sur le pad de l’un des Joy-Con (surtout le pad du Joy-Con gauche), le personnage avance tout seul de façon désordonnée (ou le curseur se déplace tout seul dans le menu du jeu). Si vous avez, vous aussi, constaté que votre protagoniste bougeait tout seul, alors vous êtes confronté à ce problème qui touche des milliers de joueurs dans le monde. Première solution si vous affrontez cette problématique : recalibrer vos manettes depuis le menu de la console et mettre à jour. Cette solution peut régler le problème soit définitivement, ce qui est rare, soit pour quelques secondes, minutes ou heures. Autre solution (uniquement pour la Switch classique), tenter de réparer le Joy-Con en suivant cette vidéo à vos risques et périls.

Autre point d’achoppement entre l’UFC-Que Choisir et Nintendo : le refus systématique de la marque de réparer gratuitement ou d’échanger le produit défectueux contre un produit neuf alors que de nombreuses consoles ont moins de deux ans. L’association rappelle que :

« Le cycle de vie réduit de ces manettes est d’autant plus inquiétant que ces pannes font rarement l’objet d’une réparation ou d’un échange gratuit par la marque une fois la garantie-constructeur dépassée. En effet, lorsque le consommateur renvoie à Nintendo son « Joy-Con » défectueux, le fabricant lui propose son remplacement par une nouvelle manette moyennant 45 €. Le joueur a alors le choix entre trois options :

Accepter cette proposition,
Se faire renvoyer sa manette défectueuse moyennant 15 €,
Ou laisser Nintendo détruire son produit.

L’UFC-Que Choisir considère que ces pratiques, visant à réduire délibérément la durée de vie du produit pour en augmenter le taux de remplacement, relèvent de l’obsolescence programmée. L’UFC-Que Choisir met donc en demeure formellement Nintendo de réparer gratuitement les manettes « Joy-Cons » et les Nintendo Switch Lite présentant ce défaut dans les meilleurs délais. A défaut, l’association ne manquera pas d’agir en justice. Les signalements des consommateurs montrent qu’en plus de vendre ces produits malgré leur défaut de fabrication, Nintendo ne leur permet pas de bénéficier de la garantie légale de conformité de 2 ans prévue par la loi. Pour rappel, tout consommateur, face à un produit défectueux, peut en obtenir gratuitement le remplacement ou la réparation pendant 2 ans après l’achat en se tournant vers le vendeur du produit. Or, dans le cas du « Joy-Con drift », les vendeurs incitent les consommateurs à s’adresser au SAV de Nintendo. Mais celui-ci, faisant valoir que la garantie constructeur n’est que de 1 an, facture 45 € la réparation d’un Joy-Con défectueux lorsqu’il a plus de 12 mois. De plus, en cas de refus du devis, les consommateurs doivent payer 15 € de frais de retour s’ils souhaitent récupérer leur Joy-Con. »

Pour ceux qui souffrent de ce problème et qui n’obtiennent pas de solutions, un appel à témoignage pour alourdir le dossier et permettre à l’association de faire pression sur le géant japonais se trouve à cette adresse. Dans d’autres pays des actions similaires sont en route et Nintendo va devoir revoir assez rapidement sa stratégie de communication au risque d’affronter un procès qui pourrait lui être coûteux et d’écorner gravement son image qu’elle a mis si longtemps à se forger. Le Nintendo Seal of Quality est-il si loin que ça ?…

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 6 novembre 2019 à 10:39

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