OnLive sur la voie de la rédemption ?

OnLive sur la voie de la rédemption ?

Peut-être l’a-t-on trop vite enterré, OnLive* bouge encore. Les déboires de l’entreprise, chantre d’une nouvelle ère marquée par l’avènement de la dématérialisation du jeu vidéo (Cloud Gaming*), s’étaient suivis d’une véritable purge sociale. Après une brève période de flottement, même le sulfureux fondateur d’OnLive Charles Jablonski avait été débarqué par l’actionnaire majoritaire, faisant d’OnLive une coquille vide, vidée de sa substance. La purge ne s’est pas pour autant asséchée. La publication de statistiques délirantes et mensongères (1,8 million de souscripteurs annoncés, à peine 1800 joueurs réellement constatés), le sous-investissement chronique en infrastructure réseau avaient signé la fin de ce que ses détracteurs appelaient « mirage médiatique ».

(* Le Cloud Gaming et donc OnLive a un concept simple, mettre en réseau des dizaines de millions d’ordinateurs permettant à l’utilisateur ayant un PC peu puissant de finalement jouer à son jeu grâce à la puissance du réseau, en full option et haute définition. Le Cloud Gaming n’est pas un vieux concept, mais risque de devenir le plus gros concurrent de la console de jeu vidéo, permettant à moindres coûts de jouer à des jeux comme si l’on avait une machine de guerre core-gamer. OnLive était au bord de la faillite le 17 août dernier, date de son rachat par la société de Steve Perlman).

À tort ! Steve Perlman, le nouveau PDG d’OnLive croit dur comme fer en ce marché qui représente bien plus qu’une chimère. La déconvenue de la société américaine tiendrait davantage d’une gestion malheureuse de ses ressources financières : « nos efforts techniques étaient bien trop surdimensionnés par rapport à notre capacité financière » résume le PDG dans les colonnes d’Eurogamer. L’argent frais, le nerf de la guerre commerciale qui oppose OnLive à son concurrent direct Gaikai (maintenant absorbé par le groupe Sony) ainsi que les fabricants de consoles de jeu traditionnels que l’ont dit menacé d’extinction n’est plus un problème. Un tour de table de bailleurs de fonds aura permis de renflouer les caisses désespérément vides de cette jeune pousse pour ainsi projeter l’avenir d’OnLive « dans une perspective à long terme ».

Fort des bénéfices récoltés grâce à cette opportune corne d’abondance, le PDG est fier d’annoncer que de nouvelles cordes à son arc sont ajoutées quotidiennement (Sleeping Dogs) preuve s’il en est du retour à la confiance des éditeurs. Cependant, le doute sur la viabilité financière de la société persiste malgré le nettoyage estival opéré en grande hâte. Le déploiement d’une infrastructure en adéquation avec l’usage des joueurs reste le point d’achoppement majeur, car elle exige une régulière et considérable levée de fonds qui fragilise l’idée qu’un jour ce secteur gourmand en ressources soit définitivement rentable. Le PDG ne se dérobe pas, il en a pleinement conscience : « nous avons pour obligation de prouver que c’est un marché profitable dans un court et moyen terme. » L’équation est pour lui toute simple « nous devons séduire davantage de souscripteurs ».

Les chiffres justement. Un sujet qui fâche. Après les statistiques fantaisistes fanfaronnées par son prédécesseur, Jablonski se refuse à communiquer publiquement le moindre décompte, préférant signaler avec beaucoup d’imprécisions les signatures d’éditeurs « toujours plus nombreuses malgré la crise économique qui touche ce secteur. » Et cela n’entame pas la confiance de ces partenaires stratégiques d’après le PDG « parce qu’en définitive, nous deviendrons le second ou troisième acteur principal de la distribution numérique ». Les éditeurs ont tout intérêt à participer de près ou de loin à l’émergence de ce type de société afin de court-circuiter un des piliers économiques que les géants de l’édition adorent détester, le détaillant. Cette bête noire, grande pourvoyeuse de jeux d’occasion minant un peu plus les comptes des éditeurs déjà malmenés par la crise, est en passe de perdre son statut de distributeur incontournable.

OnLive se gargarise de partenaires opportunistes, mais son président sait que ce sont l’ensemble des acteurs de l’industrie qu’il faut convaincre à défaut d’une fraction de celle-ci : « nous avons besoin de représenter de la meilleure façon nos statistiques […] c’est très délicat » souffle Jablonski. Cette recherche de crédibilité est toutefois venue d’ailleurs, dans le spectaculaire rapprochement entre Gaikai et Sony : « cela a réveillé tout le monde » s’enthousiasme le PDG d’OnLive. Groupe imparfaitement intégré, Sony est à la recherche d’une technologie capable de structurer et faire converger toutes ses branches vers un point commun : « observez la diversité de ses métiers avec la TV, l’ordinateur, la PlayStation […] il s’agit de fournir du contenu à toutes les plates-formes […] Sony y croit manifestement avec l’achat de Gaikai. »

OnLive est donc sur un nouveau départ, Jablonski jure dur comme fer que les enseignements de la déroute financière de cet été ont été tirés. Avoir été les pionniers sur un marché neuf n’a pas été une sinécure, il fallait trouver ses marques dans un environnement sans repères tangibles : « nous devions créer un modèle économique pour nous et en direction de nos partenaires financiers […] nous sommes dans de bien meilleures dispositions dorénavant. »

  • Nintendo-Difference

    par Nintenboy

    le 29 septembre 2012 à 13:00

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